1S’inscrivant dans la collection logique politique dirigée par Yves Surel et crée par Bruno Palier en 1991, l’ouvrage que nous présentons ici résulte d’un séminaire doctoral consacré aux politiques publiques comparées qui s’est déroulé entre 2004 et 2007. Sous la direction de ces deux chercheurs, 13 doctorants issus des Instituts d’études politiques de Paris et de Grenoble se sont penchés sur l’étude et la comparaison des politiques publiques face aux pressions exogènes comme la globalisation et/ou l’intégration régionale, et ce, en l’associant à la problématique du changement de l’action publique. La démarche comparative a été adoptée comme outil principal pour décrire et expliquer le processus de changement observé à travers des études de cas européens et latino-américains. La prise en compte des interactions entre différents niveaux de temporalité et différents niveaux de gouvernement vient affiner la comparaison du processus de changement qui, lui, constitue l’apport principal de cette expérience de recherche collective.

2L’introduction générale s’appuie sur une revue de littérature qui débouche vers l’esquisse des trois grandes étapes de la prise en compte du changement dans l’analyse des politiques publiques: i) les changements ayant une temporalité lente et une intensité marginale ; ii) ceux qui ont une temporalité rapide et radicale et iii) les recherches récentes combinant à la fois le mécanisme et l’ampleur du changement.

3L’ouvrage se développe ensuite en deux grandes parties. La première (chap. 1-5) commence par une présentation de l’intégration de la dimension temporelle dans l’analyse américaine et européenne des politiques publiques. Elle poursuit sur les enjeux d’inscrire l’analyse de l’action publique dans le temps long et sur l’apport théorique de ce dernier. Cet apport théorique va au-delà du débat quant à la dichotomie entre vision paradigmatique et incrémentaliste en considérant l’enchaînement entre période de stabilité et période de changement. La compréhension de la nature et le sens du changement sont ici illustrés par quatre études qui accordent une importance particulière au temps long.

4La deuxième partie (chap. 6-10) traite de l’importance de la prise en compte des différents niveaux de gouvernement dans l’analyse du changement, et ce, en terme de pressions exogènes. Les mécanismes diffèreront alors, selon l’origine et la nature de la pression exercée. L’impact de ces pressions varie également selon les logiques d’appropriation des acteurs. À travers la comparaison, les quatre études tiennent donc compte du temps long et de la multiplicité du niveau de gouvernement.

5L’ouvrage conclut par un rappel de l’apport d’une démarche comparative qui considère les différents niveaux de temporalité et des interactions entre les niveaux de gouvernement dans l’étude du processus de changement. L’avantage de cette démarche qui arrive à dépasser les oppositions rigides comme l’opposition entre changements radicaux et marginaux, pressions endogènes et exogènes qui sont généralement utilisées pour expliquer le changement est également souligné. Les auteurs avancent enfin que cette étude des modalités de changement permet entre autres d’avancer sur l’étude de ses causes.

6Cet ouvrage s’adresse aux lecteurs à la recherche d’une référence introductive sur l’étude du changement de l’action publique dans une perspective comparative. Ils y trouveront en outre une variété de combinaison de temporalité et de niveaux d’action publique à partir de plusieurs études de cas. Cela étant dit, les lecteurs intéressés par le cas des pays en voie de développement et des pays asiatiques resteront sur leur faim.

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