CANSEC 2015
Notes d'allocution de l'honorable Diane Finley, c.p., députée
Ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux
Ottawa (Ontario)
Le 28 mai 2015
Le discours prononcé fait foi
Merci Eduardo, pour cette aimable présentation.
Bonjour à tous!
Je suis enchantée d’être de retour à CANSEC.
Avant de commencer, je tiens à remercier l’AICDS d’avoir organisé un autre grand événement cette année. Je voudrais également remercier Airbus et L3 d’avoir commandité ce déjeuner.
Et je profite de l’occasion pour témoigner notre reconnaissance à Mme Christyn Cianfarani et au conseil d’administration de l’AICDS pour l’immense travail qu’ils ont accompli. Vous êtes toujours des ressources d’une grande valeur pour moi et mon cabinet.
C’est la deuxième fois que je participe à cet événement, et j’espérais pouvoir souligner ce fait d’une façon toute spéciale.
Traditionnellement, un cadeau de premier anniversaire doit être fait en papier, mais je crois qu’avec toutes les lettres d’intérêt et les demandes de renseignements, de propositions, d’évaluation et de réponses… nous nous sommes échangé assez de papier cette année.
Un autre cadeau pour cet anniversaire serait une pendule, mais nous avons suffisamment souffert des contraintes de temps.
J’ai alors pensé à quelque chose d’amusant. J’espérais que nous pourrions regarder tous ensemble le film Secret défense (dont le titre anglais est The Pentagon Wars). Pour ceux d’entre vous qui ne l’ont pas vu, il s’agit d’un film qui montre ce qui se passe quand quelqu’un essaie de remettre en cause la bureaucratie qui entoure l’approvisionnement militaire.
Malheureusement, ce choix a suscité des objections de la part des membres de mon personnel. Ils pensent que ce film est trop près de la réalité pour être amusant.
Je comprends tout à fait. Je ressens la même chose quand j’écoute l’émission britannique Yes Minister (Oui, Monsieur le ministre).
Mais revenons aux choses sérieuses. L’année a été bien remplie.
Nous avons réalisé beaucoup de travail, et c’est loin d’être terminé.
L’an passé, j’ai parlé de notre Stratégie d’approvisionnement en matière de défense, la plus importante transformation des 30 dernières années dans le domaine de l’approvisionnement militaire. Je vous avais dit que changer la conversation n’était pas suffisant; nous devons changer les résultats. Et je voudrais aujourd’hui me pencher sur la question des résultats.
Au cours de la dernière année, nous avons appliqué la stratégie à un certain nombre de projets d’approvisionnement qui étaient déjà partiellement en cours. Elle a donné lieu à des progrès intéressants, mais les vraies occasions de changer les résultats se situent au tout début des nouveaux projets d’approvisionnement.
Tout commence avec le Secrétariat de l’approvisionnement en matière de défense que nous avons mis en place, lequel est, dans un sens, un centre d’échange qui accélère les approvisionnements militaires, tout en permettant de réaliser de meilleurs résultats économiques pour le Canada. Le Secrétariat a le devoir d’entamer la discussion en posant deux questions importantes.
La première : Quels sont les résultats que nous souhaitons atteindre? On répond à cette question en déterminant les capacités industrielles clés que nous souhaitons mobiliser et en définissant les tâches qui peuvent et doivent être accomplies au Canada. La deuxième : « Quels outils devons-nous utiliser pour atteindre ces résultats? »
Ces questions – et surtout, les réponses à ces questions – auront une incidence sur la suite des choses, notamment la stratégie d’approvisionnement.
J’aimerais aujourd’hui discuter de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense dans le contexte d’une étude de cas très importante et concrète : celle du projet des navires de combat de surface canadiens.
Les personnes qui participent à ce projet obtiendront des renseignements qui pourraient les aider dans les premières étapes de leur réflexion sur la manière de structurer leur soumission. De leur côté, les PME canadiennes apprendront comment profiter de cette occasion. Enfin, ceux qui ne participent pas au projet pourront mieux comprendre ce à quoi notre gouvernement accorde de l’importance, ce qui leur servira lorsqu’ils devront structurer leur soumission pour d’autres approvisionnements.
Nous allons donc tous apprendre quelque chose.
En ce moment, nous sommes à l’orée de la plus grande acquisition de l’histoire canadienne, dans le cadre du projet de navires de combat de surface canadiens. C’est le plus gros programme de construction navale au monde à l’heure actuelle. Il s’agit d’une occasion unique pour le gouvernement, en partenariat avec l’industrie, de favoriser des investissements importants et durables dont profitera le Canada.
Aujourd’hui, je vous donnerai un aperçu de nos discussions préliminaires au sujet des résultats que nous voulons atteindre.
Qu’une chose soit claire avant de commencer : nous sommes aux phases initiales du processus, et nos points de vue évolueront au fil du temps.
Je pense qu’il est important de vous dire d’abord qui prend part à ces discussions. Vous connaîtrez ainsi le genre d’investissements que nous recherchons. Aucun des noms que je vous donnerai ne vous surprendra. Vous m’avez déjà entendu prononcer ces paroles : les entreprises qui démontrent qu’elles sont prêtes à investir au Canada par le transfert de propriété intellectuelle, la création d’emplois spécialisés, l’innovation, et le développement des exportations et du commerce international bénéficieront d’un avantage concurrentiel lors de l’évaluation des soumissions.
Bien sûr, étant donné qu’il s’agit de notre cliente, la Marine royale canadienne sera toujours au premier plan des discussions. Et, comme vous le savez, nous consultons également d’importants fonctionnaires d’Industrie Canada, de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, de Commerce international Canada et de la Défense nationale.
Nous complétons leur expertise en accueillant des partenaires tels que la Corporation commerciale canadienne, Recherche et développement pour la défense Canada, Technologies du développement durable du Canada et les organismes de développement régional. Les représentants de votre association industrielle sont aussi au centre des discussions. Le travail de tous ces intervenants sera bientôt soutenu par une capacité d’analyse de la défense financée par notre gouvernement dans le cadre du Plan d’action économique de 2015.
Ensemble et sous la conduite d’Industrie Canada, nous recueillons actuellement toutes les données collectives dans le but de déterminer où se situent les capacités ou le potentiel canadien, le cas échéant.
Il faut toutefois gérer les attentes avec prudence. La Stratégie d’approvisionnement en matière de défense n’a jamais été conçue pour créer de nouvelles capacités au Canada dans les cas où le marché mondial est trop petit et le coût d’une telle entreprise serait prohibitif. Notre objectif est de soutenir ou de créer une capacité intérieure qui sera durable à long terme.
La détermination de la capacité canadienne existante ou potentielle et des débouchés qu’offre le marché mondial de la défense sera cruciale lorsque viendra le temps de prendre des décisions clés.
Au bout du compte, étant donné que nous souhaitons inciter les soumissionnaires à maximiser leur production canadienne et à augmenter le nombre de sociétés canadiennes dans leur chaîne d’approvisionnement, nous allons partager ces données avec vous lorsque nous en disposerons, à l’occasion d’une journée de l’industrie.
Ce travail n’est pas terminé, mais voici un aperçu de ce que nous savons jusqu’à présent. En ce qui a trait aux investissements directs et au travail dans le secteur maritime canadien, nous disposons déjà ici même d’une grande expertise, ou du moins d’une expertise en devenir. Pour commencer, nous avons repéré une capacité nationale forte dans les domaines suivants :
- sonars, et systèmes acoustiques et de capteurs anti-sous-marins;
- systèmes de navigation et de communication;
- systèmes de contrôle;
- essai, intégration et gestion des systèmes de combat;
- systèmes d’entraînement, environnement de formation et didacticiels;
- soutien logistique intégré et gestion du cycle de vie;
- entretien, réparation et révision.
Pensons à d’autres investissements clés qui nous tiennent à cœur. Je sais que ce que je m’apprête dire touche un sujet délicat, mais je tiens à l’aborder quand même.
