Le mercredi 26 octobre 2005 Enregistrement sonore2003L'industrie de l'enregistrement sonore au Canada a obtenu ses pires résultats financiers en six ans en 2003, en raison des faibles ventes, de la diminution du nombre de nouveaux enregistrements lancés et d'une forte chute des bénéfices. Au total, les étiquettes canadiennes ont généré un peu plus de 708,7 millions de dollars de revenus provenant des ventes, soit 17,7 % de moins que le niveau de 2000 et 20,5 % de moins que le sommet atteint en 1998.
L'année 2003 a été difficile pour les artistes canadiens, dont les ventes ont chuté de 20,0 % de 2000 à 2003, pour s'établir à un peu moins de 110,4 millions de dollars. Malgré cette forte baisse toutefois, leur part du marché est restée stable à environ 16 %, car les ventes des artistes étrangers ont reculé de 17,3 % pour s'établir à 598,4 millions de dollars. La musique rock et la musique populaire ont été encore de loin les types préférés de musique. Mais leur part de marché a reculé à mesure que les consommateurs ont commencé à s'intéresser un peu plus à la musique classique et à la musique country, de même qu'au jazz et au blues.
Les petites maisons de disques, qui peuvent ne produire parfois qu'un seul enregistrement, ont tendance à entrer sur le marché et à en sortir rapidement. L'industrie de l'enregistrement sonore comptait 300 sociétés d'enregistrement en 2003, par rapport à 331 en 2000. Les entreprises d'enregistrement ont produit 5 619 nouveaux enregistrements en 2003, par rapport à 6 654 en 2000. Du total en 2003, seulement 904 étaient des oeuvres d'artistes canadiens, et c'est la première fois en plus de cinq ans que leur production est tombée en deçà de mille. L'emploi total dans l'industrie est passé de 3 305 personnes en 2000 à un peu plus de 3 000 en 2003. Les entreprises ont réduit surtout leur personnel à plein temps et elles ont augmenté leur nombre de pigistes. Les salaires, les avantages sociaux et les honoraires des pigistes ensemble ont fléchi de 8,5 % pour s'établir à 153,5 millions de dollars. Les bénéfices combinés des entreprises se sont chiffrés au total à seulement 30,5 millions de dollars en 2003, moins d'un cinquième de ce qu'ils étaient tout juste trois ans auparavant. Leur marge bénéficiaire combinée est passée de 11,9 % à 2,6 %.
Les nouvelles ne sont pas toutes désolantes : les ventes de DVD à thème musical augmententLes nouvelles ne sont pas toutes désolantes. Pendant que les ventes d'enregistrements dégringolaient, les maisons de disques ont vendu de plus en plus de DVD à thème musical. Les ventes de DVD et de vidéocassettes à thème musical, comme ceux des concerts, ont plus que doublé de 2000 à 2003. Néanmoins, les ventes totales de ces DVD et films vidéo n'ont représenté que 4,5 % du revenu total, de sorte que leur incidence sur l'industrie a été minimale. Il s'agit toutefois d'un exemple des prochaines sources de revenus sur lesquels les maisons de disques pourraient compter. Le téléchargement de chansons, comme les sonneries pour les téléphones cellulaires, pourrait aussi être une source de revenus dans l'avenir, de même que les redevances tirées de la musique utilisée dans les jeux vidéo. Les entreprises sous contrôle canadien tiennent le coupLes entreprises sous contrôle étranger ont encore dominé l'industrie de l'enregistrement sonore au Canada en 2003 puisqu'elles ont représenté environ 85 % de toutes les ventes. Elles ont eu des ventes nettes d'un peu plus de 600,0 millions de dollars, tandis que les ventes des entreprises sous contrôle canadien se sont chiffrées à 108,7 millions de dollars. Les ventes de musique ont baissé pour l'ensemble de l'industrie. Toutefois, les entreprises sous contrôle canadien ont subi une plus faible baisse de leurs ventes que leurs contreparties sous contrôle étranger, en raison surtout de leurs ventes d'enregistrements d'artistes canadiens. Les ventes de tous les enregistrements d'artistes par des entreprises sous contrôle canadien n'ont fléchi que de 3,1 % de 2000 à 2003, comparativement à une diminution de 19,9 % pour les entreprises sous contrôle étranger.
