Discours de l'honorable Judy M. Foote, ministre des Services publics et de l'Approvisionnement sur l'approche d'approvisionnement simplifiée pour le projet des navires de combat canadiens

Halifax (Nouvelle-Écosse)
Le 13 juin 2016

Seul le texte prononcé fait foi

Bienvenue à tous et à toutes, et merci à Kevin. Cette installation reposant sur le territoire traditionnel du peuple micmac est de classe mondiale. La portée et l'envergure des travaux que vous y accomplissez sont impressionnantes. Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui avec l'honorable John McKay, secrétaire parlementaire du ministre de la Défense nationale. Darrell Samson, député de Sackville–Preston–Chezzetcook, et le maire d'Halifax, Mike Savage, sont aussi présents parmi nous aujourd'hui. Ils sont tous aussi reconnaissants que moi des efforts accomplis ici et dans le reste du pays pour équiper nos militaires, hommes et femmes.

La Stratégie nationale de construction navale est un plan canadien à long terme qui vise à renouveler la flotte de la Marine royale canadienne et de la Garde côtière canadienne. Elle crée des emplois et assure la prospérité de la population canadienne en rétablissant une industrie de la construction navale de classe mondiale dans notre pays.

Irving et Seaspan, les deux principaux chantiers navals retenus dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navale, ont effectué d'importants investissements dans leurs installations et ont accueilli des gens qualifiés et des gestionnaires qualifiés au sein de leurs effectifs.

Les travaux en cours ici sur les navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique vont bon train, et le premier navire devrait être terminé en 2018. Après la livraison du dernier navire, nous amorcerons la construction de la prochaine génération de navires de guerre canadiens.

Et c'est ce qui m'amène à vous parler de la raison de notre présence ici aujourd'hui.

Au cours de la seconde moitié de 2015, la Défense nationale a entrepris un examen intensif des besoins de la Marine royale canadienne. Cet examen a permis de préciser les besoins de la Marine et de déterminer que la conception des navires de guerre existants, moyennant quelques modifications, pourrait répondre aux exigences des navires de combat.

Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour vous annoncer qu'à l'issue de cet examen, ainsi qu'après avoir analysé les conseils en provenance d'experts ministériels et à la suite des consultations exhaustives menées avec l'industrie, nous adoptons une approche plus simple et plus rapide en vue de la livraison de la nouvelle flotte de navires de combat à la Marine royale canadienne.

Grâce à notre approche simplifiée, nous aurons recours à un seul processus concurrentiel pour obtenir une conception de navire de guerre existante, accompagnée de systèmes et de l'équipement qui seront intégrés avec succès à la conception de ce navire.

Cette nouvelle approche simplifiée réduit considérablement la durée de conception et d'intégration technique, ainsi que les risques connexes.

L'annonce d'aujourd'hui signifie que la construction du premier navire de combat à Halifax peut commencer jusqu'à deux ans plus tôt que prévu.

Cette approche garantira une sécurité d'emploi et fera en sorte que les travaux ne soient pas interrompus entre les projets de construction navale.

Selon les échéanciers prévus, la construction du navire de combat devrait maintenant pouvoir commencer peu de temps après la fin des travaux sur les navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique au début des années 2020.

La flotte de navires de combat, qui comprendra jusqu'à 15 navires de guerre, viendra remplacer les destroyers de la classe Iroquois et les frégates de la classe Halifax.

Il ne faut pas oublier que l'un des principaux objectifs de la Stratégie nationale de construction navale consiste à stabiliser le programme de travaux de manière à conserver la main-d'œuvre embauchée, l'expertise acquise et les technologies créées.

Cette approche sera plus rentable. Nous revoyons actuellement notre modèle d'établissement des coûts afin de pouvoir établir des estimations avec plus de précision pour la construction de ce navire et celles à venir. Une fois que nous aurons terminé, nous serons en mesure de chiffrer précisément nos économies en dollars.

Ces navires sont construits au Canada, et l'approche d'approvisionnement simplifiée ne minera en rien notre engagement à faire profiter le secteur maritime et l'économie du Canada d'importantes possibilités économiques.

La valeur totale des contrats déjà attribués à ce jour pour les grands navires représente près de 4,4 milliards de dollars du produit intérieur brut et sera à l'origine ou permettra de maintenir plus de 5 500 emplois par an entre 2012 et 2022. Et ces chiffres devraient augmenter au fil du temps.

