Le Quotidien
Le jeudi 14 septembre 2006

Étude : La poussée économique de l'Alberta

2005

L'Alberta connaît la plus intense période de croissance économique jamais enregistrée par aucune province canadienne, selon une nouvelle étude qui paraît aujourd'hui dans L'Observateur économique canadien.

Son produit intérieur brut (PIB) nominal a crû de 43 % de 2002 à 2005, et il n'y a encore aucun signe de ralentissement jusqu'à maintenant en 2006. En raison de cet essor sans précédent, la population de l'Alberta compte la plus grande proportion de personnes occupées et le taux de chômage le plus bas de toutes les provinces et de tous les États en Amérique du Nord.

L'Alberta, dont le taux annuel moyen de croissance est de 12,7 % depuis 2002, a peu à envier à la Chine qui affiche un taux de 14,8 %, soit le plus élevé à l'échelle des grandes économies du globe. Mais, alors que l'économie chinoise a crû surtout en volume, la croissance albertaine s'explique principalement par une montée des prix à l'exportation. Pourtant, les taux de progression du PIB réel de l'Alberta depuis 2002, dont la moyenne s'est établie à 4 %, ont été les plus rapides au Canada.

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Le PIB albertain par habitant a atteint 66 275 $ en 2005, soit presque le double du revenu moyen de 1995 et 56 % de plus que la moyenne nationale. Cet écart par rapport à la moyenne nationale est le plus grand jamais enregistré par une province canadienne.

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Les bénéfices de l'Alberta ont plus que doublé de 2002 (23,5 milliards de dollars) à 2005 (53,1 milliards de dollars). La hausse traduit surtout la forte progression des prix des exportations de pétrole et de gaz. En 2005, l'Alberta a représenté 27 % de la masse des bénéfices au Canada, soit près du double de sa part du PIB national.

Soutenus par des bénéfices en plein essor, les investissements des entreprises se sont accrus de 37 % au cours des trois dernières années. Ils ont notamment fait un bond de 17 % en volume l'an dernier. Les entreprises prévoient une nouvelle hausse de 11 % de leurs immobilisations en valeur nominale pour 2006. Bien sûr, cette croissance s'opère surtout dans le secteur de l'énergie et plus particulièrement dans les sables pétrolifères au nord d'Edmonton. L'essor des investissements semble vouloir poursuivre sur sa lancée.

Les dépenses de consommation dans la province sont demeurées de loin les plus fortes au pays. Jusqu'à maintenant cette année, les ventes au détail connaissent en valeur nominale une croissance phénoménale de 17 % par rapport à 2005, en voie de réaliser sur ce plan la meilleure année qu'une province ait connue.

Malgré cette flambée des dépenses, les Albertains sont de tous les Canadiens ceux qui épargnent le plus, leur taux d'épargne personnelle s'étant établi à 5,1 % l'an dernier. Avec l'Ontario, l'Alberta est la seule province à ne pas présenter un taux d'épargne négatif.

La demande de logements a grimpé de 17 % l'an dernier, en partie en raison de l'arrivée d'un plus grand nombre de personnes en provenance des autres provinces. Les mises en chantier en Alberta ont récemment dépassé celles du Québec, et ce, malgré le fait que la population albertaine représente moins de la moitié de celle du Québec. Il s'agit d'une preuve de la rapide augmentation de la population de l'Alberta. Toutefois, les pénuries ont fait monter en flèche les prix des logements neufs en 2006.

Au cours de la dernière décennie, l'Alberta a eu invariablement le marché du travail le plus ferme au pays. Après correction pour être en mesure de comparer les taux canadiens avec les taux américains (lesquels ne tiennent pas compte de la population âgée de 15 ans), le taux de chômage de l'Alberta (2,9 % en juin) était le moins élevé des provinces et des États d'Amérique du Nord et son taux d'activité, le plus haut (71,7 %).

Depuis 2002, la croissance de l'emploi a été principalement attribuable au secteur de l'extraction minière, qui a connu un bond de 30 000 emplois (+33 %) au cours des trois dernières années et de 71 % depuis 1999. En conséquence, ce secteur est devenu le sixième employeur en importance dans la province; il n'était qu'au douzième rang en 1999. Dans la partie nord-est du territoire provincial (qui comprend la région des sables pétrolifères), un travailleur sur cinq appartient à l'industrie du pétrole et du gaz.

La rareté de la main-d'oeuvre se manifeste de plusieurs manières en Alberta. Selon la plus récente Enquête sur les perspectives du monde des affaires, le quart des fabricants albertains ont déclaré des pénuries de main-d'oeuvre non qualifiée; la proportion correspondante n'était que de 2 % aussi récemment qu'en 2003. Cette situation reflète en partie le fait que les industries florissantes de la construction et des mines aspirent littéralement les travailleurs d'industries relativement peu rémunératrices comme celles de l'agriculture, de la fabrication et de l'hébergement.

L'Alberta domine maintenant le pays sur le plan de la rémunération horaire (20,94 $), ce qui la place devant l'Ontario qui a traditionnellement les salaires les plus élevés. En Alberta, la rémunération horaire s'est élevée de plus de 7 % au cours des 12 mois qui ont pris fin en juin. À Calgary, la hausse a été de plus de 10 %. Il faut y voir l'effet tant des augmentations de salaire que du déplacement des emplois vers les secteurs rémunérateurs.

La population a progressé plus rapidement chaque année depuis 1996 en Alberta que dans toute autre province. Cette hausse reflète des arrivées importantes de migrants des autres provinces et un plus grand nombre de naissances (c'est la seule province où le nombre de naissances s'est accru en valeur absolue depuis 2000). L'Alberta attire relativement peu d'immigrants de l'étranger, car ceux-ci s'établissent surtout à Toronto, à Vancouver et à Montréal.

La population adulte albertaine est la plus jeune et la plus en croissance au pays; 57 % des Albertains étaient âgés de moins de 45 ans l'an dernier. L'Ontario suivait (54 %) et, dans la plupart des autres provinces, la proportion correspondante était de près de 50 %. Cela témoigne en partie du fait qu'il y a plus de naissances en Alberta, mais avant tout que les migrants sont relativement jeunes en général.

L'essor de l'économie a apporté une prospérité sans borne à l'Alberta, mais des effets à long terme inquiétants se sont faits jour. On remarque, notamment, que l'Alberta rural a un des plus hauts taux de décrochage au pays (environ 25 %), sans doute en raison de l'attrait d'emplois relativement peu spécialisés mais rémunérateurs. Les jeunes en question seront mal armés au moment d'affronter les conséquences d'un ralentissement de la croissance.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1901 et 3701.

L'étude «L'irrépressible poussée économique de l'Alberta : l'éclosion de la rose de l'Ouest» est maintenant accessible en ligne dans le numéro de septembre 2006 de L'Observateur économique canadien, vol. 19, no 9 (11-010-XIB, gratuit), accessible à partir du module Publications de notre site Web. La version mensuelle imprimée de L'Observateur économique canadien, vol. 19, no 9 (11-010-XPB, 25 $ / 243 $) paraîtra le jeudi 21 septembre.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Philip Cross au 613-951-9162 (oec@statcan.ca), Groupe de l'analyse de conjoncture.


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