Le Quotidien. Le mercredi 19 septembre 2001

Retraite anticipée: tendances

Après avoir atteint leur sommet en 1997, les taux de retraite anticipée ont diminué selon la présente étude qui brosse un profil statistique des travailleurs qui prennent leur retraite avant d'avoir atteint 60 ans.

Au début des années 1990, le taux global de retraite anticipée s'est accru de façon constante jusqu'en 1997, alors que 46 % des travailleurs ayant pris leur retraite l'avait fait avant 60 ans selon l'article «Retraite anticipée: tendances», publié aujourd'hui dans l'édition en ligne de L'emploi et le revenu en perspective.

L'article, qui utilise les données de l'Enquête sur la population active, démontre que depuis 1997, toutefois, le taux global a fléchi pour atteindre 40 % en 2000. Ce pourcentage est toutefois nettement supérieur au taux de 30 % observé au début des années 1990.

On peut expliquer l'augmentation massive des retraites anticipées au début des années 1990 par la réduction des effectifs dans certaines branches d'activités du secteur public. En 1997, de nombreux fonctionnaires âgés ont été forcés d'accepter des primes de retraite anticipée et 65 % d'entre eux ont pris leur retraite avant l'âge de 60 ans.

Ce taux a légérement fléchi pour atteindre 63 % de 1997 à 2000, en demeurant toutefois près de deux fois plus élevé que celui observé dans le secteur privé.

La propension de la retraite anticipée n'était pas uniquement suscitée par les tendances de l'emploi dans le secteur public. Elle était aussi liée à des facteurs financiers et plus précisément par l'existence d'un régime de pension ou par des revenus complémentaires de retraite.

Les travailleurs retraités ayant accumulé des économies ou des prestations de retraite étaient plus enclins à prendre leur retraite avant 60 ans, car ils n'avaient pas besoin de compter sur les prestations du Régime de pensions du Canada ou du Régime de rentes du Québec.

De 1997 à 2000, la retraite anticipée était aussi plus fréquente parmi les travailleurs très scolarisés, comme les titulaires de diplôme universitaire, et parmi les travailleurs exerçant un emploi à temps plein. Dans les deux cas, ces travailleurs touchaient des gains plus élevés, ce qui leur offrait probablement plus de possiblité d'épargne en vue de leur retraite.

De plus, on observait dans les provinces de l'Atlantique un taux plus élevé de retraite anticipée que dans le reste du pays. Les données de l'Enquête sur la population active montrent une relation claire entre le chômage et la retraite anticipée, suggérant que certains travailleurs de la région de l'Atlantique auraient pu être forcés à quitter le marché du travail avant d'avoir atteint l'âge de 60 ans.

Alors que les taux de chômage et de retraites anticipées étaient plus élevés dans l'est du pays, l'Ouest connaissait le plus faible taux de chômage du pays de 1997 à 2000 ainsi que le taux le plus faible de retraites anticipées.

L'article «Retraite anticipée: tendances» se trouve dans le numéro de septembre 2001 de L'emploi et le revenu en perspective. Pour plus de renseignements sur cet article, communiquez avec Geoff Bowlby au (613) 951-3325 (geoff.bowlby@statcan.ca), Division de la statistique du travail.

Aussi disponible dans cette édition, l'article «Évolution du lieu de travail: le travail à domicile», qui brosse le profil des Canadiens ayant travaillé à partir de leur domicile au cours des trois dernières décennies, de leurs occupations, de l'utilisation des ordinateurs ainsi que des avantages et des désavantages que comporte ce type de travail.

La version en ligne de septembre 2001 de L'emploi et le revenu en perspective, vol. 2, n^o 9 (75-001-XIF, 5 $ / 48 $) est maintenant en vente.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Henry Pold au (613) 951-4608 (henry.pold@statcan.ca), Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail.