Conditions économiques actuelles

La production a chuté de nouveau en février, après avoir affiché une reprise en janvier, laquelle faisait suite à un recul important noté en décembre. Plusieurs facteurs ont contribué à la récente faiblesse du produit intérieur brut (PIB) réel. Le nouveau congé du Jour de la famille en Ontario a réduit le nombre d'heures de travail en février dans de nombreuses entreprises. Le climat aussi a été irrégulier. En effet, dans une grande partie de l'Est du Canada, des chutes de neige record ont été enregistrées cet hiver, tandis que dans l'Ouest canadien, ce sont les températures les plus froides observées depuis longtemps qui ont retenu l'attention. Par ailleurs, l'économie américaine est demeurée anémique au premier trimestre, alors que l'aggravation de la situation du marché de l'habitation a annulé la hausse des exportations.

Néanmoins, la forte baisse de la production des chaînes de montage d'automobiles a principalement contribué au ralentissement de la croissance enregistrée au Canada. L'instabilité récente de la production d'automobiles au Canada contraste vivement avec la situation observée aux États-Unis. La production d'automobiles au Canada a chuté de 23 % en décembre. Environ les deux tiers de cette situation sont attribuables aux changements de modèles et le tiers restant découle de la faiblesse des ventes aux États-Unis. La production a rebondi en janvier et en février, mais est demeurée inférieure de 14 % au niveau affiché en novembre. Par ailleurs, la production aux États-Unis n'a fléchi que de 5 % au cours de la même période. De plus, une grève survenue chez un fabricant de pièces aux États-Unis a interrompu la production d'automobiles des deux côtés de la frontière en mars, situation qui s'est poursuivie en avril.

On ne sait pas encore pour l'instant si l'économie traverse un ralentissement cyclique qui durera plusieurs mois comme en 2001, ou si elle passe par une période prolongée au cours de laquelle des événements irréguliers feront diminuer la production, comme en 2003. Durant cette période, une série d'événements défavorables, comme l'éclosion du syndrome respiratoire aigu sévère, la maladie de la vache folle et la guerre en Iraq, de même que la panne générale d'électricité en Ontario et le mauvais temps, avaient ralenti la croissance du PIB réel, laquelle s'était établie à moins de 1 % pour l'année se terminant en août 2003. Cependant, une fois ces événements passés, la croissance a repris rapidement et elle a atteint 1,8 % pour l'ensemble de 2003.

Si l'on compare l'évolution récente du PIB à celle de 2001 et à celle de 2003, on en apprend peu sur la direction de l'économie. Il y a toutefois un signe encourageant : la croissance de l'emploi demeure vigoureuse. Toutefois, la croissance de l'emploi n'établit pas toujours une distinction entre les ralentissements cycliques et les événements irréguliers. L'emploi a stagné au milieu de 2003, mais a augmenté lentement en 2001. Toutefois, les ralentissements cycliques ne sont habituellement pas associés à une croissance persistante des marchés de marchandises et des bourses et à de fortes ventes d'automobiles et de logements au Canada. L'indicateur avancé est demeuré neutre quant à la direction de l'économie.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 1301, 1901, 2152, 2306, 2406 et 3701.

La version imprimée du numéro de mai 2008 de L'observateur économique canadien, vol. 21, n^o 5 (11-010-XPB, 25 $ / 243 $), est en vente maintenant.

Ce numéro comprend un sommaire des principaux événements économiques d'avril et renferme un article intitulé «De dernier à premier : Terre-Neuve et la Saskatchewan profitent de l'essor des ressources».

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Philip Cross au 613-951-9162 (oec@statcan.ca), Groupe de l'analyse de conjoncture.