VertigO - La revue en sciences de l'environnement sur le WEB, Vol 3 No 1 , Avril 2002

LES AIRES PROTÉGÉES EN AFRIQUE:
PERSPECTIVES POUR LEUR CONSERVATION

Par CÉLESTINE MENGUE-MEDOU
Étudiante au Doctorat en Sciences de l’environnement, Institut des Sciences de l’Environnement,
Université du Québec à Montréal,
C.P. 8888, Succ. Centre-Ville, H3C 3P8. Courriel: menguec@yahoo.fr



 

Introduction

    Le continent africain abrite une richesse floristique et faunique impressionnantes, allant des espèces individuelles (éléphant, rhinocéros, hippopotame, girafe et gorille) à des habitats endémiques (points chauds). L’intérêt grandissant accordé à la protection de l’environnement en général et aux écosystèmes en particulier a amené plusieurs Etats africains à créer des aires protégées sur leur territoire (UICN, 1994). Toutefois, dans certains cas, le choix et les modalités de zonage de ces aires protégées ont été faits de façon ambiguë, ce qui explique les multiples conflits liés à la mise en places des zones de conservation.

Les aires protégées d'Afrique avec leurs faune et flore sauvages sont des produits à haute valeur commerciale (McNeely, 1993). Ces ressources renouvelables sont une source de revenus à travers les activités écotouristiques (chasse sportive), commerciales (vente de la chasse, des produits artisanaux locaux tels que le cuir et les peaux), des produits de consommation (viande, poisson) et d'autres produits utiles aux communautés rurales Cependant, la protection de plusieurs aires protégées est compromise à cause principalement de l’augmentation de la population. Avec une population dépassant 700 millions d’habitants et un taux d’accroissement annuel avoisinant 2.9%, les écosystèmes de forêts et des savanes subissent une forte pression (Goudie, 2000 ; Robinson, 2000). Plusieurs autres facteurs menacent la gestion des aires protégées, notamment le manque de ressources financières pour assurer leur conservation à long terme.

Compte tenu des erreurs du passé, il apparaît indispensable de repenser non seulement le choix des zones à conserver mais aussi les approches de gestion qui doivent concilier conservation et satisfaction des populations locales (Synge et al., 1999).

Contexte

La conservation des espaces a une longue histoire en Afrique. Traditionnellement plusieurs espèces animales, de plantes, quelques fois des espaces forestiers étaient protégés dans le respect des coutumes ancestrales ou pour des considérations religieuses (Hanna, 1992). Au fil des décennies et suite à la reconnaissance par la communauté internationale des menaces qui pèsent sur la diversité biologique, l’importance accordée à la conservation s’est amplifiée. Les initiatives entreprises pour conserver la diversité biologique se sont intensifiées et généralisées au sein des pays africains. Ainsi, durant ces deux dernières décennies, la conservation de la biodiversité, qui n'intéressait initialement qu'un groupe relativement limité d'écologistes et de scientifiques, est devenue un élément à part entière des politiques et planifications nationales. Dans un contexte international, en réponse à la Convention de Rio en 1992, la plupart des pays africains ont signé la Convention sur la Diversité Biologique et ont préparé leurs stratégies nationales en la matière (Robinson, 2000). Ils ont également signé et ratifié la convention de Ramsar sur les zones humides et celle de la CITES. Au niveau local, les pays africains ont adopté en 1968 la convention Africaine sur la Conservation de la Nature et les Ressources Naturelles ou Convention d’Alger (UICN, 1992).

Comme précédemment mentionné, l’Afrique a une longue histoire en matière de conservation. En effet, le premier parc national créé en Afrique, Parc national Kruger, date de 1898 et se trouve en Afrique du Sud. Il a été suivi par le parc national Albert créé en 1925 au Congo Belge (actuelle République Démocratique du Congo), sous le règne colonial (UICN, 1999). Après les indépendances, plusieurs gouvernements africains, reconnaissant l’importance de la protection de leurs ressources naturelles, ont mis en place des aires protégées sous l’impulsion de groupes environnementaux extérieurs.

Les aires protégées sont définies comme “une portion de terre, de milieu aquatique ou de milieu marin, géographiquement délimitée, vouée spécialement à la protection et au maintien de la diversité biologique, aux ressources naturelles et culturelles associées; pour ces fins, cet espace géographique doit être légalement désigné, réglementé et administré par des moyens efficaces, juridiques ou autres ” (UICN, 1994; la Convention internationale sur la diversité biologique, 1992). Une aire protégée vise d’abord l’atteinte d’objectifs de conservation des espèces et de leur variabilité génétique, et donc en premier lieu le maintien des processus naturels et des écosystèmes qui entretiennent la vie.

