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Étude : L'emploi chez les personnes ayant une incapacité

1999 à 2004

Lorsqu'il est question des personnes ayant une incapacité, on a souvent tendance à penser qu'elles sont touchées tout au long de leur vie. Cela ne semble pas être le cas, puisque sur l'ensemble des personnes ayant déclaré une incapacité à un moment donné entre 1999 et 2004, seulement 13 % étaient touchées pendant toute la période des 6 années, alors que 36 % l'étaient pendant 1 année seulement.

À mesure qu'augmente le nombre d'années d'incapacité, le profil des personnes ayant des limitations d'activités s'éloigne de celui des personnes sans limitations d'activités. En effet, les personnes touchées pendant 1 année seulement ne présentent que de légères différences par rapport aux personnes qui déclarent n'avoir aucune limitation.

Par contre, les personnes touchées pendant les 6 années d'observation sont moins susceptibles d'être diplômées universitaires, plus susceptibles d'être âgées de 55 à 64 ans, d'être des femmes, de vivre seules, de ne pas avoir d'enfant et d'avoir un état de santé passable ou mauvais.

Comparées aux personnes sans incapacité, les personnes ayant une incapacité travaillent en moyenne moins d'heures par année. Cet écart persiste même quand on neutralise les caractéristiques sociodémographiques et s'élargit à mesure que s'allonge la période d'incapacité.

Chez les hommes, l'écart ajusté en matière d'heures de travail passait d'une valeur nulle pour ceux touchés pendant 1 année seulement à 8 % et à 13 % pour ceux touchés pendant 2 à 3 ans et 4 à 5 ans respectivement. Cet écart atteignait 30 % chez les hommes touchés pendant les 6 années d'observation. Chez les femmes, l'écart variait entre 0 % et 11 %, 19 % et 41 % lorsqu'elles étaient touchées pendant 1 an, 2 à 3 ans, 4 à 5 ans et 6 ans respectivement.

Les effets de l'incapacité se font sentir au-delà de la période pendant laquelle l'incapacité est déclarée. En effet, les personnes ayant une incapacité affichent des taux d'activité et des heures de travail annuelles plus faibles par rapport aux personnes sans incapacité non seulement durant les années d'incapacité, mais également pendant celles où aucune incapacité n'est déclarée.

En 2004, l'écart des gains ajusté passait d'une valeur nulle chez les personnes ayant déclaré 1 année d'incapacité à 19 % et 17 % chez les hommes et les femmes ayant déclaré 6 années d'incapacité. Cet écart persiste même après la prise en compte des caractéristiques sociodémographiques.

Les personnes touchées par une incapacité ne semblent pas plus exposées au risque de cessation d'emploi que les personnes sans incapacité. Les taux de cessation d'emploi étaient de 17 % pour les hommes sans incapacité et variaient entre 16 % et 20 % chez les hommes ayant une incapacité. Chez les femmes sans incapacité, le taux était de 18 % et variait entre 19 % et 24 % chez celles ayant une incapacité. Les cessations pour raisons de santé étaient toutefois plus fréquentes de manière significative chez les personnes ayant une incapacité.

Comme les personnes ayant une incapacité ont moins tendance à être actives sur le marché du travail, elles sont plus exposées au risque de se trouver en situation de faible revenu, et ce risque plus élevé persiste même après la prise en compte des caractéristiques sociodémographiques.

En outre, ce risque est relativement plus élevé chez les hommes : lorsqu'ils sont touchés par une incapacité pendant 6 ans, ils sont 8 fois plus exposés au risque de faible revenu que leurs homologues sans incapacité, alors que les femmes sont 4 fois plus exposées à ce risque.

Nota : L'Enquête sur la participation et les limitations d'activités (EPLA) demeure la référence nationale en matière d'incapacité, mais ne comporte pas d'information sur la nature longitudinale de l'incapacité et de la participation au marché du travail des personnes ayant une incapacité.

Pour cette raison, cet article est basé sur l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR), qui permet d'examiner l'incapacité de façon longitudinale. L'EDTR vise environ 97 % de la population canadienne, sauf les résidents des territoires, des établissements institutionnels, des réserves des Premières nations et des casernes militaires.

L'article comporte une première partie basée sur l'échantillon transversal de l'EDTR, qui permet d'examiner les heures travaillées par les personnes avec et sans limitations d'activités en 2006. Une deuxième partie est basée sur l'échantillon longitudinal. Chaque panel de répondants, soit environ 15 000 ménages ou 30 000 adultes, est sondé pendant six années consécutives.

L'article s'appuie sur le troisième panel de l'EDTR, qui suivait les répondants de 1999 à 2004. À partir de ce panel, la question sur l'incapacité a été modifiée; elle correspond aux questions filtres des recensements de 2001 et de 2006. Les différences notées entre les personnes ayant une incapacité et les personnes sans incapacité sont significatives au seuil de 5 % ou mieux après application des poids bootstrap.

Définitions, source de données et méthodes : numéro d'enquête 3889.

L'article «L'emploi chez les personnes ayant une incapacité» est maintenant offert dans le numéro en ligne de mai 2009 de la publication L'emploi et le revenu en perspective, vol. 10, no 5 (75-001-X, gratuite), laquelle est accessible à partir du module Publications de notre site Web.

Pour obtenir plus de renseignements ou pour en savoir davantage sur les concepts, les méthodes et la qualité des données, communiquez avec Diane Galarneau au 613-951-4626 (diane.galarneau@statcan.gc.ca), Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail.