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Profil du Québec



Robert Boily
Université de Montréal

Pierre Serré
Université de Montréal


L'année politique au Québec 1997-1998

· Rubrique : Profil du Québec - Présentation



Dans ce type de publication, les paramètres de conception doivent demeurer sensiblement les mêmes afin d'assurer une cohérence nécessaire d'une édition à une autre. Les auteurs doivent forcément répéter certaines considérations d'ordre méthodologique à l'attention du lecteur qui prend pour la première fois connaissance de ces données ou qui n'a pas nécessairement sous la main l'édition précédente qu'il a déjà consultée. Nous sommes conscients que pour les autres lecteurs ces répétitions peuvent avoir un caractère fastidieux. Pour atténuer quelque peu cet inconvénient, nous avons rassemblé ces commentaires dans deux sections de cette introduction au présent chapitre.

Dans une première section, nous traiterons des aspects davantage méthodologiques, réservant pour une deuxième section la tâche de présenter les changements apportés cette année au contenu du présent chapitre par rapport à celui des éditions précédentes. Le lecteur familier avec notre manière de procéder pourra ainsi, s'il le désire, aller directement à la deuxième section.



Remarques d'ordre méthodologique

Dès la première édition de L'Année politique au Québec, parue en 1989 et consacrée à l'année politique 1987-1988, notre objectif était de rassembler des données qui pouvaient être traitées de manière statistique ou graphique et permettaient de dégager les traits essentiels qui caractérisent le Québec d'aujourd'hui. Le lecteur peut, au gré de ses intérêts, utiliser ces données de diverses manières, bien qu'elles soient présentées à l'intérieur d'un plan prédéfini. En effet, si, dans le cadre du plan établi, chaque tableau, chaque graphique constitue en quelque sorte le grossissement d'un trait particulier de l'une ou l'autre composante structurelle du système politique québécois, la mise en relation, par le lecteur, de plusieurs de ces traits en fonction de ses interrogations, lui permet de se faire une idée personnelle sur l'aspect de la société québécoise qui le préoccupe particulièrement. Ainsi la mise en relation du taux de natalité, du taux de vieillissement, du bilan migratoire et de la situation des transferts linguistiques permet de mieux comprendre les défis que le Québec doit relever, qui tiennent aux particularités du développement de sa population. Par ailleurs, la mise en relation de l'ensemble des données du chapitre permet de brosser un portrait global du Québec. Considérées de cette manière, les données de ce chapitre fournissent donc au lecteur des matériaux objectifs propres à alimenter sa propre réflexion.

Ces diverses données ont une autre fonction. Elles servent à compléter, à illustrer, à permettre de contrôler les analyses proposées dans ce livre. L'élément analytique de ces données repose dans leur composition, leur traitement, leur juxtaposition et leurs relations avec les analyses proposées. Pour cette raison, elles ne sont pas accompagnées de commentaires particuliers. Notre objectif premier est de laisser au lecteur le maximum d'autonomie dans son appréhension du Québec dans lequel il vit ou qu'il choisit d'observer de l'extérieur.

Contrairement à ce qui fut le cas dans les éditions antérieures, l'ensemble des données sera ici présenté dans trois sections :

  1. les données socio-démographiques ;

  2. les structures sociales ;

  3. la vie politique.

Source d'informations, ce chapitre se veut constituer un outil de recherche mis à la disposition des divers types de lecteurs. À cette fin, nous avons opté pour une table des matières détaillée à l'intérieur du plan qui structure ce chapitre. Nous avons ainsi pris soin, pour chaque année, d'indiquer au bas des tableaux la page à laquelle le lecteur peut trouver le tableau correspondant dans l'édition précédente. Cela permet de retracer les sources qui ont permis de construire ces séries chronologiques, car à chacune des éditions nouvelles nous n'avons indiqué que les sources de la mise à jour.

Il importe de rappeler ici que les quatre premières éditions de L'Année politique au Québec, qui couvrent les périodes de 1987 à 1991, ont été publiées par Québec-Amérique avec la collaboration du journal Le Devoir. L'année 1992 a été publiée par le Département de science politique de l'Université de Montréal. Fides a édité le volume concernant l'année 1993-1994 avec la collaboration du journal Le Devoir, ainsi que les années 1995-1996 et 1996-1997 sans cette collaboration.

Il faut également rappeler qu'à l'occasion d'une association plus étroite entre l'équipe de L'Année politique au Québec et des journalistes du journal Le Devoir, Fides-Le Devoir ont publié Québec 1996 qui, de fait, couvre les activités de 1994-1995. C'est donc à travers ces diverses publications que le lecteur doit cheminer s'il veut reconstituer les séries statistiques proposées depuis le début.

La poursuite de ces divers objectifs se heurte cependant à quelques difficultés. Le lecteur doit donc demeurer prudent dans l'interprétation de certaines données et doit accepter les limites d'une information que nous voulons la plus complète et la plus à jour possible. Il y a en effet des limites inhérentes à ce genre de recherche. Le caractère quinquennal ou décennal des recensements entraîne, à mesure que l'on s'en éloigne, un retard dans la traduction de la réalité, un certain flou autour de l'instantané que nous cherchons à saisir. Certaines données ne sont en effet disponibles que tous les dix ans. De plus, certaines d'entre elles ne sont accessibles que quelques années après le recensement.

