Balance des paiements internationaux du Canada

L'excédent du compte courant du Canada avec le reste du monde, après désaisonnalisation, a augmenté de 2,2 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2004 et atteint 10,4 milliards de dollars, le deuxième excédent en importance de tous les temps. Un bond de l'excédent du commerce au chapitre des biens a compensé largement la faiblesse dans d'autres opérations du compte courant.

Pour le compte capital et financier (non désaisonnalisé), des fonds sont sortis du Canada vers le reste du monde pour un cinquième trimestre consécutif. L'actif du Canada en investissements directs à l'étranger a progressé d'un montant record, sous l'effet de la plus importante prise de contrôle d'une société étrangère par des Canadiens. En revanche, cette même acquisition, qui comportait un échange d'actions, a contribué à la plus forte augmentation en 10 trimestres du passif de portefeuille canadien.

Au cours du trimestre, le dollar canadien a reculé par rapport au dollar américain pour un deuxième trimestre consécutif, et il a clôturé un peu en deçà de 75 cents US. Le dollar canadien a également perdu du terrain par rapport aux autres grandes devises, sauf le yen.

Compte courant

L'excédent au chapitre des biens continue d'augmenter

L'excédent du commerce de biens a atteint 20,0 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit une hausse de 3,6 milliards par rapport au premier trimestre. C'est la deuxième fois seulement que cet excédent est aussi élevé, une telle situation ne s'étant présentée qu'au premier trimestre de 2001 avec un excédent de 22,2 milliards de dollars.

Les exportations ont augmenté de 10,2 milliards de dollars et ont atteint 111,4 milliards de dollars. Les produits automobiles, les biens industriels et les produits énergétiques ont augmenté d'environ deux milliards de dollars chacun, tandis que les exportations de machines et de matériel et de produits forestiers ont aussi crû de façon appréciable.

Encore une fois, l'augmentation des prix a eu un effet sur la valeur du commerce des produits énergétiques, mais elle a été encore plus importante pour les exportations de produits forestiers pour lesquelles les deux tiers de la hausse de 1,4 milliard de dollars est attribuable à l'augmentation des prix.

Les importations ont progressé de 6,6 milliards de dollars et ont atteint 91,4 milliards de dollars. Tout comme pour les exportations, la valeur de toutes les grandes catégories de biens importés a augmenté au cours du deuxième trimestre, les machines et le matériel et les biens industriels affichant les hausses les plus prononcées.

Des profits plus élevés sur les investissements directs étrangers au Canada

Le déficit au chapitre des revenus des investissements s'est accru de 1,5 milliard de dollars et s'est établi à 6,8 milliards étant donné que les profits réalisés par les investisseurs étrangers directs au Canada ont augmenté de 1,3 milliard au deuxième trimestre. Les rentrées de revenus des investissements sont restées les mêmes car l'augmentation du revenu d'intérêts a compensé le faible rendement des actions.

La plus forte augmentation des profits réalisés sur les investissements directs étrangers est provenue des industries de l'alimentation, des boissons et du tabac, ainsi que du secteur du matériel de transport.

Le déficit au chapitre des services reste stable

Au deuxième trimestre, le déficit du commerce au chapitre des services s'est rétréci de 0,1 milliard de dollars pour s'établir à 2,9 milliards. La diminution du déficit au chapitre des voyages a été annulée par l'augmentation du déficit au chapitre des services commerciaux.

Le déficit au chapitre des voyages a diminué de 0,3 milliard de dollars au deuxième trimestre suite à l'augmentation pendant le trimestre des dépenses par les visiteurs étrangers au Canada. Pour la première fois en une année, le nombre de voyageurs en provenance de pays autres que les États-Unis a été comparable à celui de la période antérieure au SRAS.

Compte financier

Les investissements directs à l'étranger font un bond record

Après des investissements modérés de 6,6 milliards de dollars au premier trimestre, les investisseurs directs canadiens ont contribué pour un montant record de 33 milliards de dollars aux économies étrangères au deuxième trimestre. La plus grande partie de cette somme est liée à des acquisitions, notamment la plus importante prise de contrôle canadienne d'une société étrangère dans l'histoire. Les deux tiers des investissements directs à l'étranger se sont produits dans le secteur des finances et des assurances, et il y a eu des investissements importants dans l'industrie de l'énergie et des minéraux métalliques et dans celle du bois et du papier. Environ 85 % des investissements ont été faits dans l'économie américaine.

Les investissements canadiens dans les titres étrangers se sont faits encore une fois surtout dans les obligations

Les investissements de 3,8 milliards de dollars dans les titres étrangers au deuxième trimestre représentent une augmentation de 60 % par rapport au premier trimestre. La plus grande partie des investissements canadiens ont été faits dans des obligations étrangères, mais les résidents ont élargi leur portefeuille d'actions étrangères après une pause d'un trimestre.

