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Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de l'environnement

Chapitre 10 - Gestion des déchets solides de bureau

Les programmes de recyclage et de compostage fournissent de nombreuses occasions de réduire les quantités de déchets produits dans les édifices à bureau. Ces programmes permettent de conserver les ressources et aussi d'économiser. Environnement Canada estime que le gouvernement fédéral jette quelques 95 000 tonnes de déchets de bureau soit des coûts d'élimination de 6,5 millions $ (Rapport du vérificateur général). Même si dans un grand nombre des bâtiments occupés par Environnement Canada ont en place de bons programmes de recyclage et de compostage, il y a toujours lieu de s'améliorer. Pour satisfaire aux exigences du PCBE, les gestionnaires immobiliers doivent démontrer qu'ils ont fait tout ce qui était possible pour récupérer les déchets. Cette partie sera axée sur différentes méthodes permettant d'atteindre cet objectif.

Pour réussir à récupérer le plus de déchets possibles, il faut des installations locales, l'appui des cadres supérieurs et la volonté des employés à participer aux programmes de récupération. Un facteur déterminant pour la réussite de ces programmes est lorsque les bacs de recyclage et les récipients à ordures sont incorporés au dessus des comptoirs et aux armoires situées dans les dinettes, les coins-café et les cafétérias. L'intégration des bacs de récupération à des centres de récupération permet d'occuper moins de surface de plancher. Voici quelques exemples :

  • Dans une dinette - intégrer au comptoir des bacs de recyclage pour bouteilles, canettes et plastiques;
  • Dans un coin-café - intégrer au comptoir des récipients plus petits pour les déchets organiques comme le marc de café;
  • Dans une cafétéria rénovée - placer des bacs de recyclage des contenants.

Voilà quelques exemples d'aménagements esthétiques et pratiques pour la récupération, mais ils ne suffisent pas pour atteindre les grands objectifs de détournement de l'élimination.

10.1 Objectifs existants

Ces dix dernières années, il y a eu un certain nombre d'incitatifs réglementaires pour réduire les déchets solides au Canada. En 1989, le Conseil canadien des ministres de l'environnement (CCME) a sommé tous les ministères du gouvernement de réduire la quantité de déchets qu'ils produisaient de 50 % d'ici l'an 2000, par rapport à l'année de référence 1988.

Environnement Canada (EC) a déclaré un objectif de récupération des déchets de 80 % dans sa stratégie de développement durable (SDD) qui a été présentée en 1997 au commissaire pour l'environnement et le développement durable. Cet objectif très élevé a été établi d'après les résultats du programme NON AUX DÉCHETS mis en oeuvre dans de nombreux immeubles à bureaux d'EC. L'objectif du Ministère est de maintenir ou d'améliorer les résultats de 1997, soit 38 kg/personne/année de déchets solides acheminés dans les décharges. La norme ainsi établie respecte l'objectif de 80 % de récupération par employé, calculé sur une production de déchets annuelle de 190 kg/personne/année.

Par l'entremise de sa Direction générale des services immobiliers (DGSI), Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) procure des locaux à 160 000 fonctionnaires situés à quelque 2 500 lieux différents. En tant que gardiens de biens immobiliers d'une valeur de 6,8 milliards $ et administrateurs de 2000 loyers, les SI ont directement participé à toutes les fonctions et activités de gestion propres à des immeubles à bureaux, y compris l'établissement et la gestion de programmes de recyclage, la réalisation de vérifications des déchets et la gestion des contrats liés au traitement des déchets. Dans sa Stratégie de développement durable, TPSGC s'est engagé à recycler tous les déchets recyclables. Cependant, aucun objectif précis de réduction des déchets n'a été fixé.

Les exigences et les règlements locaux portant sur la gestion des déchets varient d'un bout à l'autre du Canada et doivent être prises en compte lors de la planification des activités de récupération des déchets. Certains règlements locaux prennent la forme d'interdiction d'élimination dans les sites d'enfouissement de matériaux comme l'interdiction de jeter le carton à Vancouver, à Halifax et à Toronto. Certaines provinces ont également des exigences particulières. Par exemple, en 1994, le Ministère de l'environnement et de l'énergie de l'Ontario a adopté les règlements des 3R en vertu desquels l'industrie, les commerces et les établissements dont les surfaces de plancher sont supérieures à 10 000 m² doivent entreprendre une vérification des déchets et mettre en oeuvre des plans de réduction et de récupération des déchets. Pendant l'élaboration du PCBE, il faut communiquer avec le gestionnaire des déchets, le transporteur ou le recycleur local pour connaître toutes les exigences locales en matière de gestion des déchets.

