Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale - Séance d'information technique sur le navire hauturier de science halieutique

Ottawa (Ontario)
Le 12 juin 2015

Le discours prononcé fait foi

Bonjour. À mes côtés sont — et Brian Carter, président de Seaspan Shipyards.

C’est avec plaisir que nous faisons aujourd’hui avec vous le point sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale et, plus précisément, des progrès accomplis dans le programme de travaux sur les navires non destinés au combat. Les navires hauturiers de science halieutique sont les premiers navires construits dans le cadre de ce programme.

Comme vous le savez, les ententes-cadres avec Irving Shipbuilding et Seaspan Shipyards ont été signées il y a un peu plus de trois ans. Nous n’en sommes qu’au début d’un projet de 30 ans, et déjà des progrès considérables ont été réalisés. Les deux chantiers navals se sont complètement transformés, grâce à des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars pour moderniser leur infrastructure, sans qu’il n’en coûte un sou au gouvernement du Canada.

La Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale a déjà généré d’importantes retombées économiques et créé des emplois pour la population canadienne. Et cela se poursuivra.

La construction des navires hauturiers de science halieutique s’inscrit dans les projets de renouvellement de la flotte de Pêches et Océans Canada et de la Garde côtière canadienne. Il s’agit du premier projet du lot de travaux pour des navires non destinés au combat de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale.

Nous sommes heureux de vous signaler que le gouvernement du Canada et Seaspan Shipyards ont conclu une entente de principe sur la construction et la livraison de trois navires hauturiers de science halieutique.

Avant de vous donner plus de détails sur cette entente de principe, mon collègue de la Garde côtière vous présentera une vue d’ensemble du budget et des capacités du navire hauturier de science halieutique.

Je suis heureux d’être ici aujourd’hui avec mes collègues pour faire le point sur les navires hauturiers de science halieutique.

Le projet de construction de navires hauturiers de science halieutique est le premier projet réalisé à Seaspan Shipyards dans le cadre de la construction de navires non destinés au combat annoncée dans la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale en 2010.

Ces nouveaux chalutiers scientifiques seront exploités par la Garde côtière et utilisés par les scientifiques du ministère des Pêches et des Océans pour effectuer des relevés acoustiques et au chalut des poissons et des invertébrés dans les eaux canadiennes, pour recueillir des renseignements sur la répartition, l’abondance et la biologie des espèces qui serviront à évaluer les stocks d’espèces exploitées nouvelles et existantes, et pour recueillir des données permettant de surveiller les changements au sein des écosystèmes marins et les répercussions sur les ressources halieutiques et la santé des écosystèmes.

Ces navires pourront pêcher en eaux plus profondes que nos navires actuels, pourront être exploités dans le Moyen-Arctique pendant la saison estivale et fourniront des laboratoires marins modernes aux scientifiques de Pêches et Océans. Comme tous ceux de la Garde côtière, ces navires pourront être utilisés dans des situations d’urgence, comme les missions de recherche et de sauvetage.

En octobre 2014, Seaspan Shipyards a entrepris les travaux de construction des deux premiers blocs des navires hauturiers de science halieutique. Ces deux premiers blocs ont permis au chantier naval, visé par des travaux considérables de mise à niveau de l’infrastructure afin de mieux exécuter le programme de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale, de mettre à l’essai ses capacités de production et son matériel avant de passer à la production à plein régime. Seaspan a également acheté la plus grande partie de l’équipement et du matériel pour le premier navire.

Le contrat d’ingénierie relatif aux navires hauturiers de science halieutique a été attribué en février 2013. Depuis, la Garde côtière canadienne travaille avec Seaspan pour achever les travaux d’ingénierie liés aux navires hauturiers de science halieutique. Nous avons appris ensemble dans le cadre de ce processus. Il s’agit du premier grand navire que nous construirons en près d’une génération.

Les travaux d’ingénierie et de conception de chaque bloc du navire hauturier de science halieutique seront achevés avant le début de la construction. Nous avons adopté cette approche depuis le début : conception, puis construction.

La construction à plein régime commencera au cours des semaines à venir, et la livraison des navires est prévue pour 2017.

Dans quelques minutes, ma collègue de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC) vous présentera les détails de l’entente de principe. En fonction de ces détails et des estimations de Seaspan, la Garde côtière canadienne a déterminé que le budget total, y compris la gestion de projets, la conception et l’ingénierie, les pièces de rechange, la formation, les autres coûts liés à la mise en service des navires ainsi que la construction des navires, sera de 687 millions de dollars.

