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le 13 septembre 2005

Notes d’allocution de l’honorable Ralph Goodale, c.p., député ministre des Finances du Canada devant le Conseil du patronat du Québec

Montréal (Québec)

Le texte prononcé fait foi


Mes chers amis, bon après midi. Je vous présente mes plus sincères salutations au nom du gouvernement du Canada.

Je suis content d’être de retour à Montréal et d’avoir l’occasion de prendre la parole devant vous. Le Conseil du patronat du Québec est l’un des défenseurs les plus efficaces du milieu québécois des affaires. Il compte plus de 300 membres représentant les grands et moyens employeurs du Québec, ce qui lui donne de ce fait un poids considérable.

Certains de vos membres, notamment dans les grands secteurs manufacturiers, ont dû composer récemment avec des circonstances très difficiles.

Pour sa part, le secteur de l’aérospatiale demeure l’une des plus solides assises de l’industrie québécoise; son effectif dans la région métropolitaine de Montréal dépasse les 30 000 employés, et elle exporte 80 % de sa production, dont la valeur annuelle atteint 11 milliards de dollars.

Considérant un taux de croissance économique de 2 % cette année, le Conference Board estime qu’une reprise des dépenses en immobilisations conjuguée à une vigueur accrue des ventes au détail contribuera à faire grimper le taux de croissance de l’économie québécoise à près de 3 % l’an prochain, ce qui correspond à la moyenne nationale.

L’année 2005 est à marquer d’une pierre blanche pour la ville de Montréal. Cet été, elle a été l’hôtesse des Onzièmes Championnats du monde aquatiques, qui ont connu un très vif succès. Félicitations! Alexandre Despatie et nombre d’autres athlètes sont devenus des héros sportifs nationaux d’un bout à l’autre du pays. De plus, en dépit d’une vive concurrence que lui livraient d’autres villes canadiennes, Montréal a conservé l’Hôpital Shriners, établissement renommé qui dispense des soins médicaux à des centaines d’enfants du Québec et de tout le nord-est du continent.

Montréal est comme toujours l’une des métropoles les plus dynamiques et excitantes qui soient. Notre gouvernement est très heureux de pouvoir appuyer nombre de projets importants servant à hausser la qualité de vie dans cette grande ville. Par exemple :

  • Nous avons pris des engagements financiers en vue de contribuer à l’amélioration du réseau routier et des systèmes d’aqueduc dans la région métropolitaine de Montréal. Ces engagements comprennent entre autres une contribution fédérale en vue du réaménagement de l’échangeur Dorval et de l’accès à l’Aéroport international Pierre-Elliot-Trudeau.
  • Nous avons fourni des fonds pour l’achèvement des travaux de construction de l’autoroute 30, dans le sud de Montréal, ainsi que pour la réalisation du projet d’élargissement à quatre voies de l’autoroute 175 entre Québec et Saguenay;
  • Nous avons aussi injecté 103 millions de dollars pour des installations et du matériel destinées au métro de Montréal.

Ces initiatives, et combien d’autres encore qui ont engendré des avantages directs pour les citoyens de Montréal et du Québec, ont été rendues possibles par le labeur des députés fédéraux du Québec. Ces hommes et ces femmes défendent vos intérêts à la fois au niveau du caucus et au sein du cabinet; ils font sans cesse valoir les intérêts de cette ville et de cette province. Je compte travailler avec eux à d’autres initiatives qui serviront les intérêts de Montréal, du Québec et de l’ensemble du Canada.

Le mois dernier, le Bureau des gouverneurs du CPQ a rencontré le premier ministre Martin afin de discuter de différentes idées dans l’optique de la prospérité économique du Canada à long terme. J’aimerais aborder certains des points dont il a été question lors de ces discussions et souligner les défis et les perspectives économiques du Canada au cours des prochaines années.

Pour commencer, nous allons tirer profit de plus de 12 années consécutives de croissance économique ininterrompue au Canada depuis le début des années 1990 – ce qui représente l’une des plus remarquables périodes de prospérité économique continue de notre histoire.

