Forum sur l'innovation de l'Ouest

Notes d'allocution de l'honorable Diane Finley, c.p., députée
Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada

Vancouver (Colombie-Britannique)
Le 17 avril 2014

Le discours prononcé fait foi

Bonjour à tous. C'est formidable de revenir dans cette belle ville. Vous devez souvent entendre cela. Je viens du sud-ouest de l'Ontario et, croyez-moi, après l'hiver que nous avons subi, il est agréable de voir un peu de verdure dehors. Celle-ci est encore trop rare chez nous.

De plus, je suis très heureuse de participer à cet événement que le ministère de la Diversification de l'économie de l'Ouest a érigé en une occasion annuelle lors de laquelle les représentants de petites comme de grandes entreprises ainsi que du gouvernement peuvent se rencontrer, réseauter et échanger. Je tiens également à remercier la ministre Michelle Rempel de m'avoir invitée à vous parler aujourd'hui.

Vancouver convient parfaitement à la tenue d'un événement centré sur les industries de la défense et de la sécurité, et sur les marchés publics fédéraux.

Tout ce que j'ai pu observer ici démontre que l'industrie est florissante, et que les emplois, la croissance et la prospérité qui vont de pairs sont indéniables.

La création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme constituent justement les principales priorités de notre gouvernement.

Aujourd'hui, je tiens à vous expliquer comment la nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense du Canada peut nous aider à mieux faire les choses et à respecter ces priorités.

En bref, notre Stratégie vise avant tout à doter de façon opportune les Forces armées canadiennes des outils dont elles ont besoin.

Dans le Plan d'action économique de 2013, notre gouvernement s'est engagé à tirer parti de nos achats de matériel de défense d'une façon plus efficace et stratégique en vue de créer des emplois partout au Canada.

Il s'agissait là d'un engagement plutôt colossal, car après une décennie de noirceur pour les hommes et les femmes en uniforme, notre gouvernement a pris la décision d'effectuer l'investissement le plus important dans les troupes canadiennes.

Pensons à cela un instant. Le gouvernement précédent avait mis un terme à toute construction de navire militaire, et l'industrie navale avait été réduite à néant du fait d'une décision politique délibérée qui a entraîné la perte de milliers d'emplois. Cette décision a certainement eu des répercussions ici, sur la côte Ouest, de même que dans l'Est.

La puissance militaire, pour ce qui est de l'effectif, avait atteint son niveau le plus bas en 50 ans. Les opérations d'affirmation de la souveraineté avaient été réduites à leur strict minimum.

Nous avons changé la situation. Pour nous en convaincre, nous n'avons qu'à observer le chantier naval ici, à Vancouver, où le vent a tourné depuis que notre gouvernement a décidé de construire des navires au Canada et de revitaliser l'industrie navale qui a trop longtemps souffert d'un cycle d'expansion et de ralentissement.

Plus de 75 entreprises canadiennes ont déjà profité du seul investissement visant la modernisation du chantier naval de Vancouver. Bien d'autres entreprises canadiennes profiteront de nos investissements dans le cadre de la SNACN lorsque nous commencerons à couper l'acier des navires hauturiers de science halieutique ici, à Vancouver.

Nous nous assurons avant tout que les hommes et les femmes de la Marine royale canadienne et de la Garde côtière canadienne obtiennent l'équipement dont ils ont besoin. La décision du gouvernement Harper de construire ces navires ici même engendrera la création de plus de 15 000 emplois et des retombées économiques annuelles de 2 milliards de dollars sur une période de 30 ans.

Il ne s'agit là, mesdames et messieurs, que d'un seul exemple des investissements que nous effectuons. Cette énorme grue qui s'active au-dessus de North Vancouver représente un des résultats concrets de nos investissements.

À présent, avant de faire le point sur la Stratégie et sur la progression de sa mise en œuvre, je dois régler rapidement une question d'ordre administratif.

J'aimerais prendre un moment pour vous informer sur l'état de la situation quant au remplacement des CF-18, étant donné la surenchère médiatique qui entoure ce sujet. Je ne dis pas là que vous ne pouvez pas croire tout ce qui est écrit dans les journaux. Bon d'accord, je le dis.

Mais plus sérieusement, je tenais à vous présenter directement les faits, car je sais que la décision prise aura des répercussions sur bon nombre d'entre vous.

Lorsque le gouvernement a élaboré le Plan à sept volets pour le remplacement des CF-18, il a lancé l'étude la plus indépendante et la plus transparente de l'histoire du Canada.

