Les « rouges »
Mouvement politique et parti politique actif au Canada-Est de 1848 à 1867. L'échec des rébellions de 1837 et de 1838 provoque la disparition du Parti patriote. Ses chefs réussissent à recevoir l'appui d'une majorité de Canadiens français et ils forment un parti politique qui proposera plusieurs réformes.
Une faction de ce parti réformiste voit d'un mauvais œil ce qu'elle considère comme un glissement vers la modération et le pseudo-libéralisme de ses élites. Cette faction, étant plus radicale que l'ensemble des membres du parti qui prône la réforme, se voit donner le titre de « rouge », se faisant associer ainsi aux révolutionnaires européens.
Au milieu des années 1850, « rouge » et réformistes modérés se disputent l'épithète « libéral ». Mais à la fin de cette décennie, et surtout avec l'avènement de la Confédération, les réformistes modérés ont gagné l'appui de la population et le radicalisme des « rouge » ne trouve plus de place où se faire valoir.
Politiquement, les « rouge » sont associés à la défense de principes démocratiques et républicains tels le suffrage universel, la séparation de l'Église et de l'État, les réformes judiciaires et constitutionnelles. Ils encouragent les franches discussions politiques, philosophiques et idéologiques, et c'est pour cette raison qu'ils fondent l'Institut canadien. Mais les « rouge » sont également associés à un libéralisme radical et à un anticléricalisme qui ne sera populaire qu'auprès d'une minorité de Canadiens français.
Sources
Bernard, Jean-Paul. -- Les rouges : libéralisme, nationalisme et anticléricalisme au milieu du XIXe siècle. -- Montréal : PUQ, 1971. -- 394 p.
Lacoursière, J. ; Provencher, J. ; Vaugeois, D. -- Canada Québec : synthèse historique. -- Montréal : ERPI, 1976. -- P. 356-357.
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