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Les relations internationales du Québec



Louis Balthazar
Université Laval


L'année politique au Québec 1991-1992

· Rubrique : Les relations extérieures



Au cours de l'année 1992, les relations internationales du Québec ont maintenu leur rythme de croisière. En dépit des préoccupations majeures quant au dossier constitutionnel et à l'avenir du Québec, les membres du gouvernement québécois se sont envolés fréquemment vers l'étranger. Le Premier ministre Bourassa a effectué, en février, son périple annuel dans quelques pays d'Europe: Suisse, Belgique, Allemagne et Royaume-Uni. .

Le ministre des Affaires internationales, M. Ciaccia a visité sept pays étrangers, soit la Chine, le Vietnam, les États-Unis, le Mexique, Israël, le Brésil et l'Espagne. Son collègue de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, M. Gérald Tremblay, pour sa part, s'est rendu en Scandinavie à deux reprises, puis au Japon, en Corée du Sud, à Hong-Kong, en Chine et en France. Mme Monique Gagnon-Tremblay, ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, a fait un voyage en France, de même que le ministre de la justice, M. Gil Rémillard. Enfin, Mme Louise Robic, ministre déléguée aux Finances, a visité la Hongrie.

En contre-partie, plusieurs personnages politiques de l'extérieur ont été reçus au Québec, dans la plupart des cas, à l'occasion d'un séjour officiel au Canada. Le Secrétaire général des Nations Unies, le Directeur général du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), le directeur général de l'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science et la Culture), les Présidents de la Russie, du Gabon, du Mali et de la Commission des Communautés européennes, nous ont tous rendu visite. De même le maire de Paris, le ministre français de l'Industrie et du Commerce, le gouverneur de la province chinoise du Hubei, le vice-maire de Shanghai, la ministre des Affaires étrangères du Gabon, plusieurs ministres de l'éducation de pays francophones ainsi que des maires de grandes villes ou capitales où le français est parlé1 ] . Voilà une liste impressionnante pour un petit État qu'on accuse parfois de se replier sur lui-même et d'être obsédé par la reconnaissance de son identité.

On peut dégager trois constantes des activités internationales du Québec. Ces trois caractéristiques, déjà visibles depuis bon nombre d'années, sont apparues plus nettement encore en 1992. Une concentration sur les dossiers économiques, une volonté d'intégration à la politique extérieure du Canada et une spécificité qui n'en demeure pas moins manifeste.

Depuis fort longtemps, les responsables des relations internationales du Québec ont cherché à rentabiliser leurs opérations en termes économiques. Plus récemment, avec la fusion des ministères des Relations internationales et du Commerce extérieur, en 1988, on a souligné davantage la vocation économique du nouveau ministère des Affaires internationales. Cette vocation s'est manifestée très nettement au cours de l'année 1992. C'est d'abord et avant tout pour permettre à nos entreprises de trouver de nouveaux marchés à l'extérieur, pour stimuler les investissements étrangers au Québec qu'on s'est employé à maintenir une présence active dans de nombreux pays, au moyen d'une trentaine de missions et qu'on a voulu créer ou renforcer des liens, établir des réseaux, des partenariats, des programmes d'échange et de coopération. À côté de cette volonté de promotion économique, les activités d'ordre culturel, politique ou autres sont apparues bien secondaires. Quelques subventions ont été saupoudrées pour l'encouragement des études québécoises, pour des échanges en matière d'éducation ou pour la promotion de la culture québécoise à l'étranger. Quand les conditions budgétaires particulièrement pénibles ont forcé des coupures, c'est invariablement au chapitre de la culture que cela s'est produit. Ainsi, on a fermé le Secrétariat permanent des peuples francophones à Québec. Le Centre culturel québécois de Paris a été réintégré à la délégation générale. Les relations avec la Louisiane ont été réduites à leur plus simple expression.

Une autre tendance nettement accentuée par le gouvernement Bourassa, en particulier par le titulaire actuel du ministère des Affaires internationales, consiste à intégrer les activités québécoises au cadre de la politique extérieure canadienne. Même en des moments où le gouvernement du Québec paraissait envisager la possibilité de modifications majeures de son statut constitutionnel, le ministre John Ciaccia n'a jamais cessé de professer sa dévotion entière à la fédération canadienne. Il s'est fait fort de souligner à plusieurs reprises que le champ de la politique étrangère relevait d'Ottawa et que les activités internationales du Québec se bornaient à des questions ponctuelles, toujours compatibles avec les grandes politiques canadiennes. Ainsi le Québec a été soucieux de manifester son intérêt à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) dans le cadre de fréquentes rencontres fédérales-provinciales sur le commerce extérieur. Le ministre «a tenu à souligner la collaboration exceptionnelle dont le Québec a profité à l'ambassade canadienne à Washington»2 ] dans le dossier d'exportation de magnésium. Dans tous ses voyages, il a voulu associer les représentants canadiens à ses entreprises. D'ailleurs, en très grande majorité, les missions québécoises à l'extérieur sont branchées sur les représentations canadiennes. Il se trouve même des cas où des bureaux québécois, comme par exemple un bureau d'immigration projeté au Caire, sont logés à l'intérieur même de l'ambassade du Canada.