10.2 Composition type des déchets de bureau

TPSGC a mené des vérifications annuelles des déchets dans plusieurs de ses propriétés situées dans le secteur de la capitale nationale. La composition moyenne des déchets (en poids) obtenue dans les cinq plus grands complexes à bureaux (MDN, Place du portage, Phase III) est résumée ci-dessous :

Composition des déchets dans les immeubles à bureaux du gouvernement fédéral

Composition des déchets dans les immeubles à bureaux du gouvernement fédéral

Description texte pour Composition des déchets dans les immeubles à bureaux du gouvernement fédéral est disponible sur une page séparée.

10.3 Éléments du Programme NON AUX DÉCHETS

En tant que chef de file dans le domaine de la protection de l'environnement au gouvernement fédéral, EC a élaboré un plan de gestion de la réduction des déchets solides nommés le Programme NON AUX DÉCHETS. Le Programme NON AUX DÉCHETS a été mis à l'essai sur six étages des Terrasses de la Chaudière et de Place Vincent-Massé à Hull, au Québec en 1994. Les résultats du Programme sont résumés au tableau ci-dessous :

Résultats du Programme NON AUX DÉCHETS
  Avant NON AUX DÉCHETS
(1994)
Après NON AUXDÉCHETS
(1995)
Résultats actuels
(1998)
Recyclage 51 % 72 % 82 %
Enfouissement 49 % 28 % 18 %

Le Programme NON AUX DÉCHETS est fondé sur l'hypothèse que les employés doivent participer et prendre leurs responsabilités en matière de gestion des déchets qu'ils produisent. Les éléments clés du programme sont :

  • Récupération des papiers recyclables aux postes de travail;
  • Élargir le programme de recyclage pour englober les canettes, les bouteilles de verre, les contenants en plastique rigide et en polystyrène;
  • Éliminer les poubelles des postes de travail et les remplacer par des petits récipients de bureau (mini-corbeilles) pour y placer temporairement les déchets. Le service de ramassage des ordures aux postes de travail est annulé et les employés doivent transporter leurs ordures jusqu'aux centres de recyclage sur chaque étage;
  • Mettre en place de nouveaux centres de recyclage (avec poubelles) sur chaque étage.

Les éléments du Programme NON AUX DÉCHETS sont décrits en détail ci-dessous, car cette approche convient très bien à certains immeubles à bureaux et permet d'atteindre des pourcentages très élevés de récupération. TPSGC a mis en place un système très efficace nommé le « National 5-Phase Non-Hazardous Solid Waste Management Protocol ».

Phase 1 - Papier recyclable

Les immeubles à bureaux produisent de gros volumes de papier recyclable. Dans la plupart des bâtiments fédéraux, le papier de recyclage représente en général 75 à 80 % de tous les déchets produits. Par conséquent, le papier a été et est toujours au coeur de la plupart des programmes de récupération des déchets de bureaux.

En 1976, le gouvernement fédéral a mis en oeuvre le programme Épargne-Papier. Dans le cadre de ce programme, plus de 104 000 corbeilles bleues ont été distribuées dans plus de 200 immeubles à bureaux du gouvernement fédéral afin de recueillir le papier de rebut. Plus de 13 000 tonnes de papier de rebut de différentes qualités sont récupérées chaque année.

La récupération du papier, dans le cas du programme Épargne-Papier, représente une portion considérable de tout le papier recyclé dans les immeubles à bureaux où le Programme NON AUX DÉCHETS est en place. Le papier récupéré comprend les imprimés d'ordinateurs, les registres blancs et en couleurs, le papier journal, les revues, les catalogues, les bottins téléphoniques, les boîtes en carton et le carton ondulé.

Phase 2 - Élargir les programmes de recyclage

Les programmes de récupération des déchets réussis dans les bâtiments à bureau englobent plus que le papier. Dans le cas du Programme NON AUX DÉCHETS mis en oeuvre dans les bâtiments du RCN, la gamme des matériaux récupérés pour le recyclage comprend les bouteilles de verre, les canettes, les plastiques rigides et les contenants en polystyrène. Ces articles recyclables sont recueillis à des centres de recyclage placés dans des endroits faciles d'accès, à haute circulation et dans des aires de repas (coins-cafés, dinettes, cafétérias).

Phase 3 - Enlèvement des poubelles individuelles

Dans le cadre du Programme NON AUX DÉCHETS, la poubelle traditionnelle placée à chaque poste de travail est enlevée et remplacée par un contenant beaucoup plus petit (la mini-corbeille). Cette plus petite poubelle se justifie parce que la majeure partie des déchets produits à un poste de travail est soit du papier recyclable (recyclé depuis des années dans le cadre du programme Épargne-Papier) soit des conditionnements recyclables (canettes, bouteilles, etc.).

