Le Quotidien. Le jeudi 19 juillet 2001

Statistiques sur la criminalité

Le taux national de criminalité, fondé sur les données communiquées par la police, a diminué pour une neuvième année consécutive en 2000. La baisse de 1 % du nombre d'infractions au Code criminel est attribuable principalement à une chute de 5 % des crimes contre les biens. Les crimes de violence ont toutefois augmenté (+3 %), ainsi que quelques autres infractions, dont la drogue (+9 %).

Le taux de criminalité dans l'ensemble a diminué dans trois des quatre provinces les plus grandes: la Colombie-Britannique, l'Alberta et l'Ontario. Cette tendance nationale ne s'est pas manifestée dans toutes les régions, car le taux s'est accru en Saskatchewan, à Terre-Neuve, au Québec, au Manitoba et dans les trois territoires.

Le taux de criminalité en Saskatchewan, soit 12 730 pour 100 000 habitants, a été le plus élevé de toutes les provinces pour une troisième année consécutive, suivi de celui de la Colombie-Britannique (11 253) et celui du Manitoba (10 723). C'est encore à Terre-Neuve que le taux est le plus faible (5 711), suivi du Québec (6 027). Comme pour les années précédentes, les trois territoires ont déclaré un taux de criminalité beaucoup plus élevé que les provinces.

Note aux lecteurs Le présent communiqué est fondé sur un Juristat annuel publié aujourd'hui par le Centre canadien de la statistique juridique (CCJS). Les données sur les affaires connues de la police sont saisies et communiquées au CCSJ par l'intermédiaire du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) selon un ensemble, défini à l'échelle nationale, de règles de déclaration, de catégories et de définitions. Le DUC dispose de données nationales, provinciales et territoriales remontant à 1962, et à 1991 pour les régions métropolitaines de recensement.

Le taux de criminalité chez les jeunes, calculé selon le nombre de jeunes accusés en bonne et due forme par la police, a augmenté légèrement en 2000 (+1 %) après avoir diminué les huit années précédentes. Parallèlement à la tendance à la criminalité dans l'ensemble, le taux d'accusation des jeunes pour les infractions avec violence a crû de 7 %, tandis que le taux des infractions contre les biens a fléchi de 4 %.

La plupart des grandes catégories de crimes de violence chez les jeunes a progressé en 2000, dont l'agression sexuelle (+18 %), les voies de fait (+7 %) et le vol qualifié (+2 %). Malgré la forte hausse du nombre de jeunes accusés d'agression sexuelle en 2000, le taux pour cette infraction était quand même de 24 % inférieur à son sommet en 1993. En 2000, 41 jeunes ont été accusés d'homicide, soit quatre de moins qu'en 1999. Bien que les chiffres varient d'une année à l'autre, celui de cette année se situait bien au-dessous de la moyenne annuelle de 51 homicides des dix dernières années. Le nombre de jeunes accusés d'introduction par effraction a diminué (-6 %) pour une neuvième année consécutive, tandis qu'il y a eu une augmentation de 3 % du taux de jeunes accusés de vol de véhicule automobile.

Légère hausse des crimes avec violence après sept années de baisses

La légère augmentation du taux national de crimes avec violence en 2000 est arrivée après sept années consécutives de baisses. Avant cette tendance, qui remonte à 1993, le taux des crimes avec violence avait grimpé chaque année depuis 1977. Le taux en 2000 est environ le même qu'il y a une décennie et 54 % plus élevé qu'il y a 20 ans.

Cinq provinces ont connu une hausse d'au moins 4 % de leur taux de crimes avec violence, soit le Québec (+8 %), l'Île-du-Prince-Édouard (+5 %), la Saskatchewan (+4 %), le Manitoba (+4 %) et l'Ontario (+4 %). Trois provinces ont enregistré une diminution d'environ 1 % à 2 %, la plus prononcée ayant été observée en Colombie-Britannique.