Mais les relations internationales du Québec n'en demeurent pas moins fort spécifiques, assez exceptionnelles pour un Etat fédéré. Quant ce ne serait que par leur volume, ces activités dépassent de beaucoup celles d'autres entités non souveraines. Car, même si les relations internationales ont tendance, un peu partout, à déborder de plus en plus le cadre traditionnel des Etats souverains, il n'est pas un seul État non souverain qui se soit montré aussi actif sur la scène internationale que le Québec en 1992. De plus, la nature des activités québécoises révèle souvent une nette différenciation par rapport aux autres provinces canadiennes et États fédérés. La présence du Québec dans la francophonie en est une illustration parmi d'autres. Québec est aussi la seule province canadienne où les États-Unis, pourtant fort respectueux de l'unité canadienne, sont représentés auprès du gouvernement. Bien que cela ne soit pas officiel, le consul général des États-Unis à Québec entretient des relations étroites avec le gouvernement, l'Assemblée nationale et autres institutions québécoises. Le titulaire sortant, M. William McCahill déclarait, en mai 1992, qu'il considérait le Québec comme une société distincte et même comme une nation. Inutile de souligner qu'il en va de même du Consul général de France. Là aussi, un changement de titulaire a donné lieu à des déclarations de ce genre.

Si l'on regarde de plus près les activités internationales du Québec en 1992, on observe que les dossiers économiques multilatéraux ont suscité beaucoup d'attention. Dans cette veine économique, on s'est intéressé aussi au commerce avec les États-Unis. Une attention nouvelle a été apportée à l'Amérique latine, plus particulièrement au Mexique. L'Asie est une autre région où l'intérêt québécois est en nette croissance. On n'a pas négligé pour autant l'Europe. Quant à la France et à la francophonie, tellement d'institutions et d'infrastructures ont déjà été mises en place que les activités n'ont pu que se poursuivre. On ne peut s'empêcher cependant de noter que les relations avec la France n'ont plus la teneur symbolique qu'elles avaient acquises à d'autres époques. Enfin, les institutions multilatérales ont fait l'objet d'une certaine attention.



Les grands dossiers économiques

Même si le Québec n'est pas un membre du GATT et, par conséquent, n'est pas admis aux délibérations de cette organisation, il a toujours voulu faire entendre sa voix par le biais du gouvernement canadien et, à l'occasion, à titre d'observateur aux réunions.

Le ministre des Affaires internationales a tenu à faire connaître la position du Québec face au projet d'Acte final, déposé le 20 décembre 1991 par le Directeur général du GATT, M. Arthur Dunkel. À l'occasion de la Conférence fédérale-provinciale qui réunissait les ministres du Commerce extérieur à Ottawa, le 12 février, le Ministre faisait connaître le point de vue du Québec : accueil favorable à la création d'un système uniformisé de règlement des différends, à la mise sur pied d'une organisation multilatérale du commerce et aux dispositions relatives à la propriété intellectuelle (eu égard particulièrement aux sociétés pharmaceutiques, bien représentées au Québec); inquiétudes cependant quant aux matières agricoles où le Québec entend préserver le système de gestion de l'offre, d'assurances et de financement, inquiétudes quant au secteur des textiles et vêtements si les baisses tarifaires allaient se produire trop brusquement; enfin le Québec réclame protection contre des mesures unilatérales et arbitraires de la part d'autres pays, notamment des États-Unis.

Le 31 mars, le Québec se déclare prêt à appliquer les nouvelles réglementations du GATT en matière de commercialisation de la bière. Le 12 juin, autre conférence fédérale-provinciale des ministres du Commerce extérieur. Le ministre Ciaccia réitère l'importance que le Québec accorde au succès des négociations du GATT, dans le cadre de l'Uruguay Round. Car cela signifierait une plus grande ouverture des marchés, bénéfique à plusieurs entreprises québécoises dans les secteurs du bois et du papier, des télécommunications, des ressources naturelles et du génie-conseil.

Un autre dossier majeur pour le Québec, c'est celui de PALENA. Encore dans le cadre d'une conférence fédérale-provinciale, le 13 avril, le ministre des Affaires internationales fait connaître la position du Québec quant au projet d'Accord de libre-échange nord-américain. Le. Québec apporte son appui aux négociations dans la mesure où les partages de compétences législatives au Canada seront respectés de même que la spécificité québécoise, le statut spécial de l'agriculture et des pêcheries et le droit du Québec d'approuver ou non l'entente. Le Québec souhaite aussi que des périodes de transition soient aménagées et désire être associé à un mécanisme de règlement des différends et de gestion de l'entente.

