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Les tendances de l'opinion publique



Édouard Cloutier
Université de Montréal


L'année politique au Québec 1988-1989

· Rubrique : Les tendances de l'opinion publique



Pour constituer cet aide-mémoire des résultats des sondages politiques qui ont été effectués et diffusés au Québec entre août 1988 et juillet 1989, les journaux La Presse et Le Devoir ont fait l'objet d'une analyse de contenu systématique, ce qui permet de rendre compte en bonne partie des sondages commandités par d'autres médias écrits ou électroniques dont la plupart des résultats sont évoqués dans leurs grandes lignes par La Presse et Le Devoir.

Les données proviennent des dossiers de presse constituées par le Service de recherche et de documentation du département de science politique de l'Université de Montréal. A aussi été mis à contribution le dossier établi par la Commission des sondages du Regroupement québécois des sciences sociales à l'occasion de l'élection fédérale du 21 novembre 1988, ce qui explique les références à des sources non québécoises en octobre et novembre 1988.

Ne seront présentés ici que les résultats qui ont été rendus publics, aucune recherche n'ayant été faite auprès des médias ou des maisons de sondages pour obtenir l'information non diffusée. Il s'agit donc d'une recension de l'opinion telle que le public a pu la connaître.

De plus, n'ont été retenus que les résultats de sondages représentant l'ensemble du Québec, ce qui exclut tant les résultats pancanadiens que les résultats régionaux ou locaux.

Par opinions politiques, il faut entendre premièrement celles qui ont trait au soutien que les citoyens accordent au personnel et aux institutions politiques, telles les intentions de vote, la satisfaction à l'égard des gouvernements, l'évaluation des chefs et la participation électorale. Les opinions politiques comprennent deuxièmement les orientations que l'on souhaite voir adoptées par les institutions gouvernementales en ce qui concerne les affaires constitutionnelles, le processus électoral, les affaires internationales, la défense et la sécurité. Les opinions politiques réfèrent troisièmement aux orientations de pratiques économiques relatives, par exemple, au libre-échange canado-américain et aux relations de travail. Elles réfèrent enfin aux orientations de multiples pratiques sociales telles la langue d'affichage, la garde des enfants, l'aide sociale et la protection de l'environnement.

De l'opinion politique des adultes québécois en 1988-1989, on aura donc une image chiffrée accompagnée, quand elles ont été diffusées par nos sources journalistiques, des données techniques qui permettent de la jauger : date du sondage, identité du sondeur et du commanditaire, taille de l'échantillon, nombre de non-répondants, identité de la source et date de diffusion. Il y manquera toutefois l'énoncé exact des questions dont nous avons malheureusement dû faire l'économie, faute d'espace.

Faute d'espace également, les données ne seront généralement pas analysées. Le lecteur devra donc en faire une lecture propre à ses questionnements. Toutefois, dans le seul cas des intentions de votes, les tendances les plus évidentes seront signalées sans plus.



A. Le soutien accordé au personnel et aux institutions politiques


a) Les intentions de vote aux niveaux québécois et canadien

Il s'agit là de l'indicateur le plus fréquemment diffusé de l'état de l'opinion politique, de sorte qu'on peut en tirer une lecture des fluctuations dans le temps.

Ainsi, le tableau 1 indique que les intentions de vote relatives au gouvernement du Québec ont, tout au long de la période, reflété une confortable avance pour le Parti libéral du Québec. La cote de ce Parti s'est toutefois légèrement infléchie à compter de janvier, soit après l'adoption de la Loi 178 sur la langue d'affichage. Parallèlement, le Parti québécois a vu ses appuis augmenter quelque peu. Les intentions de vote conditionnelles à diverses positions linguistiques hypothétiques, telles que mesurées par Angus Reid en janvier, indiquent bien la cause de ces mouvements. Quant au NPD, son score se maintient généralement à 10- 12 %.




Les mouvements de l'opinion électorale fédérale sont plus nombreux et plus complexes, comme on peut le voir au tableau 2. Notons tout d'abord le grand nombre des mesures: durant la seule campagne électorale, pas moins de 26 sondages ont été diffusés par les journaux dont 21 originant de l'extérieur du Québec. De la mi-août à la mi-septembre, le Parti libéral du Canada a glissé d'environ 7-8 points, ce qui l'a placé à égalité avec le Parti conservateur sans que la popularité de ce dernier n'ait bougé. Puis, dans les deux semaines précédant la campagne électorale, le Parti conservateur a connu une ascension appréciable pour distancer le Parti libéral, dont la glissade n'avait pas cessé, d'au moins une douzaine de points. Du début de la campagne électorale (ler octobre) aux débats télévisés (24-25 octobre), l'avance du PC s'est accrue, grâce essentiellement à la débandade continuelle des partisans libéraux qui deviennent alors moins nombreux que ceux du NPD. Les débats allaient secouer quelque peu le cours des choses. Si, dans les deux ou trois jours qui les ont suivi, l'opinion québécoise demeure plutôt stable, on enregistre par la suite un bref surgissement de la fortune libérale qui lui redonne le premier rang. Puis, dix jours après les débats, le PC reprend la tête alors que le NPD accuse un recul significatif. Quelques jours avant l'élection, le PC consolide son avance.




Après l'élection, le PC conserve un haut niveau de soutien jusqu'au printemps où il subit une rude dégringolade qui le ramène nez à nez avec le Parti libéral dans les 36-37 %. Au début de l'été, le NPD retrouve 25 % des voix, seuil en dessous duquel il était passé à l'occasion des débats électoraux.


b) La satisfaction - À l'égard du gouvernement du Québec



c) Meilleur chef politique pour diriger le gouvernement canadien



d) Prévisions électorales fédérales


e) Participation aux élections fédérales


f) Salaires des députés fédéraux


g) Choix des directions politiques fédérales


h) Confiance envers les directions et les appareils socio-politiques




B. L'orientation des institutions gouvernementales


a) Les affaires constitutionnelles

- L'Accord du lac Meech.

- La souveraineté du Québec

- L'élection des sénateurs

- L'adhésion aux États-Unis


b) Le processus électoral

- La publicité électorale

- Les sondages électoraux

- Le décompte des résultats électoraux

- Le nombre des partis

- Satisfaction à l'égard du déroulement des élections

- Date des prochaines élections provinciales


c) Les affaires internationales

- L'apartheid (Afrique du Sud)

- Les relations Canada-USA

- L'Organisation de libération de la Palestine


d) La défense

- L'achat de sous-marins nucléaires

- Les essais de missiles de croisière


e) La sécurité (police)


f) Les formulaires d'impôts




C. L'orientation des pratiques économiques


a) Le libre-échange canado-américain


b) Les relations de travail

- En général

- Dans les présentes négociations québécoises avec les secteurs public et parapublic

- Les enseignants

- Les infirmières

- La retraite obligatoire


c) Pratiques économiques diverses

- Jeux olympiques à Toronto

- Ouverture des commerces le dimanche

- Prises de contrôle


d) Évaluation du climat économique




D. L'orientation despratiques sociales


a) La question linguistique


b) Les garderies


c) L'aide sociale


d) La protection de l'environnement


e) Les frais de scolarité


f) L'assurance maladie


g) La discrimination


h) L'agression sexuelle


i) L'avortement


j) La prostitution


k) La pornographie


l) La marijuana


m) La faim




C. Principales préoccupations de la population