Histoire et architecture du Centre de conférences du gouvernement

Construit entre 1909 et 1912 pour abriter la gare Union d’Ottawa, l’édifice a été conçu selon le style Beaux-Arts, qui était très populaire pour les gares à cette époque. Les grands espaces architecturaux à l’intérieur sont inspirés des thermes de Caracalla (construits entre 212 et 216 apr. J.-C.). La similitude est encore plus frappante dans la salle d’attente générale, qui est surplombée par un élégant plafond voûté en berceau dont les profonds coffres créent un motif décoratif.

Les premiers plans de l’édifice ont été conçus par l’architecte new-yorkais Bradford Lee Gilbert, puis repris par Ross and MacFarlane, un cabinet montréalais.

Situé au 2, rue Rideau, cet édifice est l’un des meilleurs exemples associés à la grande époque de la construction ferroviaire au Canada avant la Première Guerre mondiale. Son style architectural a une qualité noble et théâtrale qui symbolise l’âge d’or des voyages par train. Cette nature théâtrale est évidente dans les colonnes surdimensionnées, la composition symétrique, la hiérarchie des espaces et l’utilisation remarquable de l’éclairage et des ombres.

Cet important édifice a abrité la gare ferroviaire centrale d’Ottawa jusqu’en juillet 1966, moment où la gare actuelle de la ville a ouvert ses portes à l’extérieur du centre-ville. Les plans visant à démolir la gare Union pour réduire la congestion routière ont été abandonnés et, après plusieurs années d’utilisations provisoires, l’édifice est devenu le Centre de conférences du gouvernement en 1968–1969.

Cet édifice du style Beaux-Arts est composé de cinq pavillons distincts. Quatre de ces pavillons — l’entrée principale, la salle d’attente générale, la billetterie et le hall de gare — ont été construits pour abriter la gare. Les murs extérieurs sont faits de pierre calcaire, de granite et de brique. Les hangars originaux situés à l’extrémité sud de l’édifice ont été démolis et remplacés en 1973 par un pavillon d’un étage en béton. Ce pavillon constitue maintenant l’entrée principale de l’édifice.

Depuis qu’il est devenu le Centre de conférences du gouvernement, l’édifice a été le théâtre d’événements d’importance nationale et internationale :

  • Les pourparlers constitutionnels de novembre 1981 ont ultérieurement mené au rapatriement de la constitution et à la Loi constitutionnelle de 1982.
  • La conférence « Ciels ouverts » tenue en février 1990, un exercice entre l’OTAN et les pays du Pacte de Varsovie sur l’issue des observations aériennes effectuées à la suite de la chute du mur de Berlin et de la dissolution de l’Union soviétique, a contribué à la réunification de l’Allemagne. 
  • Signée en décembre 1997, la Convention d’Ottawa, ou le Traité sur l’interdiction des mines antipersonnel, a mené à la création d’un programme visant le déminage d’anciennes zones de guerre à l’échelle de la planète.
  • En novembre 2001, le Canada a été l’hôte de la conférence du G20 où la communauté internationale a pu se réunir et discuter pour la première fois des mesures à prendre à la suite des événements du 11 septembre 2001.
  • Des séances à huis clos ont lieu chaque année lorsque les journalistes sont informés à l’avance du discours du budget fédéral.

En 1989, le Centre de conférences du gouvernement a été désigné édifice fédéral du patrimoine classé en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’il présente sur le plan architectural et de son incidence en tant que point de repère bien connu de la ville et de la région.

Des passagers attendent leur train dans cette photo historique de la salle d'attente générale de la gare Union.

Des passagers attendent leur train dans cette photo historique de la salle d'attente générale de la gare Union. Photo : gracieuseté de Cliff Buckman, Bibliothèque et Archives Canada (vers 1960).

Le hall de gare original a été divisé en de plus petits locaux et sert maintenant de salle de réception.

Le hall de gare original a été divisé en de plus petits locaux et sert maintenant de salle de réception. Photo : gracieuseté de Cliff Buckman, Bibliothèque et Archives Canada (1966).