Étude : Emplacement géographique et gains des échanges

Des années 1970 aux années 1990, le secteur de la fabrication du Canada s'est intégré de plus en plus aux marchés mondiaux en raison de la diminution des obstacles tarifaires, particulièrement avec les États-Unis.

Des recherches antérieures ont permis d'analyser cette transition à l'échelle nationale, mais peu d'attention a été accordée aux effets de cette intégration d'une région à l'autre au Canada. En fait, ces effets n'ont pas été ressentis de façon similaire dans toutes les régions géographiques.

À partir d'un fichier de microdonnées longitudinales sur les établissements de fabrication (1974 à 1999), l'étude a évalué l'effet de l'accroissement du commerce entre les régions sur l'organisation de la production à l'intérieur des établissements.

De façon plus particulière, elle a tenté de déterminer comment trois caractéristiques de la structure industrielle (la taille de l'établissement, la spécialisation de l'établissement et la durée des cycles de production) étaient liées au degré d'intégration des régions aux marchés nord-américains.

L'étude a permis de déterminer que des niveaux plus élevés d'intensité des exportations, c'est-à-dire les exportations en proportion de la production, comportaient un lien positif avec les trois caractéristiques structurelles qui contribuent à déterminer la productivité d'un établissement : les établissements avaient des cycles de production plus longs, leur taille était plus grande, et un nombre plus petit de variétés étaient produites par établissement.

Toutefois, les effets du commerce sur l'amélioration de la production se sont surtout fait sentir en Ontario et, dans une moindre mesure, au Québec. Les fabricants des provinces de l'Atlantique et de l'Ouest canadien, tout en augmentant l'intensité de leurs exportations, n'ont pas observé les mêmes changements dans leurs établissements de fabrication.

C'est principalement en Ontario que la taille des établissements a augmenté le plus, que la diversité des produits a diminué le plus et que la durée des cycles de production a augmenté le plus en moyenne. C'est également en Ontario que le lien entre des niveaux plus élevés d'intensité des exportations et la taille des établissements, ou la durée du cycle de production, était le plus fort.

Les changements plus prononcés de la structure industrielle des fabricants ontariens sont probablement liés au fait que ces derniers se trouvent à la frontière du marché des États-Unis et de ses nombreux millions de consommateurs. Cet important marché situé à proximité géographique a permis plus facilement aux entreprises d'accroître la taille de leurs établissements et d'allonger leurs cycles de production.

Par contre, les fabricants des provinces de l'Atlantique et de l'Ouest canadien étaient géographiquement isolés du coeur du marché nord-américain. En raison des coûts plus élevés de transport, ces fabricants ont peut-être éprouvé plus de difficultés à profiter de la diminution des obstacles tarifaires.

Le document de recherche intitulé «Accès géographique au marché et effets du commerce sur la durée des cycles de production, la diversité des produits et la taille des établissements de fabrication au Canada, 1974 à 1999», qui fait partie de Série de documents de recherche sur l'analyse économique (11F0027MIF2008052, gratuite), est accessible à partir du module Publications de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Amélie Lafrance au 613-951-0060, Division de l'analyse microéconomique.