Skip to navigation – Site map
Synthèse des 4 sessions

Session eau, sociologie, education

Actes du colloque de Cogolin (France), 2003Éthique de l'Eau et éducation des populations
Bernadette De Vanssay, Henri Smets, Jean-Paul Olivier and Anne Le Strat

Full text

Synthèse des débats

1Aucune éducation à l'eau ne peut faire l'économie de la connaissance des rapports culturels à l'environnement, des rapports individuels et locaux à l'espace, de l'histoire du territoire. L'analyse des représentations mentales de l'eau permet de définir des profils d'attitude qui vont faciliter la construction de programmes d'éducation adaptés.

2L'eau potable est un bien de grande valeur. Le refus de gérer l'eau comme une marchandise nécessite la mise en place de procédures, d'institutions et de concepts qui agissent sur les comportements pour que chacun contribue à sa bonne gestion et à sa bonne image.

3Faute de volonté politique réelle, l'éducation à l'environnement, le "parent pauvre du monde de l'éducation ", reste limitée à l'engagement de quelques enseignants. Les expériences pilotes réussies ne semblent pas reproductibles. Les recommandations de l'expertise internationale sont ignorées. Les centres officiels ne semblent pas avoir le temps, les moyens financiers et l'encadrement nécessaire pour assurer les formations souhaitables.

4Alors comment mobiliser l'éducation nationale ? Comment former les éducateurs ?

5L'élu est un acteur important par son pouvoir de décision et la mise en œuvre des politiques publiques. La volonté politique est un élément essentiel, surtout à l'échelon local, niveau pertinent d'action du fait de la proximité des besoins de terrain. Les collectivités territoriales françaises (et parfois leurs équivalents dans d'autres pays) se sont engagées, par une charte, à s'impliquer dans des projets concernant l'eau et l'assainissement, dans lesquels la sensibilisation des populations est un axe d'intervention souligné. Comment passer d'un programme à une politique ?

6L'expérience quotidienne montre que la classe politique manifeste peu d'intérêt pour l'éducation à l'eau et encore moins à l'environnement.

7Il faudrait tout faire pour intéresser la société civile et les acteurs locaux pour que cet objectif visant la responsabilisation des populations devienne une priorité.

8Face au désintérêt actuel des élus pour les actions éducatives à l'eau des populations, il convient de mettre aussi l'accent sur l'intérêt économique d'une telle démarche. En effet, la transformation d'attitudes gaspilleuses et pollueuses en comportements économes, respectueux et solidaires peut générer d'importantes économies d'investissement.

9Les collectivités territoriales, qui en France ont en charge la gestion de l'eau, peuvent avoir un rôle déterminant pour promouvoir une telle politique. Pour tous les pays, les structures institutionnelles équivalentes sont détentrices d'expérience, de savoirs et savoir-faire dans ce domaine. Elles peuvent constituer des partenaires privilégiés susceptibles de mettre leurs ressources et compétences au service d'une éducation adaptée aux différents territoires, avec leurs spécificités sociales, culturelles et technologiques. L'élu et ces structures institutionnelles peuvent également trouver, dans les actions d'éducation des populations, un excellent moyen pour favoriser une démocratie participative si difficile à mettre en œuvre aujourd'hui.

10Une meilleure articulation du rôle de l'Etat et des collectivités locales pourrait s'opérer par le biais de la décentralisation et un transfert de la formation aux collectivités locales.

11Mais avec quels moyens ? Une mission pour les communautés de communes en France ?

12La société civile peut-elle aussi se mobiliser par le biais des associations ?

13Les associations agissent de manière diversifiée, pas toujours coordonnée, dans le domaine éducatif. Surtout orientées vers les enfants, elles n'en touchent pas la totalité, contrairement à l'éducation nationale. D'où la nécessité de créer des partenariats pour organiser des apprentissages fondés sur différentes approches. Leur construction exige du temps, du respect, de la confiance, des compétences.

14Notons que dans le cadre des recommandations de la mission Ricard en France, six régions ont été retenues pour tester un programme d'enseignement à l'environnement de vingt heures pour le primaire, le collège et le lycée. Mais cette orientation ne semble pas aller dans le sens souhaité, inlassablement rappelée par les réunions internationales d'experts depuis des décennies, tout particulièrement celles organisées par les Agences des Nations Unies qui recommandent : "Pas de discipline nouvelle mais des stratégies interdisciplinaires.

Recommandations

  • S'appuyer sur les expériences réussies. Exemple de Dijon : il a su bâtir un partenariat entre l'Institut de formation agricole, les associations et la culture locale de l'eau.

  • Mieux utiliser les dynamiques et compétences locales, les aider à se mettre en synergie.

  • Eviter l'amateurisme trop répandu, l'éducation est une activité délicate et difficile qui ne peut s'improviser : elle nécessite une formation.

  • Insister sur la formation de formateurs et développer des formations mixtes : enseignants et autres partenaires.

  • Aider à l'émergence d'une volonté politique claire d'éducation aux questions de l'eau et de l'environnement, pour éviter l'atomisation des moyens.

  • Développer les partenariats locaux et régionaux.

  • Assurer le suivi et l'évaluation des expérimentations (qu'il ne faut pas multiplier)

  • Analyser les représentations mentales locales de l'eau avant de débuter un nouveau programme d'éducation.

Propositions d'actions concrètes

  • Proposer un colloque sur la pédagogie différenciée dont l'objectif serait de préciser les différentes formes qu'elle peut présenter en fonction des publics, ces publics se différenciant par leur âge, leur culture, leurs activités.

  • Faire l'inventaire, au niveau national, des formateurs identifiés notamment par leur spécialité et le type de public concerné.

Top of page

References

Electronic reference

Bernadette De Vanssay, Henri Smets, Jean-Paul Olivier and Anne Le Strat, « Session eau, sociologie, education Â», VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [Online], Hors-série 1 | décembre 2003, Online since 11 December 2003, connection on 22 May 2013. URL : http://vertigo.revues.org/2015 ; DOI : 10.4000/vertigo.2015

Top of page

About the authors

Bernadette De Vanssay

Présidente de séance  Professeur de Sociologie

By this author

Henri Smets

IntervenantPrésident de l'Association pour le développement de l'économie et du droit de l'environnement - ADEDE, "La sensibilisation aux valeurs liées à l'eau et à la bonne gouvernance"

By this author

Jean-Paul Olivier

IntervenantProfesseur, ancien conseiller environnement de l'Académie de Nice, "Une approche éducative de l'environnement"

Anne Le Strat

IntervenantPrésidente de la SAGEP, "Le rôle de l'élu dans les politiques d'éducation à l'eau"

Top of page

Copyright

© Tous droits réservés

Top of page