Produit intérieur brut par province et territoire

En 2004, l'activité économique a été en plein essor dans l'Ouest du Canada, tandis que la croissance a été inférieure à la moyenne nationale dans toutes les provinces à l'est de la Saskatchewan, selon les données révisées des comptes économiques provinciaux et territoriaux.

À l'échelle nationale, le produit intérieur brut (PIB) réel s'établissait à 2,9 % en 2004, en hausse par rapport à 2,0 % en 2003. En Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, ainsi qu'au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest, le taux de croissance a été supérieur à la moyenne nationale.

La production a été particulièrement vigoureuse en Alberta, où la croissance a dépassé nettement la moyenne nationale pour atteindre 4,3 %. Les niveaux records des prix du pétrole et de la demande étrangère ont eu sur la croissance du secteur de l'énergie un effet stimulant qui s'est répercuté dans l'ensemble de l'économie albertaine.

Dans les Territoires du Nord-Ouest, la production de diamants a de nouveau fait un bond et a éperonné la croissance dans tous les secteurs, ce qui a fait progresser l'activité économique globale de 5,2 %, soit le taux de croissance le plus élevé du pays.

La seule province dont la production a diminué en 2004 est Terre-Neuve-et-Labrador, où elle a fléchi de 1,4 % après deux années de croissance remarquable. Le recul est dû principalement à des difficultés de production sur la plateforme de forage pétrolier Terra Nova et à des grèves dans la fonction publique et le secteur minier.

Pour l'année 2004, les taux de croissance ont été révisés à la hausse pour l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, l'Ontario, l'Alberta, la Colombie-Britannique et les Territoires du Nord-Ouest. Pour le Québec et le Manitoba, ils sont demeurés inchangés. Enfin, pour Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan, le Yukon et le Nunavut, ils ont été révisés à la baisse.

De façon générale, le PIB réel des provinces et des territoires a été révisé à la hausse pour l'année 2001, suivi de révisions plus notables, cette fois à la baisse, pour 2002 et 2003.

Vue d'ensemble de quatre années : la croissance se déplace d'est en ouest

L'analyse qui suit est fondée sur les taux de croissance révisés du PIB réel selon la province ou le territoire, qui sont disponibles pour la période allant de 2001 à 2004.

À l'échelon national, le PIB a augmenté régulièrement depuis le début du nouveau millénaire. De 2001 à 2004, la production nationale a progressé au taux annuel moyen de 2,5 %.

Cependant, la source de cette croissance s'est manifestement déplacée. En 2001 et en 2002, la plus grande part de la croissance a été le fait des provinces de l'Est.

Par contre, en 2003 et en 2004, à mesure que les prix de l'énergie et d'autres produits ont commencé à augmenter, l'aiguillon de la croissance nationale s'est déplacé vers l'Ouest, dans les champs de blé de la Saskatchewan, les champs de pétrole de l'Alberta et les forêts de la Colombie-Britannique.

Terre-Neuve-et-Labrador et des Territoires du-Nord-Ouest connaissent les plus fortes croissances

Les économies de Terre-Neuve-et-Labrador et des Territoires du-Nord-Ouest sont les deux principales exceptions à la croissance moyenne observée de 2001 à 2004.

Dans les Territoires du Nord-Ouest, le PIB réel a augmenté spectaculairement au taux moyen de 12,5 % par année, soit cinq fois la moyenne nationale, grâce à la vigueur du secteur du diamant. À Terre-Neuve-et-Labrador, le taux de croissance annuel moyen a été de 5,7 %, soit plus de deux fois la moyenne nationale. Dans cette province, le secteur fort a été celui du pétrole.

Durant cette période, les Territoires du Nord-Ouest ont affermi leur position de chef de file mondial de la production de diamants. Cette ressource a déclenché un boom qui a eu un effet considérable sur tous les secteurs de l'économie.

Parallèlement, à Terre-Neuve-et-Labrador, la valeur ajoutée du secteur de l'extraction de pétrole et de gaz a plus que doublé. Elle est aujourd'hui égale à celle de la Saskatchewan.

Dans les deux régions, la croissance de la construction résidentielle et non résidentielle et de l'investissement en machines et en matériel a été vigoureuse et les revenus personnels ont fait un bond.

La croissance en Alberta et en Colombie-Britannique s'accélère

De 2001 à 2004, le PIB réel de l'Alberta a progressé de 2,9 % et celui de la Colombie-Britannique, de 2,7 %.

