Le Quotidien. Le vendredi 31 mai 2002 Balance des paiements internationaux du CanadaPremier trimestre de 2002Au premier trimestre, l'excédent du compte courant du Canada avec le reste du monde s'est raffermi de 1,5 milliard de dollars pour atteindre 5,9 milliards de dollars après désaisonnalisation. La quasi-totalité de l'augmentation est le résultat d'une remontée de l'excédent trimestriel au chapitre des biens. Cette première hausse significative de l'excédent en un an est avant tout attribuable aux exportations de gaz naturel; l'excédent autre que celui sur l'énergie s'est, de fait, légèrement replié. Les profits nets revenant aux investisseurs directs ont diminué, tandis que le déficit au chapitre des voyages est demeuré à un niveau très faible. Au compte capital et financier (non désaisonnalisé), l'économie canadienne a reçu de forts investissements directs étrangers, principalement à la suite d'acquisitions dans les secteurs de l'énergie et de l'exploitation minière. De même, les banques canadiennes ont accru leur passif-dépôts avec leurs sociétés affiliées étrangères. Les augmentations d'actif canadien à l'étranger ont été moins concentrées et sont surtout attribuables aux investissements de portefeuille en actions étrangères. Au cours du trimestre, le dollar canadien s'est maintenu par rapport au dollar américain (selon les taux de clôture trimestriels) mais il a encore une fois gagné du terrain par rapport aux autres grandes devises. Compte courantLes exportations d'énergie sont le principal facteur à l'origine de la croissance de l'excédent au chapitre des biensL'excédent au chapitre des biens a crû de 1,2 milliard de dollars pour atteindre 14,2 milliards de dollars au premier trimestre. Les exportations d'énergie ont été en tête, enregistrant une hausse de 1,4 milliard de dollars. Les exportations de biens industriels, de produits automobiles et de biens de consommation ont aussi augmenté. Toutefois, les mêmes groupes ont vu leurs importations progresser, si bien que leur excédent a peu changé. Le commerce des machines et du matériel a peu varié par rapport au quatrième trimestre. En ce qui concerne les exportations d'énergie, le gaz naturel a connu une croissance de plus de 28 %, grâce à une augmentation de volume d'environ 15 % et à une hausse de prix de 12 %. Le pétrole brut (prix) et l'électricité (prix et volume) ont aussi grandement contribué à la croissance des ventes d'énergie à l'étranger. Les biens industriels ont connu des hausses variables, les augmentations du côté des produits automobiles ayant été bien réparties entre les voitures, les camions et les pièces. Les exportations globales de machines et de matériel ont peu varié, car les progressions pour les télécommunications ainsi que les autres matériels et les outils ont été éclipsées par un déclin dans les ventes d'aéronefs à la suite du sommet enregistré au trimestre précédent. Les exportations de biens de consommation ont crû après avoir connu un faible quatrième trimestre. Les exportations de bois d'oeuvre vers les États-Unis se sont fortement accrues avant l'entrée en vigueur des droits américains prévue en mai. De fortes importations de pièces d'automobiles ont contribué à la majeure partie de la croissance des produits automobiles. L'importation de voitures et de camions a aussi augmenté. Les progressions du côté des biens industriels ont été largement réparties, tandis qu'une gamme de produits finals divers a représenté la plus grande partie de la progression du côté des produits de consommation, qui étaient en demande dans l'économie canadienne au cours du trimestre. Dans le secteur des machines et du matériel, il y a eu une reprise de la demande de matériel de communication et de matériel connexe achetés à l'étranger, mais ces augmentations ont été épongées par une diminution des achats d'aéronefs et d'autre matériel de transport. Selon la région, l'excédent au chapitre des biens avec les États-Unis a crû au premier trimestre, après trois reculs successifs. Le dernier de ces replis a duré quatre trimestres, soit du milieu de 1996 au milieu de 1997. Le déficit avec l'Union européenne a chuté de façon marquée au premier trimestre, tout en s'élargissant avec les autres zones commerciales. La baisse des bénéfices canadiens a diminué le déficit au chapitre