Conditions économiques actuelles

En novembre, le peu de fermeté des dépenses des ménages a été plus que compensé par d'autres secteurs de l'économie. Les exportations se sont élevées pour un troisième mois d'affilée, surtout grâce au secteur de l'énergie. Les investissements des entreprises se sont renforcés, ayant fait contrepoids au ralentissement sur le marché de l'habitation. Les gains des exportations et des investissements ont stimulé la fabrication qui avait connu un premier semestre de faiblesse.

Pour expliquer la croissance de la fabrication, on a d'abord observé une reprise chez les fabricants de produits des technologies de l'information et des communications en général et chez les producteurs d'appareils de télécommunication en particulier. Les machines ont bénéficié d'une hausse de 22 % pour les appareils de chantier et la machinerie minière. La production d'aluminium a également progressé de près d'un quart même avant un important mouvement de croissance observé à l'automne.

Cependant, des fabricants se sont retrouvés nettement en difficulté. La production a baissé dans l'industrie du vêtement et du textile, après l'abolition des quotas d'importation. La sidérurgie, les pâtes et papiers et les produits chimiques ont tous subi la contrainte d'un coût de l'énergie en plein essor, l'énergie étant l'un des plus importants facteurs de production pour eux.

Même en situation de hausse de production, les fabricants ont éliminé 5 % de leurs emplois. Si l'emploi a diminué dans le secteur de la fabrication, c'est surtout par besoin de hausser la productivité, plus particulièrement dans les entreprises des provinces centrales.

Les pénuries ont aussi joué un rôle puisque 42 % des fabricants albertains ont signalé un manque de main-d'oeuvre qualifiée, ce qui représentait plus que la proportion de 25 % en juillet. Les fabricants en Alberta ont perdu 14 % de leurs employés au cours de l'année écoulée, soit bien plus que les pertes au Canada central.

En Alberta, le problème tient en partie à la croissance démographique : la population a augmenté, mais pas la population active. En octobre, le taux de croissance démographique dépassait de 2,2 % celui d'octobre 2004. C'est dans cette province que ce taux a le plus monté au pays. Par ailleurs, le taux d'activité a décru presque d'un point entier, phénomène observé surtout chez les jeunes et les femmes adultes.

L'Ouest a repris la tête sur le plan des exportations. La fin de la grève des chauffeurs de camions-conteneurs a fait bondir les livraisons de 5,9 % en Colombie-Britannique alors que les exportations de pâte vers la Chine ont doublé. Les exportations de l'Alberta ont bondi de presque 1,5 milliard de dollars en raison de la remise en exploitation d'usines après des incendies qui avaient ralenti la production pendant presque un an.

L'Ouest du pays a conservé aussi son avance en ce qui a trait à la demande des ménages. La demande de consommation est allée en sens inverse de son amélioration des derniers mois dans tout l'est du pays où les prix ont le plus augmenté. Pratiquement toute la baisse était attribuable aux ventes de voitures, cependant, où l'effet dissuasif de la hausse du prix de l'essence a annulé l'effet positif des rabais. C'est en Ontario que la baisse a été la plus marquée. Le tableau était différent dans l'Ouest canadien en raison de la force les ventes de camions, qui ont augmenté en Alberta et en Colombie-Britannique, provinces où la fermeté des revenus a eu plus de poids que la cherté de l'essence.

L'investissement est demeuré la principale source de fermeté en Ontario. Une nouvelle usine Toyota a été mise en chantier cet automne. Les livraisons ont augmenté fortement en août en Ontario. La progression s'explique tout d'abord par les exportations automobiles aux États-Unis.

La fabrication a continué de faire bande à part au Québec. Après avoir été la seule province à avoir enregistré une hausse en juillet, elle est la seule à avoir affiché une baisse en août. Une majorité d'industries a continué de croître mais l'aéronautique, très instable sur une base mensuelle, a enregistré son niveau le plus bas de l'année.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1301, 1901, 2152, 2201, 2406 et 3701.

Le numéro de novembre 2005 de L'observateur économique canadien, vol. 18, n^o 11 (11-010-XIB, 19 $ / 182 $) est maintenant en vente.

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