Nous pouvons aussi nous targuer d’obtenir depuis quelques années les meilleurs résultats financiers parmi les grandes économies qui composent le Groupe des Sept; j’ajouterai qu’aucun gouvernement du Canada n’a eu d’aussi bons résultats que nous à ce chapitre depuis 1867.

Les Canadiennes et les Canadiens peuvent avoir confiance, mais ils ne doivent pas pour autant se montrer présomptueux. Nous ne tenons rien pour acquis. Nos résultats économiques et financiers sont excellents, mais il demeure que le monde qui nous entoure a connu et connaît encore des changements profonds.

Le premier de ces changements est le prix de l’énergie. De 1997 à 2002 (quand j’étais ministre des Ressources naturelles), le prix mondial du baril de pétrole a varié entre 11 dollars et 35 dollars américains. Il est aujourd’hui presque deux fois plus élevé. En tant que grand producteur et exportateur d’énergie, le Canada tire un énorme avantage de cette situation sur le marché mondial. Cependant, en tant que grands consommateurs d’énergie, les Canadiens font les frais de cette hausse des prix et des chiffres récents du Conference Board montrent une baisse de la confiance des consommateurs liée en grande partie à la hausse des prix de l’énergie.

Autre changement : la valeur du dollar canadien, qui a grimpé du tiers environ au cours des deux dernières années. Cette appréciation de notre dollar s’explique par la vigueur de notre assise économique et financière sous-jacente. Toutefois, cela a également pour effet de rendre bien plus difficile la pénétration des marchés étrangers et force l’apport d’ajustements dans certains secteurs, en particulier celui de la fabrication.

La situation a aussi changé aux États-Unis, où l’angoisse engendrée par les événements du 11 septembre 2001 cède quelque peu le pas aux inquiétudes nées de la dévastation causée par l’ouragan Katrina. Le protectionnisme est bien présent et les taux d’intérêt sont à la hausse. Les déficits commercial et budgétaire sont énormes. Pendant combien de temps encore ces déficits peuvent-ils continuer de se creuser? Quand et comment parviendra-t-on à les éliminer? Tout cela pourrait avoir de très fortes répercussions sur le Canada.

Un autre changement important est l’émergence de nouveaux géants à l’échelle internationale, comme la Chine, l’Inde et le Brésil, qui, ensemble, représentent plus du tiers de l’humanité. Avec une population de plus en plus instruite et ayant aisément accès aux technologies les plus nouvelles, ces pays sont d’énormes consommateurs et des producteurs à faible coût qui influeront de plus en plus sur l’offre et la demande mondiales.

La Chine et l’Inde sont aussi le reflet d’un monde nouveau, de plus en plus petit et homogène – un monde dans lequel les chaînes d'approvisionnement ne sont plus uniquement locales ou régionales, ni même nationales, mais véritablement mondiales de par leur étendue et leur spécialisation. Comment s’assurer que le Canada occupe une place avantageuse à l’intérieur du segment à forte valeur ajoutée que représentent ces chaînes d’approvisionnement mondiales? Est-ce que la solution consiste à exécuter ici même les processus les plus complexes, à créer nous-mêmes les emplois les plus exigeants, mais aussi les plus rentables?

Enfin, je ne saurais passer sous silence l’un des plus importants changements à venir, cette « bombe à retardement » démographique que constitue le départ à la retraite d’un grand nombre de Canadiens de la génération du baby boom au cours des cinq à 10 prochaines années.

On peut d’ores et déjà prévoir au moins deux conséquences.

Il y aura une demande grandissante au niveau des services de santé, des programmes de prestation de pension, des maisons de retraite et d’autres programmes sociaux liés à l’âge. De plus, la génération qui suit celle des baby boomers ne comptera pas autant de membres, ce qui signifie que le nombre de personnes faisant partie de la population active sera moins élevé; or, ce sont ces personnes qui acquittent en bout de ligne les dépenses de la nation et nous donnent les moyens de perpétuer notre réussite économique.

Dans cette période de changements et de défis, je suis d’avis que notre but et notre plan devraient viser une économie de plus en plus intelligente et sophistiquée. Elle devrait être équipée pour concurrencer dans la plus haute gamme des marchés (c’est-à-dire, se lancer vers le sommet et non pas le bas de la montagne) et avoir les moyens pour continuer à assurer la croissance, en dépit d’une main-d’œuvre moins nombreuse.

Bref, notre économie devrait créer non seulement plus d’emplois, mais aussi de meilleurs emplois, des emplois bien payés; des emplois d’avenir et des emplois qui ont un avenir.

Notre économie devrait assurer des revenus plus élevés, augmenter le pouvoir d’achat, resserrer la sécurité économique, hausser le niveau de vie, garantir une meilleure qualité de vie.

En premier lieu, tout programme national ayant pour but de jeter les base d'une croissance et d'une prospérité soutenues doit se fonder sur un ensemble de politiques cadres visant à créer un climat propice à l'épanouissement des entreprises.

Cela exige entre autres une stricte rigueur financière, des budgets équilibrés ou excédentaires, ainsi que la réduction de la dette.

Au risque de me répéter, je tiens à dire très clairement ceci : après tous les efforts déployés et tout le chemin parcouru par le gouvernement et par les Canadiens au cours de la dernière décennie afin de pouvoir cueillir enfin les fruits de la responsabilité budgétaire, il est hors de question de prendre le risque de voir notre réussite s’envoler en fumée.

Soit dit en passant, si l’on tient compte de nos huit excédents budgétaires consécutifs depuis 1997 (après 27 années d’endettement et de déficits chroniques), je m’interroge un peu au sujet de la frénésie que suscite périodiquement dans la presse et dans les milieux politiques la question de l’ampleur de l’excédent budgétaire fédéral. Plus tôt cet été, les experts se sont rués sur les renseignements incomplets rendus publics en mai et leurs projections, établies par extrapolation, qui faisaient état d’un excédent budgétaire fédéral très important pour l’exercice terminé le 31 mars dernier.

Les mises en garde répétées au sujet des données et des ajustements qui restent à venir n’ont pas mis un frein aux conjectures – l’excédent projeté serait censé se situer entre 8 et 9 milliards de dollars. Or c’est tout simplement inexact! Les résultats définitifs vérifiés seront publiés d’ici une ou deux semaines. Il faut s’attendre à ce que l’excédent budgétaire fédéral de 2004-2005 soit à peu près égal à nos projections exposées dans le budget de février, voire un peu plus bas, ainsi que je l’ai déclaré durant tout l’été.

Une chose est certaine toutefois : notre bilan est résolument positif; c'est ce à quoi les Canadiens s'attendent, et ce qu'ils préconisent, peu importe les conjectures prématurées.

Une autre question cadre primordiale est la fiscalité, une fiscalité concurrentielle.

Depuis le rétablissement de l’équilibre budgétaire en 1997, nous avons en fait réduit le fardeau fiscal des Canadiens (tant les particuliers que les entreprises) année après année. La valeur accumulée des mesures fédérales d’allégement fiscal déjà mises en œuvre dépasse largement les 100 milliards de dollars.

Dans le budget de février dernier, j’ai proposé des allégements fiscaux supplémentaires de l’ordre de 13 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Certaines de ces mesures ont été adoptées au printemps. D’autres seront soumises à la Chambre des communes cet automne ou l’hiver prochain. Nous voulons aller de l’avant avec notre plan de réduction des impôts comme nous l’avons promis, et conformément au calendrier prévu.

La raison en est fort simple. Les mesures fiscales que nous proposons ne s’adressent pas aux bien nantis. Il faut bien le dire, les slogans partisans qui prétendent le contraire font insulte à l’intelligence des Canadiens.