Irving estime que les projets des navires de combat canadiens et des navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique créeront, à leur apogée, 2 400 emplois directs en construction navale ici à Halifax.

Dans son rapport publié la semaine dernière au sujet d'investissements majeurs dans la région, le Conseil économique des provinces de l'Atlantique a souligné l'incidence importante de la stratégie sur l'économie de la Nouvelle-Écosse.

Il est essentiel qu'un projet d'approvisionnement d'une telle envergure génère des avantages durables pour les entreprises et les travailleurs du pays. C'est pourquoi nous continuerons de miser sur les consultations avec l'industrie. La prochaine séance aura d'ailleurs lieu d'ici la fin du mois.

Les avantages économiques qui découlent de ce projet seront mis à profit de deux façons : dans le cadre de la Politique des retombées industrielles et technologiques et par l'entremise de propositions de valeur.

D'abord, en vertu de la Politique des retombées industrielles et technologiques, le soumissionnaire retenu et Irving Shipbuilding seront tenus d'effectuer leurs travaux au Canada et d'y réaliser des investissements correspondant à la valeur totale des contrats de conception et de construction.

Ces investissements viendront appuyer la recherche, les avancées technologiques et l'innovation, favoriseront les exportations et encourageront la mise sur pied et la croissance des entreprises établies au Canada, surtout les petites et moyennes entreprises.

Irving Shipbuilding est aussi obligé d'investir une valeur égale à 0,5 % de la valeur des contrats au profit de l'industrie maritime nationale à long terme dans l'ensemble du pays.

Ces investissements contribueront à trois domaines prioritaires, à savoir le perfectionnement des ressources humaines, l'investissement technologique et le développement industriel, en vue de renforcer et de développer l'ensemble de l'industrie maritime du Canada.

Je vous donne un exemple. Il y a à peine une semaine, Irving Shipbuilding annonçait une contribution de 2 millions de dollars au Nunavut Arctic College en vue de financier des projets de recherche pour mieux impliquer les résidents dans des projets de recherche, accroître la sécurité marine et améliorer le temps de réponse lors d'incidents maritimes. Un partenariat de recherche semblable est en cours d'élaboration avec le Marine Environmental Observation Prediction and Response Network, un centre d'excellence issu de l'Université Dalhousie.       

Pour élaborer l'approche simplifiée en matière de navire de combat, nous avons fait appel à des partenaires de l'industrie dès le départ dans le cadre de ce projet.

Nous avons aussi tenu compte de l'avis de notre expert-conseil en matière de construction navale, Steve Brunton.

La Stratégie nationale de construction navale est profitable pour le Canada, mais elle peut être améliorée. Nous souhaitons améliorer différents aspects de la stratégie, notamment la gouvernance, la surveillance et le calcul du budget.

Ces améliorations seront fondées sur l'expérience acquise au cours des cinq dernières années, soit depuis le lancement de la stratégie, sur les pratiques exemplaires observées dans d'autres secteurs, et sur les discussions continues avec les chantiers navals et les intervenants de l'industrie.

Nous élaborons de nouvelles procédures pour veiller à ce que des renseignements exacts et opportuns sur les coûts soient communiqués à la population canadienne. Ces renseignements nous permettront également de mieux mesurer les économies réalisées grâce à notre approche simplifiée.

Cette stratégie ne vise pas uniquement à équiper notre Marine et notre Garde côtière, mais également à rajeunir notre industrie navale et à apporter de bons emplois de classe moyenne ainsi que la prospérité à de nombreuses collectivités à l'échelle du pays.

Nous sommes déterminés à rétablir l'industrie maritime et à renouveler la réputation du Canada en tant que grand constructeur de navires.

La stratégie représente un engagement à long terme pour des projets de construction navale continuels. Le moyen le plus simple et le plus rapide de livrer la prochaine génération de navires de combat est d'honorer nos engagements en veillant à ce que la Marine royale canadienne soit une véritable flotte de haute mer.

Cela signifie également que nos militaires, hommes et femmes, disposeront des outils dont ils ont besoin pour accomplir leur important travail plus rapidement.

Ils ne méritent pas moins! Merci.