Un panel constitué d'experts indépendants du gouvernement s'est assuré que l'évaluation des différentes options menée par l'Aviation royale canadienne avait été tant rigoureuse qu'impartiale.

Laissez-moi vous dire, en gage du sérieux avec lequel nous avons procédé à cet exercice, que nous avons choisi avec une précaution extrême les personnes adéquates pour effectuer ce travail. Nous nous sommes assurés de sélectionner des personnes dotées d'un savoir-faire technique, d'un solide bagage financier et d'une connaissance profonde des systèmes militaire et d'approvisionnement du Canada. Nous avons même retenu une personne qui critiquait très ouvertement le programme.

Nous souhaitions être absolument sûrs que leur analyse critique des différentes options allait être extrêmement rigoureuse.

Je peux également vous dire que j'ai rencontré les membres de ce panel à plusieurs reprises au cours de leur travail. Keith Colter, Rod Monette, Philippe Lagassé et Jim Mitchell ont réellement maintenu une pression constante sur l'Aviation royale canadienne au cours de cette évaluation. Ils ont pris leur tâche très au sérieux et ont rendu un grand service au Canada.

Et ils ont maintenant terminé leur travail. Au cours des semaines à venir, nous examinerons avec soin un certain nombre de rapports concernant l'évaluation des options, les retombées industrielles, les coûts et les autres facteurs relatifs à la décision de remplacer notre flotte de CF-18.

Mais je dois avant tout affirmer que, tout en tenant compte du travail qui a été accompli par l'Aviation royale canadienne et le panel, nous veillerons à ce que les Forces canadiennes disposent de l'équipement dont elles ont besoin pour effectuer leur travail.

En tant que gouvernement, nous demandons aux Forces canadiennes de protéger la souveraineté du Canada ainsi que sa population. Nous demandons aux Forces de défendre les valeurs canadiennes au pays et à l'étranger. Nous leur demandons de venir en aide aux personnes touchées par des catastrophes naturelles survenues sur nos terres et dans le monde entier.

Ce n'est pas une mince tâche. Cela exige un sacrifice important et inimaginable. Nous leur devons donc au moins de veiller à ce qu'elles disposent de l'équipement adéquat pour faire leur travail.

Revenons maintenant à la Stratégie d'approvisionnement en matière de défense.

Plusieurs des personnes présentes dans cette pièce ont assisté à nos consultations concernant la nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense du Canada ou au dévoilement de cette dernière. Et vous avez sans doute participé à certaines séances d'information que les fonctionnaires ont tenues dans tout le pays, y compris ici, à Vancouver.

La contribution de la plupart d'entre vous, particulièrement de l'équipe de l'AICDS, de l'AIAC et, bien sûr, de Tom Jenkins et de son groupe d'experts, a été déterminante pour nous mener là où nous en sommes aujourd'hui.

C'est pourquoi je ne présenterai pas encore une fois la nouvelle Stratégie en détail aujourd'hui. Mais pour ceux et celles qui ne sont pas au courant, et j'espère qu'ils sont peu nombreux, notre gouvernement s'est engagé dans le budget de l'année dernière à tirer parti de nos achats de matériel de défense d'une façon plus stratégique afin de créer des emplois et des retombées économiques ici, chez nous.

Ce que cela signifie concrètement, c'est que nous n'évaluerons plus les retombées proposées au Canada simplement selon le mode réussite ou échec dans nos demandes de propositions. Ces retombées seront plutôt pondérées et cotées en fonction d'une proposition de valeur.

Par conséquent, les entreprises qui démontrent qu'elles sont prêtes à investir au Canada au moyen du transfert des droits de propriété intellectuelle, de la création d'emplois spécialisés, d'activités liées à l'innovation, et du développement de l'exportation et du commerce international pourront bénéficier d'un avantage concurrentiel lors de l'évaluation des propositions.

Lorsque ces propositions de valeur sont appliquées dans un processus concurrentiel, il faut s'attendre à ce qu'elles comptent pour environ dix pour cent de la valeur de la soumission. Néanmoins, la pondération exacte sera déterminée au cas par cas.

Encore une fois, je suis certaine que vous savez tous que des seuils nous permettent de déterminer si une proposition de valeur s'applique. Un plan complet des retombées industrielles et technologiques, qui comprend une proposition de valeur ainsi qu'un volet régional, sera obligatoire dans tous les approvisionnements supérieurs à 100 millions de dollars concernant la défense et la Garde côtière canadienne. Dès maintenant, tous les approvisionnements en matière de défense d'une valeur égale ou supérieure à 20 millions de dollars seront évalués en fonction d'une possible application d'une proposition de valeur.