Le second élément clé du Programme est l'annulation du service de ramassage des ordures aux postes de travail, antérieurement fourni par des entreprises de nettoyage à contrat. Chaque employé doit transporter lui-même ses ordures à un centre de recyclage et de ramassage des ordures.

Phase 4 - Installation des centres de recyclage et de ramassage des ordures

Dans le cadre du Programme NON AUX DÉCHETS, un centre de recyclage est placé sur chaque étage. Il occupe un endroit facile d'accès à grande circulation comme près des ascenseurs, des coins-cafés, des photocopieurs, des coins-repas ou des toilettes. Il est important d'assurer que le centre de recyclage ne bloque pas les issues d'urgence ni le matériel de sécurité incendie.

Le centre de recyclage est un meuble constitué de plusieurs compartiments dans lesquels les matériaux recyclables peuvent être placés. La configuration type est un meuble comportant des compartiments distincts pour les déchets non recyclables, les canettes, les bouteilles de verre, les plastiques rigides et le polystyrène (lorsque c'est possible). Cette configuration de base peut être agrandie ou réduite pour répondre aux besoins de l'étage où se trouve le centre et des contenants séparés (pour les ordures, par exemple) peuvent être placés à côté.

10.4 Considérations sur le programme de recyclage dans les bureaux

Les immeubles à bureaux fédéraux doivent satisfaire ou dépasser toutes les exigences de la réglementation municipale, provinciale et fédérale visant la gestion des déchets.

Les exigences et les règlements municipaux relatifs à la gestion des déchets varient selon la région et doivent être prises en considération lors de la planification des activités de réduction et de récupération des déchets. Dans certaines localités, il est interdit de déverser certains matériaux dans les sites d'enfouissement, comme les interdictions s'appliquant au carton dans les villes de Vancouver, de Halifax et de Toronto. Il faut communiquer avec le gestionnaire des déchets local, le transporteur ou l'entrepreneur en recyclage pour connaître les exigences relatives au tri à la source, au recyclage et les autres exigences particulières.

Les provinces ont également différentes réglementations sur les déchets. En Ontario, les règlements des 3R stipulent que les établissements industriels, commerciaux et institutionnels dont les surfaces de plancher sont supérieures à 10 000 m² doivent effectuer une vérification des déchets et mettre en oeuvre des plans de réduction et de récupération des déchets.

TPSGC a pris les mesures nécessaires pour atteindre l'objectif de récupération de 50 % fixé par le CCME en 1989. L'engagement d'Environnement Canada pris dans le cadre de sa SDD d'atteindre 80 % de récupération des déchets est supérieur aux exigences municipales ou provinciales et constitue, par conséquent, le principal objectif à atteindre.

Les mesures suivantes doivent être mises en oeuvre dans tous les immeubles à bureaux, lorsque c'est possible :

  • Recyclage du papier, des canettes et des bouteilles de verre, des plastiques rigides, des contenants en polystyrène et des palettes de bois,
  • Récupération des déchets organiques.

Papier recyclable

Puisque le papier recyclable représente de 60 à 70 % de l'ensemble des déchets produits dans un immeuble à bureaux type, il faudrait mettre en place un programme efficace de recyclage du papier dans tous les immeubles à bureaux. Alors que des programmes de recyclage du papier sont en place dans nombre de bâtiments de bureaux fédéraux, un des avantages du Programme NON AUX DÉCHETS a été d'augmenter la récupération du papier recyclable de 70-80 % à plus de 90 %. Cette hausse permet non seulement de réduire les coûts d'élimination dans les sites d'enfouissement mais aussi d'améliorer les recettes potentielles tirées de la vente du papier récupéré.

Canettes et bouteilles de verre

Les contenants de boisson et de nourriture en verre et en métal représentent généralement entre 5 et 7 % des déchets produits dans les immeubles à bureaux. Ces contenants sont jetés aux postes de travail individuels et dans les dinettes, les cafétérias et les aires de repas extérieures.

Il faudrait placer un centre de recyclage à des endroits pratiques sur chaque étage afin de recueillir les contenants en verre et en métal. Les centres de recyclage peuvent être placés près des ascenseurs, des coins-cafés et des dinettes ou dans des aires de grande circulation.