du revenu de placementsLe déficit au chapitre du revenu de placements a atteint 7,0 milliards de dollars, après avoir bondi à 7,4 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2001. Un moindre déficit au chapitre des bénéfices revenant aux investisseurs directs s'explique par une augmentation des bénéfices sur les opérations à l'étranger des sociétés canadiennes alors qu'au même moment, certains bénéfices revenant aux investisseurs non résidents pour leurs opérations au Canada ont diminué quelque peu. Le déficit au chapitre des voyages est demeuré très faibleLes voyages ont accusé leur plus faible déficit (30 millions de dollars) depuis le troisième trimestre de 1974, sauf pour un trimestre d'excédent à l'occasion de l'Expo 86. Les dépenses des visiteurs des États-Unis et d'outre-mer au Canada ont connu une modeste progression au premier trimestre. Du côté des paiements, les dépenses canadiennes ont également crû, mais plus lentement que les recettes, surtout dans le cas des dépenses outre-mer. Les voyages d'affaires expliquent la totalité du déficit, puisque les voyages personnels ont affiché un excédent pour les deux derniers trimestres. Dans l'ensemble, les dépenses des visiteurs au Canada ont surpassé les niveaux observés au troisième trimestre de 2001, alors que celles des Canadiens voyageant à l'étranger sont demeurées sous les niveaux enregistrés au troisième trimestre de 2001. Peu de changements aux chapitres des transports et des services commerciauxLe déficit au chapitre des transports (0,9 milliard de dollars) était légèrement plus élevé au premier trimestre, la plus grande partie de la hausse provenant de paiements plus élevés au chapitre des tarifs passagers. Les niveaux des recettes et des paiements pour les deux derniers trimestres ont été à leur plus bas niveau depuis la fin de 1999. Les services financiers autres que d'assurances ont connu une croissance des recettes au cours des deux derniers trimestres et sont revenus à un niveau inférieur, après des paiements élevés à la fin de 2001. Abstraction faite de ces croissances, les services commerciaux ont connu une reprise, à la fois pour les recettes et pour les paiements, par rapport aux légers reculs affichés au quatrième trimestre de 2001. Compte capital et financierLes acquisitions dans les secteurs de l'énergie et de l'exploitation minière ont constitué les principaux investissements directs étrangersLes acquisitions par des intérêts étrangers de 10,6 milliards de dollars, principalement dans les secteurs de l'énergie et de l'exploitation minière, ont amené 17,1 milliards de dollars d'investissements directs étrangers au Canada au cours du trimestre. Il s'agit des plus importants investissements des cinq derniers trimestres. La vaste majorité de ces investissements, soit plus de 90 %, provenaient de sociétés américaines qui acquéraient activement des sociétés canadiennes. Environ 50 % de la valeur de ces acquisitions a été obtenue à l'aide d'échanges d'actions. Les investisseurs de portefeuille étrangers acquièrent des titres de créance canadiens mais vendent leurs actionsLes investissements étrangers nets en titres de portefeuille canadiens ont été relativement faibles, se fixant à 1,8 milliard de dollars au premier trimestre, après une rentrée nette de plus de 21,2 milliards de dollars au quatrième trimestre. Au cours du trimestre, les investisseurs étrangers ont continué d'acheter des titres d'emprunt de sociétés canadiennes, mais ils ont réduit leurs avoirs en actions canadiennes. Les investisseurs étrangers ont acheté pour une valeur additionnelle de 3,6 milliards de dollars d'obligations canadiennes, après avoir amassé 18,5 milliards de dollars au quatrième trimestre. La totalité des investissements du premier trimestre ont été en obligations de sociétés canadiennes. Les avoirs étrangers d'obligations du gouvernement canadien, y compris ceux des entreprises publiques, ont diminué pour un quatrième trimestre d'affilée. Les rachats ont été à leur plus bas niveau en près de trois ans. Selon la région, au cours du trimestre, les investissements provenaient presque entièrement des États-Unis. Les investisseurs étrangers ont acheté des instruments du marché monétaire canadien pour un deuxième trimestre d'affilée, après avoir effectué un important