Même avec une augmentation de 8 % en 2000, le Québec (ensemble avec l'Île-du-Prince-Édouard) avait encore le taux le moins élevé de crimes avec violence (718 et 719 affaires, respectivement, pour 100 000 habitants). La Saskatchewan (1 663) et le Manitoba (1 638) ont enregistré les taux les plus élevés. Les trois territoires ont déclaré des taux de crime avec violence au moins deux fois supérieur à celui de toutes les provinces.

Stabilité du taux d'homicides

Le taux d'homicides, qui est généralement à la baisse depuis le milieu des années 1970, est resté inchangé à 1,8 homicide pour 100 000 habitants. Il y a eu 542 homicides en 2000, soit 4 de plus qu'en 1999. Toutefois, le taux de tentatives de meurtre s'est accru de 11 % en 2000 (79 tentatives de plus).

Le Manitoba et la Saskatchewan ont déclaré les taux d'homicides provinciaux les plus élevés (2,6 et 2,5 homicides pour 100 000 habitants respectivement). Le Nunavut (10,8) et le Yukon (6,5) ont déclaré des taux d'homicides plus élevés que ceux de toutes les provinces. Le taux d'homicides a été le plus faible à Terre-Neuve (1,1), suivi du Nouveau-Brunswick (1,3) et de l'Ontario (1,3).

Le taux d'agressions a progressé de 5 %, comprenant une hausse de 4 % des voies de fait simples, le moins grave des trois niveaux d'agression. Ce crime a représenté près des deux tiers de tous les crimes de violence. Les agressions avec une arme ont grimpé de 7 %, tandis que les voies de fait graves, soit la plus sérieuse des trois catégories d'agression, ont augmenté de 1 %.

Le taux d'agressions sexuelles déclarées est resté stable en 2000 après six années de baisse. La grande majorité (98 %) des 24 049 incidents déclarés d'agression sexuelle ont été classés par la police au niveau 1 (le niveau le moins grave d'agression sexuelle). Les deux catégories les plus graves ont encore baissé en 2000, soit l'agression sexuelle avec une arme (-17 %) et l'agression sexuelle grave (-15 %).

Le taux de vol qualifié a chuté de 7 %, conformément à la tendance à la baisse qui existe depuis 1991. Les vols avec une arme à feu ont chuté de 16 %.

Les incidents déclarés de harcèlement criminel ont encore augmenté en 2000. Selon un groupe de services de police, qui a déclaré 41 % des crimes au Canada, il y a eu une hausse estimative de 16 % des cas de harcèlement criminel de 1999 à 2000 et une croissance d'environ 50 % depuis 1996. Il est difficile de déterminer s'il s'agit d'une augmentation réelle d'un tel comportement ou d'une meilleure sensibilisation à cette infraction relativement nouvelle qui pourrait être de plus en plus déclarée.

Diminution constante du taux des crimes contre les biens

Le taux des crimes contre les biens est généralement à la baisse depuis 1991. En 2000, il y a eu environ 1,3 million de crimes contre les biens signalés par la police, soit le taux le moins élevé depuis 1973. La baisse de 5 % à l'échelle nationale s'est manifestée dans toutes les catégories, surtout celle de 9 % du nombre d'introductions par effraction. Les introductions par effraction ont fléchi de 12 % dans les résidences et de 3 % dans les entreprises commerciales.

À l'exception de la Saskatchewan (+2 %), le taux des crimes contre les biens a diminué dans toutes les provinces en 2000. Les plus fortes baisses se sont produites en Nouvelle-Écosse (-11 %), en Alberta (-7 %), en Colombie-Britannique (-6 %) et en Ontario (-5 %). Malgré la diminution des crimes contre les biens depuis quatre ans, c'est la Colombie-Britannique qui affiche toujours le taux le plus élevé à cet égard (6 359 affaires pour 100 000 habitants) parmi les provinces, suivi de la Saskatchewan (5 870). Les taux les moins élevés ont été déclarés à Terre-Neuve (2 411) et au Nouveau-Brunswick (2 876).