Plastiques rigides

Les PET et les PEHT sont les plastiques rigides les plus courants recyclés au Canada et sont récupérés par de nombreuses entreprises de recyclage commerciales. Cependant, dans certaines régions du pays, les entreprises commerciales de recyclage peuvent ne pas être en mesure d'accepter cet éventail de plastiques. La capacité de recueillir et de recycler les contenants en polypropylène est limitée à certaines collectivités au Canada, y compris le secteur de la Capitale nationale. La viabilité de cette mesure doit être évaluée en fonction de la région.

Les plastiques rigides qui ont été récupérés dans le cadre de programmes de recyclage dans les bureaux sont :

  • PET (contenants de boisson)
  • HDPE (contenants de boisson, contenants de produits de nettoyage)
  • Polypropylène (contenants de produits lactés)

Dans leur ensemble, ces contenants en plastique représentent près de 1 % en poids (beaucoup plus lorsqu'on considère le volume) des déchets produits dans un bâtiment de bureaux. Le volume est un élément important dont il faut tenir compte lorsqu'il n'y a pas de compacteur.

Recyclage du polystyrène

Les emballages de nourriture et les contenants en polystyrène comme les tasses de café, les couvercles, les assiettes, les emballages « double coque » représentent entre 1 et 3 % en poids des déchets produits dans les bureaux. Le programme devrait également accepter les polystyrènes expansés qui sont utilisés pour conditionner les produits comme les ordinateurs et les écrans pour l'expédition.

Le polystyrène doit être séparé des autres plastiques ou contenants en raison des exigences du marché. Dans les Programmes NON AUX DÉCHETS mis en place dans le secteur de la capitale nationale, le polystyrène est recueilli dans un compartiment séparé du centre de recyclage.

Le recyclage du polystyrène n'est pas possible partout au Canada et se limite actuellement au sud de l'Ontario. Il est nécessaire de vérifier avec les recycleurs commerciaux s'ils acceptent le polystyrène et les exigences s'appliquant à votre région. L'Association du recyclage du polystyrène au Canada (ARPC) est une bonne source de renseignements sur le programme lui-même et la cueillette des matériaux. On peut communiquer avec l'Association au numéro (905) 612-8290.

Pellicules de plastique

Les pellicules de plastique représentent de 1 à 2 % des déchets produits dans les bureaux. Les pellicules de plastique, notamment les banderoles de palettes et les sacs propres (p.-ex. les sacs à lunch, les sacs de magasins) sont recyclables dans quelques localités du Canada. Si les sacs de plastique sont recueillis par les recycleurs commerciaux, ceux-ci doivent être placés séparément ou combinés avec les plastiques rigides mélangés. Il est très important de veiller à ce que la pellicule de plastique soit sèche et qu'elle ne soit pas souillée par de la nourriture.

Récupération des déchets organiques

Les déchets organiques produits dans les bureaux comprennent les déchets de nourriture et les papiers compostables.

Les déchets de nourriture compostables représentent environ 11 % des déchets produits dans un bâtiment de bureaux. Les déchets de nourriture sont produits à trois endroits. Le premier endroit est dans les postes de travail, lorsque les employés mangent des collations et leurs repas à leur bureau. La quantité de déchets produite est habituellement petite et se compose de coeurs de pommes, de pelures, de sacs de thé et de restes de nourriture. Le deuxième endroit est dans les aires de repas communes de chaque étage, comme les coins-repas et les coins-café. Ici aussi, la majeure partie des déchets consiste en des restes de nourriture, des collations et du marc de café. Le troisième endroit est dans les aires de préparation de repas comme les cafétérias et les aires de restauration qui peuvent se trouver ou non dans un bâtiment.

Les serviettes de papier produites dans les toilettes sont également compostables. Celles-ci constituent environ 7 à 8 % en poids des déchets produits dans les immeubles à bureaux. Le personnel de nettoyage enlève les serviettes de papier des toilettes. Cependant, pour ce faire, il faut vider les sacs de plastique et enlever des sources de contamination comme les boîtes de métal ou de plastique. Il faut tenir compte de cette manutention supplémentaire lorsqu'on envisage de récupérer des matériaux. Prendre note que les serviettes de papier, comme les plastiques, sont très volumineuses par rapport à leur poids. Facteur qu'il faut évaluer compte tenu de l'espace d'entreposage nécessaire et des coûts.

