Le Quotidien. Le vendredi 7 décembre 2001

Participation aux études postsecondaires et revenu familial

Les jeunes issus de familles à revenu élevé étaient, en 1998, 2,5 fois plus nombreux à poursuivre des études universitaires que les jeunes provenant de familles à faible revenu, selon les données de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR).

Les jeunes âgés de 18 à 21 ans issus de ménages à faible revenu étaient moins susceptibles de s'être inscrits à un établissement d'enseignement postsecondaire de quelque type que ce soit en 1998 ou dans les années précédentes. Cependant, l'écart était particulièrement marqué dans le cas des études universitaires.

Cette analyse a examiné les relations entre le revenu familial et la participation aux études postsecondaires, en ayant eu recours à un échantillon représentatif à l'échelle nationale. Elle sera suivie d'analyses plus détaillées prenant en considération d'autres facteurs explicatifs de la participation aux études postsecondaires.

Dans le cadre de la présente analyse, on a réparti la population de 18 à 21 ans en quatre groupes égaux, ou quartiles, selon le revenu de la famille lorsque les jeunes étaient âgés de 16 ans. En 1998, environ 40 % de ceux issus de familles du quartile supérieur de revenu ont fréquenté l'université à un moment ou un autre de leur vie.

Il s'agit là d'un taux environ 2,5 fois supérieur à celui observé chez les jeunes du même groupe d'âge appartenant au quartile inférieur de revenu (16 %). À titre de comparaison, environ 26 % des jeunes provenant des familles dont le revenu se situait dans les deux quartiles intermédiaires ont fréquenté l'université.

Globalement, plus de 70 % des jeunes issus de familles dont le revenu se situait dans le quartile supérieur en 1998 ont fait des études postsecondaires sous une forme ou une autre, soit dans une université, un collège, une école de métiers ou de formation professionnelle, à un moment ou un autre de leur vie.

En revanche, 49 % des jeunes provenant de familles du quartile inférieur de revenu ont fait de telles études. Le taux de participation des jeunes issus de familles des quartiles intermédiaires de revenu à des études postsecondaires sous une forme ou une autre s'établissait à 61 %.

L'enseignement collégial, c'est-à-dire l'enseignement offert dans les collèges communautaires et les cégeps, a affiché l'écart le plus faible entre les jeunes du quartile supérieur de revenu et ceux du quartile inférieur en 1998.

En moyenne, près de 29 % des jeunes âgés de 18 à 21 ans ont fréquenté un collège mais non une université. Les écarts relevés au chapitre des taux de fréquentation d'un établissement collégial entre les groupes de revenu familial ne sont pas statistiquement significatifs, ce qui signifie qu'il n'est pas possible de rejeter l'hypothèse qu'il n'y a pas de différence réelle selon le revenu familial dans la participation aux études collégiales parmi les jeunes de 18 à 21 ans.

La majorité des jeunes âgés de 18 à 21 ans issus de familles à faible revenu et ayant poursuivi des études postsecondaires ont fréquenté un établissement collégial. La majorité des jeunes issus de familles à revenu élevé et ayant poursuivi des études postsecondaires ont fréquenté l'université.

Participation aux études postsecondaires et revenu familial, jeunes âgés de 18 à 21 ans

1998

La présente étude fait état de résultats généralement similaires à ceux d'une étude axée sur les données de l'Enquête sociale générale (ESG) de 1994. Cette étude antérieure a établi un lien entre la fréquentation universitaire des jeunes âgés de 18 à 21 ans et la situation socioéconomique de leur famille définie, en fonction de la profession du père au moment où les jeunes étaient âgés de 15 ans. Elle a aussi montré un écart croissant de 1986 à 1994 en ce qui concerne la participation aux études universitaires selon le statut socioéconomique de la famille. Cependant, l'étude axée sur les données de l'EDTR n'est pas directement comparable aux études antérieures axées sur l'ESG, puisqu'elle utilise la variable du revenu plutôt que celle de la situation socioéconomique telle que définie par la profession.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec le Service à la clientèle au 1 800 307-3382 (educationstats@statcan.ca), Centre de la statistique de l'éducation, ou avec Patrice de Broucker au (613) 941-6334 (debrpat@statcan.ca), Division des études sur la famille et le travail.