L’UICN (1994) définit 6 catégories d’aires naturelles protégées. Le numéro assigné à une catégorie ne reflète pas son importance mais plutôt le type d’utilisation auquel il est assujetti.

Les pays africains ont consacré une grande partie de leur territoire à la conservation. Ainsi, les aires protégées couvrent plus de 2.4 millions de km2.. Environ 5.2% des zones protégées du continent, comprenant 645 sites, sont dans la catégorie I-V de la classification établie par l’UICN. On remarque sur les figures 1 et 2 une croissance de la superficie des aires protégées qui a atteint un sommet de 250 000 Km2 en 1970, année qui a connu la plus grande mise en réserve des espaces naturels (fig. 1).

Figure1. Augmentation des aires protégées (valeurs non cumulatives) Source : UICN (1994)

Figure 2. Augmentation des aires protégées (valeurs cumulatives) Source : UICN (1994)

En dépit de cette vaste superficie occupée par les aires protégées, il semblerait que tous les écosystèmes n’y sont pas représentés de façon significative. C’est le cas des mangroves, des lagunes, des lacs et de certains autres types forestiers (Harmon, 1992). La conservation des aires protégées en Afrique est soutenue majoritairement par la communauté internationale. On évalue à US$100 millions la somme investie entre 1992 et 1998 par des donateurs extérieurs dans 16 pays, pour des projets de conservation (UICN, 1999). Le Kenya a reçu à lui seul US$23 millions à cause de l’importance de ses activités éco-touristiques.

L’impact de l’intérêt accordé à la conservation se manifeste également par le nombre de plus en plus grandissant des Organisations Non Gouvernementales (ONGs) locales et des Clubs de la nature dont l’influence sur les politiques nationales de conservation s’est souvent avérée positive. Des ONGs internationales ont également une longue histoire d’intervention en Afrique. Il s’agit entre autres de African Wildlife Foundation (AWF), Birdlife International, Conservation International (CI), Wildlife Conservation Society (WCS), et du Wolrd Wide Found (WWF).

Mécanisme de création des aires protégées en Afrique

De nombreuses aires protégées ont été désignées comme telles sur la base de critères non liés à leur importance pour la diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur intérêt touristique, récréatif, historique ou culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne présentent guère d'intérêt pour d'autres utilisations. En outre, la taille, la forme et l'emplacement de nombreuses aires protégées n'offrent pas les conditions les plus adaptées à la conservation. Celles qui existent ne sont souvent pas assez vastes pour fournir un habitat adéquat à certaines espèces de plantes ou d'animaux. Du fait de leur forme ou de leur emplacement, de nombreuses aires sont également vulnérables à des influences négatives telles que la pollution, le bruit, la chasse illicite et les empiétements de l'agriculture.

Les premières aires protégées créées en Afrique présentaient de multiples carences. En effet, la création de ces zones a souvent conduit à l’expropriation de populations vivant sur ces territoires. Cette situation a provoqué beaucoup d’incompréhension, de révolte et de comportements prédateurs liés à un très fort sentiment de confiscation de la ressource. Les espaces protégés ont ainsi fait l’objet de multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs, voire des mouvements rebelles et des forces armées (Sournia, 1990). En Afrique francophone, durant la sécheresse du début des années soixante-dix, les aires classées étaient aux yeux des villageois les seules bonnes terres, telles qu’ils les avaient connues autrefois, et sur lesquelles ils se souvenaient avoir des droits. Ils réclamaient ouvertement qu’on leur donne ces terres, seule solution à leurs besoins fonciers. Cette demande leur paraissait raisonnable face à un État passif, les abandonnant presque sans surveillance et pour des motivations qui leur étaient totalement étrangères. Les habitants des espaces naturels à protéger ont ainsi fait les frais des politiques de conservation de l'environnement car ils ont souvent été considérés comme des prédateurs assoiffés de gibier et de terres vierges à défricher alors que ces peuples ne cherchent qu’à survivre par la satisfaction de leurs besoins quotidiens (Ntiamoa-Baidu et al. (2000)).