Les possibilités de gestion des déchets organiques hors-site sont très liées aux installations régionales disponibles. Même si le nombre des installations de compostage augmente partout au pays, elles ne sont pas toutes autorisées à accepter des déchets de nourriture. Les déchets organiques sont également traités dans des centres de digestion en aérobie ou en anaérobie ou, dans certains cas, utilisés dans l'alimentation des animaux (déchets de nourriture utilisés comme aliments pour animaux). Chaque installation a ses propres exigences en ce qui concerne les matériaux qu'elle accepte. Il faut examiner en détail toutes les exigences et les problèmes de contamination liés aux options de récupération des matériaux organiques pour établir la faisabilité et les coûts de cette option. Il est important de prendre note que le gros des déchets alimentaires produits dans les immeubles à bureaux est constitué de marc de café qu'on ne peut utiliser dans l'alimentation des animaux.

Une autre possibilité serait de composter les déchets organiques sur place. De petits composteurs commerciaux sont disponibles chez certains fournisseurs et sont utilisés dans divers bureaux et établissements au Canada. Les avantages du compostage sur place sont l'élimination des coûts de transport à des établissements extérieurs et des redevances de déversement. D'autres coûts (internes) s'ajoutent pour la collecte, la mise en ballot, l'exploitation et l'entretien (nettoyage, etc.). Les unités de compostage sur place exigent également de l'espace, des entrées électriques, voire même de modifier l'installation de ventilation.

On peut obtenir des renseignements sur les installations de compostage au pays en communiquant avec le Conseil canadien du compostage

Téléphone : 416-535-0240
Internet : Conseil canadien du compostage L'icône WWW indique un lien menant à l'extérieur de l'environnement commun Web du gouvernement fédéral. (disponible en anglais seulement)

Palettes de bois

Les palettes d'expédition en bois sont utilisées pour la livraison de grands volumes de produits et de matériaux et sont souvent mises au rebut dans les aires d'expédition et de réception. À certains moments, les palettes accumulées gênent la circulation et sont un danger d'incendie.

Les palettes peuvent être recyclées ou réutilisées et ne devraient pas être éliminées dans un site d'enfouissement. Dans le secteur de la capitale nationale, TPSGC (Roston Gordon aux SI - téléphone : 819-956-0623) peut prendre les mesures nécessaires pour le ramassage des palettes. Ailleurs au pays, communiquer avec l'autorité locale en matière de recyclage pour connaître les possibilités de récupération.

10.5 Analyse économique et environnementale des options de réduction et de récupération des déchets

La méthode du Coût du cycle de vie (CCV) utilisée pour la gestion des déchets permet de traiter des aspects moins coûteux mais plus opérationnels des activités de réduction et de récupération des déchets ainsi que l'élimination. Peu de solutions s'offrent au gestionnaire qui veut atteindre un haut niveau de récupération. L'analyse économique est par conséquent simplifiée et permet de comparer directement les coûts de la récupération et ceux de l'élimination des déchets en fonction des coûts par tonne de matériaux.

Deux tableaux sont présentés ci-après pour guider l'analyse comparative et deux listes de contrôle aideront à cerner les facteurs clés et les éléments dont il faut se rappeler.

Pour analyser la valeur économique des options de récupération, le proposant devra exécuter les calculs simples présentés aux tableaux 10.2 et 10.3. Les renseignements nécessaires devraient être facilement repérables dans les dossiers, chez les entrepreneurs et les fournisseurs et dans les rapports de vérification des déchets. En autant que les coûts par tonne tirés du tableau 10.3 n'excèdent pas les coûts présentés au tableau 10.2, le seuil de rentabilité sera atteint.

Les coûts par tonne du recyclage de matériaux, comme les contenants en verre et en métal, en plastique rigide ou en polystyrène, calculés selon les types de matériaux seront toujours plus élevés que les coûts d'élimination en raison du faible rapport poids/volume de ces matériaux. En outre, le papier est le seul matériau recyclé dans les bureaux qui a une valeur commerciale intéressante. De manière générale, le recyclage des papiers fins permet d'obtenir des recettes ou, du moins, de recouvrer les coûts, sous réserve des conditions du marché pour le papier de bureau mixte et des quantités produites. Par conséquent, il est très important d'évaluer globalement les coûts d'un programme de recyclage pendant une analyse coûts-avantages.

Les coûts d'investissement d'un programme de recyclage comprennent la collecte des corbeilles à papier de recyclage dans les bureaux, le ramassage des mini-corbeilles et l'équipement de manutention et d'entreposage (p.-ex., les chariots).

Les coûts des programmes de recyclage de matériaux multiples sont liés au coût de la collecte et du traitement (séparation) et de la commercialisation des matériaux de recyclage. Les coûts de ramassage des bacs sont habituellement forfaitaires et calculés à l'unité ou pour plusieurs bacs. L'entreprise de recyclage fournit les bacs d'entreposage et de ramassage, et les chariots, soit en tant que partie intégrante du service ou sur une base de location. Ces modalités et ces coûts doivent figurer dans l'analyse des coûts puisqu'ils varient considérablement selon la région, le bâtiment et l'entrepreneur en cause.

