Le Quotidien. Le mardi 28 mai 2002 Revenu agricole net2001Le revenu net comptant, soit la différence entre les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation des agriculteurs, a atteint 8,8 milliards de dollars en 2001. Malgré l'augmentation brusque des coûts des intrants, comme les aliments pour animaux et les engrais, cette hausse a été principalement attribuable à la vigueur du secteur du bétail et à une faible croissance des recettes des cultures, les agriculteurs ayant réduit considérablement leurs stocks de céréales et d'oléagineux. Le revenu net comptant des agriculteurs a grimpé de 29,8 % par rapport à 2000, les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation ayant tous deux atteint des niveaux records. Le revenu net comptant a crû pour une deuxième année d'affilée, après les reculs annuels enregistrés à la fin des années 1990. Cependant, les agriculteurs ont puisé largement dans leurs stocks de cultures pour soutenir les ventes en 2001, la production des céréales et des oléagineux ayant été considérablement réduite en raison de conditions climatiques défavorables. Par conséquent, les stocks de fin d'année de ces cultures ont atteint des niveaux qui n'avaient pas été observés depuis 1989. Les recettes monétaires ont monté de 9,7 % pour atteindre 36,2 milliards de dollars en 2001, la croissance des recettes du secteur du bétail représentant plus de la moitié de la progression. L'augmentation des paiements de programme - qui découle de mauvaises conditions de croissance et d'une augmentation des paiements provenant de divers programmes d'aide en cas de catastrophe liée au revenu - a constitué près de 30 % de la progression. Les dépenses d'exploitation ont augmenté de 4,4 % pour atteindre 27,4 milliards de dollars. Outre l'augmentation des coûts des engrais et des aliments pour animaux, une hausse des prix du gaz naturel a provoqué un bond des dépenses de combustible de chauffage. Les achats de bétail ont aussi progressé dans la plupart des provinces. Le revenu net comptant peut varier considérablement d'une exploitation agricole à l'autre en raison de facteurs comme les élevages et les cultures choisis, les prix et les conditions climatiques. C'est particulièrement le cas pour les producteurs de cultures, qui ont été durement touchés par la faiblesse des prix, ainsi que par la sécheresse ou par les pluies abondantes dans de nombreuses régions.
À l'échelon provincial, le revenu net comptant a crû dans toutes les provinces sauf en Nouvelle-Écosse, où une baisse des recettes des fruits a contribué à un repli de 4,6 %. Certaines provinces qui ont déclaré un recul du revenu net comptant en 2000 ont affiché une forte augmentation en pourcentage en 2001. Ainsi, le Nouveau-Brunswick a enregistré une augmentation de 49,4 %, après avoir connu un recul de 32,2 % en 2000. Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan ont connu des situations semblables. Recettes monétaires: les recettes du bétail sont en hausse, et les recettes des cultures augmentent difficilementLes agriculteurs ont tiré un total de 36,2 milliards de dollars des produits agricoles et des paiements de programme en 2001, en hausse de 9,7 % par rapport à 2000 et de 18,6 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes, soit de 1996 à 2000. Les recettes monétaires agricoles ont crû dans chaque province, l'augmentation la plus prononcée (+16,2 %) étant survenue au Manitoba. Les estimations des recettes monétaires sont dans une certaine mesure la conséquence du mauvais temps qui a marqué la saison de croissance en 2001. Cependant, les effets de la production des cultures de 2001 sur les mises en marché continueront également de se faire sentir au cours des six premiers mois de 2002. Pour les éleveurs, les recettes monétaires ont connu en 2001 une troisième année consécutive de progression, qui les a portées à un sommet de 18,9 milliards de dollars, sous l'impulsion de l'accroissement des recettes des bovins et des porcs. Ce niveau était supérieur de 10,7 % à celui enregistré en 2000 et dépassait de 25,4 % la moyenne quinquennale précédente (1996-2000). Les recettes monétaires des cultures ont totalisé 13,6 milliards de dollars, ayant affiché une légère progression de 3,3 %. Il s'agit d'une première augmentation en quatre ans. Cependant, les recettes des cultures sont demeurées de 1,2 % inférieures à la moyenne quinquennale précédente. Les