Grâce à nos allégements fiscaux, 860 000 contribuables à faible revenu n’auront plus aucun impôt à payer. Les mesures que nous mettons de l’avant visent également à conserver, pour les entreprises canadiennes, le léger avantage – mais un avantage d’une importance stratégique – que nous avons sur les États-Unis au chapitre du taux d'imposition, de manière à maintenir et à attirer les investissements ainsi qu’à créer des emplois au Canada.

Tout se résume à des empois, des emplois, et encore des emplois!

Également, en ce qui concerne l’établissement des éléments de base qui favoriseront la croissance et la prospérité, le gouvernement du Canada doit redoubler d’efforts pour instaurer des régimes réglementaires pertinents et plus efficaces. Nous avons besoin de frontières efficientes, qui, d’une part, sont fermées aux terroristes et aux criminels, mais qui d’autre part sont ouvertes au commerce, aux investissements et à l’immigration. Nous avons aussi besoin d’échanges intérieurs qui se font sans difficulté; à ce chapitre, rien ne doit entraver la mobilité des personnes, des capitaux, des biens et des services.

Dans certains de ces domaines, la collaboration active des autres ordres de gouvernement sera nécessaire :

  • pour établir un réseau d’électricité pancanadien pleinement intégré, par exemple;
  • pour reconnaître convenablement les titres de compétence des nouveaux Canadiens;
  • ou encore, dans une époque où les marchés de capitaux sont actifs à l’échelle mondiale, le Canada a besoin d’un système de réglementation du commerce de valeurs mobilières de calibre mondial. (J’avais l’habitude de blaguer en disant que la Bosnie était le seul autre pays avec un système aussi fragmenté et inefficace que le nôtre. Mais on me dit que la Bosnie-Herzégovine a depuis amélioré son système. Nous pouvons sûrement le faire aussi!) En collaborant ensemble et sans imposer quoi que ce soit pour le bien des marchés canadiens des capitaux.

Au-delà des questions de politiques-cadres fondamentales, tout plan visant la croissance et la prospérité du Canada doit aussi inclure des investissements dans les domaines clés qui poussent une économie moderne vers l’avenir. En voici trois : les infrastructures publiques, notre propre matière grise et l’innovation (c’est-à-dire, la création d’idées nouvelles et leur mise en marché dans de nouveaux produits et services).

Permettez-moi de dire quelques mots sur chacune de ces questions.

L’essor économique du Canada et l’amélioration de la qualité de vie au pays reposent sur une infrastructure matérielle de premier plan. Cette infrastructure facilite le commerce et le tourisme, et elle contribue à faire diminuer le coût des activités commerciales. Elle sert à attirer les investissements et les gens. Elle fait de nos collectivités des lieux attrayants où il fait bon vivre et travailler.

Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Canada a investi plus de 12 milliards de dollars dans une douzaine d’initiatives de travaux d’infrastructure au Canada pour la construction de routes, de ponts, de réseaux d’aqueduc et d’égout, d’installations d’élimination de déchets, la réalisation de projets énergétiques et environnementaux, l’amélioration des réseaux de transport en commun et la création de parcs, de centres culturels et de loisirs, de logements abordables et plus encore. La valeur totale des fonds mobilisés pour l’ensemble de ces activités à l’échelle nationale sera supérieure à 30 milliards de dollars.

Outre les trois programmes d’infrastructure nationaux qui existent actuellement – projets municipaux et ruraux courants, projets stratégiques de plus grande envergure et infrastructure frontalière – il existe désormais deux sources supplémentaires de financement fédéral pour les administrations locales.

  • Le remboursement intégral de la TPS sur tous les achats des municipalités. La valeur moyenne de cette mesure totalisera 700 millions de dollars par année au cours des 10 prochaines années.
  • Il y a ensuite la possibilité de conserver jusqu’à la moitié de la taxe d’accise fédérale sur le carburant, ce qui représentera 5 milliards de dollars au total au cours des cinq prochaines années, et 2 milliards de dollars par année par la suite. Mentionnons encore l’existence d’un fonds spécial établi pour deux ans dans le but de répondre à une partie des besoins urgents en matière de transport en commun.