La propriété intellectuelle est un facteur essentiel au développement à long terme d’occasions à valeur élevée dans les domaines de haute technologie. Cela est vrai dans le cas d’acquisitions, mais également pour ce qui concerne le soutien en service. En fait, le travail effectué au Canada qui n’implique pas le transfert de propriété intellectuelle n’est tout simplement pas viable à long terme.
C’est pourquoi je peux vous assurer sans hésiter que le transfert de propriété intellectuelle fera partie de ce projet. Ces transferts peuvent prendre diverses formes : acquisition, transfert d’une société mère à sa filiale, coentreprise et partage des redevances. Il y a plusieurs façons de faire. En outre, nous encouragerons les entreprises à examiner de près les technologies émergentes du Canada.
Les occasions d’exportation occuperont également une place importante. Encore une fois, notre objectif est de repérer les occasions qui sont durables à long terme. Et c’est pourquoi les marchés sont importants. Il vous sera donc utile de trouver des partenaires forts, prêts à exporter, capables de contribuer à l’économie canadienne après la fin du projet et dont la chaîne de valeur continuera de profiter au Canada.
Les possibilités de développement régional restent également une priorité de la Stratégie d’approvisionnement en matière de défense. Les organismes de développement régional s’efforceront de déterminer s’il est logique pour les entreprises canadiennes qui offrent des produits de qualité commerciale d’étendre leur gamme de produits aux applications militaires. Ces organismes représentent également une excellente ressource pour les PME canadiennes qui souhaitent faire partie de ce projet.
Enfin, les investissements en matière de recherche et de développement seront au cœur du projet des NCSC. Les fabricants d’équipement d’origine ne devraient pas s’intéresser uniquement aux technologies qui existent présentement au Canada. Ils devraient réfléchir à la façon dont les investissements ciblés en matière de recherche et développement peuvent permettre le développement et l’intégration de nouveaux processus et technologies potentiellement novateurs.
Comme les travaux portant sur les NCSC s’échelonneront sur une génération, les occasions de faire preuve de créativité ne manqueront pas – surtout si une nouvelle technologie peut mener à des améliorations en matière d’efficacité opérationnelle et de réduction des coûts pendant la durée de la construction. Pendant que nous nous efforcerons de maximiser les travaux directs effectués au Canada dans le cadre de ce projet, nous aurons l’occasion d’investir dans des technologies à double application afin d’appuyer les marchés connexes.
Je sais que ça fait beaucoup d’informations à assimiler. Mais ça illustre de quelle façon la SAMD fonctionnera concrètement. Afin de démontrer notre engagement envers ce projet, des propositions de valeurs cotées et pondérées seront un élément clé de cet approvisionnement. Et, il devra être clair que les propositions de valeurs ne sont qu’un des outils que nous possédons pour atteindre les résultats que nous aurons fixés. Pour y arriver, nous utiliserons aussi les exigences obligatoires et la Politique sur le contenu canadien, s’il y a lieu.
En bout du compte, les contribuables auront investi 26 milliards de dollars dans ce projet. Et ils ont tout à fait le droit de savoir que nous obtenons ce dont nos troupes ont besoin au meilleur prix, tout en créant des emplois et en favorisant une croissance économique chez nous.
Sur le plan de l’équipement seulement, notre gouvernement investit 240 milliards de dollars pour les Forces armées canadiennes.
Comme mon collègue, le ministre de la Défense nationale, l’a fait remarquer, les dépenses en matière de défense nationale sont passées de 14,5 milliards de dollars en 2005-2006 à 20,1 milliards de dollars en 2014-2015, selon la méthode de la comptabilité de caisse.
Cela représente une augmentation de 38 %!
Mais l’important, ce n’est pas ce que nous dépensons, c’est ce que nous faisons.
L’approvisionnement militaire est un domaine difficile.
Je ne prétendrai pas, pardonnez-moi l’expression, que tout va comme sur des roulettes.
