Annexe A : Survol de la maladie du légionnaire

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Contexte

Le terme « maladie du légionnaire » a été inventé en 1976, après qu'un bon nombre de délégués qui participaient à un congrès de la Légion américaine de Pennsylvanie à Philadelphie ont été atteints d'une maladie respiratoire. On a dénombré 221 cas d'une étrange maladie qui a fini par causer la mort de 34 personnes. Par la suite, on a isolé la bactérie responsable de cette maladie et on lui a donné le nom de Legionella pneumophila, ou L. pneumophilia. La bactérie a été retracée dans le réseau de distribution d'eau du bâtiment. Au début, les soupçons portaient sur les tours de refroidissement, mais des recherches plus poussées ont révélé que des anomalies dans le réseau d'eau potable étaient la source la plus probable de la bactérie.

En 2012, une éclosion importante de la maladie du légionnaire est survenue dans la ville de Québec, faisant 13 morts sur les 170 cas d'infection documentés. On a déterminé qu'une tour de refroidissement d'un immeuble appartenant à des intérêts privés dans la basse-ville de Québec en était la source.

Deux maladies distinctes, soit la maladie du légionnaire et la fièvre de Pontiac, ont été associées à la Legionella. La forme la plus bénigne est la fièvre de Pontiac, un syndrome d'allure grippale qui est rarement fatal. Quant à la maladie du légionnaire, beaucoup plus grave, elle présente des symptômes graves s'apparentant à la pneumonie, et son issue est fatale dans 10 % à 15 % des cas.

La bactérie responsable de la maladie du légionnaire appartient au genre Legionella. On sait qu'il existe environ 35 espèces de Legionella qui causent la maladie, et bon nombre d'entre elles se retrouvent couramment dans les plans d'eau comme les lacs et les rivières. La bactérie peut survivre pendant plusieurs mois dans un environnement humide, et elle se multiplie en présence d'algues et de matières organiques. L'espèce Legionella pneumophila est souvent liée aux cas de maladie du légionnaire.

La maladie du légionnaire n'est pas une maladie infectieuse puisqu'elle ne peut pas se transmettre entre humains. Selon l'organisme américain Occupational Safety and Health Agency (OSHA), il s'agit d'une maladie opportuniste qui s'attaque le plus souvent aux personnes dont le système immunitaire est affaibli. La maladie se transmet habituellement par inhalation d'un aérosol d'eau contaminée par la bactérie.

La bactérie Legionella pourrait représenter une grave menace sanitaire dans beaucoup d'immeubles publics. La seule façon efficace de prévenir une telle éclosion, c'est la conception, l'exploitation et l'entretien convenables des composants des systèmes mécaniques où la bactérie risque de croître et de se disséminer. La réalisation d'essais est utile pour déterminer l'efficacité du programme d'exploitation et d'entretien.

Éclosion

Voici les principales étapes d'une éclosion de la maladie du légionnaire :

1. Prolifération et amplification

Ce phénomène a lieu dans les systèmes de distribution d'eau dans lesquels la bactérie se nourrit de nutriments comme des matières organiques. Les conditions les plus propices à l'amplification de la bactérie sont des températures qui varient entre 25°C et 42°C, un pH de qui varie entre 6 et 8, des eaux stagnantes, la présence d'amibes, ainsi que la formation de boues, de sédiments et de biofilms. Des produits naturels comme le caoutchouc et le bois favorisent l'amplification, tandis que la croissance est inhibée par des métaux comme le cuivre.

2. Dissémination

La formation d'aérosols comme les bruines, les embruns et les gouttelettes est le principal moyen de dissémination de la Legionella. Les tours de refroidissement, les refroidisseurs et les condensateurs évaporatifs, les humidificateurs à jet d'eau, les atomiseurs, les spas et les fontaines sont des sources possibles de cette bactérie.

3. Inhalation

L'inhalation profonde de la Legionella est la cause principale d'infection. Le taux d'atteinte est de 2 % à 7 %, pour une période d'incubation de 2 à 10 jours. Le risque de développer la maladie est plus élevé chez les personnes âgées, les fumeurs, les buveurs excessifs et les personnes ayant une maladie pulmonaire préexistante. Des statistiques indiquent que les femmes sont trois fois plus susceptibles de contracter la maladie que les hommes.

Lorsqu'elles sont inhalées, les gouttelettes porteuses de la bactérie se déposent profondément dans les voies respiratoires inférieures. Il n'est pas nécessaire que la durée d'exposition soit longue pour que la maladie se développe. Des personnes ont contracté la maladie du légionnaire simplement après avoir marché près d'un immeuble équipé d'une tour de refroidissement contaminée, alors que d'autres l'ont contractée après s'être lavés sans prendre de douche, par suite d'une brève exposition à la bactérie.

On indique que la survie de la bactérie dans les aérosols est à son maximum lorsque le taux d'humidité relative est de 65 %. Le risque d'infection à la Legionella augmente en fonction du nombre de bactéries profondément inhalées, donc en fonction de la prolifération des bactéries dans la source d'eau et de l'étendue de leur dispersion dans les aérosols.

Si la dose reçue dépasse la résistance des mécanismes de défense naturels de l'hôte réceptif, la bactérie se multiplie à l'intérieur de la cellule et l'infection survient. Bien que des personnes auparavant en bonne santé puissent contracter la maladie, les sujets les plus à risque sont ceux dont le système immunitaire est affaibli par une affection préexistante.

4. Diagnostic

Le diagnostic constitue la dernière étape du dépistage de la maladie du légionnaire. Avec de bonnes méthodes de traitement, le taux de mortalité est très faible parmi les cas diagnostiqués.

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