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Noël-Joseph Ritchot (25 décembre 1825 - 16 mars 1905)
Noël-Joseph Ritchot est prêtre et missionnaire catholique. Il est ordonné prêtre en 1855. En 1862, il se porte volontaire pour aller travailler dans l'Ouest, sous l'autorité de l'évêque de St. Boniface, Mgr Taché. Arrivé au Manitoba, il est affecté à la paroisse de St. Norbert, à prédominance métisse. Il est un des représentants des Métis lors de la rébellion de la rivière Rouge et les négociations menant à l'entrée du Manitoba dans la Confédération.
Dès les premiers mouvements de la résistance métisse en 1869, le révérend père Ritchot s'implique en recevant les dirigeants chez lui, en les conseillant et en leur servant d'aumônier. Le fait de recevoir le soutien d'un membre du clergé catholique donne à la résistance une légitimité certaine.
Après s'être effacé quelque peu du mouvement, le père Ritchot est nommé, avec le juge Black et Alfred H. Scott, délégué auprès du gouvernement canadien. Si le juge Black est le porte-parole de la population anglophone et Alfred H. Scott celui de l'élément américain, le père Ritchot est celui de la population métisse. La délégation est chargée, le 11 février 1870, de transmettre la quatrième « liste des droits » à John A. Macdonald et à George-Étienne Cartier. Arrivé à Ottawa, le père Ritchot et Alfred H. Scott sont emprisonnés à la suite d'une accusation du frère de Thomas Scott. Ils sont relâchés peu de temps après.
Le père Ritchot est sans contredit le plus habile négociateur des trois délégués. Alfred H. Scott est pratiquement ignoré, et le juge Black, bien que fort respecté, se range, presque initialement, du côté du gouvernement. Le père Ritchot tente également d'obtenir, du gouvernement canadien, une amnistie pour les insurgés. Le gouverneur général, sir John Young, le rassure de vive voix tandis que George-Étienne Cartier ne lui remet que des notes ambiguës. Jamais on ne lui donnera de confirmation écrite. Le père Ritchot retourne tout de même à la colonie de la rivière Rouge le 24 juin 1870, près d'un mois et demi après que l'Acte du Manitoba a reçu la sanction royale, afin de convaincre les colons de la validité de l'entente intervenue. Ce sera mission accomplie.
Le père Ritchot s'est senti trahi par John A. Macdonald et George-Étienne Cartier lorsqu'il a compris que les fonctionnaires fédéraux prendraient plusieurs années à négocier le transfert des terres, et surtout que les rebelles métis ne recevraient jamais l'amnistie pourtant promise.
Le révérend père Ritchot vouera le reste de sa vie à ses concitoyens et paroissiens. En 1897, il est nommé protonotaire apostolique, ce qui s'ajoute à ses responsabilités de vicaire général. À son décès, en 1905, il était le doyen du clergé séculier du diocèse de St. Boniface.
Sources
Manitoba : the birth of a province. -- Sous la direction de W.L. Morton. -- [Winnipeg] : Manitoba Record Society, 1984. -- P. xix.
Mailhot, Philippe R. -- « Noël-Joseph Ritchot ». -- Dictionnaire biographique du Canada. -- Vol. XIII. -- [Québec] : Presses de l'Université Laval, 1982. -- P. 952-953.
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