Les contrats d'élimination des déchets sont parfois négociés sur une base régionale. Certains bureaux ont une plus grande autonomie et peuvent eux-mêmes passer les contrats de collecte des ordures. Les frais de ramassage des ordures comprennent habituellement des frais de collecte plus des redevances de déversement calculés à la tonne ou à la verge cube. Les transporteurs d'ordures doivent également vous fournir les renseignements concernant l'endroit final d'élimination, y compris le nom, l'adresse et le nombre d'installations, plus les redevances de déversement applicables.

Des listes de contrôle sont présentées aux tableaux 10.4 et 10.5 pour servir de guide de planification des étapes nécessaires pour la récupération et la gestion des déchets.

Dans les locaux loués où la gestion des déchets pourrait relever de la responsabilité du propriétaire ou de l'exploitant du bâtiment, les options de recyclage à la disposition des locataires peuvent être limitées par un certains nombres de facteurs, notamment le manque de locaux d'entreposage du matériel, les contrats en vigueur, etc. Ces problèmes peuvent être discutés avec le propriétaire ou l'exploitant du bâtiment et des solutions pratiques peuvent être mises en oeuvre par la suite.

Tableau 10.2 - Calculs des
coûts d'élimination des déchets
Éléments du coût d'élimination des déchets par année Description des éléments de coûts Coût ($) par année
Coûts de collecte des déchets (coût/collecte; nbre de collectes/mois ou année)    
Frais/charge de déversement (décharges)    
Coûts du matériel - bail, location, amortissement (indiquer les coûts pour chaque équipement)    
Coûts d'entretien de réparation (prévus et imprévus)    
Coûts d'information et de formation    
Coûts de main-d'oeuvre et d'administration
(ventilation des coûts)
   
A Coûts totaux annuels  
     
B Tonnes de déchets éliminés par année  
     
C Coût/tonne (A divisé par B)  
Tableau 10.3 - Calcul des
coûts de récupération des déchets
Éléments des coûts annuels ds réacheminement des déchets Description des éléments de coûts Coûts ($) par année
Coûts de collecte des matériaux recyclables (tous les matériaux; coûts/collecte; nbre de collectes/mois ou année)    
Coûts de collecte des matériaux organiques (coût/bac ou collecte; nbre de collectes/mois ou année)    
Coûts du matériel - bail, location, amortissement (ventilation des coûts par type d'équipement; coût des sacs)    
Coûts d'entretien de réparation (prévus et imprévus)    
Coûts d'information et de formation    
Coûts de main-d'oeuvre et d'administration (ventilation des coûts)    
A Coûts totaux bruts  
     
B Recettes de la vente des matériaux recyclables  
     
C * Coûts de recyclage nets (A - B)  
     
D Total des tonnes recyclées + compostées/année  
     
E Coûts/tonnes (C divisé par D)  

* Prendre note que la diminution des frais de déversement aux sites d'enfouissement se reflète dans le tableau 10.2.

Tableau 10.4 - Liste de contrôle pour la récupération des déchets de bureau

Papier

  • Une mini-corbeille est placée à chaque bureau pour le recyclage du papier
  • Les bacs de recyclage du papier sont situés près des photocopieurs, des imprimantes centrales et des comptoirs postaux
  • Suffisamment de panneaux de signalisation sont placés aux endroits appropriés
  • On informe les nouveaux employés des programmes de recyclage

Matériaux multiples

  • Les centres de recyclage comportent le nombre approprié de compartiments pour permettre le tri des matériaux exigés par l'entreprise de recyclage
  • Les centres de recyclage pour le verre, le métal, les plastiques et le polystyrène sont placés à un endroit pratique sur chaque étage et sont adéquatement indiqués
  • Des contenants bien identifiés et en nombre suffisant sont placés un peu partout dans le bâtiment aux endroits où sont produits le plus grand nombre des contenants recyclables comme dans les coins-repas, les cafétérias, les aires de fabrication de nourriture et les aires de repas extérieures
  • Les contenants de recyclage sont vérifiés fréquemment par le personnel de nettoyage pour qu'ils ne débordent pas
  • Les contenants sont nettoyés périodiquement
  • Les nouveaux employés sont informés des programmes de recyclage
  • Les employés sont informés qu'ils doivent enlever les aliments et les liquides des emballages avant de les placer dans un bac de recyclage

Collecte de déchets organiques (le cas échéant)