Le budget total de 687 millions de dollars du projet comprend :

Pour constituer ce budget, la Garde côtière canadienne a réaffecté des fonds de ses projets d’hélicoptères et d’aéroglisseurs, dans lesquels elle a réalisé des économies importantes. Nous avons également réaffecté des réserves d’imprévus liées aux projets à venir des navires polyvalents à moyen rayon d’action et des navires de patrouille extracôtiers.

Le budget initial de 244 millions de dollars du navire hauturier de science halieutique a été établi en 2004. Il ne prévoyait pas de montants suffisants pour tenir compte de l’inflation, de la gestion de projets ou des coûts d’ingénierie et de conception, ou pour constituer une réserve pour imprévus comme il se doit dans un projet de cette envergure. Le budget actuel repose sur des estimations de coût détaillées fournies par le chantier naval. Comme l’expliquera ma collègue de TPSGC, ces estimations de coût ont été examinées par un expert indépendant qui a conclu que les coûts sont « justes et raisonnables ».

Comme c’est toujours le cas dans les approvisionnements, des facteurs comme l’inflation, le prix des produits de base et les taux de change ont une incidence sur les budgets qui sont établis des années à l’avance.

Toutefois, comme l’expliquera —, nous avons établi une entente qui incite le chantier naval à réduire les coûts au minimum, ce qui nous aidera à respecter pleinement notre budget. Et, comme le prouve notre expérience dans le cadre des projets d’hélicoptères et d’aéroglisseurs, des fonds excédentaires peuvent être réaffectés à des projets futurs.

Toute cette préparation nous mettra dans une bonne position. Les leçons tirées des travaux d’ingénierie et de construction liés aux navires hauturiers de science halieutique permettront d’accroître la productivité et l’efficacité des travaux de construction du navire hauturier de science océanographique et d’autres navires, comme le brise-glace polaire.

Les hommes et les femmes de la Garde côtière canadienne et les scientifiques de Pêches et Océans Canada attendent ce jour depuis longtemps : il s’agit véritablement du plus grand projet de modernisation de la flotte de la Garde côtière canadienne depuis près d’une génération, et nous attendons avec impatience la livraison de ces nouveaux navires, en 2017.

Merci — .

Dans le cadre de cette entente de principe, Seaspan Shipyards s’est engagé à livrer trois navires hauturiers de science halieutique pour une somme plafonnée à 514 millions de dollars. Ce montant comprend deux contrats déjà attribués : soit un contrat de 54 millions de dollars pour les articles à long délai de livraison, et un contrat de 4 millions de dollars pour le premier bloc. En plus de l’entente de principe que nous annonçons aujourd’hui, le prix plafond comprend une réserve pour couvrir les frais liés aux imprévus qui pourraient être engagés en raison des risques associés à la construction d’une nouvelle classe de navires dans un chantier naval essentiellement neuf.

Cette entente, semblable au contrat de construction des navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique, comprendra des incitatifs qui encourageront Seaspan Shipyards à livrer les navires en deçà du coût cible établi et selon un calendrier établi.

De manière générale, dans ces incitatifs, trois fourchettes de coûts ont été établies. Si le coût réel final du chantier naval est inférieur au coût cible de 400 millions de dollars, le Canada lui versera une commission, et le Canada et le chantier naval se partageront les économies que représente la différence entre le coût réel et le coût cible. Si le coût réel est supérieur au coût cible de 400 millions de dollars, le Canada remboursera les coûts engagés de manière convenable à concurrence du prix plafond de 514 millions de dollars, mais ne versera aucune commission sur les coûts dépassant la cible. Enfin, si le chantier naval engage des coûts au-dessus du plafond arrêté, il devra terminer les travaux et livrer les trois navires entièrement sur le compte du chantier naval.

Des honoraires d’incitation au rendement sont également payables au chantier naval s’il respecte le calendrier de livraison.

Le commencement du plein régime de construction des navires est prévu sous peu, la livraison du premier navire étant prévue au printemps 2017, la livraison du deuxième navire cinq mois plus tard, et celle du troisième navire, trois mois après.

