Notes d'allocution pour Séance d'information technique sur la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale – Mises à jour sur l’avancement des travaux

Le 27 février 2013

Le discours prononcé fait foi

Je vous remercie de vous être joints à nous aujourd'hui pour cette séance d'information technique sur la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale ou SNACN. Je vais commencer par faire brièvement le point sur les progrès réalisés depuis la signature des ententes-cadres il y a un an, puis je décrirai où nous en sommes aujourd'hui, et enfin je parlerai de l'avenir.

La signature des ententes-cadres avec les chantiers navals a eu lieu il y a un an ce mois-ci. Depuis plusieurs semaines, nous travaillons à fournir une mise à jour à l'occasion de cet important anniversaire ainsi qu'à donner des nouvelles sur un autre jalon, à savoir l'achèvement des premiers grands marchés de définition dans les deux parties du projet. Je vais y revenir dans quelques minutes.

Bien sûr, nous savons que le directeur parlementaire du budget publiera un rapport demain et nous voulons nous assurer que les gens comprennent comment le gouvernement fixe les budgets des projets.

Premièrement, il faut mettre la SNACN en contexte : le gouvernement fédéral n'a pas passé de nouvelle commande importante pour la construction de navires depuis le milieu des années 1990. De ce fait, le secteur canadien de la construction navale a rationalisé et réduit sa capacité au cours des 15 à 20 ans qui ont suivi. Cela a entraîné l'apparition dans les chantiers navals de cycles caractérisés par des périodes de suractivité suivies de périodes de sous-activité.

Lorsque nous avons lancé la SNACN, les chantiers navals canadiens manquaient d'infrastructure moderne, de moyens de conception, d'une productivité de classe mondiale et d'une main-d'œuvre qualifiée et rentable. L'industrie n'était pas optimisée pour surmonter les difficultés associées aux projets de renouvellement de notre flotte et elle n'était pas en mesure de construire avec efficacité les navires issus de la SNACN.

La méthode que nous avions pour la construction navale, à savoir un projet à la fois, était inefficace. Cela entraîna l'échec d'approvisionnements. Il était donc impossible de renouveler la flotte fédérale sans avoir d'abord adopté une nouvelle façon de faire les choses.

La SNACN est le résultat de consultations à grande échelle avec l'industrie. Elle comprend une relation stratégique bilatérale avec les chantiers navals : ces derniers se sont engagés à devenir plus efficaces et à contribuer à la revitalisation de l'industrie navale canadienne dans son ensemble.

Établir ces relations avec les chantiers navals sélectionnés procurera des avantages considérables à chaque projet de la SNACN. Le programme de construction permettra d'obtenir des avantages en ce qui concerne la courbe d'apprentissage, des améliorations au niveau de la productivité et des économies en infrastructure, garantissant à la Marine royale canadienne et à la Garde côtière canadienne les moyens nécessaires pour accomplir le travail qu'on leur demande de faire.

D'après les estimations des analystes de l'industrie, les projets de construction navale du gouvernement fédéral contribueront directement et indirectement à la création de quelque 15 000 emplois dans tout le pays et à plus de deux milliards de dollars de retombées économiques annuelles au cours des 30 prochaines années.

La mise en œuvre de la SNACN comprend cinq phases :

Les chantiers navals, que ce soit Vancouver Shipyards ou Irving Shipbuilding, effectuent actuellement d'importants travaux de modernisation de leur infrastructure, d'une valeur d'environ 200 millions et 300 millions de dollars respectivement. Ces travaux de modernisation ne coûtent rien au gouvernement du Canada, mais ils nous garantissent que les chantiers navals sont prêts à construire les navires de manière efficace. Avoir un secteur canadien de la construction navale optimisé est au cœur de la SNACN, et c'est l'un des avantages considérables que celle-ci offre au Canada.

