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La vie des partis



Jean Crête
Université Laval


L'année politique au Québec 1988-1989

· Rubrique : La vie des partis



En 1988-1989, les partis politiques québécois se sont préparés à la grande épreuve: les élections générales. Les deux grands partis, les seuls représentés à l'Assemblée nationale, ont bien sûr été les plus visibles dans les médias. Le Nouveau Parti démocratique qui en 1987-88 avait à un moment donné talonné le Parti québécois est devenu discret alors qu'un nouveau parti, l'Equality Party, tentait de ravir au Parti libéral une partie de sa clientèle.

Pour mieux comprendre les changements survenus dans la vie des partis politiques québécois en cette année préélectorale, nous diviserons notre chapitre en cinq sections: l'organisation des partis, leurs leaders, le financement, les programmes et les clientèles.



L'organisation

Malgré la défection d'un groupe de ministres et la perte de 20 pour cent de sa clientèle anglophone, le Parti libéral n'a pas connu de problèmes organisationnels sérieux cette année si ce n'est la démission forcée du président du Comité des finances du parti. Ce dernier a dû se désister suite à des allégations voulant que des changements apportés au zonage agricole dans la municipalité régionale de comté de Laval puissent lui profiter directement.

En prévision des élections générales, un comité, le Comité des 125 - sous-entendu des 125 circonscriptions, réunissant les principaux stratèges du Parti a planifié la mise en place des éléments préparatoires à la campagne. Étant donné le nombre de circonscriptions déjà représentées par des députés libéraux, la seule véritable difficulté à surmonter était de trouver des circonscriptions « vacantes » pour y présenter des candidates ou candidats que le chef voudrait retrouver à l'Assemblée nationale. Suite aux démissions de députés anglophones, il fallait aussi s'assurer de trouver des candidatures acceptables à la fois au Parti et aux électeurs dans ces circonscriptions.

Du côté du Parti québécois la situation était beaucoup moins enviable mais les tiraillements des années 1985-88 se sont à peu près totalement estompés. Les derniers représentant de l'aile Johnsonniste se sont retirés des quelques postes qu'ils détenaient encore dans l'organisation et ont été remplacés par des partisans de Jacques Parizeau. Le Parti a repris la construction de sa base et au printemps disposait d'une association dans chaque circonscription électorale sauf Bonaventure. Il ne faisait aucun doute que le Parti québécois serait présent dans chaque circonscription lors des élections générales.

Le principal changement organisationnel est survenu au sein du NPD. Le 30 avril 1989 en effet, le Nouveau Parti démocratique-Québec devenait, en principe, un parti distinct du NPD-Canada. Réunis en congrès à Montréal les quelque 300 délégués du Parti ont majoritairement voté une résolution qui stipule:

En se séparant ainsi de son grand frère fédéral, le NPD-Québec vidait ainsi une question qui avait suscité de nombreuses discussions et querelles au sein de ce Parti depuis sa fondation en 1985. Ce geste réflète un changement dans les rapports de force à l'intérieur du Parti et la marginalisation des éléments anglophones traditionnels dans ce Parti. Ce n'est pas dire pour autant que les électeurs anglophones n'aient pas fait parler d'eux en 198889 mais ils le firent hors du Parti libéral et du NPD.

En effet, à la suite de l'adoption de la Loi 178 sur la langue d'affichage, des Québécois mécontents des politiques du Parti libéral, des anglophones surtout, ont créé deux partis politiques: l'Equality Party, fondé en avril, et le Unity Party autorisé en juin 1989.

Les deux partis prônent le bilinguisme officiel au Québec, une position qu'aucun des grands partis ne propose, et réprouvent aussi l'Accord constitutionnel du lac Meech qui reconnaît au Québec le statut de société distincte. Les deux partis se distinguent cependant par la distribution géographique de leur clientèle; l'Equality Party retrouve son soutien surtout dans la région immédiate de Montréal alors que l'Unity Party aurait ses bases dans les Cantons de l'Est et dans le sud-ouest du Québec. Dans les deux cas, l'organisation est embryonnaire et on pourrait même qualifier l'organisation du Parti unité d'inexistante.