En général, les classements ne tiennent pas du tout compte du partage rationnel entre espace à protéger et l’espace cultivable nécessaire pour une population en expansion. Pourtant les politiques de conservation sont censées être non seulement des actions de protection physique du territoire mais devraient aussi tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à la survie des populations locales. Malheureusement, la mise en place des aires protégées n’est pas précédée et/ou suivie d’actions d’accompagnement telles que l’amélioration des terres cultivables, l’évaluation des besoins des populations, l’évaluation de leurs modes alimentaires, etc. qui devraient permettre aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle, qui est à la fois écologique, économique et social. On constate plutôt que les arrêtés de classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique finalité (Badiane et al., 1996). Ainsi, au lieu d'être un moteur du développement économique des régions qui sont rurales à plus de 90 pour cent, les aires protégées sont devenues, comme le dit Sournia (1990) “des garde-manger entourés par la faim”.

Quand elles ne sont pas exclues des zones classées, les populations sont confrontées à de multiples autres problèmes liés à l’augmentation des troupeaux d’animaux dans ces réserves, troupeaux qui ne sont pas contrôlés par les administrations locales. Dans plusieurs réserves comme par exemple le parc national de la Fosse aux lions (Togo) et la réserve de la Lopé (Gabon), des villageois se plaignent régulièrement de la destruction de leurs cultures agricoles par les éléphants, les phacochères et les singes, qu'ils n'ont même pas le droit de chasser. Ce genre de situations montre à suffisance les défaillances et le manque de planification pour un suivi à long terme des espaces protégés (Emerton, 1999). En principe, lorsque l’administration en charge de ces zones protégées constate qu’il y a une surpopulation des animaux, elle devrait organiser des battues administratives afin de réguler les populations animales. Lorsqu’elles se sentent vraiment menacées, les villageois organisent de façon clandestine des battues dans le but de s’approvisionner en protéines animales et pour réduire l’impact des animaux sur leurs plantations. Ce genre de destruction délibérée par villageois des ressources naturelles au sein des aires protégées illustre qu'il existe dans les pays africains un conflit entre les programmes de conservation initiés par les États et les besoins de la population locale.

La situation des aires forestières protégées: nature et étendue

Au cours des deux dernières décennies, divers groupes écologistes internationaux, jugeant que le réseau des aires protégées était insuffisant et y voyant un motif d'inquiétude, ont demandé qu'au moins 10 pour cent des terres émergées du monde figurent au rang des aires protégées (FAO, 2001).

La représentation des différents types d'écosystèmes forestiers dans le réseau d'aires protégées et l'efficacité de la conservation de la diversité biologique dans les différentes aires varient fortement d’un pays à l’autre (Miller, 1999). Il est important de mentionner que la création des aires protégées ainsi que leur mode de gestion ainsi que la perception des décideurs varient entre les pays africains anglophones et francophones.

En Afrique francophone, il existe trois générations d’aires protégées : entre 1930 et 1950 durant l’époque coloniale, de 1960 à 1990 après les indépendances et de 1990 à 2001 (après la conférence de Rio). Par contre, en Afrique anglophone, la majorité des aires protégées a été créée entre 1950 et 1970. Malgré tout cet engouement à la création des zones protégées, les processus d’aménagement de celles-ci font défaut, plusieurs pays ne connaissant pas le potentiel écologique de ces zones classées.

Pour que les aires protégées contribuent davantage à la conservation, des efforts ont été entrepris afin d'accroître la superficie des réseaux qu'elles forment et d'en créer de nouvelles à des endroits plus stratégiques. Toutefois, la question de la nature des terres à protéger suscite davantage d'opinions divergentes que celles de leur étendue. D'après Myers et al. (2000), les efforts de conservation devraient porter en priorité sur les “points chauds” comportant un grand nombre d'espèces. Les sites dont on prévoit assurer la protection doivent être ceux qui comptent de nombreuses espèces endémiques. La représentativité écologique est un autre critère important pour le choix des aires protégées. Certains sont d'avis que les zones menacées de dégradation ou les habitats des espèces en danger (notamment la “mégafaune) devraient être protégés en priorité, alors que, selon d'autres, les zones qui ont le plus de chances d'être protégées efficacement sont celles qui ne sont pas encore fortement menacées. La détermination des priorités en matière de conservation est difficile car de nombreuses zones sont mal connues, et beaucoup d'espèces sont encore inconnues ou n'ont fait l'objet d'aucune description scientifique.

La tentative la plus récente d'identifier les aires forestières prioritaires pour la conservation a eu lieu lors d'un atelier qui s'est tenu en février 1999 à Berestagi (Indonésie), en mettant à profit les résultats des recherches antérieures. L'atelier a conclu que les forêts tropicales sont insuffisamment représentées dans la Liste du patrimoine mondial (italique), qui comprend actuellement 33 sites forestiers tropicaux couvrant une superficie de plus de 26 millions d'hectares. Le groupe d'experts a proposé une liste de sites forestiers méritant d'être protégés en vertu de la Convention du patrimoine mondial (CIFOR, Gouvernement indonésien et UNESCO, 1999) et signalé que, si la population humaine et d'autres facteurs empêchent de créer de vastes aires protégées, la seule façon d'atteindre les objectifs concernant la conservation de la biodiversité forestière était peut-être de constituer des groupes d'aires protégées ou de les réunir pour former des chaînes ou des corridors.