La méthode que nous employons pour les navires est « concevoir puis construire ». Il est très important de comprendre que nous devons d'abord régler tous les détails de la conception et de la production de chaque navire avant que les chantiers navals ne commencent à découper les tôles. La méthode consistant à concevoir puis à construire, permet de réduire les risques pour les travaux de construction des navires. De plus, minimiser dès le départ les incertitudes au niveau de la conception est un moyen de réduire les risques à long terme pour le contribuable canadien.

À ce jour, des marchés ont été conclus. Dernièrement, le gouvernement du Canada a annoncé un marché de génie construction d'une valeur de 13,2 millions de dollars pour les navires hauturiers de sciences halieutiques de la Garde côtière canadienne. Il s'agit du premier lot de navires non destinés au combat qui seront construits.

Le marché pour la construction de ces navires devrait être conclu en 2014.

Nous avons aussi annoncé la réalisation d'un pas en avant important dans la conception du brise-glace polaire John G. Diefenbaker.

Pour les navires de patrouille extracôtiers et de l'Arctique, nous avons terminé les négociations, et il y aura bientôt une annonce concernant un marché de définition. Nous devrions signer le marché de construction en 2015 et la construction débutera la même année. La livraison du premier navire de patrouille est prévue pour 2018.

Même si les deux chantiers navals retenus effectueront la majeure partie de la construction des gros navires, on estime que plus de la moitié de la valeur des marchés sera répartie sur l'ensemble du secteur canadien de la construction navale, les entreprises qui fabriquent le matériel utilisé à bord des navires ou qui fournissent des services essentiels à la réalisation du projet. Il ne fait aucun doute qu'un grand nombre de ces sociétés seront des petites et moyennes entreprises.

Dans le cadre du programme de prolongement de vie et de modernisation de milieu de durée de vie des navires de la Garde côtière canadienne, le gouvernement du Canada a annoncé, le 21 février, que des travaux d'une valeur de plus de 360 millions seront donnés à des chantiers navals partout au Canada. Tous les chantiers navals seront admissibles à présenter des offres pour ce travail dans le cadre de la SNACN.

Conclusion

Avant de terminer, permettez-moi de répondre aux deux questions suivantes :

La réalisation des projets de construction des navires a-t-elle pris du retard?

En ce qui concerne les navires hauturiers de sciences halieutiques et les navires de patrouille, nous sommes dans les délais pour la découpe des tôles, qui commencera respectivement en 2014 et en 2015. La SNACN a été créée et mise en œuvre pour soutenir l'industrie navale canadienne, pour revitaliser les chantiers navals et pour construire au Canada des navires pour la Marine royale canadienne et pour la Garde côtière canadienne.

La stratégie rendra l'approvisionnement en navires fédéraux prévisible et éliminera le cycle suractivité-sous-activité, ce qui sera bénéfique à l'ensemble de l'industrie navale.

Nous avons harmonisé les projets de construction navale avec la SNACN pour tirer parti d'un cheminement plus stratégique et plus efficace. Cela entraînera des variations au niveau des dates de livraison; toutefois, les avantages liés à la construction efficace de la flotte fédérale sont de loin supérieurs aux inconvénients. Les Canadiens et l'économie canadienne tireront des avantages d'une méthode d'approvisionnement en navires plus stratégique.

L'adoption d'une méthode stratégique à long terme pour la planification d'activités et pour l'investissement dans l'infrastructure et les ressources humaines se traduira par des emplois pour les Canadiens et une prospérité durable pour les collectivités au Canada. C'est un processus qui prend du temps et le gouvernement du Canada prendra le temps de bien faire le travail.

Les estimations liées au Projet de navire de soutien interarmées indiquent-elles toujours la capacité de livrer deux navires?

Le Projet de navire de soutien interarmées (PNSI) a été annoncé en juillet 2010 au coût de 2,6 milliards de dollars. Le budget était prévu pour deux navires et une option pour un troisième. Sommes-nous toujours convaincus que nous pourrons faire l'acquisition de deux navires? Oui.