Je sais ce que vous vous demandez. Vous vous interrogez sur les particularités, sur les approvisionnements à venir qui auront une proposition de valeur ou bien sur la façon dont cette nouvelle stratégie touchera les projets sur lesquels vous travaillez déjà. Et c'est compréhensible.

Je peux vous affirmer une chose. La mise en œuvre de la nouvelle Stratégie se passe très bien. Le travail de sélection des approvisionnements à venir qui seront sujets à une proposition de valeur est presque terminé. Et la nouvelle structure de gouvernance concernant cette prise de décision sera entièrement mise en place d'ici quelques semaines. Nous effectuons néanmoins déjà la transition.

Aujourd'hui, je veux vous dire clairement que, dans les limites des seuils déterminés, tout approvisionnement sans demande de propositions définitive et publiée peut faire l'objet d'une proposition de valeur.

Le ministère de la Défense nationale (MDN) a fait également de grands progrès concernant la diffusion, en juin, de son premier Guide d'acquisition en matière de défense annuel. Ce sera la première fois que nous aurons un sommaire prospectif des principales acquisitions qui se profilent à l'horizon. Le fait de connaître les intentions d'approvisionnement du MDN vous permettra, ainsi qu'à votre industrie, de prendre des décisions d'investissement et d'affaires plus éclairées.

Une grande partie de la conférence de cette semaine porte sur l'innovation. Le Guide d'acquisition en matière de défense représentera un outil très important pour favoriser l'innovation au sein de votre industrie.

En connaissant les besoins à long terme des Forces canadiennes en plus du délai nécessaire pour les combler, vous serez en mesure de prendre d'importantes décisions concernant les exigences en aval de votre entreprise. Vous pourrez notamment effectuer des investissements en technologie et conclure des ententes de partenariat stratégiques afin de profiter du meilleur avantage concurrentiel pour vous positionner en vue de ces soumissions.

Des progrès importants ont également été accomplis pour pérenniser l'institut d'analyse de la défense que nous avons présenté en février. Les membres du comité provisoire, mené par le président Tom Jenkins, se réunissent régulièrement pour déterminer le mandat et la portée des activités de cet institut. Cette collaboration entre l'industrie, les universités et le gouvernement aura une assise permanente dans très peu de temps.

Pourtant, même si nous avons réalisé d'importants progrès relativement à la mise en œuvre de cette stratégie, je sais que des rumeurs courent. Je les entends, vous savez. Des rumeurs quant à savoir si cette nouvelle stratégie répondra aux attentes. À savoir si elle sera appliquée comme prévu. À savoir si elle entraînera des retards paralysants dans un système déjà beaucoup trop lent.

Aucun d'entre nous ne devrait sous-estimer la mesure dans laquelle la nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense changera profondément nos pratiques d'approvisionnement en équipement militaire. Il s'agit d'un projet de très grande envergure. Nous avons la chance de disposer de nombreux fonctionnaires compétents dévoués à cette tâche. Après mon discours, pendant la discussion du comité, vous aurez l'occasion de rencontrer les plus dévoués d'entre eux, Tom Ring, Phil Jennings et le contre-amiral Pat Finn.

Permettez-moi d'affirmer maintenant que la Stratégie d'approvisionnement en matière de défense ne ralentira pas le processus d'approvisionnement. Nous croyons que lorsque sa mise en œuvre sera terminée, les nouvelles structures de coopération entre le MDN, Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et Industrie Canada devraient améliorer le processus et non pas le ralentir.

En nous engageant auprès de l'industrie plus tôt et de manière continue, nous éviterons les embûches et les retards inutiles qui surviennent trop souvent en fin de course.

Ces conversations entre l'industrie et le gouvernement contribueront considérablement à prévenir les problèmes que nous avons éprouvés lors de processus d'approvisionnement antérieurs. Notamment des problèmes découlant de malentendus à propos des besoins à combler et de la façon d'y répondre.

En outre, comme je l'ai souvent dit, une fonction d'analyse critique sera désormais appliquée au sein du MDN afin de mieux comprendre, dès le début, les exigences spécifiques de nos hommes et de nos femmes relativement à l'équipement que nous acquérons.