Comme on le constate sur la figure 3, l’ensemble des pays africains ont créé des aires protégées sur leur territoire. La grandeur de la superficie occupée par ces espaces varie énormément d’un pays.

Figure 3. Pourcentage de la superficie des aires protégées à l’intérieur de chaque pays. Source : UICN, 1994.

Les aires protégées d’Afrique sont–elles en danger ?

La chasse, l’exploitation forestière et la destruction des forêts à d’autres fins commerciales menacent fortement la préservation de plusieurs aires protégées en Afrique. Cette situation est due principalement à la forte augmentation de la population dans certains pays (UICN, 1999). Les problèmes d’instabilité politique et les conflits entraînent une destruction de ces zones qui sont envahies par des populations fuyant la guerre ou en quête de nouvelles terres agricoles (Boonkind et al., 1991). Durant les conflits comme la guerre au Rwanda, le parc national Virunga est devenu un refuge pour des milliers de réfugiés qui fuyaient la guerre. Plusieurs autres menaces sont dues à l’exploitation minière, aux feux de brousse intentionnels pour pratiquer la chasse, le développement des activités telle que la construction des routes (Besong et al., 1992). On peut noter par exemple le développement trans-Kalahari du chemin de fer au Botswana, qui a affecté de façon négative le Central Kalahari Game Reserve; la construction de grands barrages qui ont affecté les écosystèmes dans et autour du Parc National de Kora au Kenya et l’invasion des plantes exotiques en Mauritanie causant une sérieuse menace pour les plantes et animaux locaux (UICN, 1992).

Des populations victimes des expropriations se manifestent par des coupes anarchiques de bois, des défrichements illicites, une réinstallation illégale des villages jadis déplacés et la destruction massive de la faune sauvage (Foley, 1987; Barnes, 1990). Au Togo par exemple, avant 1990, les parcs nationaux et les réserves avaient une faune particulièrement riche. Avec les troubles sociaux de 1990, les populations se sont livrées à une chasse effrénée pour se venger. Un autre aspect de l'hostilité des populations à l'égard des parcs nationaux et des aires protégées est la revendication visant la réduction ou même l'élimination des aires protégées, afin de libérer des terres pour leurs besoins. Ces revendications suivent deux grandes orientations: le déclassement pur et simple des aires protégées, attitude qui traduit un rejet catégorique de l'existence du domaine réservé et une tendance plus modérée qui reste favorable à l'existence des zones protégées, tout en laissant les populations continuer à exercer leur droit d’usage des terres. La conservation des aires protégées est compromise non seulement dans les zones à forte densité de la population mais aussi lorsque la surveillance n’est pas accrue.

Financement des aires protégées

Un grand nombre de gouvernements estiment que les zones protégées doivent “couvrir leurs propres frais”. En fait, certaines d'entre elles sont hautement rentables et rapportent des recettes élevées (en particulier grâce au tourisme). D'une façon plus générale, les zones protégées jouent un rôle économique important en contribuant à conserver la pureté de l'air et de l'eau, à garder des espaces verts et à maintenir l'équilibre écologique: elles permettent ainsi aux populations locales de se procurer la nourriture, les fibres, l'énergie et d'autres biens matériels indispensables à leur existence. Malheureusement, tous ces avantages ne sont pas quantifiables, ce qui fait que les zones protégées parviennent rarement à“tirer profit” elles-mêmes des avantages qu'elles offrent à la société. En effet, les avantages que procurent les aires protégées à la société sortent du cadre des concepts économiques habituels. Comment évaluer financièrement les bienfaits d’une pêche sportive par exemple ?.

Il existe une grande divergence entre les budgets alloués au sein de chaque pays pour la gestion des aires protégées, ce qui reflète aussi l’importance que les gouvernements accordent à ce secteur. Ainsi, en 1990, le Kenya Wildife Service disposait de US$18.2 millions; le Ministère de la faune, Conservation et du Tourisme de Namibie US$11 millions et l’Office du Tourisme et des Parcs Nationaux du Rwanda US$4.7 millions (WCMC, 1992). Dans des cas extrêmes, le Wildlife Conservation Branch de Sierra Léone avait un budget de US$4,590 en 1991 ; le Forest Development Institute d’Angola US$20,000. Plusieurs pays dépensent moins du un cinquième de l’investissement annuel nécessaire pour assurer une conservation efficiente (UICN, 1999, Leader-Williams and Albon, 1988, WCMC, 1992).

