Le Quotidien. Le vendredi 30 novembre 2001

Balance des paiements internationaux du Canada

Au troisième trimestre, l'excédent du compte courant, en chiffres désaisonnalisés, a diminué de 3,5 milliards de dollars pour se fixer à 5,5 milliards de dollars. Le fléchissement des prix de l'énergie a été le principal facteur à l'origine de la baisse de 4,2 milliards de dollars de l'excédent au chapitre des biens (12,8 milliards de dollars). Après une légère hausse au deuxième trimestre, le déficit des transactions visant les revenus de placements a chuté à son plus bas niveau en sept ans.

Au compte capital et financier (données non désaisonnalisées), on a continué de relever un volume considérable d'investissements directs canadiens à l'étranger, principalement sous la forme d'acquisitions. Toutefois, les investissements de portefeuille dans des valeurs étrangères ont ralenti après sept trimestres d'importante activité.

Les investissements directs étrangers ont continué de se faire dans l'économie canadienne mais à un rythme inférieur à celui observé au deuxième trimestre. La demande étrangère de valeurs canadiennes en portefeuille s'est contractée, les investisseurs ayant liquidé une partie de leurs avoirs, spécifiquement des titres du marché monétaire et des actions. Au troisième trimestre, le dollar canadien a subi des pressions, perdant du terrain par rapport à la plupart des grandes devises étrangères.

Compte courant

Baisse de l'excédent au chapitre des biens en raison du fléchissement des prix de l'énergie

Les exportations canadiennes de biens ont enregistré une baisse record de 6,4 milliards de dollars pour atteindre 100,7 milliards de dollars, après un repli substantiel au deuxième trimestre. Le ralentissement du troisième trimestre est, dans une large mesure, attribuable aux produits énergétiques; cependant, les machines et le matériel, les produits automobiles et les produits forestiers ont également montré des signes de faiblesse. Les importations de biens se sont contractées de 2,2 milliards de dollars, principalement en raison des secteurs de l'énergie, des machines et des pièces d'automobiles.

Sous l'effet du relâchement de la demande internationale, les prix de l'énergie ont continué de se replier après avoir atteint des niveaux très élevés plus tôt cette année. Les ventes de gaz naturel ont perdu le tiers de leur valeur durant le troisième trimestre, tandis que les ventes d'électricité ont reculé de près de 60 %. Les importations d'énergie ont également fléchi et, à l'instar des exportations, de façon plus marquée qu'au deuxième trimestre.

Dans les autres secteurs, l'excédent du Canada au chapitre des produits automobiles a continué de rétrécir au troisième trimestre. Le déficit au chapitre des machines s'est accru de nouveau, alors que la baisse des exportations a été plus importante que celle des importations. Le repli des ventes de pâte et de papier journal a réduit l'excédent au chapitre des produits forestiers. Exception faite des céréales, les exportations nettes des produits agricoles et alimentaires ont légèrement augmenté.

Au troisième trimestre, une deuxième baisse consécutive de l'excédent avec les États-Unis a été enregistrée. Les déficits avec l'Union européenne, le Japon et d'autres partenaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ont continué de croître. Le déficit avec des pays hors zone de l'OCDE s'est encore accentué après s'être réduit quelque peu depuis le début de 2001.

Le déficit des revenus de placements: le plus bas niveau depuis sept ans

Le déficit du Canada au chapitre des revenus de placements s'est chiffré à 5,9 milliards de dollars, soit son niveau le plus bas depuis plus de sept ans. La diminution de 0,9 milliard de dollars au troisième trimestre s'explique par une réduction des bénéfices des investissements directs étrangers supérieure à celle des gains des entreprises canadiennes à l'étranger. La baisse des bénéfices a été principalement attribuable aux industries canadiennes du matériel de transport et des produits chimiques.

Ailleurs, après le repli survenu au deuxième trimestre, le déficit au chapitre des voyages s'est accru, demeurant cependant conforme à la tendance à la baisse manifeste depuis le début des années 1990. Ce déficit plus élevé au troisième trimestre résulte de la baisse des dépenses engagées au Canada par les voyageurs des pays d'outre-mer et des États-Unis. Les paiements au chapitre des voyages aux États-Unis ont également fléchi et, grâce à la vigueur observée au début du trimestre, ont légèrement augmenté pour les autres pays. Le déficit au chapitre des services commerciaux a légèrement diminué grâce à la vigueur associée à la baisse des paiements nets d'honoraires et de commissions à l'égard des transactions sur les titres et, dans une certaine mesure, aux services de gestion.