Le Parti indépendantiste de Gilles Rhéaume a de nouveau fait parler de lui cette année. Le chef du Parti a, en effet, réussi à attirer l'attention des médias en faisant des déclarations qui invitaient la population à l'agitation sociale en réaction à la Loi sur la langue d'affichage, le Parti prenant davantage les allures d'un groupe de pression. À la fin mars, cinq membres de l'exécutif du P.I. démissionnent se disant incapables de travailler avec monsieur Rhéaume. Les démissionnaires furent remplacés une quinzaine de jours plus tard. Le P.I. comme les autres partis politiques autorisés dont nous n'avons fait aucune mention ici est demeuré un groupuscule.

L'année 1988-89 aura aussi été l'année marquant la disparition officielle de l'Union nationale. La mort légale de l'Union nationale a en effet été prononcée en juin 1989 par le Directeur général des élections. En retirant à l'Union nationale et à ses associations de comté l'autorisation d'être un parti politique au Québec, le Directeur général des élections interdit par le fait même à cette formation tout droit de recueillir des contributions ou même d'effectuer quelque dépense que ce soit. L'ordonnance a été rendue en raison du non-acquittement de comptes et de factures. La décision du Directeur des élections n'a pas surpris les dirigeants de l'Union nationale puisqu'ils avait été invités à plusieurs reprises depuis trois ans à se soumettre à la loi.

Issue de la fusion de deux partis d'opposition, l'Action libérale nationale et le Parti conservateur, l'Union nationale, sous la direction de l'ancien chef conservateur, Maurice Duplessis, devait remporter les élections pour la première fois en 1936. En 1939, l'Union nationale de Maurice Duplessis fut battue par le Parti libéral mais il regagna le pouvoir en 1944, un pouvoir qu'il conservera jusqu'à son décès en 1959. Après le court règne de Paul Sauvé (septembre 1959-janvier 1960), l'Union nationale dirigée par Antonio Barrette cédait le pouvoir à l'« équipe du tonnerre » de Jean Lesage (libéral), le 22 juin 1960. Reporté au pouvoir en juin 1966 sous la direction de Daniel Johnson, le Parti fut décimé lors des élections de 1970. Malgré de nombreux efforts de relance et l'élection de 11 députés en 1976, le Parti ne devait jamais recouvrer la santé.




Le leadership

À la tête du P.L.Q. depuis le 15 octobre 1983, monsieur Robert Bourassa est demeuré encore cette année le chef incontesté de sa formation politique. Pour sa part monsieur Jacques Parizeau, élu chef de son Parti le 18 mars 1988, a pu continuer à consolider sa position dans le Parti en remplaçant des partisans de la ligne de l'ancien chef, monsieur Pierre-Marc Johnson, par des militants plus près de ses positions idéologiques.

Le NPD-Québec a quant à lui changé de chef à nouveau, monsieur Roland Morin, qui succéda à monsieur Jean-Paul Harney lors du congrès de novembre 1987, a été défait le 30 avril par monsieur Gaétan Nadeau. Le nouveau chef du NPD, comme l'ancien d'ailleurs, était inconnu de la population. Agé de 35 ans seulement, il a été actif dans l'organisation péquiste de Joliette, il a milité au sein d'un parti politique municipal, le Rassemblement des citoyens et citoyennes de Montréal (RCM) et il a été candidat aux dernières élections sous la bannière du NPD-Québec. Le nouvel exécutif du Parti comprend presque uniquement des militants qui appuyaient sa candidature au leadership. Le NPD-Québec s'assurait donc d'une certaine unité au niveau de sa direction.




Financement

Une fois l'organisation consolidée et le leadership assuré, les partis politiques se sont préoccupés, en cette année pré-électorale, du financement de leurs activités à venir.

Le Parti libéral a de nouveau recueilli des montants records en 1988-89. En effet à son Conseil général de 1989, il annonçait avoir recueilli au cours de sa campagne de financement 8 millions de dollars alors qu'au printemps le Parti québécois réussissait à peine à atteindre son objectif de 2 millions de dollars.

Un examen des rapports financiers produits au 31 décembre 1988 montre que le PLQ avait terminé l'année financière avec une augmentation, par rapport à l'année précédente, de 17 pour cent de ses revenus totaux alors que le PQ avait progressé de 24 pour cent pour la même période. Les deux partis se distinguent non seulement par les montants bruts recueillis mais aussi par la méthode utilisée pour recueillir ces sommes.