  • Préciser ce que l'entreprise de récupération de la matière organique accepte ou n'accepte pas
  • Faire en sorte que l'appui de la part du gestionnaire immobilier et du personnel est total pour la manutention des déchets organiques (particulièrement sur les étages)
  • Informer les employés sur l'importance d'éliminer toute forme de contamination
  • Les matériaux organiques doivent être retirés des centres de recyclage et des cafétérias quotidiennement pour éliminer les odeurs et les parasites
  • La collecte des matériaux organiques doit être faite au moins tous les deux ou trois jours, à moins qu'il y ait un local d'entreposage froid dans le bâtiment
  • Examiner seulement les problèmes liés à la santé et à la sécurité

Services de collecte des matériaux de recyclage et des déchets

  • Les bacs de collecte des déchets doivent correspondre aux besoins du bâtiment
  • Les déchets doivent être compactés dans la mesure du possible
  • La fréquence des collectes des matériaux de recyclage et des ordures ne doit pas être supérieure aux besoins du bâtiment
  • Réexaminer les locaux d'entreposage des déchets et la fréquence des collectes trimestriellement
  • Veiller à ce que les transporteurs de déchets fournissent le nom, le numéro de téléphone et la structure tarifaire de déversement aux installations d'élimination. Celles-ci doivent se trouver dans la région et être accréditées
  • Le contrat doit prévoir une souplesse dans la fréquence du service
  • Les contrats de cueillette des ordures et des matériaux de recyclage doivent mentionner qu'il faut inscrire sur les factures le poids des matériaux recueillis ou le signaler dans un rapport mensuel distinct
  • Communiquer aux employés le rendement du programme de réduction et de récupération des déchets
  • Modifier les contrats de nettoyage en fonction des besoins liés au recyclage

Tableau 10.5 - Liste de contrôle pour la planification de l'élimination des déchets

  • Les poubelles doivent satisfaire aux besoins du bâtiment
  • Les ordures doivent être compactées dans la mesure du possible
  • La fréquence de ramassage des ordures ne doit pas être supérieure aux besoins du bâtiment
  • Il faut réexaminer trimestriellement la capacité d'entreposage des déchets et les fréquences de collecte
  • Il faut veiller à ce que les transporteurs de déchets fournissent le nom, le numéro de téléphone et la structure tarifaire de déversement aux installations d'élimination. Celles-ci doivent être situées dans la région et être accréditées
  • Le contrat doit prévoir une souplesse dans la fréquence du service

10.6 Surveillance et amélioration du programme

Pour s'assurer que le programme atteindra ses objectifs, que les mesures correctives soient prises, le cas échéant, ou simplement pour cerner les domaines d'amélioration, il faut exercer une surveillance continue des résultats de réduction et de récupération des déchets. Les documents d'élimination des déchets doivent être réunis mensuellement (factures des transporteurs, rapports) de même que le poids des déchets détournés des décharges dans le cadre du programme Épargne-Papier et d'autres activités de recyclage de matériaux multiples. À partir de ces documents, un sommaire mensuel des matériaux qui ont été détournés et recyclés peut être tenu à jour.

Le Groupe de travail sur la gestion des déchets solides d'Environnement Canada a adopté les critères suivants pour évaluer le rendement d'un bâtiment et pour repérer ceux qui nécessiteraient plus de surveillance et une évaluation ultérieure :

  • Tout bâtiment dont la production de déchets par personne est supérieure à 60 kg/année, exige l'élaboration d'un plan de réduction des déchets pour appuyer les activités de réduction et de recyclage;
  • Tout bâtiment dont la production des déchets par personne est supérieure à 80 kg/année, exige un plan de réduction des déchets pour appuyer les activités de réduction et de recyclage. En outre, une vérification des déchets devra être effectuée après la mise en oeuvre des recommandations formulées dans le plan d'action.

Les programmes nécessaires peuvent toujours être améliorés en informant et en formant adéquatement le personnel. Une bonne information, des rappels et la correction rapide des problèmes (p. ex. une contamination) se sont révélés des moyens efficaces d'améliorer les résultats du programme. De plus, il est important de signaler les réussites pour stimuler davantage la participation des employés.

Les modifications ou changements apportés à un programme de réduction et de récupération des déchets (p. ex. l'ajout du recyclage des plastiques rigides) doivent être communiqués au personnel par des notes de service, des courriels et des communications interpersonnelles.