Avant de rédiger cette entente de principe et dans le cadre de notre diligence raisonnable, nous avons embauché SPAR Associates, expert indépendant de tierce partie spécialisé dans l’établissement des coûts de construction des navires, pour examiner les estimations des coûts de construction de Seaspan Shipyards. Les observations de SPAR, qui ont guidé nos négociations, correspondaient généralement aux prévisions de Seaspan. L’entente de principe établie avec le chantier naval est conforme aux conseils de SPAR, qui recommandaient notamment des réserves pour les imprévus afin d’aborder les risques éventuels dans le cadre de ce premier projet avec Seaspan.

Afin d’assurer l’optimisation des ressources dans le cadre de cette entente et d’atténuer les risques, nous avons retenu les services de SPAR Associates, qui se chargera d’assurer une surveillance continue et de produire des rapports sur le rendement du chantier naval à l’intention de l’état. Des fonctionnaires de la Garde côtière canadienne et de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada assureront également une présence importante sur le chantier naval afin d’appuyer les efforts de Seaspan visant à limiter les coûts et à réaliser des gains d’efficacité en matière de production.

Nous sommes convaincus que cette entente protégera l’intérêt de l’état et des contribuables canadiens, tout en étant bénéfique pour Seaspan Shipyards.

J’invite maintenant Brian Carter, président de Seaspan Shipyards, à faire le point sur les investissements liés à l’infrastructure de Seaspan Shipyards, sur l’état de préparation en vue de la construction des navires hauturiers de science halieutique et sur le jalon à venir de ce premier projet réalisé par Seaspan.

Merci —, il s’agit d’une journée importante pour Seaspan Shipyards et ses fiers travailleurs.

Nous estimons que cette entente permettra de créer et de maintenir 500 emplois. Nous générerons également du travail partout au Canada grâce aux contrats de sous-traitance connexes octroyés à divers fournisseurs. Jusqu’à maintenant, et ce, même avant la construction, Seaspan Shipyards a imparti des travaux liés à la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale à 137 entreprises canadiennes, pour un total de 211 millions de dollars.

Nous travaillons en vue ce moment depuis qu’on nous a choisis à titre de chantier naval canadien responsable de construire la flotte de navires non destinés au combat. L’année dernière, après y avoir investi 170 millions de dollars, nous avons terminé la modernisation de nos chantiers navals à Vancouver et à Victoria pour la construction de la flotte de navires non destinés au combat. Cette modernisation n’a rien coûté au gouvernement, et elle a été réalisée dans le respect des budgets et en avance sur le calendrier.

Cette toute nouvelle installation que vous pouvez apercevoir sur les photos ici est la plus moderne du genre en Amérique du Nord à ce jour. Elle est faite sur mesure pour la construction des navires non destinés au combat que nous livrerons aux hommes et aux femmes de la Garde côtière canadienne et de la Marine royale canadienne. Et surtout, elle permet de réaliser l’objectif de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale de redonner au Canada une industrie de la construction navale véritablement durable.

Les besoins en navires non destinés au combat au Canada sont tels qu’aucun grand lot de production n’est prévu pour la même classe de navires. Nous construirons trois navires hauturiers de science halieutique, suivis d’un navire hauturier de science océanographique, de deux navires de soutien interarmées et d’un brise-glace polaire. Ce n’est qu’après le Projet polaire que nous serons en mesure de commencer une véritable ligne de production en construisant jusqu’à cinq navires polyvalents à moyen rayon d’action et jusqu’à cinq navires de patrouille extracôtiers.

Et ainsi de suite à partir de là, mais il s’agit d’un programme de construction difficile. Ce serait le cas pour n’importe quels chantiers navals dans le monde, mais nous avons hâte de relever ce défi et de créer un héritage d’excellence en matière de construction navale sur la côte Ouest pour des décennies à venir.

Comme mon collègue de la Garde côtière l’a mentionné, nous avons récemment terminé le concept et l’ingénierie du navire hauturier de science halieutique. Ce navire est un navire complexe, et bien qu’il représente un défi, nous nous comptons chanceux qu’il soit le premier que nous construirons. Nous avons dû faire preuve d’un niveau de discipline et de préparation technique qui a rapidement permis de faire progresser les capacités de l’équipe du chantier naval de Vancouver.

Voici quelques représentations du navire hauturier de science halieutique et le modèle 3D que nous avons utilisé pour terminer la conception du navire. Ces représentations permettent de constater à quel point la conception du navire est complexe sur le plan technique et complète.

