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Profil du Québec



Robert Boily
Université de Montréal

Pierre Serré
Université de Montréal


L'année politique au Québec 1994-1995

· Rubrique : Profil du Québec - Présentation



Dans ce type de publication les paramètres de conception doivent demeurer sensiblement les mêmes afin d'assurer une cohérence nécessaire d'une édition à l'autre. Les auteurs doivent forcément répéter certaines considérations d'ordre méthodologique à l'attention du lecteur qui a accès pour la première fois à ces données ou qui n'a pas nécessairement sous la main l'édition précédente qu'il a déjà consultée. Ce faisant, nous sommes conscients que pour les autres lecteurs ces répétitions peuvent avoir un caractère fastidieux. Pour atténuer quelque peu cet inconvénient, nous avons, cette année encore, tenté de mieux sérier les divers types de commentaires de cette introduction au présent chapitre.

Dans une première section nous traiterons des aspects plus méthodologiques, réservant pour une deuxième section les renseignements touchant les changements apportés cette année au contenu du chapitre par rapport à celui des éditions précédentes. Le lecteur plus familier avec notre manière de procéder pourra s'il le désire aller directement à la deuxième section.



Remarques d'ordre méthodologique

Dès la première édition de L'année politique parue en 1989, notre objectif était de rassembler des données qui pouvaient être traitées de manière statistique ou graphique et permettaient de dégager les traits essentiels qui caractérisent le Québec d'aujourd'hui. Le lecteur peut, au gré de ses intérêts, utiliser ces données de diverses manières, bien qu'elles soient présentées à l'intérieur d'un plan prédéfini. En effet, si à l'intérieur du plan établi, chaque tableau, chaque graphique, constitue en quelque sorte le grossissement d'un trait particulier de l'une ou l'autre composante structurelle du système politique québécois, par exemple le taux de natalité, la mise en relation par le lecteur de divers traits en fonction de ses interrogations lui permet de dégager son propre profil d'une question. Ainsi la mise en relation du taux de natalité, du taux de vieillissement, du bilan migratoire et de la situation des transferts linguistiques, aide à comprendre les défis du développement de la population québécoise. La mise en relation de l'ensemble des données du chapitre vise à permettre la reconstitution globale du profil du Québec. Comme dans les éditions antérieures, ces données se retrouvent, à l'intérieur de quatre chapitres:

  1. Les données socio-démographiques

  2. La vie économique

  3. Les structures sociales

  4. La vie politique.

Le lecteur trouvera deux types de données. Il y a celles qui se prêtent à une présentation sous forme de tableaux ou de graphiques et celles qui, de présentation différente, apportent des informations plus factuelles sur les partis politiques ou encore sur les syndicats. Encore là, nous avons essayé de présenter de manière la plus systématique possible ce genre d'information. Aussi souvent que possible nous avons opté pour des histogrammes, c'est-à-dire chaque fois que ce mode de présentation donne à l'information retenue une plus grande visibilité. Nous avons cependant conservé les tableaux chaque fois que ce mode de présentation permet un accès plus clair, plus direct à la connaissance d'une réalité complexe et multiple plutôt que de recourir à la nécessité de multiplier des graphiques pour un même tableau ou encore de surcharger un même graphique pour parvenir à traduire la complexité d'un tableau. Quel que soit le choix fait, notre but premier demeure celui de faire ressortir le plus rapidement et le plus clairement possible une réalité, sans que cela exige de la part du lecteur une grande habitude de ce genre de présentation.