Alors que le Parti québécois s'en tient à sa formule traditionnelle de financement, soit les dons des membres au Parti, le Parti libéral de Robert Bourassa a pour sa part modifié radicalement ses méthodes. L'essentiel de l'argent qu'il recueille vient non plus de dons mais de la vente de billets, souvent à fort prix, pour des activités sociales comme des dîners-bénéfices ou des parties de golf. Au Parti québécois on estime que les événements spéciaux organisés par le Parti libéral vont tout au moins contre l'esprit de la Loi sur le financement des partis politiques qui fut votée en 1977. Le Parti libéral estime pour sa part qu'il respecte la lettre de la loi. La méthode mise au point par le Parti libéral est relativement simple, du moins pour un parti au pouvoir. Il s'agit d'organiser des événements réunissant le plus souvent entre 10 et 30 personnes à l'occasion d'un dîner. Le prix d'entrée peut varier entre $ 100 et $ 1500, et ce qui attire les contributeurs, c'est la présence de vedettes du Parti et du gouvernement. Le Parti libéral a même confié, à au moins une occasion, le soin d'organiser un tel événement à une compagnie d'asphalte. L'entreprise d'asphalte a tenu un tournoi de golf en l'honneur de ministres du cabinet Bourassa où le prix d'inscription était de $ 1000. Conformément à la Loi régissant le financement des partis politiques, les administrateurs de l'entreprise avait été mandatés par le Parti libéral pour organiser le tournoi de golf et les frais engagés pour l'organisation de cette activité ont été remboursés par le PLQ. Il faut rappeler que la loi électorale interdit les contributions aux partis politiques en provenance d'entreprises, de corporations ou de syndicats et stipule que les services rendus aux partis politiques par des entreprises, corporations ou syndicats doivent être payés à leur valeur marchande. Seuls les individus peuvent contribuer à la caisse des partis politiques et ils doivent le faire à partir de leurs propres biens. Depuis le 24 avril, date d'entrée en vigueur d'une modification à la loi électorale, une même personne peut verser, au cours d'une même année, jusqu'à $ 3 000 à chacun des partis ou candidats indépendants. Les contributions de $ 100 ou moins peuvent être versées en argent comptant tandis que celles de $ 100 et plus doivent l'être par chèque.

Grâce à son impressionnante levée de fonds, le Parti libéral a pu continuer de garnir son trésor. Au 31 décembre 1988, il avait accumulé un surplus de près de 8 millions de dollars. Pour sa part le Parti québécois a pu réduire son déficit accumulé à environ trois cents mille dollars mais cette réduction du déficit tient pour une part à une diminution des dépenses. Par rapport à l'année précédente, le Parti québécois a diminué ses dépenses réelles, ou dépenses calculées en dollars constants, de près de dix pour cent. Quant aux autres partis politiques, ils ont davantage cumulé des dettes que des surplus. Tous les autres partis politiques confondus n'ont recueilli, en effet, que trois cents mille dollars au cours de l'année financière, ce qui fait très peu par Parti.




Les programmes

À l'occasion d'un congrès à l'automne les jeunes du Parti libéral ont rappelé au ministre responsable de la Sécurité du revenu, monsieur André Bourbeau, que le Parti s'était engagé, lors de l'élection de 1985, à modifier les programmes d'aide sociale de sorte que les jeunes aient droit aux mêmes prestations que les autres assistés sociaux. Les jeunes et notamment la présidente de la Commission jeunesse du Parti contestaient le projet de loi du ministre Bourbeau. Une des clauses les plus contestées était celle faisant obligation aux parents de contribuer financièrement aux prestations d'aide sociale de leurs enfants, même majeurs. Les jeunes ont aussi été actifs dans le dossier des frais de scolarité. En 1985, lors de la campagne électorale, le PLQ s'était engagé à maintenir le gel des frais de scolarité pour la durée d'un mandat. En 1988 le Parti a créé un comité de travail pour étudier la question du dégel éventuel des frais de scolarité qui n'ont pas été haussés depuis la fin des années soixante. Le comité de travail où les jeunes du Parti, l'exécutif du Parti et le ministre de l'Education étaient représentés proposait que le dégel ne soit permis que lorsque certaines conditions auront été satisfaites, notamment un resserrement de l'évaluation des professeurs d'université et une rationalisation des institutions. Un compromis a finalement été adopté au Conseil général du 29 octobre lorsqu'on a voté que le dégel des frais puisse se faire simultanément aux actions concrètes visant l'amélioration de l'enseignement universitaire.

