Le mardi 27 mai 2003 Revenu agricole net2002Le revenu net comptant - qui est la différence entre les recettes monétaires et les dépenses d'exploitation d'un agriculteur - a chuté de 10,6 % en 2002 pour s'établir à 7,7 milliards de dollars après s'être situé à un niveau record en 2001. Les recettes monétaires ont diminué pour la première fois depuis 1998, à la suite de deux années consécutives de sécheresse, alors que le coût pour les grains fourragers a entraîné à la hausse les dépenses d'exploitation.
Les agriculteurs de l'Ouest ont connu en 2002 une de leurs pires campagnes agricoles des 25 dernières années. Pour un certain nombre de producteurs de l'Alberta et de la Saskatchewan, la situation s'est révélée plus noire que lors de la grande crise des années 1930. Les agriculteurs ont prélevé lourdement sur leurs stocks de cultures pour soutenir leurs ventes en 2001 et en 2002, puisque des conditions météorologiques défavorables ont fortement nui à la production de céréales et d'oléagineux. Par conséquent, en fin d'année, les stocks étaient les plus bas jamais observés depuis 1984. Les recettes monétaires tirées de la vente de produits agricoles et des paiements de programme ont diminué pour s'établir à 35,8 milliards de dollars en 2002. Il s'agit d'une baisse de 1,5 % par rapport au sommet de 2001 et de la première baisse depuis 1998. Les dépenses d'exploitation, en hausse de 1,3 %, se sont établies à 28,0 milliards de dollars, par suite d'une augmentation des prix des céréales fourragères. Le revenu net comptant n'en était pas moins supérieur de 11,7 % à la moyenne quinquennale précédente (1997 à 2001). Le revenu net comptant peut amplement varier d'exploitation en exploitation en raison de facteurs comme les denrées produites, les prix et les conditions climatiques. Les effets des conditions climatiques de 2002 continueront de se faire sentir dans les statistiques financières agricoles au moins jusqu'à la fin de la première moitié de 2003. Recettes monétaires : baisse des prix du bétail et chute des paiements de programmeLes recettes d'élevage ont diminué de 4,6 % pour se situer à 18,0 milliards de dollars, soit leur premier recul depuis 1998, les prix des principaux produits s'étant affaissés après avoir culminé en 2001. Les paiements de programme ont décru pour la première fois depuis 1997 pour s'établir à 3,4 milliards de dollars, en baisse de 9,1 %. En revanche, les recettes totales des cultures se sont élevées de 4,8 % pour s'établir à 14,4 milliards de dollars, des prix plus élevés partout au pays ayant plus que neutralisé les livraisons moindres des principales céréales et des principaux oléagineux. Dans l'ensemble, en 2002, les recettes monétaires agricoles totalisaient 35,8 milliards de dollars, soit 12,0 % de plus que la moyenne quinquennale précédente. Pour plus de détails sur les recettes monétaires agricoles au cours du premier trimestre de 2003, veuillez consulter le communiqué publié aujourd'hui intitulé Recettes monétaires agricoles. Les recettes monétaires d'élevage étaient supérieures de 12,3 % à la moyenne quinquennale précédente malgré une baisse en 2002. L'abondance de l'offre de viande rouge sur le marché nord-américain et l'augmentation du prix des céréales fourragères ont exercé des pressions sur les prix des bovins et des porcs après plusieurs années d'augmentation appréciable de ces deux productions. Les recettes des bovins et des veaux ont atteint 7,5 milliards de dollars, soit 3,5 % de moins que leur valeur record de 2001, ce qui s'explique en grande partie par des recettes moindres pour les veaux et les bovins d'abattage vendus à l'échelon interprovincial, par suite de baisses de prix dans les deux cas. Il reste que le produit monétaire de la vente internationale de bovins et de veaux a continué à progresser, surtout en raison d'exportations records vers les États-Unis. Les éleveurs de bovins de l'Alberta ont particulièrement ressenti les conséquences de la baisse de l'offre des aliments pour animaux et la montée en flèche des prix de ceux-ci, puisqu'ils ont vendu une quantité record de 3,1 millions de têtes pour l'abattage, l'engraissement et les exportations en 2002, réduisant leurs stocks de façon substantielle. Les recettes porcines ont chuté de 14,0 % pour s'établir à 3,3 milliards de dollars, mais sont demeurées supérieures de 11,3 % à la moyenne quinquennale précédente. L'offre abondante de porcs sur le marché nord-américain a eu pour effet d'en diminuer le prix, ce qui s'est ajouté aux inquiétudes en ce qui a trait aux répercussions de la sécheresse de 2002 sur les prix des céréales fourragères toujours en hausse. Même si les recettes pour l'ensemble des cultures étaient à la hausse au Canada, les producteurs de l'Alberta et de la Saskatchewan ont été durement touchés, leurs recettes pour les cultures ayant chuté. Les stocks à la ferme des principales céréales et des principaux oléagineux ont périclité pour tomber à des niveaux extrêmement bas à la fin de 2001, principalement en raison de la sécheresse qui a sévi durant l'été. Il en est résulté un fléchissement des livraisons au premier semestre de 2002. La sécheresse ayant sévi sur de grands pans du territoire de la Saskatchewan et de l'Alberta pour une deuxième année de suite en 2002, les livraisons des principales céréales et des principaux oléagineux sont restées en baisse. Les prix moyens ont été bien plus élevés en 2002, mais sans pouvoir atténuer une contraction des