10.7 Autres possibilités de réduction des déchets

Il y a beaucoup de manières économiques de réduire les déchets produits dans les bureaux, notamment :

  • Évaluer les achats en fonction des lignes directrices sur l'environnement et la gestion du matériel du Conseil du Trésor;
  • Utiliser des produits du Programme Choix environnemental, le cas échéant;
  • Réduire l'utilisation de papier par la communication électronique de dossiers, de rapports et de documents;
  • Récupérer les cartouches de toner et les retourner aux fournisseurs pour qu'elles soient rechargées;
  • Fabriquer des blocs notes à partir de papier imprimé recto;
  • Imprimer les versions préliminaires de rapports et de lettres au verso de papier imprimé recto;
  • Photocopier les rapports recto-verso;
  • Envisager d'utiliser des imprimantes recto-verso.

Les politiques et les lignes directrices relatives à l'approvisionnement écologique peuvent être obtenues à la Direction de l'administration d'Environnement Canada.

10.8 Déchets dangereux produits dans les bâtiments de bureaux

De très petites quantités de déchets potentiellement dangereux sont produites périodiquement dans des bureaux, principalement pour les activités d'entretien. Ces produits comprennent les lampes fluorescentes, les piles et les surplus de peinture et de solvant.

Les lampes fluorescentes de rebut sont produites en petites quantités, pendant l'entretien quotidien, ou en grandes quantités, pendant des travaux de modernisation de l'éclairage. Les lampes comportent un tube en verre, des extrémités métalliques et de petites quantités de mercure. Dans certaines régions, des progrès technologiques récents permettent le recyclage des lampes de sorte que le personnel d'entretien peut les stocker pour le recyclage. Dans le secteur de la capitale nationale, les lampes fluorescentes sont ramassées et entreposées par le personnel d'entretien du bâtiment dans leurs boîtes d'expédition d'origine. Lorsque des quantités suffisantes sont recueillies, il faut communiquer avec TPSGC qui en fait la collecte par l'entremise de son Service de gestion des déchets dangereux. Celles-ci sont ensuite stockées et expédiées aux recycleurs de lampes. Dans le secteur de la capitale nationale, composer le (xxx) 956-1541, pour communiquer avec Brian Stevenson des Services environnementaux.

D'autres déchets dangereux peuvent être recueillis et gérés par TPSGC, soient les piles, les peintures et les solvants.

Dans certaines parties du pays, où il n'y a aucun programme systématique de gestion des déchets dangereux, chaque gestionnaire immobilier doit mettre en place un système de gestion des déchets dangereux. Dans le cas des immeubles à bureaux, les quantités de déchets dangereux sont petites, il faut donc les entreposer ou les combiner à d'autres déchets dangereux provenant d'autres bâtiments et les remettre à une entreprise accréditée pour les gérer et les éliminer.

10.9 Études de cas relatives au recyclage des déchets de bureaux

Programme « Maximum Green » - Le Green Workplace, le Secrétariat du Conseil de gestion

Description : Le programme pilote « Maximum Green » a été mis en place dans trois immeubles du gouvernement de l'Ontario situés à Toronto en 1992 et en 1993, soit l'édifice du ministère de l'Environnement, celui du Secrétariat du Conseil de gestion et celui du bureau du solliciteur général. L'objectif du programme pilote était de détourner 50 % des déchets de l'élimination.

Éléments : Le programme comportait le remplacement des poubelles traditionnelles par une mini-corbeille et l'élargissement de la gamme des matériaux recueillis aux centres de recyclage. Les déchets alimentaires étaient recueillis pour le compostage au nouveau complexe du Centre des sciences de l'Ontario.

Le programme comportait un volet important de communication, dont l'établissement d'un comité de coordination, la désignation d'un coordinateur du bâtiment, la participation de représentants bénévoles sur les étages, la tenue de réunions du personnel et une rétroaction régulière pour faire le point sur les résultats obtenus et les vérifications des déchets effectuées à posteriori.

Résultats : Dans chacun des trois bâtiments, l'objectif a été atteint. Au ministère de l'Environnement, 66 % des déchets destinés aux décharges ont été détournés pour obtenir un pourcentage global de réduction et de récupération de 88 %. En ce qui concerne le bâtiment du Secrétariat du Conseil de gestion, 60 % des déchets ont été détournés des sites d'enfouissement pour atteindre un pourcentage global de réduction et de récupération des déchets de 85 %. Les employés de l'édifice du bureau du solliciteur général sont parvenus à réduire leurs déchets de 55 %, soit une réduction et une récupération globale des déchets de 75 %.

Au mois de mars 2000, le programme était en place dans la plupart des bâtiments provinciaux du centre-ville de Toronto et il permettait de détourner plus de 70 % de tous les déchets de bureaux de l'élimination.