Le 28 mai suivant, le ministre livre au public un document présentant les enjeux pour le Québec de l'accord projeté :

La libéralisation des échanges commerciaux entre le Canada, les États-Unis et le Mexique; les enjeux dans une perspective québécoise. Le document se veut un instrument de formation et de sensibilisation pour le grand public et les organismes intéressés. Le gouvernement du Québec se montre disposé à appuyer l'accord dans la mesure où il permettra aux entreprises québécoises de se tailler une position sur le marché mexicain tout en s'adaptant à la concurrence accrue des produits mexicains sur nos marchés. Le Québec réitère ses conditions quant à l'agriculture, à sa spécificité culturelle et aux secteurs mous. Mais il se montre optimiste dans le dossier de l'énergie dans la mesure où les pratiques déjà établies, dont les politiques d'achat et de prix différenciés de l'Hydro-Québec, seront maintenues.

Enfin, le 12 août, la conclusion de l'accord est annoncée à Washington, Mexico et Ottawa. Le ministre Ciaccia se dit satisfait quant aux inquiétudes québécoises énoncées plus haut. Il estime que les industries de pointe du Québec profiteront tout particulièrement de l'entente.

En contre-partie des ouvertures québécoises quant -au commerce extérieur, le gouvernement du Québec s'est montré très accueillant à l'égard des investissements étrangers. Les voyages du Premier ministre et de ses collègues avaient souvent pour but de sensibiliser les gens d'affaire d'ailleurs aux avantages comparatifs d'investir au Québec. Pour concrétiser cette volonté, pour élaborer, coordonner et gérer la stratégie et le plan d'action du Québec, on a mis sur pied un Bureau des investissements étrangers. Cette nouvelle était annoncée par le ministre des Affaires internationales, le 2 décembre. Elle engageait la concertation des ministères de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, des Forêts, de l'Énergie et des Ressources et du Tourisme. Le Bureau devait travailler aussi en relation avec les missions québécoises à l'étranger et avec les firmes étrangères déjà implantées au Québec.

Le Québec a donc réagi, au moins en paroles et en intentions, au processus de mondialisation et d'interdépendance économique. Mais les facteurs géographiques continuent de jouer un rôle important. Le Québec a beau se déployer sur tous les horizons. Sa préoccupation majeure n'en demeure pas moins dirigée vers son voisin immédiat et, de plus en plus, vers le continent américain dans son ensemble.




Les relations avec les États-Unis

Sur la scène américaine, l'image du Québec avait été passablement détériorée au cours des années précédentes. En 1992, les grandes organisations vouées à l'environnement sont demeurées très sensibles aux doléances des Autochtones québécois en ce qui a trait, en particulier, au projet de Grande-Baleine. La New York Power Authority annonçait l'annulation définitive du contrat, déjà négocié en 1989, en vertu duquel l'Hydro aurait vendu 1 000 mégawatts d'électricité à l'agence new-yorkaise. D'autre part, un projet de loi était déposé à la Législature du Massachusets pour interdire aux caisses de retraite des employés de l'État d'acheter des obligations de l'Hydro-Québec. Le Québec est parvenu à se faire entendre auprès des commissions parlementaires du Massachusets à cet effet. Le projet de loi n'a pas été mené à terme. Plus tard, à l'automne, c'était au tour du Conseil d'administration de la prestigieuse université Dartmouth, du New Hampshire, de se défaire de ses obligations de l'Hydro-Québec. Il est bien certain que cela n'affectait pas d'une manière significative le cours des emprunts de la grande société québécoise sur le marché obligataire américain. Mais le caractère symbolique de ces événements plaçait l'Hydro-Québec dans une situation plutôt pénible.

Sans doute pour contrer le type d'information que reçoivent les Américains, la Société déléguait un représentant permanent à New York. M. Jacques Guevremont, un ancien négociateur de contrats à New York et en Nouvelle-Angleterre, devait entrer en fonction, le 31 janvier.

De plus, le ministre des Affaires internationales s'est rendu à Washington, le 3 février, pour plaider la cause du Québec en matières environnementale et commerciale. Il s'y est entretenu avec le président de la Commission sénatoriale des relations étrangères, le sénateur Claiborne Pell et avec d'autres sénateurs. En plus de faire valoir la cause du Québec à l'encontre des pratiques discriminatoires du Congrès américain, il participa à l'assemblée générale de Globe, «The Global Legislators Organization for a Balanced Environment», une assemblée comprenant des législateurs américains, européens et japonais préoccupés de questions environnementales. Il y défendit le projet Grande-Baleine.