Compte capital et financier

Les investissements directs canadiens sont de nouveau vigoureux

Les investisseurs directs canadiens ont injecté 15,5 milliards de dollars à l'étranger, les acquisitions ayant tenu un rôle de premier plan à cet égard. Les acquisitions ont été généralement faites en espèces au cours du trimestre, les échanges d'actions s'étant amoindris au cours des deux derniers trimestres. Bien qu'importants, les investissements au troisième trimestre ont été inférieurs à ceux du deuxième trimestre (19,1 milliards de dollars). Pour ce qui est des régions, 80 % des capitaux investis l'ont été aux États-Unis, le reste des capitaux ayant été injectés dans les économies d'Asie et d'Europe. Les investissements se sont largement répartis dans divers secteurs d'activité.

Les investissements canadiens de portefeuille à l'étranger sont les plus faibles depuis neuf trimestres

Les investissements en actions étrangères ont accusé une forte baisse, s'établissant à 3,6 milliards de dollars au troisième trimestre, alors qu'ils s'étaient chiffrés en moyenne à plus de 13 milliards de dollars au cours de chacun des deux premiers trimestres. Plus de 80 % de ces investissements ont porté sur des actions américaines, ce qui constitue un changement par rapport aux deux trimestres précédents où les principaux investissements se répartissaient également entre les actions américaines et les actions des pays d'outre-mer. Au troisième trimestre, les investissements ont visé presque exclusivement les actions du marché secondaire, tandis que, au deuxième trimestre, environ 40 % des investissements ont porté sur de nouvelles actions émises par des sociétés étrangères procédant à l'acquisition d'entreprises canadiennes.

Les investisseurs canadiens ont effectué leurs investissements trimestriels les plus importants dans les obligations étrangères depuis le début de l'année. Les investissements de 1,4 milliard de dollars faits au troisième trimestre ont été canalisés dans les obligations américaines, presque exclusivement dans les obligations du Trésor américain.

Les investissements directs étrangers au Canada sont vigoureux mais en baisse par rapport au deuxième trimestre

Les investissements directs étrangers se sont poursuivis dans l'économie canadienne au troisième trimestre, mais à un rythme inférieur à celui observé au deuxième trimestre. Les investissements de 9,2 milliards de dollars se situaient à peu près à mi-chemin entre les investissements du premier trimestre et ceux du deuxième trimestre. Ces investissements provenaient exclusivement des États-Unis et ont été principalement effectués dans les secteurs de l'énergie et des minéraux métalliques (70 %).

Les investisseurs étrangers réduisent leurs avoirs en titres canadiens

Au troisième trimestre, les investisseurs étrangers se sont départis de certains de leurs titres canadiens, après avoir fait des acquisitions importantes à ce chapitre au cours des deux premiers trimestres. Cette diminution des avoirs de 4,8 milliards de dollars s'est concentrée dans les instruments du marché monétaire et les actions, les avoirs en obligations canadiennes ayant augmenté.

Les investisseurs étrangers ont vendu des instruments du marché monétaire canadien pour une valeur de 4,0 milliards de dollars, dont les trois quarts étaient des bons du Trésor du gouvernement du Canada. Les avoirs des investisseurs étrangers sur le marché monétaire ont diminué pour se chiffrer à un peu plus de 20 milliards de dollars à la fin du troisième trimestre; ils avaient atteint un sommet de 54,6 milliards de dollars au deuxième trimestre de 1994. À ce moment-là, les bons du Trésor du gouvernement fédéral représentaient environ les trois quarts des avoirs étrangers totaux; ils ne représentaient plus que 30 % de ces avoirs à la fin du troisième trimestre.

Si les avoirs étrangers en actions canadiennes ont diminué de 3,5 milliards de dollars, la majeure partie de cette baisse a été imputable aux transactions spéciales liées aux acquisitions de sociétés canadiennes dans le cadre desquelles les investisseurs étrangers de portefeuille ont vendu leurs actions au comptant. Un léger désinvestissement étranger dans les actions du marché secondaire a été observé pour un deuxième trimestre d'affilée.

Les investissements étrangers de 2,6 milliards de dollars dans les obligations canadiennes au troisième trimestre ont représenté un recul marqué par rapport aux investissements faits au cours des deux premiers trimestres, qui totalisaient 15,5 milliards de dollars. Au troisième trimestre, les sociétés ont continué de réunir des fonds sur les marchés étrangers bien qu'à un rythme moins soutenu. Les investissements dans les obligations de sociétés ont été partiellement contrebalancés par les rachats nets d'émissions des administrations publiques, principalement des émissions fédérales.

Données stockées dans CANSIM: tableaux 3760001 à 3760017 et 3760035.

Le numéro du troisième trimestre de 2001 de Balance des paiements internationaux du Canada (67-001-XIB, 29 $ / 93 $; 67-001-XPB, 38 $ / 124 $) paraîtra sous peu.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Art Ridgeway au (613) 951-8907 ou avec Denis Caron au (613) 951-1861, Division de la balance des paiements.

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Compte courant