Extrait de : Voice of the Fugitive, 12 mars 1851

INTRODUCTION
Afin de bien faire connaître à nos lecteurs le mandat du Voice of the Fugitive, les lois de la bienséance ainsi que la vieille tradition établie nous obligent à dévoiler les principes qui dirigeront la rédaction de ce journal.
Nous entendons... défendre la liberté de l'homme au sens propre de ce terme. Nous défendons l'abolition mondiale, immédiate et inconditionnelle, de « l'esclave-chose », et plus spécialement en Amérique. Nous tenterons de convaincre tous les opprimés de couleur vivant aux États-Unis de venir s'installer au Canada, une terre où les lois n'établissent aucune différence basée sur la couleur de la peau, et où « aucun esclave ne respirera »...
Nous nous opposerons, du mieux qu'il nous sera possible, à l'annexion du Canada aux États-Unis tant et aussi longtemps que le gouvernement américain continuera de tolérer les atrocités de l'esclavage.
De temps à autre, nous nous efforcerons de faire connaître à nos lecteurs les véritables conditions, les espoirs et les projets de notre peuple au Canada. Ce journal servira de porte-parole aux réfugiés, mais nous nous réservons le droit de nous exprimer ouvertement, en hommes libres, sur tous les sujets qui nous toucheront.
Extrait de : Provincial Freeman 25 avril 1857
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LES DEVOIRS DES HOMMES DE COULEUR AU CANADA
Quels sont les devoirs des hommes de couleur dans ces provinces, eux qui furent forcés de s'y installer à cause du despotisme américain et de l'oppression?
Nous répondrons franchement à cette question et aussi sincèrement que l'importance de la situation l'exige. Eh bien! Nous vivons dans un État où le gouvernement ne fait pas de caste dans son organisation politique : tous les hommes sont égaux devant la loi et traités avec le même égard par le gouvernement de Sa Majesté. Cela demeure vrai aujourd'hui, tout comme lorsque Curran prononça ces paroles historiques :
Peu importe la couleur, incompatible avec la liberté, qui teint la chair d'un Indien ou d'un Africain, dès qu'il pose le pied en sol britannique, c'est un homme libre.
...Après cette agréable perspective, regardons-en maintenant une toute autre, celle du gouvernement républicain des États-Unis.
Voyons quelles sont les dernières décisions à propos de la liberté de la population de couleur. Pourquoi nul autre que l'homme blanc ne peut-il être reconnu comme citoyen selon la structure politique de ce gouvernement? Pourquoi les nègres sont-ils rejetés et n'ont-ils aucun droit devant la justice? Pourquoi les considère-t-on comme des intrus et des parias? [...] Nous devons tout à notre patrie d'adoption et rien à ce misérable, méprisable et tyrannique gouvernement des États-Unis.
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