Le taux des vols de véhicules automobiles a baissé pour une quatrième année consécutive (-2 %), après une croissance ininterrompue dans la décennie précédente. Malgré ces récentes baisses, le taux était supérieur de 27 % à celui d'il y a dix ans. Ce n'est cependant pas dans toutes les provinces qu'il y a eu une diminution du nombre de vols de véhicules automobiles en 2000. Il y a eu une progression de plus de 8 % à Terre-Neuve, à l'Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba et en Saskatchewan. C'est le Manitoba qui a encore affiché le taux le plus élevé parmi les provinces (1 028 vols de véhicules automobiles pour 100 000 habitants), et Terre-Neuve, le plus bas (119).

Augmentation dans la plupart des catégories relatives à la drogue

L'augmentation de 9 % des infractions relatives au cannabis a contribué à la hausse générale de 9 % du taux de toutes les infractions relatives à la drogue, dans le sillage de la tendance à la hausse qui a commencé en 1994. Les infractions relatives au cannabis ont représenté les trois quarts de tous les incidents relatifs à la drogue. Plus des deux tiers des infractions étaient liés à la possession. Il y a eu aussi une augmentation du taux des infractions relatives à la cocaïne (+6 %) et des autres infractions relatives à la drogue (+12 %). Les infractions relatives à l'héroïne ont baissé de 8 %.

En 2000, la police a accusé 69 192 personnes de conduite avec facultés affaiblies, en baisse de 5 % par rapport à 1999. Le taux de conduite avec facultés affaiblies s'est stabilisé en 1998 et en 1999 après 15 ans de diminution constante. Une partie de cette diminution peut être attribuable à la tendance croissante de la police à recourir à la suspension automatique du permis plutôt que de porter une accusation dans le cas des conducteurs dont le taux d'alcoolémie dans le sang est légèrement supérieur à la limite légale.

Le taux de criminalité pour les régions métropolitaines est le plus élevé dans l'Ouest, le plus faible au Québec

Parmi les 25 régions métropolitaines de recensement, les taux généraux de criminalité les plus élevés en 2000 ont été signalés à Regina, à Saskatoon, à Vancouver, à Victoria et à Winnipeg. Les moins élevés ont été observés à Chicoutimi-Jonquière, à Québec, à Trois-Rivières et à Toronto.

Les hausses les plus marquées du taux général de criminalité en 2000 se sont produites à Saskatoon (+11 %) et à St. John's (+10 %). Les plus fortes diminutions ont été observées à Saint John (-12 %), à Ottawa (-11 %) et à Victoria (-11 %).

Malgré une diminution de 7 %, Regina a déclaré le taux le plus élevé de crimes avec violence pour une deuxième année consécutive, suivi de Saskatoon et de Thunder Bay. Des hausses de plus de 10 % des crimes avec violence ont été enregistrées à Hull, à Halifax, à Saskatoon, à Winnipeg, à Québec et à Sherbrooke. Victoria a déclaré la plus forte diminution des crimes avec violence (-12 %).

Regina (3,5 homicides pour 100 000 habitants) et Saskatoon (3,0) ont également déclaré les taux d'homicides les plus élevés, suivis de Trois-Rivières (2,8) et de Chicoutimi-Jonquière (2,8). Les taux les moins élevés ont été observés à Hull (0,4), à London (0,5), à Sudbury (0,6) et à Saint John (0,7).

Données stockées dans CANSIM: tableaux 2520001, 2520002 et 2550002 et matrices 2198 à 2200.

Le Juristat: Statistiques de la criminalité au Canada, 2000, vol. 21, n^o 8 (85-002-XIF, 8 $ / 70 $; 85-002-XPF, 10 $ / 93 $) est maintenant en vente.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services d'information à la clientèle au (613) 951-9023 ou composez sans frais le 1 800 387-2231, Centre canadien de la statistique juridique.

Affaires choisies déclarées par les services policiers

Taux de criminalité par province et territoire

Taux de criminalité selon les régions métropolitaines de recensement