Le manque chronique d'argent pour couvrir le coût des mesures requises pour la conservation représente un des principaux facteurs qui limitent l'efficacité de la conservation de la biodiversité dans la plupart des pays africains. La nécessité d'améliorer le financement national des réseaux d'aires protégées et d'obtenir des sources internationales de fonds fait l'objet d'un débat permanent et d'initiatives novatrices. Outre le problème du sous-financement, les organismes gouvernementaux sont fortement handicapés par leur fréquente incapacité à conserver les fonds collectés dans les aires protégées. Les organismes responsables de la conservation ne sont guère incités à mettre en œuvre des programmes générateurs de recettes s'ils sont obligés de remettre celles-ci au trésor public, comme cela arrive fréquemment. Leur manque d'autonomie financière décourage souvent les initiatives visant à établir des liens avec le secteur privé (James, 1999). La modification des structures institutionnelles pourrait être un autre moyen d'apporter des changements importants aux modes de financement de la gestion des aires protégées.

Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) constitue le mécanisme international de financement le plus important pour la conservation dans les pays en voie de développement. C'est également lui qui finance les activités de la Convention sur la diversité biologique. À l'heure actuelle, toutes ces sources de soutien à la conservation à l'échelle internationale fournissent leur contribution de façon ponctuelle, imprévisible et non systématique. Il est manifestement nécessaire de pouvoir compter sur un soutien systématique et constant pour assurer la conservation de façon efficace et durable.

Cadre institutionnel des aires protégées

En Afrique francophone, la gestion des aires protégées ne se fait pas de manière autonome car elle est souvent associée avec une structure dominante comme les Ministères: du Tourisme et de l’Environnement (exemples: Sénégal, Burkina Faso, République Centrafricaine, Cameroun, Togo, Gabon) ou du Développement rural, de l’Eau, de l’Agriculture (Tchad, Mauritanie, Guinée Bissau, Niger, Mali, etc). Seuls quelques pays ont des structures indépendantes qui gèrent les aires protégées. C’est le cas de l’Institut Zaïrois de Conservation de la Nature (IZCN), de l’Office Rwandais des Parcs Nationaux (ORPN), et Institut Burundais de la Conservation de la Nature et de l’environnement (IBCNE). En général, les structures qui gèrent les aires protégées sont associées avec les services forestiers dont l’administration varie à l’intérieur du pays d’un gouvernement à l’autre.

En Afrique anglophone, une réforme de la législation paraît plus qu’indispensable car plusieurs textes juridiques qui régissent la gestion de ces zones sont devenus caducs par rapport au concept de gestion intégrée. Dans certains cas, la législation date de l’époque coloniale. Il arrive souvent que la gestion des aires protégées soit sous la supervision de plusieurs départements ministériels, ce qui complique davantage leur administration et crée des problèmes supplémentaires. Dans certains pays, il existe des incitations pour le secteur privé à posséder leurs propres aires protégées comme c’est le cas en Afrique du Sud et au Malawi. Cette approche n’est pas signalée dans les pays francophones. En 1990, 359 fermes couvrant 46 000 Km2 étaient enregistrées comme réserves de faune et chasse appartenant aux opérateurs privés en Namibie et 2 000 Km2 de forêts privées en Ouganda. Quand à l’Afrique du Sud, environ 0.2% de toutes les aires de conservation appartiennent au secteur privé, soit près de 620.000 hectares.

Pour ce qui concerne les capacités humaines en matière de gestion des aires protégées, il existe une très grande différence entre l’Afrique francophone et anglophone. En Afrique anglophone, même s’il subsiste des lacunes au niveau de scolarisation du personnel employé, la situation est moins dramatique que dans la zone francophone. En effet, la zone anglophone dispose d’institutions comme le College of African Wildlife Management en Tanzanie, Institute of Renewable Natural Ressources (IRNR) au Ghana spécialisées dans le domaine de la conservation de la faune. En Afrique francophone, les écoles formant des spécialistes dans le domaine de la gestion des réserves de faune sont rares.