désinvestissement au cours des trois trimestres précédents. Les investissements du premier trimestre (1,3 milliard de dollars) sont allés dans les instruments émis par les entreprises fédérales et ont été vendus principalement au Royaume-Uni. Les avoirs étrangers d'instruments émis par le gouvernement du Canada, qui ont connu une baisse marquée ces dernières années, ont peu varié au cours du trimestre. Les taux à court terme ont progressé plus rapidement au Canada qu'aux États-Unis au cours du trimestre, ce qui a porté à 51 points de base l'écart en faveur de l'investissement au Canada à la fin du trimestre. Les avoirs étrangers détenus en actions canadiennes ont diminué de 3,2 milliards de dollars au premier trimestre. Les investisseurs étrangers ont vendu aux Canadiens pour 2,1 milliards de dollars d'actions existantes du marché secondaire. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif de désinvestissement étranger sur le marché secondaire, dont le total a atteint 3,4 milliards de dollars. Les acquisitions de sociétés canadiennes, dont les actions (y compris celles détenues par les investisseurs de portefeuille étrangers), ont été échangées pour des actions des sociétés étrangères acheteuses, ce qui a aussi contribué à la baisse des avoirs. Le cours des actions canadiennes (Standard and Poor's, indice composite du TSX 300) a clôturé en hausse de 2,1 % au cours du trimestre. Les placements de portefeuille canadiens sont surtout composés d'actions étrangèresLes investisseurs de portefeuille canadiens, principalement les fonds communs de placement et les caisses de retraite, ont accru leurs avoirs en titres étrangers de 11,7 milliards de dollars au premier trimestre, 9,2 milliards de dollars étant à l'origine de l'accroissement des avoirs canadiens en actions étrangères. Environ 60 % de l'augmentation des avoirs en actions provenaient de nouvelles actions de trésorerie émises en faveur des actionnaires canadiens de sociétés canadiennes, qui ont été acquises par des sociétés étrangères. Le reste, soit 3,7 milliards de dollars, a été investi dans des actions étrangères en circulation, dont près des deux tiers en actions d'outre-mer (à l'extérieur des États-Unis). Les Canadiens ont investi 2,5 milliards de dollars en obligations étrangères au cours du trimestre. Ces obligations ont toutes été émises aux États-Unis. Pour 2001, les investissements canadiens en obligations étrangères ont été négligeables, après avoir atteint 5 milliards de dollars par année en moyenne de 1997 à 2000. Les investissements directs canadiens à l'étranger visent surtout les avoirs existantsLes investissements directs canadiens à l'étranger (7,2 milliards de dollars) étaient au même niveau qu'au quatrième trimestre. Les acquisitions de sociétés étrangères ont joué un très petit rôle, étant à leur plus bas niveau en neuf trimestres. La majorité des investissements directs sont allés à des sociétés affiliées existantes. Ils ont été largement répartis, tant selon la distribution industrielle que selon la région, notamment vers l'Asie, les États-Unis et l'Europe. Autres placementsLes engagements sous forme d'autres placements ont augmenté de 8,2 milliards de dollars (rentrées de fonds) surtout sous l'effet du passif-dépôts (7,2 milliards de dollars) dans les banques canadiennes. Le passif-dépôts avec les sociétés affiliées étrangères des banques canadiennes a constitué la majeure partie de cette augmentation. Ces opérations bancaires ont surtout été effectuées en devises étrangères avec leurs sociétés affiliées aux États-Unis. Du côté de l'actif, les augmentations provenaient surtout des prêts et principalement des prêts à court terme (prêts avec convention de rachat). L'actif-dépôts a crû légèrement par rapport au niveau record observé au trimestre précédent. Les avoirs de réserve ont connu une deuxième augmentation trimestrielle consécutive. Données stockées dans CANSIM: tableaux 376-0001 à 376-0017 et 376-0035. Le numéro du premier trimestre de 2002 de Balance des paiements internationaux du Canada (67-001-XIB, 29 $ / 93 $; 67-001-XPB, 38 $ / 124 $) paraîtra sous peu. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Robert Théberge au (613) 951-1860, Division de la balance des paiements. Balance des paiements
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