Coup d'oeil sur la nouvelle économie : industries des technologies de l'information et des communications et industries à vocation scientifique

Selon une nouvelle étude, les technologies de l'information et des communications (TIC) comportent des caractéristiques dynamiques du point de vue de la production, de l'emploi et de la productivité, mais elles ne sont pas la seule source de croissance au sein de l'économie de la technologie de pointe au Canada.

Cette étude, qui est la première d'une nouvelle série analytique axée sur les transitions dans l'industrie canadienne, met l'accent sur les entreprises du secteur des TIC et des industries à vocation scientifique, des secteurs innovateurs liés à la croissance de la nouvelle économie.

Les tendances en matière de production et de performance dans les TIC à la fin des années 1980 et pendant une bonne partie des années 1990 ont dépassé, souvent dans une large mesure, celles de la plupart des autres industries du secteur des entreprises qui n'appartiennent pas au groupe des TIC et des industries à vocation scientifique. La croissance du produit intérieur brut (PIB), la croissance de la productivité, les investissements en technologie, ainsi que les dépenses dans la recherche et le développement sont tous des domaines où le secteur des TIC excelle.

La croissance rapide du secteur des technologies représente une caractéristique essentielle de la nouvelle économie. De 1987 à 1997, le PIB du secteur des TIC a presque doublé (+96 %). Il s'agit d'un taux de croissance plus de trois fois supérieur à celui de 28 % enregistré pour les industries à l'extérieur des TIC et des industries à vocation scientifique.

Les entreprises du secteur des TIC employaient 44 % de plus de travailleurs en 1997 qu'en 1981, tandis que l'emploi à l'extérieur des TIC et des industries à vocation scientifique n'a augmenté que de 24 %. Parallèlement, les hausses de productivité multifactorielle à long terme dans le secteur des TIC se sont situées en moyenne à 1,7 % par année, soit environ quatre fois le taux de croissance de 0,4 % enregistré pour les industries à l'extérieur des TIC et des domaines scientifiques.

Les hausses de productivité dans le secteur de la technologie de pointe sont fortement concentrées dans la fabrication

L'étude répartit les industries qui constituent le secteur des TIC en trois groupes, soit ceux de la fabrication des TIC, des services de base des TIC, comme les services informatiques et les services de télécommunications, et les autres services des TIC.

L'étude a permis de déterminer qu'entre 1987 et 1997, les hausses de productivité dans les entreprises de technologie de pointe ont été largement concentrées dans les entreprises de la fabrication, et non pas dans celles des services. Au cours de cette période de dix ans, la productivité de la main-d'oeuvre dans les entreprises de fabrication des TIC a augmenté de 90 %, ou de 6,7 % par année. Cela est bien supérieur aux progressions de seulement 27 %, ou de 2,4 % par année, des services de base des TIC (services informatiques et services de télécommunications).

La productivité de la main-d'oeuvre, qui constitue une mesure de la production pour chaque heure de travail, est un indicateur du niveau de vie d'un pays. La productivité multifactorielle, un indicateur plus large, tient compte des changements du facteur travail et du facteur capital, ce qui permet d'obtenir une mesure de la productivité qui corresponde plus étroitement aux changements en matière d'efficacité.

Même lorsque l'on contrôle les différences quant à l'utilisation du capital, la fabrication des TIC affiche toujours un avantage important en matière de productivité par rapport aux services des TIC. Entre 1981 et 1997, la productivité multifactorielle a plus que doublé (+126 %) dans la fabrication des TIC, ce qui représente en moyenne 5,2 % par année.

En comparaison, la productivité multifactorielle n'a augmenté que de 13 % dans les services informatiques et les services de télécommunications, soit une moyenne annuelle de seulement 0,8 %.

Par ailleurs, les services de base des TIC ont connu des taux de croissance plus rapides, tant du point de vue de la production économique que de l'emploi.

Entre 1987 et 1997, le PIB réel dans les services informatiques et les services de télécommunications a augmenté de 8,2 % par année, comparativement à seulement 2,5 % pour les industries qui ne faisaient pas partie des TIC et des industries à vocation scientifique.

Entre 1981 et 1997, l'emploi dans les services de base des TIC a augmenté de 85 %, ou de 3,9 % par année, alors qu'il est demeuré stable dans la fabrication des TIC.

Industries à vocation scientifique : la performance dynamique n'est pas propre au secteur des TIC

Le secteur scientifique comprend aussi de nombreuses autres industries qui ne figurent pas dans la définition du secteur des TIC de l'OCDE. Grâce à l'analyse de ces industries à vocation scientifiques autres que les TIC, l'étude offre une perspective plus large de la situation de la technologie de pointe dans l'économie. Nombre de ces industries ont contribué aussi à la croissance de la nouvelle économie, du fait de leurs investissements dans la recherche et le développement et pour le recrutement de main-d'oeuvre qualifiée.

Les caractéristiques de production et de performance à long terme de plusieurs de ces industries à vocation scientifique rivalisent avec celles du secteur des TIC ou les surpassent.

Par exemple, la bonne performance en matière de productivité de la nouvelle économie ne se limite pas aux fabricants du secteur des TIC. Les industries de produits à vocation scientifique, qui comprennent de nombreuses industries de «fabrication lourde», comme les produits du pétrole, l'aéronautique, les produits chimiques industriels et les produits pharmaceutiques, ont aussi enregistré des hausses marquées de productivité au cours des années 1980 et 1990.

La productivité multifactorielle dans les industries de produits à vocation scientifique a augmenté de 51 % entre 1981 et 1997. Il s'agit d'un taux de croissance beaucoup plus élevé que pour toutes les industries de services de technologie de pointe étudiées. Les industries de produits à vocation scientifique ont aussi enregistré des taux d'investissement importants et des marges bénéficiaires élevées.

Même dans le domaine des services, le cheminement vers la nouvelle économie a fait intervenir davantage que les services de base des TIC. Les industries de services à vocation scientifique, qui comprennent les services professionnels, comme le génie, l'architecture et les services scientifiques et techniques, accordent une plus grande priorité aux travailleurs du savoir. En 1996, 71 % des travailleurs des industries de services à vocation scientifique étaient des travailleurs du savoir, comparativement à 53 % des travailleurs des industries de services de base des TIC.

De plus, il existe de nombreux exemples d'industries qui comportent des caractéristiques de production et de performance dynamiques à l'extérieur des TIC et des industries à vocation scientifique. Environ, le tiers des industries qui n'appartenaient pas aux TIC ou qui n'étaient pas à vocation scientifique ont enregistré des taux de croissance de la productivité multifactorielle à long terme supérieurs à la croissance moyenne pour le secteur des TIC. Par ailleurs, certaines industries, y compris une grappe d'industries dans le secteur de l'automobile, ont surpassé la moyenne des TIC pour de nombreux indicateurs statistiques.

Il est maintenant possible de consulter les documents de recherche de la série «L'économie canadienne en transition» intitulés Guide de recherche sur la nouvelle économie (11-622-MIF2003001, gratuit) et La croissance et le développement des industries de la nouvelle économie (11-622-MIF2003002, gratuit) dans le site Web de Statistique Canada (www.statcan.ca). À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet, choisissez Gratuites, puis Comptes nationaux.

Pour plus de renseignements, ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec John Baldwin au (613) 951-8588, Division de l'analyse microéconomique.