mises en marché. Les recettes du blé (sans le blé dur) ont baissé de 8,2 % pour s'établir à 2,5 milliards de dollars, surtout en raison de livraisons qui sont en chute libre. Les recettes de l'orge ont accusé une baisse de 25,2 % pour s'établir à 546 millions de dollars, car les mises en marché ont diminué du tiers et les producteurs ont reçu des paiements moindres de la Commission canadienne du blé. Les recettes du canola ont fléchi de 5,1 % pour se situer à 1,6 milliard de dollars. La décroissance des recettes pour la plupart des grands produits céréaliers et oléagineux a été en partie amortie par des réalisations supérieures de recettes différées. En revanche, les recettes provenant de la pomme de terre, en hausse de 31,0 %, ont atteint un sommet de 947 millions de dollars, attribuable à la demande à l'exportation de pommes de terre fraîches et transformées. Les prix ont monté en flèche (+29,2 %), attribuable dans une large mesure à une forte diminution en 2001 de la production de pommes de terre de consommation, laquelle a resserré l'offre au premier semestre de 2002. Dans l'Est du Canada, les producteurs ont joui de conditions de croissance bien meilleures en 2002 et ont su tirer parti de meilleurs prix pour les grains. Les recettes tant du maïs-grain que du soya au Canada ont évolué en hausse au gré des augmentations de prix respectives de 15,1 % et de 12,6 % de ces produits. Les mises en marché de maïs se sont accrues de 12,1 % en 2002, résultat d'une production supérieure à la moyenne en 2001 et en 2002. Une baisse de 9,1 % des paiements de programme a été observée, malgré des prestations records d'assurance-récolte dans une situation de piètres conditions de croissance et de superficies assurées accrues, mais les paiements étaient supérieurs de 53,9 % à la moyenne quinquennale précédente. Le recul s'explique en majeure partie par la fin des paiements du programme de paiements uniques d'aide d'urgence instauré en 2001. Des paiements d'assurance-récolte en plein essor ont atteint un sommet de 1,5 milliard de dollars, soit 43,4 % de plus qu'en 2001 et près du triple de la moyenne quinquennale précédente. Ces paiements se sont maintenus à des niveaux records au premier trimestre de 2003. Les retraits des agriculteurs de la portion gouvernementale du Compte de stabilisation du revenu net (CSRN) ont augmenté de 39,4 % pour atteindre un sommet de 616 millions de dollars. Dépenses d'exploitation : augmentation la plus modeste en 12 ansL'augmentation globale de 1,3 % des dépenses d'exploitation l'an dernier a été la plus modeste depuis 1990. Ces dépenses étaient en hausse dans toutes les provinces. La seule exception a été l'Alberta, frappée par la sécheresse, où ces mêmes dépenses ont décru de 5,4 %. L'offre resserrée de grains a exercé des pressions à la hausse sur les prix et poussé vers le haut le coût des aliments commerciaux pour animaux (+15,1 %) pour se situer à 4,8 milliards de dollars. Les achats de bétail et de volaille ont fléchi de 21,1 % pour s'établir à 1,4 milliard de dollars, en réaction à la hausse des dépenses en aliments pour animaux et à la baisse de l'approvisionnement en grains. Chez les producteurs de cultures, la sécheresse a réduit certaines dépenses, surtout en engrais, en chaux, en carburant et en pesticides, mais elle a été l'un des facteurs à l'origine de la majoration de 28,1 % des primes d'assurance-récolte et d'assurance contre la grêle. Les agriculteurs ont assuré une plus grande partie de leurs cultures et ont augmenté les garanties. Comme autres facteurs de la progression globale des dépenses d'exploitation, il y a eu les salaires (+3,1 %), les réparations de machines (+3,2 %) et les semences commerciales (+6,5 %). Revenu net total : niveau le plus bas en près de deux décenniesLe revenu net total, après correction du revenu net comptant en fonction des variations des stocks de cultures et de bétail à la ferme, de l'amortissement et du revenu en nature, a chuté en 2002 pour s'établir à 2,0 milliards de dollars, soit son plus bas niveau depuis 1983. Le revenu net total peut amplement varier au gré des grands mouvements de la production céréalière. La campagne agricole de l'an dernier, une des pires des 25 dernières années, a contraint les agriculteurs canadiens à vider leurs silos à grains comme ils ne l'avaient jamais fait depuis 1984. Les plus durement touchés ont été les producteurs de la Saskatchewan et de l'Alberta, ceux-ci étant à l'origine de presque tout le recul. En 2002, les producteurs canadiens ont connu la plus importante baisse de la valeur des stocks de cultures à la ferme, soit 1,4 milliard de dollars. Les éleveurs de bovins ont aussi ressenti les effets de la sécheresse. Ils ont réduit leurs cheptels de 2,8 % par suite de l'augmentation de prix des aliments pour animaux et d'une diminution des approvisionnements. La première province d'élevage de bovins, l'Alberta, a été la plus touchée, sont cheptel bovins ayant périclité de 10,4 %. Données stockées dans CANSIM : tableaux 002-0003, 002-0005, 002-0007 à 002-0009, 002-0012 et 003-0025. Information sur les méthodes et la qualité des données disponible dans la Base de métadonnées intégrée : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 3436, 3437, 3439, 3471, 3472, 3473 et 3474. Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Marco Morin au (613) 951-2074 (marco.morin@statcan.ca), Division de l'agriculture.
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