En Alberta, la croissance s'est accélérée régulièrement depuis 2001. La montée des prix du pétrole a eu une incidence importante sur les revenus tant des particuliers que des sociétés.

En moyenne, dans cette province, le revenu personnel disponible a fait un bond de 6,3 % au cours des quatre dernières années. Grâce à des revenus robustes, les sociétés ont augmenté leur investissement, particulièrement dans les machines et le matériel, aussi bien en 2003 qu'en 2004.

Dans l'ensemble, en Alberta, le revenu personnel disponible par personne a augmenté au taux annuel de 4,6 %. Cette croissance, qui n'a été dépassée que par celle induite dans les Territoires du Nord-Ouest par le secteur du diamant, est nettement supérieure à la moyenne nationale de 2,9 %.

La Colombie-Britannique a profité de la croissance vigoureuse du secteur de la construction résidentielle. L'investissement dans ce secteur y a été si important ces dernières années qu'en 2004, il représentait 43 % de l'ensemble des investissements des entreprises de la province. Comparativement, la proportion pour le reste du Canada était de 32 %.

Ontario : l'économie est à la merci des marchés d'exportation

En Ontario, de 2001 à 2004, la croissance annuelle moyenne s'est établie à 2,3 %, soit légèrement au-dessous de la moyenne nationale. Durant cette période, l'économie ontarienne a été à la merci des marchés internationaux, la croissance ayant fluctué en fonction de la hausse et de la baisse des exportations internationales.

En 2002 ainsi qu'en 2004, un bond des exportations a permis à la croissance économique de la province de s'aligner sur la moyenne nationale, tandis qu'en 2003, le fléchissement des exportations et l'épidémie du SRAS l'ont fait tomber sous cette moyenne.

L'Ontario est la province où la croissance moyenne du revenu personnel disponible par personne a été la plus faible, soit de 2,0 % par année seulement. Bien que ce taux soit nettement inférieur à la moyenne nationale, cette faiblesse est attribuable en grande partie à un taux de croissance supérieur à la moyenne de la population ontarienne.

Si le taux de croissance du revenu personnel disponible par personne a été plus faible en Ontario que dans le reste du Canada ces dernières années, il n'est toutefois inférieur qu'à ceux observés pour l'Alberta et les Territoires du Nord-Ouest.

La croissance ralentit au Québec, au Manitoba et en Saskatchewan

Au Québec, de 2001 à 2004, la croissance a été freinée par un secteur manufacturier faible, tandis qu'au Manitoba, elle a été fortement tempérée par le secteur de l'agriculture. En Saskatchewan, après un début de décennie chancelant, la croissance s'est accélérée.

Le PIB réel a augmenté au taux annuel moyen de 2,2 % au Québec, de 1,5 % en Saskatchewan et de 1,7 % au Manitoba, soit des taux inférieurs à la moyenne nationale.

Durant cette période, un élément positif important de l'économie québécoise a été la croissance du secteur de la construction résidentielle, où l'investissement a grimpé au taux annuel moyen de 15,8 %, soit le deuxième taux par ordre d'importance décroissante au pays.

À leur tour, les ventes au détail ont été stimulées par les achats d'ameublement des propriétaires de nouvelles maisons qui ont propulsé les dépenses en biens durables au taux moyen de 5 % par année.

Après un début de décennie vacillant, l'économie de la Saskatchewan a vraiment démarré en 2003 et en 2004, années durant lesquelles la croissance a été nettement supérieure à 3 %. Ce progrès est attribuable à un rebondissement des cultures agricoles en 2003, suivi par un bond dans le secteur manufacturier en 2004.

Au Manitoba, de mauvaises conditions de culture conjuguées aux effets néfastes de la maladie de la vache folle ont amorti la croissance.

La croissance récente est faible dans les provinces de l'Atlantique

Après des résultats remarquables en 2002, l'Île-du-Prince-Édouard a affiché deux années de croissance économique assez faibles. En Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick, les tendances économiques ont été similaires.

Dans l'ensemble, de 2001 à 2004, le PIB réel a augmenté au taux annuel moyen de 2,0 %, à l'Île-du-Prince-Édouard, de 2,4 % en Nouvelle-Écosse et de 2,5 % au Nouveau-Brunswick.