Lors d'un colloque de la Commission des groupes ethniques tenu en septembre à Saint-Léonard, les militants ont déploré le peu de place qu'ils occupaient dans la Fonction publique et dans les médias et ont recommandé que le Parti se fixe des objectifs en la matière. Par ailleurs, le Parti est venu appuyer la position du premier ministre du Québec en déléguant son président et son vice-président pour convaincre les législateurs du Nouveau-Brunswick de ratifier l'Accord du lac Meech. À la fin du printemps, le PLQ publiait un cahier de résolutions intitulé « Une richesse à renouveler », ce document s'inspirant largement d'un autre, « S'ouvrir à demain » et des orientations adoptées lors du congrès général de février 1988, proposant un « virage francophone ». Pour assurer l'avenir du fait français en Amérique et la pérennité du Québec en tant que société distincte, il faut contrer le déclin démographique. Concrètement, cela devrait se traduire par une politique familiale plus incitative, par une entrée d'immigrants et par l'adoption internationale.

Du côté du Parti québécois quatre grands thèmes ont surtout été mis de l'avant: la langue, la main-d'oeuvre, la souveraineté du Québec et l'éducation. À son congrès de novembre les délégués ont jugé que le programme élaboré par la direction du Parti en matière linguistique était trop laxiste. Ils ont donc massivement voté en faveur d'amendements substantiels à la proposition de l'exécutif national. La position adoptée est la suivante: le français sera la seule langue d'affichage à l'extérieur comme à l'intérieur; le français sera la langue de travail dans les entreprises de 10 employés et plus et non pas de 50 employés et plus comme c'est présentement le cas.

Le Parti québécois propose de rapatrier les programmes de formation professionnelle et d'assurance-chômage. Il propose aussi de créer une « caisse » de maternité en rapatriant également le programme fédéral et en y ajoutant quelques dizaines de millions de dollars pour faire en sorte que certaines catégories de travailleuses actuellement non éligibles aux prestations de maternité soient admises.

Un des articles centraux du programme du Parti québécois a trait à la souveraineté du Québec. Cette année le PQ a revu la démarche qu'il avait adoptée en 1974. S'il est élu, le Parti québécois enclenchera le processus de souveraineté en récupérant un par un les pouvoirs d'Ottawa et en entreprenant la rédaction d'une constitution québécoise. Le PQ pourrait organiser des référendums par lesquels le gouvernement demanderait aux électrices et électeurs s'ils sont d'accord sur le transfert des compétences vers Québec. Ce pourrait être d'abord le cas dans les secteurs de la langue, de la politique familiale, de la main-d'oeuvre et du développement régional.

En matière d'éducation le PQ propose de hausser le niveau de scolarisation notamment par une intervention préventive: la maternelle (enfants de cinq ans) à temps plein pour tous; la garderie éducative (enfants de quatre ans) élargie à tous les niveaux défavorisés; l'assouplissement de l'âge d'admissibilité à l'école; le dépistage des difficultés d'apprentissage au primaire et la lutte contre le décrochage au secondaire. Au niveau supérieur le PQ voudrait réduire de moitié les abandons au collégial et favoriser l'étude des sciences à l'université.

Lors de son congrès d'avril, congrès où fut votée la séparation d'avec le NPD-Canada, le NPD-Québec s'est aussi donné quelques nouvelles lignes directrices dont une charte de l'environnement qui, non seulement endosse le principe du pollueur-payeur, mais qui vise à faire de la pollution un acte criminel pouvant être sanctionné par l'emprisonnement. Dans le domaine de la santé, il propose de renforcer les centres locaux de services sociaux et la régionalisation des soins de santé. Dans le domaine de l'éducation, il entend déconfessionnaliser l'école publique. Enfin, et c'est là où le NPD renouvelé se démarque le plus de l'ancien NPD, il reconnaît l'existence du peuple québécois comme peuple distinct qui devrait exercer son droit à l'autodétermination en se dotant de sa propre constitution d'où il pourrait forger d'égal à égal avec le reste du Canada une nouvelle association politique. Le NPD semble avoir repêché la souveraineté-association que le PQ avait larguée après le référendum de 1980.