Source d'informations, ce chapitre se veut également un outil de recherche à la disposition des divers types de lecteurs. À cette fin nous avons opté pour une table des matières très détaillée à l'intérieur du plan qui structure ce chapitre. Comme nous sommes obligés, à chaque édition, de retrancher des années de référence pour pouvoir effectuer les mises à jour sans modifier l'espace de présentation des tableaux ou des histogrammes, nous avons pris soin d'indiquer au bas des tableaux ou graphiques la page à laquelle le lecteur pouvait trouver le tableau correspondant dans l'édition précédente. Il demeure donc possible de reconstituer des séries chronologiques plus longues, remontant pour la plupart des données au début des années 1970. Cela permet également de retracer les sources qui ont permis de construire ces séries chronologiques, car à chacune des éditions nouvelles nous n'indiquons que les sources de la mise à jour. Il faut rappeler que les quatre premières éditions qui couvrent les périodes de 1987 à 1991 ont été publiées par Québec-Amérique. L'année 1992 a été publiée par le Département de Science politique de l'Université de Montréal. Fides-Le Devoir ont publié l'année 1993-1994 de même que la présente édition.

La poursuite de ces divers objectifs se heurte cependant à quelques difficultés. Le lecteur doit donc demeurer prudent dans l'interprétation de certaines données et doit accepter des limites à une information que nous voulons la plus complète et la plus à jour possible. Il y a en effet des limites inhérentes à ce genre de recherche. Le caractère quinquennal ou décennal des recensements entraîne, à mesure que l'on s'en éloigne, un retard dans la traduction de la réalité, un certain flou autour de cet instantané que nous cherchons à saisir. Certaines données ne sont en effet disponibles que tous les dix ans. De plus certaines d'entre elles ne sont accessibles que quelques années après le recensement. Ainsi ce n'est qu'en 1994 que nous avons pu rendre compte des divers aspects liés à la structure occupationnelle tels que recueillis au moment du recensement de 1991.

La possibilité de choix multiples depuis le recensement de 1981 et encore davantage depuis le recensement de 1986 en matière d'origine ethnique ou de langue maternelle, pose de réels problèmes dans la poursuite de séries chronologiques et donc dans l'évaluation des tendances. Les résultats varient de manière sensible selon que l'on tient compte ou que l'on ne tient pas compte de ces choix multiples. De plus la manière d'en tenir compte n'est pas uniforme. Or il s'agit là de questions fort controversées de la vie politique québécoise.

D'autres problèmes liés à la tenue du recensement invitent à la prudence. Ainsi il demeure très difficile d'évaluer la population autochtone puisque plusieurs observateurs estiment que la majorité de ses membres refuse de participer au recensement. Les choix multiples sont venus encore accroître cette difficulté dans la mesure où, au dernier recensement, un très grand nombre de personnes se sont soudainement reconnu des ancêtres amérindiens. Le peu de sûreté de plusieurs des données concernant cette composante de la population québécoise explique le silence que nous observons bien à regret en cette matière. D'autres difficultés peuvent naître d'un changement dans la manière de poser une question lors du recensement et avoir un impact sur les résultats. Plusieurs estiment que des changements dans le questionnaire du recensement de 1991 expliqueraient pour une part la progression importante des transferts linguistiques vers le français entre 1986 et 1991, soit une augmentation de 10 %. Or tout cela rejoint des questions d'une brûlante actualité.

Par suite des révisions et des corrections effectuées périodiquement dans les séries statistiques des publications officielles, la comparaison des données publiées une année avec celles d'une année antérieure peut révéler des différences dans la mesure où nous tenons compte de ces corrections. Ces différences cependant, entraînent rarement une lecture fondamentalement autre de la question retenue. Il en va autrement lorsque, malgré tout le soin apporté, une erreur se glisse. Compte tenu du nombre élevé de données ici traitées, des diverses étapes nécessaires dans leur traitement, il est presque inévitable que des erreurs échappent à notre vigilance lors des vérifications. Nous faisons donc appel à la compréhension du lecteur.

Certaines variations dans les données présentent au contraire un intérêt tout particulier. Ce sont celles qui touchent les données provisoires d'une année et les données révisées de l'année suivante. Ces variations permettent de constater les différences entre les attentes, les visées ou les objectifs politiques et ce qui s'est réellement produit. Cela est particulièrement manifeste en matière de bilan migratoire, de budget, mais aussi en matière de natalité et d'accroissement naturel de la population. Ainsi la comparaison d'un tableau des migrations internationales et interprovinciales d'une édition avec celui de l'édition précédente peut révéler un bilan migratoire un peu plus positif ou plus négatif que prévu. De même, alors que l'on attendait pour 1993 un taux de natalité de 14,6, soit une augmentation par rapport à 1991, le taux réel a été de 13,6, confirmant le maintien de la tendance tragique à la baisse de la natalité au Québec, un taux qui demeure inférieur à ceux de l'Ontario et de l'ensemble du Canada. Les données de la présente édition confirment le maintien de cette tendance.