À la fin du mois, le ministre Ciaccia, en route pour le Mexique, retournait aux États-Unis, en Californie, cette fois-ci. Il y rencontrait des personnalités des milieux du commerce et de l'industrie et prononçait une allocution devant les membres de la Chambre de commerce Canada-Californie.

Le Québec a consacré beaucoup d'énergie à défendre la cause de la société Norsk-Hydro, de Bécancour, accusée de bénéficier d'avantages déloyaux dans ses exportations de magnésium aux Etats-Unis. La Commission américaine du commerce international avait d'abord statué, au cours de l'été, que les exportations québécoises devaient être frappées de droits compensateurs à cause de subventions reçues de la Société québécoise de développement industriel, d'un contrat privilégié de fourniture d'électricité et de pratiques dites de dumping. Mais, après avoir examiné le processus d'accusation frauduleux de la compagnie Magcorp (seule accusatrice, représentant seulement 22% de la production de magnésium aux États-Unis) et après que Hydro-Québec et Norsk-Hydro eussent conclu un nouveau contrat, le Département du commerce américain a pris la décision, le 13 octobre, d'éliminer complètement le droit compensateur relatif au contrat à partage de risque et de profit. Les droits anti-dumping étaient toutefois maintenus.

Autre bonne nouvelle : en mars, l'agence américaine de protection de l'environnement décidait de ne pas porter en appel le jugement d'une cour américaine lui interdisant de bannir les produits de l'amiante. Cela n'allait pas contribuer à rétablir le niveau des exportations de ces produits tel qu'il était au cours des années soixante-dix. À tout le moins, on pouvait espérer que la situation ne se détériorerait pas davantage.

Le commerce du bois était pour sa part, durement frappé par le maintien des droits compensateurs sur le bois d'oeuvre. Le Québec en a appelé de cette décision du printemps à un groupe binational, suivant les clauses de l'Accord de libre-échange canado-américain. Les exportations québécoises de bois d'oeuvre en ont pas trop souffert en définitive, en raison du faible taux de change du dollar canadien.

Sur un tout autre registre, le Québec s'est rendu plus visible aux États-Unis, depuis quelques années, par la croissance des études québécoises dans les universités. Encouragée par la diplomatie québécoise, une association se consacre entièrement à la promotion des études (en sciences sociales, en littérature ou dans les arts) qui se rapportent au Québec. Cette année, l'American Council for Quebec Studies tenait son congrès à Montréal. Quelque deux cents universitaires américains se retrouvaient, en novembre, dans un hôtel du Centre-Ville, pour faire état du progrès de leurs connaissances sur le Québec. Des universitaires québécois les accompagnaient. Notons que cette association publie une revue qui s'intitule Quebec Studies. Cela contribue, pour une modeste part, mais de façon significative, à rehausser l'image du Québec, du moins à contrer les informations inexactes et superficielles dans des milieux d'élites aux États-Unis.

L'accent placé sur les relations avec les États-Unis s'apparente au phénomène de la régionalisation plutôt qu'à celui de l'interdépendance économique au niveau mondial. Car il semble bien que la création de grands espaces économiques régionaux et continentaux soit un phénomène au moins aussi remarquable que celui de la globalisation des enjeux économiques. Pour le Québec, comme pour le Canada dans son ensemble, cela signifie que la libéralisation des échanges économiques à l'échelle du continent apparaît comme la voie de l'avenir. En conséquence, dans le prolongement de l'intérêt québécois pour FALENA, les relations avec les pays de l'Amérique latine, avec le Mexique en particulier, sont devenues plus importantes au cours des dernières années.




Les relations avec l'Amérique latine

Le ministre Ciaccia, accompagné des représentants de seize entreprises québécoises, a visité le Mexique, à la fin de février. Il y rencontrait le ministre des Relations extérieures, des gouverneurs d'États, le maire de Mexico et des sénateurs intéressés au commerce international. Les discussions ont porté sur la coopération économique, commerciale, technologique et scientifique.

En corollaire de cette visite, le ministre rendait public, le 17 novembre, un Plan d'action Québec-Mexique. Ce plan était conçu pour permettre tout particulièrement aux entreprises et institutions québécoises de profiter de l'accord de libre-échange nord-américain. Le ministre soulignait avec fierté que «le gouvernement du Québec était le premier gouvernement à proposer un plan d'action pour stimuler et appuyer les efforts de développement de ses entreprises et institutions désireuses d'oeuvrer sur le marché mexicain.»3 ] Les secteurs qui devraient profiter de l'entente sont ceux de l'informatique, des transports urbains, de l'agro-alimentaire et des télécommunications.