Les atouts des aires protégées

Les aires protégées, lorsqu'elles fonctionnent correctement, remplissent trois rôles principaux dont la conservation in situ de la diversité des écosystèmes et des paysages naturels et semi-naturels; la création de zones de démonstration d'utilisation écologiquement durable des terres et des ressources et la fourniture d'un appui logistique à la recherche, au suivi, à l'enseignement et à la formation en matière de conservation et de durabilité. Ces fonctions sont associées grâce à un système de zonage consistant en une ou plusieurs zones centrales, où l'ingérence humaine est minimale, puis une zone concentrique qui sert de tampon et accueille davantage d'activités humaines, comme la recherche, l'éducation à l'environnement et la formation, ainsi que des activités de tourisme et de loisirs.

Figue 4. Zonage schématique d’une aire protégée

La zone de transition vers l'extérieur sert de lien avec le reste de la région dans laquelle se trouve la réserve et permet de promouvoir notamment des activités de développement, par exemple la recherche expérimentale, l'utilisation traditionnelle ou la modernisation, les établissements humains, l'agriculture. Des efforts sont faits pour mettre au point des activités en coopération avec des scientifiques, des propriétaires terriens, des agriculteurs et les populations locales; la gestion de cette zone exige par conséquent des mécanismes de coordination novateurs. Dans la mesure où l’on tend à redonner aux aires protégées le caractère d’espaces "sauvages", elles peuvent permettre le développement d’activités touristiques. La constitution de telles aires protégées exige, outre la réforme impérative des systèmes fonciers et de la réglementation en vigueur, la participation effective de la population locale. Deux expériences, celle de la Réserve Naturelle de l’Aïr-Ténéré au Niger et celle du Ranch de gibier de Nazinga au Burkina-Faso permettront de mieux comprendre cette évolution.

Le Ranch de gibier de Nazinga au Burkina-Faso, était totalement vide de faune en 1975, date à laquelle une ONG canadienne a fait le pari, avec le gouvernement burkinabé, de réhabiliter cette zone totalement dégradée, en raison, entre autres, d’un braconnage intensif pratiqué à la fois par la population locale et par des personnes venues du Ghana. L’objectif à terme était de faire du retour de la faune dans cette région un élément de développement économique local. Les actions menées pour réhabiliter la faune et garantir une source de revenus aux populations indigènes. Les responsables de l’ONG ont engagé un travail, avec les populations limitrophes, pour leur faire comprendre l’urgence de cesser le braconnage et la valeur de la ressource que représentait la faune. Grâce à l’action entreprise, diverses espèces animales sont revenues sur ce territoire où une meilleure protection leur était assurée. La population locale avait conservé le droit de pénétrer dans la réserve où elle pouvait récolter le miel et cueillir des plantes médicinales. Certains de ses membres travaillaient également dans le parc, ce qui leur procurait des revenus. L’ouverture de ce parc à la grande chasse a été la source d’importantes retombées financières.

Efficacité de la gestion des aires protégées

La qualité de la gestion des aires protégées est encore plus importante que leur étendue. Diverses publications font état des menaces qui pèsent sur les aires protégées ou des problèmes concernant leur gestion Dudley et Stolton (1999). Une enquête sur des aires protégées situées dans 10 pays conclue que seul 1 pour cent de ces sites pouvait être considéré comme à l'abri de menaces potentiellement graves, et qu'au moins 22 pour cent souffraient de dégradation. Ils citent une liste impressionnante de menaces et discutent des facteurs qui compromettent fortement l'efficacité de la gestion des aires protégées notamment : le manque de fonds, la pénurie de personnel qualifié, la faiblesse institutionnelle, l'absence d'appui politique, la faiblesse du cadre juridique et de l'application de la réglementation, l'insuffisance de la communication avec les résidents locaux et de leur participation à la planification de la gestion, le manque de coordination entre les organisations participant à cette gestion, l'absence de plans d'utilisation des sols de portée générale et la délimitation inadéquate des zones à protéger. Malgré les nombreuses limitations mentionnées dans leur étude, ils apportent une lueur d'espoir, notamment en constatant que seul 1 pour cent des aires protégées de ces pays était tellement dégradé que celles-ci ne jouaient plus du tout le rôle pour lequel elles avaient été créées.

L'élaboration de méthodes d'évaluation de l'efficacité des aires protégées est encore relativement peu avancée. Cette question suscite toutefois un intérêt croissant, et d'importants efforts ont été réalisés à cet égard depuis quelques années, en partie à cause de la prise de conscience de l'importance de la gestion adaptative. On peut évaluer l'efficacité des aires protégées du point de vue de la protection de la diversité biologique, de la capacité institutionnelle, des impacts sociaux et du statut juridique. La plupart des initiatives africaines correspondantes prises jusqu'à présent portent principalement sur le premier point: l'efficacité de la conservation de la diversité biologique dans les aires protégées. Dans une aire protégée pouvant contenir des milliers ou des dizaines de milliers d'espèces, il est extrêmement difficile de les inventorier et d'évaluer l'évolution de leur situation.