Pour les villes et les collectivités du Québec, le gain net découlant de ces mesures au cours des cinq prochaines années sera de plus de 1,3 milliard de dollars.

J’en viens maintenant à la question de l’innovation – c’est-à-dire la conception d’idées brillantes, puis la transformation de ces idées en produits et services commercialisables et l’adoption ainsi que l’adaptation au Canada des meilleures technologies de pointe que l’on puisse trouver à l’échelle internationale.

Depuis que le gouvernement du Canada a commencé à présenter des budgets équilibrés, il a accordé plus de 11 milliards de dollars supplémentaires aux universités et aux hôpitaux universitaires du Canada pour la recherche-développement.

Les universités du Québec, dont Bishops, McGill, Concordia, l’Université de Montréal et l’École polytechnique, ont su utiliser à fond cette aide pour mener des recherches scientifiques de pointe dans des domaines allant de la fibre optique aux nouvelles technologies environnementales.

Tous ces investissements fédéraux ont contribué à hisser le Canada de la sixième à la première place parmi les pays du G7 au chapitre des activités de recherche-développement menées dans les universités et les hôpitaux universitaires. Nous sommes bien déterminés à conserver cette première place, que nous avons méritée au prix de grands efforts. Nous continuerons d’exercer le même leadership. Cela dit, la recherche financée par les fonds publics ne suffit pas en soi.

Pour obtenir des résultats comparables à ce qui se fait de mieux dans le monde en matière de sciences et de technologie, il faut aussi miser sur la force d’entraînement indispensable engendrée par l’investissement privé. Dans certains secteurs clés, le Canada accuse du retard par rapport à son voisin américain. Nous avons de l’avance pour ce qui est des activités financées par l’État, mais nous tirons de l’arrière en ce qui a trait à celles financées par le secteur privé.

Certaines entreprises canadiennes n’investissent pas autant dans la recherche-développement. D’autres tardent à mettre leurs idées sur le marché. D’autres encore n’adoptent pas les meilleures options technologiques du monde. Règle générale, en proportion du PIB, les entreprises canadiennes investissent moins dans les machines et le matériel que les entreprises des autres pays du Groupe des Sept.

Comment expliquer cette situation alors que nous possédons l’un des régimes fiscaux les plus avantageux en matière de recherche et de développement et que les sociétés dégagent d’importantes marges de bénéfices depuis quelques années? Nous devons collaborer avec les dirigeants d’entreprise pour déterminer quels sont les obstacles et trouver les solutions.

En dernier lieu, je veux mentionner l’éducation, les compétences et l’apprentissage permanent, qui représentent peut-être les éléments les plus importants de tout programme visant à favoriser la croissance économique et la prospérité, car ces facteurs sont à la source de la richesse des Canadiennes et des Canadiens, leur permettant d’accroître leurs capacités personnelles.

Nous devrions constamment avoir comme but de nous assurer que tous les Canadiens ont la chance de connaître le sentiment de satisfaction, de liberté et d’habilitation que peuvent procurer le savoir et la compréhension des choses. Il n’est pas simplement question ici de réussite personnelle, de satisfaction de soi. Dans un monde comme le nôtre – un monde fondé sur le savoir, alimenté par la technologie, intensément compétitif et extrêmement spécialisé –, la prospérité du Canada est tributaire de la qualité de son capital intellectuel.

D’ailleurs, parmi les grandes économies, rares sont celles dont les résultats se comparent aux nôtres. Ainsi, de tous les pays du G7, c’est au Canada que l’on retrouve la plus forte proportion de personnes ayant fait des études postsecondaires. Les étudiants canadiens de niveau secondaire se classent, en moyenne, au premier rang en lecture et au deuxième rang en mathématiques et en sciences.

