1   Tout en s'enfonçant dans le continent, empruntant les veines de l'Amérique, on rencontre l'immensité. Cette immensité sculptée par les colons au fil des deux derniers siècles se conjugue en champs agricoles, de pâturage, de tournesols, etc... Dès que le climat le permet, le sol est couvert de maïs, de légumineuses. En d'autres lieux, il prend la teinte jaune du blé. Des paysages merveilleux qui sont considérés, à tort ou à raison, comme un patrimoine environnemental à protéger.

2Cependant derrière ces paysages agricoles une problématique environnementale importante se camoufle. Bien que les impacts directs des pesticides sur la santé humaine et sur les écosystèmes soient connus -n'oublions pas que le DDT a été banni ou son utilisation resteinte dans les pays développés au cours des années 1970 - ils sont encore largement utilisés. Au Canada, 6000 pesticides chimiques sont actuellement autorisés. En outre, dans son dernier rapport de l'ONU recommande l'utilisation du DDT pour contrer le Paludisme. Un mal pour contrer un mal. Ce rapport illustre combien l'utilisation de ces agents chimiques est une réalité.

3Bien que le principal utilisateur de pesticides soit l'agriculture, il est préoccupant de constater la place grandissante de ceux-ci en milieu urbain. En effet, on utilise largement les pescticides en horticulture, dans les jardins à usage personnel, pour contrôler les mauvaises herbes dans les cours d'école ou encore pour asperger les intérieurs d'avion. L'utilisation des pesticides se rapproche des lieux de vie et les impacts sur la santé humaine risquent de suivre. Les impacts sur la santé humaine par une absorption ou un contact direct avec les pesticides sont connus, ses impacts indirects par la consommation de fruits ou des légumes traités sont en revanche moins bien connus. Le gouvernement Québécois attend pour 2003 les résultats d'une vaste étude sur les impacts potentiels de ces agents sur la santé humaine et le développement des enfants.

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Les pâturages dorés du Wyoming

4   Une telle utilisation rapprochée à toutefois le mérite de faire prendre conscience de la menace aux citoyens et aux gourvernements. Ainsi une municipalité québécoise (municipalité de Hudson) a récemment bannit l'utilisation des pesticides sur son territoire, tandis que le gouvernement québécois désire imposer une "voie rapide" à l'homologation des insecticides biologiques (biopesticides).

5Cependant avant d'effectuer des transformations législatives illusoires prenons le temps de comprendre ce qu'implique une telle "voie rapide". Avant tout, il est important de comprendre l'échec de la statégie québécoise de réduction des pesticides en agriculture (en vertu de cette politique, les quantités utilisées en agriculture devaient avoir été réduite de 50% entre 1995 et 2000). Ils est aussi important de développer l'idée d'imposer un quota régional à l'usage des pesticides, lequel serait ajusté selon la capacité des sols et des cours d'eau, et d'effectuer le dépôt du Code de gestion des pesticides que nous ont promis quatre ministres successifs.

6Sans s'attaquer directement à la gestion environnementale des pesticides, le dossier de ce numéro illustre la complexité et le potentiel de la lutte biologique pour développer une alternative viable à l'utilisation des pesticides. Ceci est un premier pas vers une meilleure compréhension de cette approche et de son implantation futur dans la gestion du développement agricole et forestiers (les deux principaux utilisateurs de pesticicides – au Québec l'agriculture compte pour près de 80% des achats annuels de pesticides).