Malgré les progrès réalisés dans ce domaine, un travail considérable reste à faire pour mettre au point des méthodes efficaces de suivi. Par exemple, l'utilisation d'espèces témoins pourrait être d'un grand secours, mais on connaît encore mal les rapports qu'elles ont avec la diversité biologique totale et le fonctionnement des écosystèmes (Lindemayer et al., 2000). En outre, tant que des méthodes simples et peu coûteuses ne seront pas disponibles, il y a peu de chances qu'un suivi soit assuré, surtout dans les cas où les ressources humaines et financières pouvant être consacrées à la conservation sont limitées. Par ailleurs on ignore la dynamique écologique de plusieurs écosystèmes qui composent ces aires protégées.

Des efforts ont récemment été entrepris pour mettre au point des outils permettant d'évaluer l'efficacité des aires protégées dans une optique plus générale, en incluant des facteurs institutionnels, sociaux et quantitatifs en plus des facteurs biologiques. La Commission mondiale des aires protégées de l'UICN (CMAP) a créé en 1998 un groupe de travail sur l'efficacité de la gestion et organisé deux ateliers internationaux sur cette question en 1999. La CMAP a proposé un cadre d'évaluation (Hocking et Phillips, 1999) prévoyant cinq types d'évaluation:

Nouvelles approches pour la gestion des aires protégées

La planification et la gestion des aires protégées ont connu un changement radical au cours de la décennie écoulée (Dudley et al., 1999). Elles se caractérisaient autrefois par le monopole du gouvernement central en matière de contrôle, le protectionnisme, l'exclusion des populations locales et, fréquemment, l'interdiction des utilisations traditionnelles de la faune et de la flore. En octobre 1999, la FAO a tenu une consultation technique internationale à Harare (Zimbabwe) sur la façon de concilier la gestion des aires protégées et le développement rural durable. La reconnaissance de l'importance de faire en sorte que les populations rurales vivant dans les aires protégées ou à proximité de celles-ci se sentent directement concernées par la biodiversité s'est manifestée notamment sous deux formes: les projets intégrés de développement et de conservation.

Étant donné qu'il y a des gens qui vivent à l'intérieur ou à proximité de nombreuses aires protégées, sinon de la majorité d'entre elles, les écologistes ont entrepris de relier les objectifs de la conservation et du développement afin que les populations locales profitent de certains des avantages qu'apportent les aires protégées. Cette idée n'est pas nouvelle, mais a simplement été intégrée de plus en plus fréquemment dans les efforts de conservation au cours des 10 dernières années. La nécessité d'administrer les aires protégées en tenant compte des besoins et des droits des populations locales a été énoncée clairement lors du Congrès mondial sur les parcs, qui a eu lieu en 1982 à Bali (Indonésie). Par rapport aux politiques protectionnistes antérieures qui avaient souvent pour résultat de creuser un fossé entre les efforts de conservation et les populations locales, cette approche devrait permettre d'éviter l'exclusion de ces dernières.

Il est reconnu par différents organismes internationaux et sous-régionaux (ex: Fond Mondial pour la Nature ou WWF, Écosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale ou ECOFAC(par quiu ?) que la meilleure façon d'atteindre les objectifs de la conservation n'est pas d'exclure les gens des aires protégées, mais de gérer les activités humaines de façon à ce qu'elles ne portent pas atteinte aux valeurs qui ont présidé à la création de ces aires protégées. Certains (qui? Peut-être indiquer une référence) soutiennent que, dans la plupart des cas, la biodiversité a toujours coexisté avec d'importantes activités humaines pour autant que l'ampleur des activités extractives soit assez limitée pour ne pas menacer la diversité biologique. Cette opinion va de pair avec la reconnaissance de la nécessité d'associer la population locale aux décisions de planification et de gestion des aires protégées. Dans un souci de gestion intégrée, divers programmes de conservation comme le CAMPFIRE (Communal Resources Management Programme for Indigenous Resources) au Zimbabwe, ECOFAC) en Afrique Centrale montrent que la conservation communautaire peut donner de bons résultats en Afrique (Réserve de faune du DJA au Cameroun, Réserve de la Lopé)

Recommandations

Depuis une dizaine d'années, l'intérêt suscité par la conservation de la diversité biologique forestière s'est fortement accru. Les résultats des recherches effectuées par les scientifiques arrivent à la conclusion que certains écosystèmes composant les aires protégées sont menacés (Terborgh et al., 1997). Certains parlent même de “l'assaut mondial contre la biodiversité” (Ehrenfeld, 2000). La recherche d'une solution au problème d’invasion et d’empiètement au sein des aires protégées semble de plus en plus urgente. Aussi, au regard des lacunes qui subsistent au sein des pays africains en ce qui concerne la gestion des aires protégées, d'importantes choses restent à faire, notamment:

  1. Améliorer la qualité de la gestion des aires protégées;
  2. Mettre au point des indicateurs et des systèmes efficaces de suivi pouvant être utilisés pour la gestion adaptative des aires protégées;
  3. Créer de nouvelles aires protégées à des emplacements stratégiques notamment pour les espèces en extinction et vulnérables;
  4. Concilier la nécessité de permettre un développement durable et celle d'assurer la conservation de la biodiversité et associer véritablement les populations locales à la prise des décisions concernant la gestion des aires protégées;
  5. Obtenir des sources régulières de financement pour la conservation;
  6. Améliorer les relations entre les gestionnaires des aires protégées et les populations locales car pour que les aires protégées survivent, il est nécessaire d’engager un dialogue avec les communautés affectées. C’est dans cette optique que des projets de conservation impliquant les communautés locales ont été initiés autour de plusieurs aires protégées comme au parc national Oban (Nigéria), dans la réserve naturelle Aïr-Ténéré (Niger), au parc national Amboseli (Kenya) et au parc de la reine Elisabeth (Ouganda);
  7. Améliorer l’aménagement des aires protégées par la préparation des plans d’aménagement qui est l’une des principales étapes pour la gestion de ces zones. À travers le continent, une variété de plans ont été préparé (en Namibie avec le plan d’aménagement Caprivi, en Tanzanie, au Libéria);
  8. Renforcer des programmes d’éducation afin de susciter l’intérêt des communautés locales à la conservation des ressources naturelles. Plusieurs organisations comme le African Wildlife Foundation en Afrique de l’Est, le Southern african Nature Foundation dans les pays de l’Afrique du Sud et le Birdlife International qui sont impliquées dans les activités d’éducation environnementale en Afrique, apportent une assistance technique et financière aux clubs écologiques dans les pays africains.
  9. Développer des activités écotouristiques qui peuvent créer des emplois pour les communautés locales qui vivent dans et autour des aires protégées.
  10. Établie une réforme institutionnelle
  11. Encourager les initiatives sous-régionales et la coopération entre les Etats dans le but d’échanger les informations sur les expériences positives en matière de gestion des aires protégées.
  12. Redéfinir le concept d’aire protégée car la conception actuelle est basée sur les interdits alors qu’il faudrait plutôt s’orienter vers le concept de réserve à vocations multiples.
La Convention sur la diversité biologique, que plus de 150 pays ont adoptée à la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) à Rio de Janeiro en juin 1992, reconnaît à chaque État des droits souverains sur l'utilisation de leurs ressources génétiques, et qu'ils doivent donc prendre des mesures pour protéger leurs intérêts sur le marché grandissant des ressources biologiques. La Convention sur la diversité biologique prévoit le soutien ferme des zones protégées, mais elle doit être complétée par la création d'un organisme international chargé d'établir des règles de conservation et de faciliter la planification et la coordination à long terme (UICN, 1999).

Conclusion

La protection de la nature est une nécessité, car sa destruction a des effets néfastes sur la vie de l'homme qui fait partie intégrante de celle-ci et dont il tire profit. Les récents exemples de destruction des ressources naturelles et d’hostilité latente face à la conservation sont la manifestation que les plans de gestion des aires protégées ont été réalisés sans tenir compte des préoccupations et besoins des communautés locales. Pour éviter les situations conflictuelles, l’aménagement et la gestion des aires protégées doivent être participatifs, se fonder sur les besoins exprimés par les communautés et les associer à la conception et à la création de l’aire protégée. Toutefois les systèmes de gestion communautaire doivent être adaptés aux différentes situations locales, en particulier lorsque la croissance démographique et l’immigration sont des facteurs importants.

Au niveau local, il est essentiel que chaque pays ait recours à des réformes institutionnelles qui devraient être en adéquation avec les objectifs de développement durable. L’action des organisations nationales et internationales doit se poursuivre à travers la sensibilisation auprès de toutes les couches sur la nécessité de protéger les aires protégées. Par ailleurs, il est vital que les donateurs favorisent une viabilité financière à long terme.


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VertigO no 1, vol 3