Tout cela est fort bien, mais il n’en reste pas moins que ces compétences demeurent l’apanage d’une minorité de Canadiens. Nous devons faire mieux, car c’est l’avenir du Canada qui est en jeu.

À cette fin, même si l’éducation est le domaine des provinces, le gouvernement du Canada investit plus de 10 milliards de dollars par année pour soutenir l’apprentissage à l’échelle canadienne :

  • plus de 2 milliards de dollars en espèces sont versés chaque année aux provinces et aux territoires grâce au Transfert canadien en matière de programmes sociaux pour l’enseignement postsecondaire;
  • un autre montant de 1,7 milliard de dollars est versé grâce aux transferts fiscaux entre gouvernements;
  • près de 600 millions de dollars sont versés aux provinces dites « moins riches » pour l’éducation grâce au Programme de péréquation;
  • plus de 5 milliards de dollars sont accordés chaque année à titre d’aide fédérale directe sous forme de bourses d’études, de subventions, de bourses d’entretien et de prêts, sans oublier les fonds offerts par nos conseils scientifiques et par d’autres organismes fédéraux au titre des chaires de recherche universitaire, des études supérieures, des coûts indirects de la recherche et d’autres initiatives de R-D, à quoi il faut ajouter les allégements fiscaux à l’intention des étudiants ou associés à l’apprentissage et à l’innovation;
  • également, des fonds fédéraux supplémentaires ont été prévus dans le budget du printemps pour les personnes handicapées, l’apprentissage et la garde des jeunes enfants, l’alphabétisation de base, la formation en milieu de travail, l’établissement des immigrants, la reconnaissance des titres de compétence étrangers et l’éducation des Autochtones.

Ce sont autant de question auxquelles le Canada devra constamment accorder beaucoup d’attention.

Selon moi, l’une de nos grandes priorités dans l’avenir aura trait à la formation universitaire visant à intégrer le savoir scientifique au domaine du commerce et de l’administration des affaires. Il s’agit d’une combinaison de disciplines qu’on trouve trop rarement à l’échelle internationale et qui pourrait devenir très en demande.

Une autre question importante sera de déterminer dans l’avenir quand et où injecter des fonds publics supplémentaires. Alors que les transferts fédéraux aux administrations provinciales atteignent des niveaux sans précédent et continuent d'augmenter automatiquement d'année en année, il n'existe pas de raison impérieuse de nous cantonner dans cette voie.

Le débat autour de l’apprentissage ne devrait pas être de savoir combien d’argent est recyclé d’un ordre de gouvernement à un autre, mais plutôt quel nouvel investissement net chaque ordre de gouvernement est prêt à faire dans l’apprentissage.

Nos investissements doivent continuer d’augmenter, en respectant bien le domaine de compétence de chaque ordre de gouvernement.


L'accès aux études supérieures, une culture de l'innovation, des infrastructures publiques solides, des principes cadres clairement établis, y compris un régime fiscal compétitif et la prudence budgétaire, à quoi tout cela rime-t-il, vous demandez-vous? Je vous répondrai : à perpétuer la prospérité canadienne.

Le Canada – un pays qui a confiance en ses moyens, un bastion de la tolérance et de la cohésion dans la diversité – quel accomplissement remarquable en un monde aussi âpre que le nôtre!

Une société intégrée et compatissante, dans laquelle notre progrès se mesure à l’aune de l’équité et de l’égalité des chances.

Un pays soucieux de l’environnement, qui protège son riche héritage naturel.

Un peuple respecté, conscient de ses responsabilités à l’échelle internationale – la diplomatie et le maintien de la paix, la défense et la sécurité, l’aide étrangère et la promotion des droits et libertés de la personne.

Et pour soutenir tout cela, pour nous habiliter à agir, pour nous donner les moyens d’atteindre ces objectifs, une économie nationale qui excelle en tous points.

Voilà un programme digne du XXIe siècle! 


Dernière mise à jour :  2005-09-28 Haut

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