Les ventes d'enregistrements d'artistes canadiens diffusés par des entreprises sous contrôle étranger ont toutefois diminué en 2003. Les entreprises sous contrôle étranger ont vendu des enregistrements d'artistes canadiens pour une valeur de seulement 44,2 millions de dollars et elles ont représenté 40 % de toutes les ventes par des artistes canadiens en 2003. Par ailleurs, les entreprises sous contrôle canadien ont vendu des enregistrements pour une valeur de 66,1 millions de dollars et ont ainsi augmenté leur part de marché des ventes d'artistes canadiens de 46 % en 2000 à 60 % en 2003. Les changements organisationnels et structurels ont entraîné l'augmentation des revenus, des dépenses et de l'emploi dans les entreprises sous contrôle canadien. Par ailleurs, il y a eu de nombreux licenciements dans les entreprises sous contrôle étranger. De 2000 à 2003, leur effectif a diminué d'environ un cinquième. Les entreprises sous contrôle canadien ont encore compté sur les pigistes pour leur main-d'oeuvre. Elles en ont employé 1 434, un peu moins de la moitié à plein temps. Tout compte fait, les entreprises sous contrôle canadien et sous contrôle étranger ont eu un résultat net semblable : une forte baisse des bénéfices et, assurément, une forte baisse de leur marge bénéficiaire. Effectivement, les entreprises sous contrôle canadien n'ont eu à peu près aucune marge bénéficiaire (0,5 %), comparativement à 7,1 % en 2000. La marge bénéficiaire des entreprises sous contrôle étranger a aussi chuté de 12,7 % à 3,2 %. Les ventes de musique rock et populaire en forte baisseDe 1998 à 2000, les ventes de musique au Canada ont diminué de 3,4 %. Mais durant la période de trois ans qui a suivi, de 2000 à 2003, elles ont régressé beaucoup plus rapidement, soit de 17,7 %. Devant cette baisse générale des ventes, on peut se demander quel est le rôle de facteurs tels le téléchargement illégal de fichiers et l'échange de fichiers de chansons. Il y a aussi la concurrence de toute une gamme de médias, des jeux informatiques aux films en passant par les téléphones cellulaires, pour le budget que les consommateurs consacrent au divertissement. Selon l'Enquête sur les dépenses des ménages, les ménages canadiens ont dépensé en moyenne près de 464 $ pour la location de services de diffusion par câble et par satellite en 2003, mais seulement 118 $ pour des cassettes audio et vidéocassettes préenregistrées, des disques compacts et des DVD. La baisse des ventes de musique a eu des répercussions particulièrement marquées sur les enregistrements de musique rock et populaire, qui ont graduellement perdu leur part de marché pendant la période de six ans. En 1998, la musique rock et la musique populaire représentaient 73 % de toutes les ventes de musique. En 2003, cette proportion avait chuté à 67 %. En 2003, les entreprises ont vendu des enregistrements de musique populaire et rock pour une valeur de 472,7 millions de dollars, mais ce montant a représenté une baisse de 24,1 % par rapport à 2000. Au cours de la même période, d'autres catégories ont augmenté leur part de marché, en particulier la musique classique et les genres connexes, le jazz et le blues, ainsi que le country et le folk. Les ventes d'enregistrements de musique classique ont atteint 55,6 millions de dollars en 2003, en hausse de 5,8 % par rapport à 2000, tandis que les ventes de musique country et folk ont fait un bon de 9,1 % et ont atteint 47,9 millions de dollars. Les ventes de musique pour enfants ont augmenté de 6,9 % et ont atteint 13,9 millions de dollars, soit le plus faible montant de toutes les catégories. Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3115. Certaines données tirées de l'Enquête sur l'enregistrement sonore sont maintenant offertes en ligne en tableaux dans la publication Enregistrement sonore : tableaux de données (87F0008XIF, gratuite). On peut aussi obtenir des totalisations spéciales contre recouvrement des coûts. Pour obtenir d'autres renseignements, ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec les Services à la clientèle au (613) 951-7608 ou composez sans frais le 1 800 307-3382 (cult.tourstats@statcan.ca), Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'éducation. Télécopieur : (613) 951-9040. |
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