La possibilité de choix multiples depuis le recensement de 1981, et encore davantage depuis le recensement de 1986, en matière d'origine ethnique ou de langue maternelle pose de réels problèmes à l'élaboration de séries chronologiques et à l'évaluation des tendances. Les résultats varient de manière sensible selon que l'on tient compte ou non de ces choix multiples. De plus, la manière d'en tenir compte n'est pas uniforme. Elle varie d'un auteur à l'autre. Or tout ce qui touche aux mouvements de population concernant l'origine ethnique et la langue maternelle touche des questions fort controversées de la vie politique québécoise.

D'autres problèmes, liés à la tenue du recensement, invitent à la prudence. Ainsi demeure-t-il très difficile d'évaluer la population autochtone puisque plusieurs observateurs estiment que la majorité de ses membres refusent de participer au recensement. Les choix multiples ont accru cette difficulté dans la mesure où, lors du dernier recensement, un très grand nombre de personnes se sont soudainement reconnu des ancêtres amérindiens. Le peu de fiabilité de plusieurs des données concernant cette composante historique de la population québécoise explique le silence que nous observons bien à regret en cette matière. Le lecteur trouvera cependant dans le chapitre rédigé par Pierre-Gerlier Forest des informations intéressantes.

D'autres difficultés peuvent naître d'un changement dans la manière de poser une question lors du recensement et avoir un impact sur les résultats. Plusieurs auteurs estiment que des changements dans le questionnaire du recensement de 1991 expliqueraient pour une part la progression importante des transferts linguistiques vers le français entre 1986 et 1991, soit une augmentation de 10 %. Encore une fois, il s'agit là de questions d'une brûlante actualité.

À la suite des révisions et des corrections effectuées périodiquement dans les séries statistiques des publications officielles, la comparaison des données publiées d'une année à l'autre peut révéler des différences dans la mesure où nous tenons compte de ces corrections à l'occasion de chaque édition. Ces différences conduisent cependant rarement à une lecture fondamentalement différente de la question retenue. Il en va autrement lorsque, malgré tout le soin apporté, une erreur se glisse. Compte tenu du nombre élevé de données ici traitées, des diverses étapes nécessaires dans leur traitement, il est presque inévitable que des erreurs échappent à notre vigilance lors des vérifications. Nous faisons donc appel à la compréhension du lecteur.

Certaines variations dans les données d'une édition à une autre présentent au contraire un intérêt tout particulier. Ce sont celles qui touchent les données provisoires d'une année et les données révisées de l'année suivante. Ces variations permettent de constater les différences entre les attentes, les visées ou les objectifs politiques et ce qui s'est réellement produit. Cela est particulièrement manifeste en matière de bilan migratoire, de budget, mais aussi en matière de natalité et d'accroissement naturel de la population. Ainsi, la comparaison d'un tableau des migrations internationales et interprovinciales d'une édition avec celui de l'édition précédente peut révéler un bilan migratoire un peu plus positif ou plus négatif que prévu. De même, alors que l'on attendait pour 1993 un taux de natalité de 14,6, soit une augmentation par rapport à 1991, le taux réel a été de 13,6, confirmant le maintien de la tendance tragiquement à la baisse de la natalité au Québec, un taux qui demeure inférieur à ceux de l'Ontario et de l'ensemble du Canada. Les données de la présente édition confirment malheureusement le maintien de cette tendance.




Les changements apportés

Le lecteur familier avec le contenu de Profil du Québec constatera des changements importants par rapport aux éditions antérieures. Ces changements s'expliquent par notre désir de présenter des séries chronologiques couvrant la période des dix ans de publication de L'Année politique au Québec. Or toutes les données ne se prêtent pas à un tel traitement ou, pour ce faire, exigeraient beaucoup trop d'espace. Cela concerne particulièrement les données du chapitre sur la vie économique et les effectifs syndicaux. Nous avons dû également laisser de côté des tableaux pour lesquels aucune donnée nouvelle n'était disponible, notamment lorsque ces tableaux provenaient de recherches ponctuelles. Il s'agit tout particulièrement de données sur les habitudes culturelles des non-francophones et de quelques tableaux de la section « Niveaux d'instruction ». La proximité de l'élection nous empêchait de fournir les renseignements sur la composition du Conseil des ministres et sur le personnel politique de l'Assemblée nationale. Le peu de changements survenus au niveau fédéral nous permettait de nous consacrer essentiellement aux partis politiques québécois. Pour les mêmes raisons d'espace, nous avons opté pour une formule unique de présentation, celle des tableaux.

Tous ces choix ne présentent pas les mêmes inconvénients -- dont certains se trouveront réglés dans des chapitres de la présente édition. Il en va ainsi, par exemple, des données concernant les effectifs syndicaux ou le financement des partis politiques. Des données électorales précieuses se retrouvent dans plusieurs autres chapitres. Le lecteur trouvera dans l'édition de l'année dernière une information toujours valable concernant les partis politiques fédéraux de même que des tableaux que nous n'avons pas pu retenir.

Par ailleurs, les tableaux retenus concernent des préoccupations au coeur de la vie politique du Québec et dont il est question dans les divers chapitres de ce livre, notamment celles qui ont trait à la démographie, à l'immigration et à l'intégration des immigrants, à l'éducation et aux problèmes économiques liés à la pauvreté et au chômage.

Enfin, malgré la proximité des élections du 30 novembre, nous avons pu, dans un long tableau il est vrai, réunir un ensemble de données concernant le personnel politique et les résultats des élections par parti et par circonscription.