Le jeudi 10 juillet 2008

L'industrie de l'édition du livre

Les revenus d'exploitation de l'industrie canadienne de l'édition du livre ont légèrement fléchi de 1,2 % pour se chiffrer à 2,1 milliards de dollars en 2006, après avoir augmenté de 3,2 % en 2005, selon les données de l'Enquête auprès des éditeurs de livres.

La plupart des régions du pays ont affiché une croissance relativement stable des revenus d'exploitation en 2006, à l'exception de la Colombie-Britannique, dont les revenus ont diminué de 17 % après avoir atteint un sommet l'année précédente, et de l'Alberta, qui a enregistré une hausse de 12 % à ce chapitre.

La réduction des revenus d'exploitation a été accompagnée d'une hausse de 0,9 % des dépenses d'exploitation. Par conséquent, la marge bénéficiaire d'exploitation de l'industrie a diminué pour s'établir à 10,3 % en 2006, comparativement à 12,1 % l'année précédente.

Les dépenses au chapitre des salaires, des traitements et des avantages sociaux, qui représentent environ 20 cents pour chaque dollar de dépenses de l'industrie, ont augmenté de 2,0 %.

L'industrie se concentre en Ontario et au Québec

L'industrie canadienne de l'édition du livre est dominée par les entreprises de l'Ontario et du Québec. Celles-ci ont représenté collectivement 91 % des revenus d'exploitation en 2006, dont 63 % pour l'Ontario et 28 % pour le Québec. Ces deux provinces ont représenté en outre 95 % des bénéfices d'exploitation de l'industrie. La Colombie-Britannique est arrivée au troisième rang, ses entreprises ayant généré 6 % des revenus de l'industrie, suivie de l'Alberta, qui en a généré 2 %.

De plus, tous les éditeurs sous contrôle étranger établis au Canada sont regroupés en Ontario et au Québec. Quoique peu nombreux, leur part des revenus d'exploitation de l'industrie a augmenté, passant de 40,4 % en 2004 à 41,7 % en 2006.

Ces entreprises sous contrôle étranger ont aussi affiché une marge bénéficiaire plus élevée, bien qu'elles ne soient pas admissibles aux subventions et aux crédits d'impôt offerts aux entreprises appartenant à des intérêts canadiens. En 2006, la marge bénéficiaire d'exploitation des entreprises sous contrôle étranger était de 13,3 % comparativement à 8,1 % pour les entreprises appartenant à des intérêts canadiens. Dans toutes les régions hors de l'Ontario et du Québec, les bénéfices d'exploitation de l'industrie ont été inférieurs à la valeur (en dollars) des subventions et des crédits d'impôt.

Les 10 principaux éditeurs de l'industrie ont réalisé 62 % des revenus d'exploitation en 2006, en légère hausse par rapport au taux de 61 % observé en 2005.

Note aux lecteurs Les données de l'Enquête auprès des éditeurs de livres sont recueillies dans le cadre d'une enquête-échantillon et portent sur environ 95 % des revenus totaux de l'industrie de l'édition du livre. Des données administratives sont utilisées dans le cas des petites entreprises. L'enquête recueille des données financières sur une base annuelle et des renseignements sur les caractéristiques propres à l'industrie tous les deux ans, notamment en 2006. Les données visant les années 2004 et 2005 ont été révisées. La base de sondage repose sur une base de données centrale de Statistique Canada regroupant les entreprises classées en fonction du Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN). Auparavant, les autoéditeurs, les maisons d'édition à compte d'auteur et les éditeurs sur demande n'étaient pas considérés comme des éditeurs de livres. Selon le SCIAN, ils font toutefois désormais partie de cette industrie et sont visés par cette enquête depuis 2004. De plus, seuls les diffuseurs exclusifs de livres qui tirent plus de 10 % de leurs revenus totaux de l'édition de livres font partie du champ de l'enquête. Les diffuseurs exclusifs qui s'en tiennent strictement à la diffusion exclusive en sont exclus. Les résultats de la présente enquête ne doivent pas être comparés aux données de l'ancienne Enquête auprès des éditeurs et diffuseurs exclusifs de livres (menée avant 2004) en raison des différences entre les deux bases de sondage. Les éditeurs de livres sont des établissements dont l'activité principale consiste à exécuter les diverses activités de conception, de rédaction et de marketing nécessaires à la production et à la distribution de livres de toutes sortes tels que les manuels scolaires, les livres techniques, scientifiques et professionnels ainsi que les livres de poche. Ces livres peuvent être publiés sous forme imprimée, électronique ou sous forme de livres parlés. Certains éditeurs agissent aussi à titre de diffuseurs exclusifs. Les diffuseurs exclusifs distribuent et vendent (en diffusion exclusive) des ouvrages publiés par une autre entreprise et en sont les représentants exclusifs.

Les résultats présentés dans la partie qui suit du communiqué portent sur les établissements dont les revenus combinés représentaient environ 95 % des revenus totaux de l'industrie en 2006 et 91 % en 2004, celle-ci étant la dernière année au cours de laquelle les caractéristiques propres à l'industrie ont été recueillies par l'enquête.

Dépendance variable sur les propres ouvrages et les ouvrages vendus en diffusion exclusive

Les éditeurs canadiens de livres ont tiré les trois quarts de leurs revenus des ventes, sur le marché intérieur, de propres ouvrages et d'ouvrages en diffusion exclusive (les ouvrages publiés par une autre entreprise et pour lesquels un représentant détient les droits de distribution exclusifs).

Les exportations de livres et les autres ventes à l'étranger ont représenté 12 % des revenus en 2006. Les autres sources de revenus des éditeurs de livres comprennent les subventions, les ventes de droits, les ventes en gros de livres, ainsi que le marketing et les services d'exécution de commandes.

Les ventes de propres ouvrages des éditeurs sur le marché canadien se sont chiffrées à 943 millions de dollars en 2006, les manuels scolaires représentant 48 % du total, en hausse par rapport au taux de 46 % observé en 2004. Les ouvrages d'intérêt général (les romans et les ouvrages généraux pour adultes) ont été à l'origine de 44 % des ventes de propres ouvrages sur le marché intérieur, et les autres ventes (8 %) ont visé les livres pour la jeunesse.

Les ventes de livres en diffusion exclusive au Canada ont également été une source importante de revenus pour les éditeurs canadiens, s'étant chiffrées à 559 millions de dollars en 2006. Les ouvrages généraux ont représenté 40 % de ces ventes, les manuels scolaires, 38 %, et les livres pour la jeunesse, 22 %.

En 2006, ce n'est que dans la catégorie des livres pour la jeunesse que les ventes des éditeurs canadiens ont été plus élevées pour les ouvrages en diffusion exclusive (122 millions de dollars) que pour les propres ouvrages (75 millions de dollars).

Comparativement aux éditeurs de livres sous contrôle étranger, les éditeurs sous contrôle canadien ont obtenu une plus grande part des ventes d'ouvrages au Canada pour les ventes de leurs propres ouvrages, et une part moindre pour les ouvrages vendus en diffusion exclusive. Dans le cas des éditeurs de livres sous contrôle étranger, les ventes de propres ouvrages ont représenté 47 % de leurs ventes d'ouvrages au Canada en 2006, alors que les ventes de propres ouvrages en ont constitué 78 % pour les éditeurs sous contrôle canadien.

Les canadiens continuent d'acheter des livres

Alors que les facteurs tels que la disponibilité de l'information gratuite sur Internet peuvent avoir eu une incidence sur la volonté des Canadiens de payer pour du contenu, l'Enquête sur les dépenses des ménages suggère que les éditeurs de livres s'en tirent mieux que les autres secteurs de l'industrie de l'édition.

Contrairement aux diminutions constantes observées dans les dépenses des ménages pour les journaux, les revues et les périodiques, les dépenses moyennes par ménage pour les livres sont passées de 86 $ en 1998 à 111 $ en 2005, pour se stabiliser à 108 $ en 2006.

Les personnes demeurant en Alberta, en Colombie-Britannique et en Ontario ont été les plus grands acheteurs de livres, les dépenses pour les livres y dépassant la moyenne nationale.

Données stockées dans CANSIM : tableau 361-0007.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3105.

Pour obtenir plus de renseignements sur l'enquête ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Les Reid au 613-951-2246 (les.reid@statcan.ca) ou avec Peter Kalhok (peter.kalhok@statcan.ca), Division des industries de service.