recettes des bovins et des veaux ont atteint 7,8 milliards de dollars en 2001, en hausse de 14,5 % par rapport au niveau record de 2000. L'augmentation des ventes à l'exportation s'est combinée à la vigueur des prix pour propulser les recettes à 35,7 % au-dessus de la moyenne quinquennale précédente. Les recettes porcines, en hausse pour une troisième année consécutive, se sont élevées à 3,9 milliards de dollars, soit 38,3 % de plus que la moyenne quinquennale précédente. La majeure partie de l'augmentation de 13,7 % en 2001 était attribuable aux recettes provenant de l'abattage de porcs au Canada, où les prix et les mises en marché ont tous deux continué de croître. L'augmentation d'ensemble a été soutenue par un bond de 24,1 % des recettes provenant des exportations de porcs, principalement vers les États-Unis. Les secteurs assujettis à la gestion de l'offre ont aussi connu des hausses. L'augmentation des prix et des mises en marché des poulets a propulsé les recettes à 1,5 milliard de dollars, chiffre en hausse de 10,7 % comparativement à 2000 et nettement au-dessus de la moyenne quinquennale précédente. Dans le secteur laitier, les recettes provenant du lait et de la crème ont crû de 2,8 %, à la faveur d'une hausse des prix. Les recettes des cultures sont demeurées en deçà de la moyenne quinquennale précédente, car une diminution des livraisons de certaines principales céréales et de certaines principaaux oléagineux au cours de la dernière moitié de 2001 a annulé la hausse des prix. Les stocks à la ferme des principales céréales et des principaux oléagineux sont tombés à de très faibles niveaux à la fin de 2001. Ils étaient de 17,1 % inférieurs à la moyenne décennale précédente, essentiellement en raison de la sécheresse de l'été dernier. Les recettes pour le blé (sauf pour le blé dur), se sont élevées à 2,7 milliards de dollars en 2001. Cependant, les recettes sont demeurées de 6,4 % inférieures à la moyenne quinquennale précédente, et ce, malgré une hausse de 13,6 % des prix et une augmentation de 18,1 % des paiements de la Commission canadienne du blé (CCB). Les recettes du blé dur ont crû de 22,8 %, principalement en raison de l'accroissement des paiements de la CCB. Les mises en marché ont diminué, tant pour le blé dur que pour le blé (sauf pour le blé dur). Les recettes du canola ont crû de 10,1 % pour atteindre 1,7 milliard de dollars, mettant ainsi un terme à deux années de reculs. Toutefois, elles sont restées en deçà de la moyenne quinquennale précédente de 2,0 milliards de dollars. Les mises en marché ont fléchi de 7,5 % par rapport à 2000, même si les ventes à la Chine ont contribué largement à l'augmentation des livraisons dans la première moitié de 2001. Cependant, les livraisons ont fléchi au cours des deux derniers trimestres, la production ayant touché son point le plus bas en dix ans. Les recettes de l'orge ont atteint 729 millions de dollars, ce qui représente 25,2 % de plus qu'en 2000 et un peu plus que la moyenne quinquennale précédente. Le resserrement des approvisionnements d'orge fourragère dans les provinces de l'Ouest a contribué à propulser les prix. Les agriculteurs ont différé 863 millions de dollars de recettes des cultures à 2002, en hausse de 47,4 % par rapport à 2000 et de 4,7 % par rapport à la moyenne quinquennale précédente. Une hausse des prix des céréales et des oléagineux en 2001 combinée à une baisse des stocks à la fin de cette année a pu amener les producteurs à reporter à 2002 une partie plus importante de leurs recettes des cultures en prévision d'une diminution des rentrées de fonds dans les mois à venir. Les paiements de programme font un bond à la suite des mauvaises conditions de croissance et de la faiblesse des prix des culturesLes agriculteurs ont tiré 3,8 milliards de dollars des paiements de programme en 2001, soit 925 millions de dollars de plus qu'en 2000. La majeure partie de cette progression est attribuable à l'augmentation des paiements des programmes d'assurance-récolte et des programmes d'aide en cas de catastrophe liée au revenu. En outre, les producteurs de l'Ontario ont reçu 190 millions de dollars des programmes à paiement unique destinés à les indemniser des pertes de revenu qui leur ont été infligées en 2000 par une combinaison de mauvais temps et d'affaissement des prix des cultures. Les paiements d'assurance-récolte ont atteint 1,0 milliard de dollars, en