Consommation des aliments

Il se peut que le monde ait cessé de manger du boeuf canadien l'an dernier en raison de la peur suscitée par la crise de la vache folle, mais de nouvelles données indiquent que les Canadiens, eux, ont continué d'en manger. En fait, la consommation par habitant a augmenté.

Chaque Canadien a mangé 14,2 kg de boeuf en 2003, en hausse de 5,0 % par rapport aux 13,5 kg de l'année précédente.

Le 20 mai 2003, la plupart des pays ont imposé un embargo sur les produits du boeuf canadiens après qu'une seule vache reproductrice du nord de l'Alberta a affiché un résultat positif à un test de dépistage de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée maladie de la vache folle. Cette interdiction a entraîné une chute des exportations et de l'abattage intérieur. Malgré cela, l'an dernier, la consommation apparente de boeuf sur le marché intérieur a augmenté.

Deux facteurs importants peuvent expliquer cette hausse de la consommation de boeuf. D'abord, le public canadien a épousé la cause des éleveurs de bovins catastrophés par l'apparition de l'ESB. Ensuite, les prix du boeuf ont baissé rapidement durant la seconde moitié de l'année.

Les prix de détail du boeuf haché et des coupes de moindre qualité ont commencé à baisser en juin pour atteindre un plancher en septembre. Par exemple, les prix du boeuf haché ont dégringolé en moyenne de 24 % entre mai et septembre. Les prix des coupes de boeuf de qualité supérieure sont demeurées fermes en raison de nombreux facteurs, dont la forte demande des consommateurs canadiens durant la saison des barbecues, la demande élevée dans les services de restauration et la baisse des importations. Les prix des produits de porc ou de poulet sont demeurés stables. Le déplacement de la préférence pour le porc vers le boeuf était attribuable en partie aux faibles prix de certains produits du boeuf.

Parallèlement, la consommation de porc est passée de 12,1 kg par personne à 10,9 kg, en baisse de 9,6 %. Dans l'ensemble, chaque Canadien a consommé 27,0 kg de viande rouge, en baisse par rapport aux 27,2 kg enregistrés en 2002, qui avait été la quatrième baisse annuelle consécutive.

La consommation de volaille, entre-temps, est demeurée stable à 13,6 kg, soit la même depuis 2002. Depuis 10 ans, elle a enregistré des gains importants, ayant augmenté de 21 %. L'année dernière, le poulet est demeuré la volaille de prédilection, chaque Canadien en ayant consommé 10,8 kg.

Malgré la popularité des régimes alimentaires à basse teneur en hydrates de carbone, les Canadiens continuent de consommer des produits céréaliers tels que les pâtes, les produits de boulangerie et les collations à base de céréales. Bien que la consommation totale de céréales ait diminué légèrement pour s'établir à 63,9 kg par Canadien en 2003, elle est demeurée bien au-dessus des 55,5 kg enregistrés il y a une décennie. La majorité des produits céréaliers consommés étaient faits à partir de farine de blé.

La consommation de riz a continué à marquer des points, les Canadiens en ayant mangé 5,7 kg par personne en 2003, comparativement à 5,6 kg l'année précédente, et près de 1,3 kg de plus qu'il y a 10 ans.

La consommation de lait a fléchi pour la troisième année d'affilée, chaque Canadien en ayant bu 63,1 litres en 2003, en baisse par rapport aux 66,5 litres enregistrés il y a 10 ans. La consommation de lait 1 %, lequel n'est apparu sur le marché qu'en 1990, a dépassé celle du lait homogénéisé (3,25 %). Chaque Canadien a consommé 9,9 litres de lait homogénéisé l'an dernier, comparativement à 12,9 litres de lait 1 %.

Toutefois, les Canadiens n'ont pas entièrement délaissé les produits à haute teneur en gras. La crème de table continue de gagner en popularité, sa consommation ayant atteint 1,8 litres par personne en 2003, en hausse de plus de 1 litre par personne par rapport à il y a une décennie. Depuis quelques années, cette croissance accompagne celle de la consommation de café, surtout dans les établissements de restauration.

Les nouvelles données sur la consommation des aliments tiennent compte des pertes qui peuvent survenir dans les points de vente au détail, dans les ménages, lors de la cuisson ou dans l'assiette.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 002-0010, 002-0011 et 002-0019.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 3403, 3404, 3407, 3430 et 3475.

La publication Statistiques sur les aliments (21-020-XIF, gratuite), vol. 3, n^o 1, est maintenant accessible en ligne. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet, choisissez Gratuites, puis Agriculture.

Des renseignements plus détaillés seront fournis dans le CD-ROM Statistiques sur les aliments au Canada (23F0001XCB, 81 $ / 129 $), qui sera en vente sous peu. Il s'agit d'un système convivial qui fournit un accès à un large éventail de données, de rapports pré-établis et d'articles sur les aliments et l'industrie de l'alimentation.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Kim Boyuk au (613) 951-2510 ou composez sans frais le 1 800 465-1991 (kimberley.boyuk@statcan.ca), Division de l'agriculture.