La Colombie et le Venezuela sont deux pays qui ne devraient pas tarder à se joindre à l'ensemble économique continental puisqu'ils sont déjà signataires d'un accord de libre-échange avec le Mexique. Le Québec s'est intéressé à ces deux États au cours de l'année 1992. Le 28 avril, la ministre des Relations extérieures de la République de Colombie, madame Noemi Sanin, se rendait à Montréal, dans le cadre d'une visite officielle au Canada. Elle y rencontrait le ministre délégué aux Affaires internationales et à la Francophonie, M. Guy Rivard et prononçait un discours favorable à l'ouverture économique de son pays. Le 7 octobre, c'était au tour du ministre colombien du Commerce extérieur, M. juan Manuel Santos Calderon, de participer, avec une délégation de gens d'affaires et de fonctionnaires de son pays, à un forum d'affaires en compagnie de représentants de sociétés québécoises. Quant au Venezuela, que le ministre Ciaccia avait visité en février 1991, c'est une firme majeure de ce pays, Lagoven S.A., qui signe, le 13 juillet, un important contrat de services avec le groupe Tecsult International, le second groupe d'ingénieurs-conseils en importance au Québec.

Soulignons enfin la visite du ministre Ciaccia au Brésil, à l'occasion du Sommet de la terre en juin et la création d'une Chambre de commerce Québec-Brésil, le ler décembre, en vue d'accroître la concertation et l'élaboration de projets de synergie entre les entrepreneurs brésiliens et québécois.




Les relations avec les pays d'Asie et du Moyen-Orient

À l'autre bout du monde, mondialisation oblige, le continent asiatique fascine de plus en plus un Québec toujours soucieux d'améliorer sa performance économique. Le premier partenaire commercial du Québec est évidemment le Japon où l'importante délégation québécoise a été récemment haussée au rang de délégation générale. Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, M. Gérald Tremblay s'y est rendu en mars, dans le cadre d'une tournée en Europe du Nord et en Asie. Il s'est entretenu avec des dirigeants d'entreprises liées à la transformation des métaux. Le ministre visitait aussi la Corée du Sud où il rencontrait des fabricants d'automobile et Hong-Kong, la Mecque des investisseurs, où il tentait d'attirer des capitaux dans l'industrie québécoise.

La Chine fut l'objet d'une attention toute spéciale en 1992. Non seulement le ministre Tremblay y poursuivait-il son périple de mars, mais le ministre des Affaires internationales l'avait précédé en janvier dans lé cadre d'une importante mission. Les régions de Shanghai et Hubei avaient été choisies en raison de la coopération commerciale et industrielle à laquelle elles pouvaient donner lieu. Dans le Hubei en particulier, la mission québécoise voulait appuyer le marketing d'entreprises d'équipements électro-mécaniques pour les centrales hydro-électriques en voie de construction. À Shanghai, on s'est entendu pour accroître la coopération et les échanges économiques, notamment dans la distribution et la gestion de l'énergie, dans les secteurs de la fibre optique, des matériaux de construction et de l'agro-alimentaire. De plus, avec un support du Québec, un Centre d'études québécoises a été mis sur pied à la «Shanghai International Studies University» et le Québec s'est engagé à encourager les étudiants de cette région désireux de poursuivre des études au Québec.

Le Gouverneur de la province de Hubei, Guo Shuyan, allait rendre une visite réciproque au Québec, au cours du mois de mai. Il rencontrait le ministre des Affaires internationales à Montréal, de même que le maire et des représentants des milieux financiers et d'Hydro-Québec. Il visitait l'Institut de recherche de cette société. À Québec il était reçu par le Premier ministre et le Président de l'Assemblée nationale. De même, une importante délégation de Shanghai venait à Montréal en septembre dans le cadre de la semaine Québec-Shanghai. Les Chinois participaient à un séminaire sur les échanges commerciaux.

Notons aussi que le ministre Ciaccia avait visité le Viêtnam, en janvier, à la suite de son voyage en Chine. C'était une première pour un représentant du gouvernement québécois. Il y signait une entente de coopération économique et technologique. Cette entente définissait des champs d'intervention prioritaire, notamment en hydro-électricité, en télécommunications et en transport. De plus, la Caisse centrale Desjardins, représentée dans la mission québécoise, concluait avec la Banque centrale du Viêtnam, une entente de principe pour la mise en place de structures financières en vue d'un commerce régulier entre le Viêtnam et le Québec.

Quant au Moyen-Orient, l'État d'Israël était l'objet d'une mission commerciale dirigée par le ministre Ciaccia entre le 9 et le 15 mai. Un bureau d'immigration était projeté au Caire et le ministère des Affaires internationales a favorisé, par le biais de son programme d'aide à l'exportation (APEX) la présence de huit sociétés du Québec à l'exposition «Saudi Building Industries» de Jeddah en Arabie Saoudite. Cette exposition se déroulait du 22 au 26 novembre. Plusieurs de ces représentants de sociétés poursuivaient leur voyage jusqu'au Quatar afin de rencontrer des partenaires éventuels.




Les relations avec les pays d'Europe

En dépit de ces percées en territoire peu familier, l'Europe demeure encore un champ d'activité privilégié du Québec. C'est en Europe que le Premier ministre Bourassa a effectué son seul voyage officiel à l'étranger en 1992. Après avoir participé, comme il le fait annuellement, au Symposium économique de Davos en Suisse, le Premier ministre se rendait à Zurich, à Munich, à Bruxelles et à Londres. Dans la capitale de la Bavière, un land allemand particulièrement intéressé à renforcer ses relations avec le Québec (une délégation officielle de Bavarois devait visiter le Québec en septembre), M. Bourassa prenait la parole devant le Canadian German Business Club. À Bruxelles, il rencontrait des députés du Parlement européen et plaidait la cause du projet de Grande-Baleine. Il s'entretenait également avec le président de la Commission des Communautés européennes, M. Jacques Delors. On se rappellera qu'en conférence de presse, il évoquait la possibilité pour le Québec de se contenter d'une sorte de confédération canadienne d'États associés. Plus tard on parlera de la «question de Bruxelles» pour définir ce type de question référendaire qui aurait invité les Québécois à opter pour une formule de souveraineté encadrée par une union politique canadienne de type confédéral. (On sait que la «question de Bruxelles» a fait long feu!) À Londres, M. Bourassa se limitait à une rencontre avec le Premier ministre britannique, M. John Major avec qui il discutait du GATT et d'agriculture.

Le ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie avait accompagné le Premier ministre tout au long de son voyage. Quelques semaines plus tard, il entreprenait une autre tournée économique dans les pays scandinaves. M. Tremblay retournait en Europe, en septembre, pour y faire la promotion de la politique industrielle québécoise et proposer des formules de partenariat à des investisseurs. Après un bref s& jour en Norvège et en Suède, il passait trois jours à Paris où il rencontrait, entre autres, le ministre français délégué au Commerce extérieur et convenait avec lui de travailler de pair à développer des créneaux d'excellence et de complémentarité. Il visitait aussi l'Angleterre pour assister au Salon de l'aéronautique de Farnborough.

La ministre déléguée aux Finances, Mme Louise Robic, pilotait une mission en Hongrie, du 2 au 6 mars. Cette mission, qui regroupait des représentants de l'industrie, de la finance et des universités, coïncidait avec une semaine Québec-Hongrie destinée à établir des liens économiques entre la Hongrie postcommuniste et le Québec.

En avril, le Premier ministre Robert Bourassa rencontrait à nouveau M. Jacques Delors, le président de la Commission des Communautés européennes, cette fois-ci en sol québécois, à l'occasion d'une visite officielle au Canada. M. Delors recevait aussi un doctorat honorifique de l'Université de Montréal. Le 20 juin, le Président de la Russie, Boris Eltsine, venait à Montréal, dans le cadre d'un séjour nord-américain. Ce fut l'occasion d'une rencontre avec le Premier ministre Bourassa. On y est convenu de prolonger un accord de coopération économique, culturelle et technologique signé en 1988 entre la Russie et le Québec. M. Eltsine a invité M. Bourassa à se rendre en Russie.

Le ministre des Affaires internationales dirigeait une mission en Espagne au début de septembre. À Madrid, il 's'entretenait avec le Secrétaire d'État à l'Industrie et rencontrait aussi des investisseurs potentiels. Il participa ensuite, à Séville, aux activités officielles entourant la journée du Québec à Expo 92. Plusieurs représentants et artistes québécois se sont également manifestés.

Notons enfin que le Québec a conclu, au cours de l'année, des ententes en matière de sécurité sociale avec Malte, le ler mars, et avec le Portugal, le 3 novembre. La conclusion de ces ententes de réciprocité touchant des prestations sociales diverses s'inscrit dans un courant international de coordination des législations nationales de sécurité sociale.