Des 3,0 milliards de dollars consacrés à l'achat d'obligations étrangères par des Canadiens, près des trois quarts ont servi à acheter des obligations du Trésor américain. Il s'agit d'un revirement par rapport aux deux trimestres antérieurs où les obligations d'outre-mer et celles des sociétés américaines avaient été privilégiées par rapport aux obligations du Trésor américain. Tout comme au premier trimestre, les investisseurs canadiens ont acquis des actions américaines mais ont vendu des actions étrangères, avec comme résultat net des investissements modestes de 739 millions de dollars dans des actions étrangères.

Les investissements directs étrangers au Canada restent faibles

Le montant de 3,3 milliards de dollars en investissements directs étrangers au Canada s'explique surtout par le réinvestissement des bénéfices car les acquisitions ont été négatives pour la deuxième fois en trois trimestres. On dit qu'il y a acquisition négative lorsque les Canadiens finissent par racheter des entreprises auprès d'investisseurs étrangers. Presque tous les investissements du trimestre sont provenus d'investisseurs américains et européens. Sur le plan sectoriel, les investissements ont été répartis avec en tête le secteur des machines et du transport.

Les actions dominent l'augmentation des investissements étrangers dans les titres canadiens

Les gros investissements de portefeuille étranger de 22,9 milliards de dollars dans des titres canadiens sont attribuables pour les quatre-cinquièmes aux actions, surtout de nouvelles actions de trésorerie émises pour l'acquisition par des Canadiens de sociétés étrangères. Les non-résidents ont acquis des obligations pour le même montant que leurs achats au premier trimestre et ils ont acquis des instruments du marché monétaire pour la valeur la plus élevée en six trimestres.

Au deuxième trimestre, les investissements dans les actions canadiennes ont été les deuxièmes en importance de tous les temps : il s'agit essentiellement dans ce cas de nouvelles actions de trésorerie émises pour l'acquisition de deux sociétés américaines et de quelques nouvelles émissions vendues sur les marchés étrangers. Alors que le cours des actions canadiennes a fléchi quelque peu au cours du trimestre, les investissements étrangers dans les actions en circulation ont été négligeables après quatre trimestres d'achats totalisant 14,9 milliards de dollars.

Sur le marché des instruments à court terme, les investissements étrangers de 1,8 milliard de dollars ont été les plus élevés depuis le quatrième trimestre de 2002. Ces investissements ont été faits dans les effets publics, surtout des instruments émis par les entreprises fédérales. Les taux à court terme au Canada sont restés plus élevés que ceux des États-Unis, mais l'écart s'est rétréci à trois quarts d'un point de pourcentage, soit le plus faible niveau en un peu plus de deux ans.

Les obligations canadiennes ont encore attiré les investissements étrangers au cours du trimestre puisque les investisseurs étrangers en ont acheté pour une valeur de 2,3 milliards de dollars. Ces investissements se sont faits surtout dans les obligations de sociétés car les investisseurs étrangers ont acheté des obligations du gouvernement fédéral et d'entreprises fédérales, mais ont vendu un montant équivalent d'obligations de gouvernements et d'entreprises des provinces. Les investissements sont provenus des États-Unis et de l'Asie, tout comme au premier trimestre. Sur le plan des devises, les investisseurs étrangers ont acquis 3,6 milliards de dollars et 1,5 milliard de dollars respectivement d'obligations libellées en dollars canadiens et en dollars américains, mais ils ont réduit de 2,8 milliards de dollars leurs avoirs de titres de créance libellés dans d'autres devises tout comme au premier trimestre.

Autres investissements

Dans la catégorie des autres investissements, les opérations nettes ont entraîné des entrées de capitaux qui ont compensé des sorties d'une ampleur semblable au premier trimestre. Les opérations brutes ont atteint un niveau élevé en raison surtout des activités des banques canadiennes avec les non-résidents. Le passif-dépôts des banques canadiennes, qui s'est beaucoup accru, s'est situé en tête de la catégorie des autres éléments de passif et a annulé largement la forte réduction au trimestre précédent. Le passif-prêts a également augmenté en raison des prêts avec convention de rachat.

Du côté de l'actif, l'actif-dépôts détenu à l'étranger par des Canadiens a augmenté de façon appréciable, surtout du fait que les banques canadiennes ont augmenté leurs dépôts en devises étrangères auprès de leurs sociétés affiliées étrangères. Les autres placements ont augmenté également surtout en raison des investissements dans des titres étrangers par les banques canadiennes. Enfin, les réserves internationales du Canada se sont contractées pour la septième fois dans les huit derniers trimestres. La baisse modeste au cours du trimestre a annulé une hausse de nature semblable au premier trimestre.

Données stockées dans CANSIM : tableaux 376-0001 à 376-0017 et 376-0035.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1533, 1534, 1535, 1536 et 1537.

Le numéro du deuxième trimestre 2004 de Balance des paiements internationaux du Canada (67-001-XIF, 32 $ / 100 $) paraîtra bientôt.

Les données de la balance des paiements internationaux pour le troisième trimestre de 2004 seront diffusées le 29 novembre.

Pour obtenir des renseignements généraux, communiquez avec le Service à la clientèle au (613) 951-1855 (infobalance@statcan.ca). Pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Arthur Ridgeway au (613) 951-8907, Division de la balance des paiements.