Ce que nous devons retenir, toutefois, est que notre gouvernement livre la marchandise.
2015 sera une excellente année pour nos hommes et nos femmes en uniforme, ainsi que pour nos secteurs de la défense et de la sécurité.
Notre gouvernement octroiera des contrats visant la livraison d’équipement militaire de grande et de petite dimension destiné à une utilisation dans les airs, au sol et en mer.
Nous recevrons également de l’équipement à l’intention de la Garde côtière canadienne et des Forces armées canadiennes.
Ce printemps, nous entamerons la première étape du Projet d’équipement intégré du soldat. Nous avancerons le contrat relatif au projet de radar à moyenne portée. Et nous recevrons les prototypes des nouveaux fusils des Rangers.
Nous mettrons en place le dernier élément de notre projet de système de véhicules de soutien moyen. Maintenant que nous avons conclu des contrats visant la livraison des camions militarisés en vente sur le marché commerciaux, des abris pour véhicules spécialement équipés et des ensembles d’abris connexes, nous prévoyons avancement cet été du dernier élément dans le cadre de ce programme en vue de l’achat de 1 500 camions de modèle militaire normalisé.
L’ARC a reçu en mars son cinquième Globemaster C-17, et la livraison des premiers hélicoptères maritimes CH-148 Cyclone du « bloc 1 » est prévue pour le mois de juin! L’arrivée de ces hélicoptères permettra à l’ARC de former ses pilotes et ses techniciens, en plus de marquer le début du retrait tant attendu des Sea Kings.
La Garde côtière canadienne recevra également de lֹ’équipement dont elle a grand besoin. En avril, mon collègue, l’honorable Denis Lebel, a annoncé l’attribution d’un marché visant l’acquisition de sept hélicoptères de tonnage moyen. De plus, ce printemps verra la livraison de notre premier hélicoptère de tonnage léger ainsi que l’avancement du projet de construction de nouveaux bateaux de recherche et de sauvetage.
Puisque nous parlons de construction navale, mentionnons que deux autres frégates de la classe Halifax verront prochainement l’achèvement de leurs travaux de modernisation de mi-durée. De plus, nous entamerons des travaux sur les deux côtes du Canada : les navires de patrouille extracôtiers de l’Arctique seront construits à Halifax, et les navires hauturiers de science halieutique, à Vancouver.
Et ce n’est pas tout. Je peux vous assurer que cet automne sera également bien rempli!
Mentionnons à cet égard la clôture de la demande de propositions relative aux aéronefs de recherche et de sauvetage à voilure fixe et aux systèmes d’abris pour le quartier général. De plus, nous publierons la demande de propositions visant l’acquisition des services d’entraînement aéroportés impartis et des navires de combat de surface canadiens.
Et, pour terminer, j’aimerais annoncer une autre bonne nouvelle concernant votre secteur.
L’année dernière, j’ai annoncé que nous avions modifié l’annexe de la Loi sur la production de défense de façon à ce que la liste d’éléments relevant du Canada corresponde à celle indiquée dans l’US ITAR Munition List.
Nous sommes même allés un peu plus loin.
Aujourd’hui, afin de continuer à appuyer la compétitivité de l’industrie canadienne, je suis heureuse d’annoncer qu’aucuns frais d’utilisation ne vous seront imposés cette année.
Comme vous pouvez le voir, de grandes possibilités d’affaires se profilent à l’horizon pour les entreprises des secteurs de la défense et de la sécurité
J’espère que vous saurez en profiter, de sorte à créer des emplois, générer de la croissance et contribuer à la prospérité économique du Canada.
Avant de terminer, je tiens à vous remercier de continuer à travailler avec nous alors que nous avançons la Stratégie d'approvisionnement en matière de défense et nombreux autres projets.
Nous savons que la mobilisation rapide et soutenue votre industrie, est le meilleur moyen d'atteindre nos objectifs et je suis impatient de poursuivre notre partenariat.
Une fois de plus, merci de m’avoir accueillie aujourd’hui.
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