Dans de nombreux secteurs il semble y avoir un rapprochement des positions des partis. Sur la question nationale on retrouve un Parti souverainiste et un Parti libéral qui défend le concept de « société distincte ». Le NPD tente de prendre position entre les deux grandes formations en remettant de l'avant l'idée de la souveraineté-association. On n'offre pas à l'électeur de choisir le Canada d'abord. Dans le domaine de la santé et des affaires sociales les Partis s'entendent sur la décentralisation. Et le PLQ et le PQ se proposent de rapatrier les programmes de formation de main d'oeuvre et d'assurance-maternité. Tous s'entendent sur la nécessité d'une politique familiale plus incitative, d'une politique de l'environnement visant à protéger le milieu de vie tout en maintenant un haut niveau d'emploi. Les différences entre les partis se manifestent surtout dans les projets d'implantation de ces politiques.




La clientèle

Environ six pour cent des Québécois étaient membres d'un ou l'autre parti politique. Le Parti libéral comptait 160 000 membres dont sept à huit pour cent d'anglophones alors que traditionnellement les anglophones représentaient dix pour cent du membership. Cette diminution du nombre d'anglophones est immédiatement attribuable aux réactions des citoyens anglophones suite à l'adoption de la Loi 178 sur la langue d'affichage. Au Parti québécois, le membership a crû d'environ six pour cent pour atteindre 106 000 au printemps. S'agissant des autres partis politiques, on peut estimer qu'ils comptaient au maximum 10 000 membres en tout.

Un examen de la distribution des clientèles électorales entre les partis nous révèle que le Parti libéral est demeuré le parti favori des Québécois tout au long de l'année bien qu'un peu moins populaire que l'an dernier. Il faut noter que la baisse du niveau de popularité du PLQ est survenue en janvier soit immédiatement après l'adoption de la Loi 178.

Le Parti québécois a vu pour sa part sa cote de popularité monter. Alors qu'en 1987-88 il atteignait rarement le seuil de trente pour cent, en 1988-89 il est passé de 28,5 pour cent en début de période à 37 pour cent un an plus tard. L'écart entre la cote de popularité du Parti libéral et celle du Parti québécois fut en moyenne de 20 pour cent en 1988-89 alors qu'elle avait été de 26 pour cent en moyenne l'année précédente. À la fin de l'été 1989, l'écart entre les deux principaux Partis avait diminué et se situait alors dans une fourchette variant entre 10 et 15 pour cent.

Le Nouveau Parti démocratique a continué à chuter. En 1987-88 il avait perdu la moitié de ses appuis passant de plus de 20 pour cent à 11 pour cent et en 1988-89 il a de nouveau perdu la moitié de la clientèle qu'il avait en début d'année. Au moment où on attendait le déclenchement des élections générales, le NPD était devancé par l'Equality Party et talonné par le Parti indépendantiste. L'ensemble de ces trois formations politiques comptait pour 10 à 15 pour cent des intentions de vote.




Conclusion

Au cours de la dernière année les partis politiques se sont surtout consacrés à la préparation des élections générales. Les activités de financement, d'organisation et de recrutement de candidats potentiels ont canalisé l'énergie des directions des partis. Le polissage des positions idéologiques et programmatiques ont davantage, en cette période pré-électorale, été le fait des leaders plutôt que des congrès de militants. Si on exclut la question nationale, il n'est pas facile pour l'électeur et l'électrice de distinguer les positions du PLQ et du PQ. La publicité, la qualité de l'organisation et la personnalité des chefs et candidats seront dans ces conditions les facteurs les plus susceptibles d'amener les citoyens et citoyennes à modifier leur comportement électoral lors des élections du 25 septembre 1989.



Figure 1

Popularité des partis