Les changements apportés

Lors de la dernière édition nous avions apporté des changements importants au contenu du «Profil du Québec». Pour des raisons d'espace, nous avions supprimé plusieurs tableaux à l'intérieur des quatre grandes parties du chapitre. Nous l'avions fait en tentant de conserver l'essentiel. Dans certains cas cela s'expliquait par le fait que nous n'avions pas de données nouvelles et qu'il ne s'agissait pas d'une information jugée essentielle. Le lecteur trouvera donc ces données dans l'édition précédente. Nous l'avions fait également lorsque des tableaux correspondaient à un fractionnement d'informations plus globales que nous retenions, fractionnement utile bien sûr, mais non essentiel à la compréhension d'une facette de ce profil du Québec. Nous avions supprimé de manière définitive les renseignements touchant les sièges sociaux des syndicats. L'allégement le plus important concerne toutefois le personnel politique de l'Assemblée nationale et celui du gouvernement du Québec. La proximité d'une élection générale, la décision de plusieurs députés libéraux de ne pas se représenter, l'arrivée au PQ d'un grand nombre de nouveaux candidats dont plusieurs de prestige, devaient entraîner des bouleversements importants du personnel politique. Nous avions donc décidé d'attendre la prochaine édition pour rendre compte des caractéristiques de ce personnel. C'est ce que nous faisons dans la présente édition. Le lecteur y trouvera donc pour chaque député le type de renseignements que nous fournissions dans les éditions précédentes. Cependant, comme nous l'avions fait l'année dernière pour le personnel politique québécois à la Chambre des Communes, nous avons apporté quelques informations supplémentaires. Non seulement trouvera-t-on le nombre de voix de majorité de chaque député et le nombre d'électeurs inscrits pour chaque circonscription, mais on y trouvera aussi le pourcentage de voix valides obtenu par chaque député et le pourcentage des voix valides que représente sa majorité. Nous avons également inscrit le pourcentage de la participation électorale dans les diverses circonscriptions. Ces diverses données permettent, croyons-nous, de se faire une meilleure idée de la force relative de chaque député et de là des divers partis. Nous avons intégré à cette présentation les modifications survenues par suite d'élections partielles. Nous ne présenterons plus de tableaux spécifiques pour ce genre d'élections comme nous le faisions antérieurement.

Compte tenu de la proximité dans le temps de la dernière élection fédérale et du peu de changements survenus dans le personnel politique, nous renvoyons le lecteur à l'édition précédente pour les informations touchant le personnel politique du Québec à la Chambre des Communes.

Contrairement aux éditions précédentes, à l'exception de L'année politique 1993-1994, nous ne présentons pas de biographies des membres du gouvernement du Québec. Il en sera de même dans l'avenir. Nous avons également allégé la présentation des informations concernant les partis politiques fédéraux et provinciaux autorisés. Afin de mieux traduire le caractère particulier de la région de Montréal, nous avons introduit cette année de nouvelles données concernant le pluralisme de plus en plus prononcé du milieu scolaire de cette région, sa structure d'âge qui fait de cette région celle où on retrouve à la fois le pourcentage le moins élevé de jeunes de moins de 15 ans et le pourcentage le plus élevé de personnes âgées de 65 ans et plus, le niveau élevé de pauvreté de l'île de Montréal ainsi que les habitudes culturelles de sa population anglophone, habitudes qui traduisent le maintien d'une distance prononcée par rapport au milieu francophone.

Malgré cette cure d'amaigrissement, nous espérons que ce chapitre conserve tous les éléments essentiels qui permettent à un lecteur d'obtenir des réponses rapides et claires à ses interrogations.