Les relations franco-québécoises

Pour le Québec, la France continue d'occuper une place tout à fait particulière dans les relations internationales. Aussi l'année 1992, comme toutes les autres, a donné lieu à de multiples échanges dans le cadre de plusieurs organismes permanents voués aux relations entre la France et le Québec. Il faut bien constater, cependant, que cette année n'a pas été fertile en manifestations visibles, comme ce fut le cas à d'autres époques. Les relations se sont déroulées selon un «profil bas», comme on dit. D'abord, il ne fut pas encore possible d'organiser une rencontre annuelle au niveau des Premiers ministres, conformément à ce dont on était convenu à la fin des années soixante-dix. On a pu invoquer les préoccupations constitutionnelles, du côté du Québec, le changement de gouvernement et le référendum sur les accords de Maastricht, du côté français. Mais il est difficile de ne pas s'arrêter à l'hypothèse d'une absence de volonté, de part et d'autre, d'élever les relations à un certain niveau. Le moins qu'on puisse dire, c'est que de telles rencontres ne constituent pas des priorités, ni à Québec ni à Paris. Même une visite du ministre québécois des Affaires internationales, qui devait avoir lieu en juillet, a été annulée «pour raisons de santé». M. Ciaccia s'est pourtant produit dans sept pays différents au cours de l'année. Il devait rencontrer le Premier ministre Bérégovoy et discuter d'une éventuelle visite de ce dernier au Québec.

D'autres ministres se sont rendus en France plutôt discrètement. En mai, la ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration, Mme Monique Gagnon-Tremblay, rencontrait quelques personnages politiques français et cherchait surtout à favoriser l'immigration de Français au Québec. Un peu plus tard, le ministre de la justice, Gil Rémillard était conférencier-invité à un colloque de droit et rencontrait son homologue français, M. Michel Vauzelle. Enfin le ministre Gérald Tremblay séjournait à Paris en septembre, comme on l'a indiqué plus haut.

En février, le Québec avait reçu le ministre français de l'Industrie et du Commerce extérieur, M. Dominique Strauss Kahn. Ce dernier rencontrait le Premier ministre Bourassa, les ministres Ciaccia et Tremblay. Il s'entretenait avec eux de projets d'alliances industrielles stratégiques. On rappelait, à cette occasion que la France, bien que 5e client et 4e fournisseur du Québec, demeurait toujours un partenaire industriel privilégié.

Les 16 et 17 mai, le ministre français délégué aux Affaires étrangères, M. Georges Kiejman et le ministre de la Défense, M. Pierre Joxe ont visité le Québec à l'occasion des cérémonies d'ouverture des festivités marquant le 350e anniversaire de la ville de Montréal. Plus tard, en juillet, le maire de Paris, M. Jacques Chirac, participant au Congrès des maires francophones, inaugure, en compagnie de son homologue montréalais, M. jean Doré, un obélisque érigé à la mémoire du Général de Gaulle, un cadeau de la ville de Paris à Montréal, à l'occasion du 350e anniversaire. La cérémonie ne donne lieu à aucune allusion aux célèbres paroles prononcées par le Président de la République française presque exactement vingt-cinq ans plus tôt. Signe des temps ?

On peut noter encore que le Québec a été l'invité d'honneur de la Foire commerciale d'Avignon, du 24 avril au 3 mai, la plus importante foire régionale de France. Un séminaire franco-québécois sur les technologies de l'information s'est tenu à Paris, le 1er et le 2 octobre, réunissant plus de 150 experts français et québécois issus des milieux de la recherche, des entreprises et de l'administration publique. En octobre, avaient lieu les «Journées franco-québécoises du Bioalimentaire de Rennes». À cette occasion des rencontres industrielles furent tenues entre Bretons et Québécois. Du 3 au 6 novembre, le Québec était présent en force à un Salon international de l'environnement et des éco-industries, à Lyon.

Enfin, la Commission permanente de coopération franco-québécoise tenait ses assises à Québec, du 24 au 26 novembre, sous le thème du renouveau et de l'adaptation aux défis de la modernité. Le secteur de la coopération scientifique et technique était nettement privilégié, comme devant donner lieu à de nouvelles alliances et à la formation de réseaux.

Les relations sont donc toujours intenses entre la France et le Québec mais on évite soigneusement de leur donner un caractère hautement politique. Il n'en va pas autrement des liens du Québec avec la francophonie.




Les relations avec le monde francophone

À la suite d'un voyage du ministre des Affaires internationales en Afrique, en septembre 1991, il fut convenu que le Québec et le Gabon concluraient une entente de coopération. Les détails de cette entente, dans les domaines économique, scientifique, technologique, de la formation et de la culture, furent annoncés à Québec, lors de la visite de Mme Pascaline Bongo, ministre gabonaise des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie, à Québec, le 27 janvier. En juin, le Président du Gabon, en route vers le Sommet de la Terre de Rio, visitait le Canada et consacrait la majeure partie de son séjour au Québec. Il s'intéressait tout particulièrement aux installations hydroélectriques de la Baie James et aux investisseurs éventuels dans son pays.