En octobre dernier, nous avons entrepris la construction des deux premiers blocs qui formeront le tout premier navire, ce qui nous a permis de mettre à l’essai notre nouvelle infrastructure, nos nouveaux processus et nos nouveaux systèmes. Nous en avons tiré des leçons que nous mettrons en application dans le cadre de la construction et de la gestion des autres navires non destinés au combat. Voici l’un des premiers blocs, qui est presque terminé, dans notre nouvel atelier de préachèvement.

Laissez-moi vous donner un exemple de leçon apprise pendant la construction de ce bloc. Vous voyez le bordé latéral incurvé du navire dans la photo? Ce bordé extérieur est formé en plusieurs dimensions au moyen de la nouvelle presse à portique à la fine pointe de la technologie que nous avons installée l’an dernier. Il s’agit là de travaux de métallurgie complexes, et le processus n’a pas été aussi efficace que prévu. La construction de ce bloc nous a permis de comprendre cela. Nous avons donc fait appel au manufacturier ainsi qu’à un constructeur de navires d’expérience de la Finlande afin d’offrir à notre personnel de production plus de formation pour lui permettre d’effectuer le travail plus efficacement.

Nous avons également fait l’achat d’une mise à niveau de logiciel qui permet une automatisation accrue à partir de notre modèle 3D, directement dans la presse à portique, afin d’aider l’opérateur dans son travail. La formation connexe est terminée et notre effectif est maintenant prêt à commencer à former les plaques pour les blocs restants.

Notre échéancier de production prévoit la livraison du premier navire hauturier de science halieutique à la Garde côtière canadienne en 2017. Notre chantier naval est prêt, la conception du navire est terminée et notre personnel et notre main-d’œuvre sont prêts à entreprendre les travaux de construction à plein régime au cours des jours à venir.

Merci M. Carter.

J’invite maintenant à ma collègue d’Industrie Canada, à parler de l’élément moteur de la Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale, c’est-à-dire la façon dont cette dernière maximise les possibilités pour les entreprises canadiennes.

Les analystes de l’industrie estiment que les projets de construction navale du gouvernement pourraient contribuer à la création de 15 000 emplois à l’échelle du Canada et entraîner des retombées économiques annuelles de plus de 2 milliards de dollars au cours des 20 à 30 prochaines années.

La Politique des retombées industrielles et régionales s’appliquera à cet achat. Seaspan Shipyards, à titre d’entrepreneur principal, devra s’assurer que ses sous-traitants et lui-même génèrent au Canada des activités commerciales équivalant à la valeur des contrats conclus.

Seaspan Shipyards doit également faire des investissements équivalant à un demi pour cent de la valeur des contrats conclus dans les compétences, la technologie et le développement industriel du secteur maritime.

Ces exigences permettront de renforcer le secteur maritime canadien ainsi que de soutenir la croissance des fournisseurs à l’échelle du Canada, y compris les petites et moyennes entreprises partout au pays.

Les bénéfices pour le Canada se font déjà sentir. Seaspan Shipyards a conclu plus de 200 contrats avec 137 entreprises au Canada, et les petites et moyennes entreprises ont obtenu la moitié de la valeur de ces contrats. On s’attend à ce que ce contrat permette de créer et de préserver environ 500 emplois.

De plus, Seaspan Shipyards prévoit investir 1,9 million de dollars dans l’élaboration, la conception et la prestation de programmes de formation et d’emploi de qualité par l’intermédiaire de la Coastal Aboriginal Shipbuilding Alliance. Il s’agit là d’un partenariat entre le chantier naval et des organismes de formation et d’emploi visant à faciliter l’accès des Autochtones au secteur maritime.

Merci — .

La Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale compte plusieurs étapes.

Nous avons d’abord élaboré la stratégie, sélectionné les chantiers navals dans le cadre d’un processus concurrentiel et signé les accords-cadres. Les chantiers navals ont été préparés et la conception des navires, finalisée. Nous entreprenons maintenant la dernière étape : la construction des navires.

Cette étape s’étendra sur de nombreuses années et entraînera la création de milliers d’emplois spécialisés dans les communautés à l’échelle du pays, et ce, tout en assurant la revitalisation du secteur maritime canadien.

En conclusion, le gouvernement est déterminé à faire l’acquisition de l’équipement dont les hommes et les femmes de la Garde côtière canadienne ont besoin pour continuer à faire de la sécurité des marins et de la protection de l’environnement marin du Canada leur priorité et pour exécuter le travail que nous leur confions.

Merci.

C’est avec plaisir que mes collègues et moi répondrons aux questions.