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La libéralisation des échanges et le marché canadien du vêtement

Le Quotidien


Le jeudi 7 décembre 2006

L'attention portée au commerce de vêtements se concentre surtout sur la croissance récente des importations en provenance de la Chine, mais cela amène à croire de façon erronée que les changements survenus dans la composition du marché canadien du vêtement sont des phénomènes récents, selon une nouvelle étude qui paraît aujourd'hui dans L'observateur économique canadien.

En réalité, le fait que le Canada se soit tourné vers la Chine, ce qui a promu ce pays au rang de source la plus importante d'importations de vêtements pour le Canada en 2005, les importations de Chine s'étant chiffrées à 3,0 milliards de dollars, n'est que le dernier d'une série de changements qui ont touché le commerce de vêtements au Canada au cours des deux dernières décennies.

On examine dans cette étude les changements qu'a connus le commerce de vêtements au Canada depuis 1989, particulièrement à la suite de la libéralisation des échanges qui a débuté avec le libre-échange avec les États-Unis et qui a culminé avec l'abaissement des barrières commerciales avec certains pays moins développés, notamment la Chine. L'étude se termine par l'examen des répercussions sur la production nationale et sur l'emploi ainsi que par la constatation que les consommateurs ont payé des prix moins élevés pour leurs vêtements.

Le premier changement structurel examiné dans cette étude est la montée en flèche des exportations canadiennes de vêtements vers les États-Unis, qui a eu pour corollaire une hausse des importations en provenance des compagnies américaines à la suite de la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange (ALE) entre le Canada et les États-Unis en 1989.

Aussi récemment qu'en 1998, les États-Unis étaient le premier fournisseur de vêtements du Canada. Aussi, les exportations au Canada au cours de la décennie qui a suivi l'ALE ont plus que décuplé pour se chiffrer à 2,7 milliards de dollars en 2000, dynamisant ainsi l'industrie du vêtement et propulsant les emplois à un sommet de 94 000 en 2001.

Le deuxième changement a débuté lorsque les quotas ont été levés pour certains produits pour tous les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de 1995 à 2002. La Chine n'a pu participer qu'aux dernières étapes de l'accord, soit de 2002 à 2005, après qu'elle est devenue membre de l'OMC.

Comme les quotas des pays en développement ont crû, la première phase du changement d'origine des importations au détriment des États-Unis a eu lieu. Les importations de vêtements au Canada en provenance des États-Unis ont chuté de près du quart durant cette période pour se chiffrer à 600 millions de dollars.

Le Canada a prolongé le libre accès à son marché aux pays moins développés à partir du 1er janvier 2003. Cette mesure a procuré un avantage à ces pays puisque leurs concurrents (particulièrement la Chine) devaient encore faire face à des quotas et à des tarifs de 10 % et plus.

Ainsi, les importations au Canada en provenance du Bangladesh ont triplé de 2002 à 2005. Jusqu'à maintenant en 2006, les importations de vêtements du Bangladesh sont légèrement supérieures à celles des États-Unis, ce qui place le Bangladesh au deuxième rang, juste derrière la Chine.

Ce troisième et dernier changement, la prodigieuse croissance des importations de vêtements en provenance de la Chine, a fait récemment les manchettes. La Chine avait une part de 46 % des importations de vêtements au Canada en 2005, soit le double de sa proportion de 2001. Mais, un aspect souvent ignoré de ce changement est que les importations de Chine se sont substituées aux importations des pays qui étaient des fournisseurs traditionnels comme Hong-Kong, Taïwan, la Corée du Sud, et aux importations d'autres pays en développement et à celles des États-Unis, de même qu'à la production canadienne.

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Les industries de plusieurs pays qui prospéraient avant 2002 ont vu leurs exportations vers le Canada diminuer rapidement alors que celles de la Chine progressaient. De 2002 à 2005, les importations canadiennes de vêtements en provenance de la Chine ont crû de près de 1,8 milliard de dollars, tandis que les importations de vêtements en provenance de tous les autres pays ont fléchi de 0,8 milliard de dollars. Un certain nombre de pays, particulièrement l'Inde, le Mexique et le Bangladesh, se sont efforcés de conserver leurs parts accrues du marché canadien des importations.

La production et l'emploi dans l'industrie du vêtement au Canada, qui sont concentrés au Québec et en Ontario, ont affiché des baisses au cours des dernières années, les exportations canadiennes vers les États-Unis ayant diminué et les importations ayant accaparé 68 % du marché canadien.

Depuis 2002, les consommateurs ont commencé à récolter les fruits de la libéralisation du commerce quant à la diminution des prix : après des décennies au cours desquelles les prix des vêtements ont grimpé au Canada, ceux-ci se sont mis à baisser. En conséquence, les prix payés par les consommateurs en 2005 étaient inférieurs de 5,8 % à ceux de 2001.

Définitions, source de données et méthodes : numéros d'enquête, y compris ceux des enquêtes connexes, 2101, 2201, 2301 et 2612.

L'étude «La libéralisation des échanges et l'industrie canadienne du vêtement» est maintenant offerte en ligne dans le numéro de décembre 2006 de L'observateur économique canadien, vol. 19, no 12 (11-010-XWB, gratuit), lequel est accessible à partir du module Publications de notre site Web. La version mensuelle imprimée de L'observateur économique canadien, vol. 19, no 12 (11-010-XPB, 25 $ / 243 $) paraîtra le jeudi 14 décembre.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Diana Wyman au 613-951-3116 (diana.wyman@statcan.gc.ca), Division du commerce international.