Toutefois, alors que le gouvernement travaille d'arrache-pied pour mettre en œuvre la Stratégie, l'industrie ne peut pas et ne doit pas demeurer une simple observatrice passive. Laissez-moi vous donner quelques exemples de la façon dont je m'attends à ce que vous participiez.

La mobilisation hâtive et continue de l'industrie que nous préconisons est réelle. Il ne s'agit pas d'une formule toute faite et encore moins d'un slogan. Nous voulons vos commentaires et nous en avons besoin. Vous aurez l'occasion de vous investir comme vous n'avez jamais pu le faire auparavant.

Vous prendrez part au processus dès qu'un besoin en équipement sera déterminé. Fini le temps où vous entendez parler du gouvernement uniquement lorsqu'il a une demande de propositions provisoire à vous présenter.

Vous participerez aux premières discussions portant sur les besoins cernés par les Forces. Vous serez informés de la façon dont ces besoins sont transformés en spécifications sur le papier. Vous aurez droit au chapitre relativement aux décisions touchant l'élaboration et l'adoption d'une proposition de valeur.

Alors, oui. Vous devez être des participants actifs à ces discussions.

Comme mon collègue, le ministre de la Défense nationale, l'a souligné il y a quelques semaines seulement, « seul le secteur privé possède le savoir-faire commercial, les connaissances technologiques et la capacité d'innovation pour produire rapidement le type de solutions de pointe nécessaires pour satisfaire aux exigences opérationnelles du XXIe siècle » des Forces armées canadiennes.

Je m'attends à ce que votre participation revête différentes formes. Le travail de l'institut d'analyse de la défense sera essentiel au succès de la Stratégie. La participation active de l'industrie jouera un rôle déterminant dans ce travail.

Vous devrez notamment partager vos données et vos analyses avec l'institut de sorte qu'il puisse mesurer à l'échelle mondiale les conditions de l'offre et de la demande dans les industries liées à la défense, puis contribuer à la façon dont le Canada cerne et développe des capacités industrielles clés auxquelles des propositions de valeur s'appliqueront.

La nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense met en place un nouveau partenariat véritable entre l'industrie et le gouvernement. Il s'agit, comme je l'ai déjà dit, d'un changement radical dans nos pratiques d'approvisionnement.

L'élément important à retenir, c'est que nous réalisons des progrès importants, mais nous n'avons pas encore toutes les réponses. Je m'engage toutefois à vous tenir informés de nos progrès.

En retour, j'ai besoin que vous vous engagiez à continuer de collaborer avec nous à la mise à œuvre et à l'application de la Stratégie à mesure que nous allons de l'avant.

Nous avons parlé énormément du climat interne aujourd'hui. Mais je ne veux pas perdre de vue la situation dans son ensemble.

Au cœur de la nouvelle Stratégie d'approvisionnement en matière de défense se trouve notre engagement à fournir à nos hommes et à nos femmes en uniforme l'équipement dont ils ont besoin pour accomplir leur importante mission. Cet engagement demeurera toujours notre priorité en ce qui a trait à l'approvisionnement en matière de défense et concernant la Garde côtière.

Lorsque plusieurs fournisseurs sont en mesure de satisfaire à un besoin, nous ne devons pas hésiter, et n'hésiterons pas, à nous assurer que le fournisseur sélectionné crée des retombées économiques réelles pour le Canada.

Il s'agit d'un tournant important, car, dans un contexte où le gouvernement dépense des millions, et parfois même des milliards de dollars des contribuables pour de l'équipement de défense, la population canadienne a tout à fait le droit de savoir que nous acquérons ce dont nos troupes ont besoin, au meilleur rapport qualité-prix, suivant un processus qui permettra de créer des milliers d'emplois hautement qualifiés et bien rémunérés ici même, au Canada. C'est avantageux pour les travailleurs, les entreprises et les contribuables canadiens.

Cette stratégie est non seulement sensée sur le plan économique, mais en plus, elle renforce la souveraineté du Canada et la sécurité nationale. Cette stratégie constitue véritablement une initiative profitable sur tous les plans.

Sur ce, je vous remercie de votre présence ici aujourd'hui. Je vais maintenant m'asseoir pour assister à la discussion du comité sur la Stratégie d'approvisionnement en matière de défense. Je me réjouis de connaître votre opinion à propos de la façon dont nous procédons à la mise en œuvre de la Stratégie et je consacrerai quelques minutes après la discussion à parler de ce sujet directement avec ceux d'entre vous qui le souhaitent.

Merci beaucoup.