hausse de 71,1 %, à la suite des mauvaises conditions de croissance observées en 2000 et en 2001 et d'un accroissement des superficies des cultures assurées. Les paiements en vertu des programmes d'aide en cas de catastrophe liée au revenu ont atteint 627 millions de dollars, soit 48,4 % de plus qu'en 2000. Ces paiements comprennent ceux du Programme d'aide en cas de catastrophe liée au revenu agricole, du Programme canadien du revenu agricole et des programmes provinciaux connexes en cas de catastrophe. L'augmentation des coûts du bétail et des engrais propulse les dépenses d'exploitationLa croissance des dépenses pour le bétail et des prix des engrais a contribué à une augmentation de 4,4 % des dépenses d'exploitation totales en 2001, ce qui les a fait passer à 27,4 milliards de dollars. Au cours des cinq années précédentes, les dépenses d'exploitation avaient crû de 18,2 %. Les prix des céréales fourragères ont remonté après les récents creux, exerçant une pression à la hausse sur les prix des aliments commerciaux. Ajouté à la vigueur des marchés du boeuf au Canada et aux États-Unis, à l'expansion continue du secteur porcin dans les Prairies et à la forte demande de produits du poulet, cette remontée a provoqué une hausse de 12,6 % des dépenses pour les aliments commerciaux. La croissance des activités dans le secteur du bétail a aussi provoqué une augmentation de 6,2 % des achats de bétail et une hausse de 5,3 % des dépenses pour l'insémination artificielle et les services vétérinaires. Une forte progression des prix a entraîné un accroissement de 14,7 % des dépenses pour les engrais. L'augmentation des prix des engrais s'expliquait en partie par les fortes hausses des prix du gaz naturel, qui est un intrant important dans sa production. La hausse des prix du gaz naturel a aussi contribué à une montée de 23,4 % des dépenses de combustible de chauffage. Les prix du carburant pour machines se sont stabilisés en 2001, après avoir connu une croissance de plus de 20 % en 2000. Toutefois, les dépenses de carburant pour les machines qu'ont engagées les producteurs agricoles sont demeurées 12,0 % plus élevées que la moyenne quinquennale précédente (1996-2000). Le revenu agricole net total augmenteLe revenu agricole net total mesure la production économique agricole en corrigeant le revenu net comptant de la valeur de la variation des stocks, de l'amortissement et du revenu en nature. Le revenu agricole net total a crû de 31,8 % en 2001, l'augmentation du revenu net comptant étant largement suffisante pour neutraliser une forte baisse de la valeur totale des stocks. Même s'il représente l'augmentation la plus considérable depuis 1993, le niveau de 3,7 milliards de dollars atteint en 2001 est néanmoins inférieur de 17,8 % au sommet enregistré en 1996. Les mauvaises conditions de croissance qui ont sévi dans de nombreuses régions des Prairies et dans le reste du Canada ont contribué à la très grande faiblesse des niveaux des stocks à la ferme à la fin de 2001. La diminution des stocks de toutes les principales céréales et de tous les principaux oléagineux, sauf le maïs, a réduit de 1,3 milliard de dollars la valeur des stocks de cultures à la ferme. Le mauvais temps qui a sévi dans de nombreuses régions des Prairies a diminué les rendements des cultures et a forcé les agriculteurs à utiliser les céréales pour l'alimentation des animaux plus tôt que d'habitude, étant donné que les bons pâturages se sont raréfiés rapidement. Les effets de la diminution des stocks appartenant aux agriculteurs ont été particulièrement marqués à l'Île-du-Prince-Édouard et en Saskatchewan, où le revenu agricole total a fléchi malgré de fortes augmentations du revenu net comptant. À l'Île-du-Prince-Édouard, une diminution de 39,0 % de la production de pommes de terre en 2001 a contribué à une chute abrupte de la valeur des stocks. En Saskatchewan, la baisse des stocks à la ferme a entraîné une chute de 43,7 % du revenu agricole total. Le niveau de 2001 était de 57,4 % inférieur à la moyenne quinquennale précédente. Données stockées dans CANSIM: tableaux 002-0003, 002-0005, 002-0007 à 002-0009, 002-0012 et 003-0025. Le supplément de Statistiques économiques agricoles (21-603-UPF, 26 $ / 52 $) paraîtra en juin. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Marco Morin au (613) 951-2074 (marco.morin@statcan.ca), Division de l'agriculture. Revenu agricole net
|
|