À l'Île-du-Prince-Édouard, la combinaison d'une balance commerciale réelle à la baisse et d'une modeste croissance des dépenses personnelles a contribué au ralentissement de la croissance économique en 2003 et en 2004.

En Nouvelle-Écosse, deux années de croissance vigoureuse en 2001 et en 2002 ont été suivies par de maigres progrès causés par le ralentissement des exportations de gaz naturel et des activités de prospection.

Au Nouveau-Brunswick, la hausse de la production du secteur des produits du pétrole et du charbon observée en 2001 et en 2002 a été suivie par une baisse de 4,9 % en 2003 et de 3,2 % en 2004. En outre, la croissance des dépenses personnelles a été nettement inférieure à la moyenne nationale, aussi bien en Nouvelle-Écosse qu'au Nouveau-Brunswick. Les achats de biens durables ont été particulièrement faibles.

Le Yukon et le Nunavut affichent de bons résultats économiques

Bien que le Yukon et le Nunavut n'aient pas bénéficié d'une «ruée vers le diamant» comparable à celle des Territoires du Nord-Ouest, les deux économies ont donné de bons résultats au cours des quatre dernières années.

Le PIB réel a augmenté au taux annuel moyen de 2,1 % au Yukon et de 2,0 % au Nunavut.

L'investissement des entreprises a fait un bond dans les deux territoires, ayant augmenté au taux annuel moyen de 13 % au Yukon et de 18 % au Nunavut. De même, la croissance du revenu personnel disponible par personne a été forte, ayant atteint un niveau supérieur à la moyenne nationale.

Par ailleurs, les exportations de biens ont diminué considérablement de 2001 à 2004, ce qui a freiné la croissance. Les exportations totales ont baissé au taux annuel moyen de 1,7 % au Yukon et de 14 % au Nunavut.

Analyse et tableaux détaillés

Pour obtenir une analyse plus détaillée de la parution d'aujourd'hui de la comptabilité nationale, y compris des graphiques et des tableaux additionnels, consultez le numéro de 2004 de La revue des comptes économiques des provinces et des territoires, vol. 1, n^o 2 (13-016-XIF, gratuit), qui est maintenant accessible en ligne. À la page Nos produits et services, sous Parcourir les publications Internet, choisissez Gratuites, puis Comptes nationaux.

Comptes économiques provinciaux

Données stockées dans CANSIM : tableaux 384-0001, 384-0002, 384-0004 à 384-0013 et 384-0036.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 1902.

La publication Comptes économiques provinciaux, Tableaux et document analytique, estimations 2004 (13-213-PPB, 54 $; 13-213-DDB, 428 $) est maintenant en vente. La disquette est aussi en vente, à un coût moindre, sept jours ouvrables après la parution officielle (13-213-XDB, 86 $). Pour acheter ces produits, communiquez avec les Services à la clientèle au (613) 951-3810 (iead-info-dcrd@statcan.ca), Division des comptes des revenus et dépenses.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, incluant les statistiques sur le travail, communiquez avec l'agent d'information au (613) 951-3640, Division des comptes des revenus et dépenses.

Produit intérieur brut provincial par industrie

Données stockées dans CANSIM : tableau 379-0025.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 1303.

Pour commander des données sur le produit intérieur brut provincial par industrie aux prix de base, communiquez avec les Services à la clientèle au 1 800 887-IMAD (imad@statcan.ca), Division des mesures et de l'analyse des industries.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Bruce Cooke au (613) 951-9061 (brucee.s.cooke@statcan.ca), Division des mesures et de l'analyse des industries.

Comptes des statistiques sur le travail

Données stockées dans CANSIM : tableaux 383-0009 à 383-0010.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 1402.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Jean-Pierre Maynard au (613) 951-3654 (productivite@statcan.ca), Division de l'analyse microéconomique. Télécopieur : (613) 951-3292.

Tableaux entrées-sorties provinciaux, 2001 (données révisées) et 2002 (données provisoires)

Données stockées dans CANSIM : tableaux 379-0023, 379-0024, 381-0009 à 381-0014 et 386-0002.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 1401.

Les données révisées du commerce interprovincial et international de 2001 ainsi que les données provisoires de 2002 sont aussi disponibles.

Pour plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Ronald Rioux au (613) 951-3697 (riouxr@statcan.ca), Division des entrées-sorties. Télécopieur : (613) 951-0489.