Le budget du projet a été fixé en utilisant des principes d'établissement des coûts conformes aux lignes directrices du Conseil du Trésor. Il comprend une allocation pour imprévus de 15 % (environ 300 millions de dollars) et on a utilisé un facteur d'indexation de 2,7 % pour la construction des navires.

Selon le processus de gouvernance de la SNACN, tous les projets doivent faire l'objet d'un ensemble d'évaluations pour s'assurer que l'on peut obtenir la capacité voulue dans les limites du budget établi.

Dans le cas du PNSI, le prochain contrôle fait partie du processus continu de sélection de la conception. Au moyen du processus, avec le soutien de l'examen effectué par une tierce partie indépendante, on est en train d'examiner les estimations de coût des options de conception pour confirmer que la conception retenue pour les navires demeure abordable.

Il est important de remarquer que la SNACN crée un environnement dans lequel les estimations de coûts peuvent être effectuées tôt dans le processus, qui s'étendra sur plusieurs décennies.

Alors que nous traversons les cycles d'examen, tout indique que le projet est abordable. Cela sera confirmé de nouveau quand l'analyse du choix de la conception sera terminée. On s'attend à ce que le choix de la conception du NSI soit fait au printemps 2013.

Une fois que la conception est choisie et confirmée, elle est communiquée au chantier naval et on la prépare pour la fabrication. Au cours de ce processus, on rajustera les estimations des coûts de construction jusqu'à ce que l'on indique les coûts effectifs, confirmant de nouveau que le projet est abordable.

À tout moment durant le processus, les équipes travaillant sur le projet et le chantier naval ont la possibilité de faire des compromis vis-à-vis de la conception pour contrôler les coûts, tout en garantissant la livraison de la capacité dont la Marine a besoin.

En plus des coûts d'acquisition, on estime de manière approximative que les coûts du soutien en service et du personnel, ainsi que du fonctionnement et de la maintenance seront respectivement de 1,9 milliard et 2,6 milliards de dollars sur 30 ans. Le rajustement de ces estimations de coûts se poursuit pendant l'évolution du projet et du choix de conception.

Nous sommes en bonne voie de fournir la capacité dont la Marine royale canadienne a besoin, c'est-à-dire ces deux navires de soutien interarmées, dans les limites financières fixées.

Les budgets des autres projets suffisent-ils pour construire le nombre de navires qui a été annoncé?

Le but des marchés de définition et de génie construction est de peaufiner la conception, de préparer les plans de construction, de déterminer les besoins en ce qui concerne les matériaux, les sous-traitants et la main-d'œuvre et de préparer des estimations de coûts fondées.

Cela nous permettra de trouver les stratégies les plus efficaces pour garantir une transition facile et rapide entre l'étape de la conception et celle de la construction. Les prix de la main-d'œuvre, de la fabrication et des matières premières, comme l'acier, peuvent être instables et changer avec le temps.

La Garde côtière canadienne et la Défense nationale se servent de méthodes d'établissement des coûts pour mesurer l'incidence de l'inflation sur le pouvoir d'achat en fonction d'estimations de coûts propres aux navires à acquérir. Dans les deux cas, les facteurs d'inflation sont incorporés dans les budgets des projets.

Par ailleurs, nous incluons une allocation pour imprévus dans tous les projets pour tenir compte dans les estimations de coûts des incertitudes, y compris les effets de l'inflation.

Le Conseil du Trésor et des experts nationaux et internationaux ont validé et approuvé ces méthodes.

Il est important de savoir que la SNACN suit une méthode « concevoir puis construire »; les navires sont conçus, après quoi il est possible de faire des compromis relativement au coût et à la capacité. Par conséquent, on peut avoir une bonne idée des coûts de construction avant que les négociations ne commencent avec les chantiers navals.

C'est un autre avantage de la SNACN, car elle favorise ces discussions avec les chantiers navals dès le début de la conception pour obtenir de meilleures estimations des coûts.

Nous allons maintenant répondre à vos questions.