La ville de Montréal fut l'hôte, au cours de l'été, de deux grandes conférences regroupant plusieurs délégués de pays francophones. La Conférence des ministres de l'Éducation des pays et gouvernements ayant en commun l'usage du français s'est déroulée du 15 au 17 juin. À cette occasion, le ministre délégué aux Affaires internationales et responsable de la Francophonie, M. Guy Rivard, rappela que c'était par cette organisation que le Québec avait fait son entrée dans la francophonie intergouvernementale, à Libreville, en février 1968. Il a remercié le Gabon qui avait alors su répondre au besoin d'ouverture internationale du Québec. En juillet, c'était la 12e Assemblée générale de l'Association internationale des maires et responsables des capitales et métropoles partiellement ou entièrement francophones qui regroupait, à Montréal, les représentants de près de 70 villes en provenance d'une quarantaine de pays.

En novembre, le ministre Guy Rivard annonçait la mise sur pied d'un «Programme d'appui à la démocratisation» par l'École nationale d'administration publique et le directeur général des élections en collaboration avec diverses instances du gouvernement québécois. Ce programme s'adressait à des représentants de pays francophones, notamment du Bénin, du Gabon, du Mali, du Niger et du Rwanda.

Le mois suivant, c'est l'environnement qui faisait l'objet d'un séminaire de perfectionnement offert à des représentants de neuf pays d'Afrique francophone. Ce séminaire était organisé conjointement par le ministère des Affaires internationales et l'Agence de coopération culturelle et technique.




Les relations multilatérales

Les organisations de la francophonie sont parmi les rares dont le Québec est membre à part entière. Pourtant les relations multilatérales sont peut-être celles qui conviennent le mieux à un petit État comme le Québec. C'est pourquoi on essaie souvent de tirer parti des réunions internationales et de certains modes de participation à des organismes internationaux, comme on l'a vu plus haut pour le GATT.

En avril 1992, la Société d'État Hydro-Québec s'associait avec d'autres sociétés du même type, soit l'Hydro-Ontario, l'EDF de France, l'ENEL d'Italie, RWE, A.G. d'Allemagne, Tokyo Electric Power et Konsai Electric Power du Japon pour former une organisation de grands producteurs d'électricité, le E-7. Objectif: réflexion commune sur les grands dossiers énergétiques. Première réunion à la Baie James.

En mai, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali effectuait sa première visite officielle au Canada. C'était l'occasion d'une rencontre avec le Premier ministre québécois et d'une allocution à la première Conférence internationale des jeunes leaders qui se tenait à Montréal. M. B. Boutros-Ghali y tenait des propos équilibrés sur le maintien des identités nationales dans un monde où règne l'interdépendance.

Le mois suivant, le ministre des Affaires internationales se rendait à Rio de Janeiro pour participer à la Conférence des Nations unies sur l'Environnement et le Développement, dite «Sommet de la terre», du 10 au 14 juin. La représentation québécoise était inscrite au sein de la délégation canadienne et incluait le ministre de l'Environnement, M. Pierre Paradis. M. Ciaccia en profitait pour annoncer la mise en place de nouvelles mesures de coopération internationale en matière de protection de l'environnement, visant à susciter des projets de recherche et à offrir une expertise à d'autres pays.

En septembre, pour célébrer le Bicentenaire des institutions parlementaires du Québec, se tenait à Québec un Symposium international sur la démocratie. Parmi les participants venus d'une cinquante de pays, on remarquait le Secrétaire général de l'Organisation des Etats américains, M. Jao Baena Soares, l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Perez de Cuéllar et l'ancien Président du Liban, M. Amin Gemayel.

Un peu plus tard, le même mois, la capitale était encore le lieu d'un grand congrès international, la XVIe Conférence générale du Conseil international des Musées (ICOM). Le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), M. Federico Mayor, participait à cette conférence et en profitait pour ratifier la chaire UNESCO/Université Laval sur les dimensions sociopolitiques du développement.




Conclusion

L'année 1992 aura donc donné lieu à de multiples activités internationales de la part du gouvernement québécois et d'autres organismes ou personnes du Québec. Le Québec n'a pas joué un rôle majeur sur la scène internationale. Il n'en a pas moins été un modeste acteur, préoccupé surtout par ses intérêts économiques, scrupuleusement soucieux de se ranger derrière la façade de la diplomatie canadienne, même en cette année d'incertitudes et d'hésitations constitutionnelles. Mais, comme on l'a vu dans les lignes qui précèdent, cet acteur québécois s'est bel et bien manifesté selon des traits qui lui sont propres.




Note(s)

1.  Les excellentes chroniques de Manon Tessier dans la revue Études internationales, publiée par le Centre québécois de relations internationales, ont été abondamment utilisées pour la rédaction de cet article. Voir vol XXIII, nos 2,3,4, pp.436-444; 627-735; 862-867.

2.  Communiqué de presse du ministre des Affaires internationales, le 13 octobre 1992.

3.  Communiqué de presse du ministre des Affaires internationales, le 17 novembre 1992.