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Bandes de
motards criminalisées (BMC)
Les HELLS ANGELS, OUTLAWS, et les BANDIDOS sont les trois BMC les plus influents du Canada, et la police exerce une surveillance considérable sur eux. Les HELLS ANGELS, qui comptent 34 chapitres dans tout le pays, sont les plus puissants. Ils ont des ramifications internationales et comptent plus de 228 sections un peu partout dans le monde et comptent plus de 3 000 membres à l’échelle internationale. La structure organisationnelle des HELLS ANGELS renforce la collaboration entre les chapitres afin de faciliter les activités criminelles telles que le trafic et la distribution des stupéfiants. Au cours des deux dernières années, des mesures fructueuses d’application de la loi ont permis de réduire l’influence criminelle exercée par les HELLS ANGELS dans le Canada central et atlantique. Cependant, malgré les difficultés organisationnelles qu’ils ont éprouvé à des degrés divers dans ces régions, les HELLS ANGELS essaient de reprendre leurs opérations et de reconsolider leur sphère d’influence. Les OUTLAWS se trouvent surtout en Ontario, où ils comptent neuf chapitres. Les BANDIDOS n’ont aucun repaire au Canada, mais ils conservent un petit nombre de membres ou de candidats apprentis en Ontario. La police a ciblé les BANDIDOS et les OUTLAWS avec succès l’année dernière, et leur organisation fonctionne donc au ralenti et fait profil bas. Au Canada, les BMC renforcent leurs capacités technologiques. Les ordinateurs et Internet servent à gérer les affaires de la bande et à en promouvoir les activités et les événements dans le Web. Ces groupes tirent également profit des nouvelles technologies telles que les appareils sans fil et les protocoles de chiffrement afin de protéger leurs renseignements et leurs communications. Un membre des HELLS ANGELS est actuellement considéré comme le webmestre national et le fournisseur de soutien technique, et il continue d’acquérir des connaissances spécialisées en informatique. En plus de protéger leurs renseignements, les BMC, et en particulier les HELLS ANGELS, se servent de systèmes de sécurité et de caméras vidéo haut de gamme pour protéger le périmètre de leur repaire. L’intimidation et la violence servent à contrôler les réseaux criminels et les subalternes. Plus particulièrement, les HELLS ANGELS utilisent la violence comme un outil pour contrôler leurs réseaux criminels et intimider leurs rivaux. Ils intimident les agents d’application de la loi et les témoins potentiels afin de perturber ou de retarder les actions en justice. Les BMC feront appel à des clubs écoles tels que des bandes de rue et d’autres BMC de moindre envergure pour commettre des actes criminels afin de se soustraire à des poursuites. Il semble cependant que les clubs écoles se font de plus en plus rares du fait qu’il est difficile de les contrôler et en raison des succès remportés par les mesures d’application de la loi. De plus, certains clubs écoles se dissocient également des BMC plus puissantes afin d’éviter l’engagement et l’attention accrus de la police qu’attire une telle association. Au Canada, les BMC sont encore actives à grande échelle. Ces groupes tentent continuellement d’étendre leur influence. Les BMC, et en particulier les HELLS ANGELS, tirent leurs profits de diverses activités criminelles menées au pays, telles que la prostitution et la fraude. Cependant, le trafic de stupéfiants, et notamment de la cocaïne et de la marihuana, reste leur principale source de revenus. En raison de la forte demande exercée sur le marché des stupéfiants et de l’immensité du territoire de la Colombie-Britannique et des prairies, les BMC semblent coexister avec d’autres groupes, tels que ceux du crime organisé traditionnel (de souche italienne) et les groupes de souche asiatique. En C.-B. les HELLS ANGELS comptent sept chapitres et sont fortement impliqués dans le trafic de la cocaïne et la culture de la marihuana. En Colombie-Britannique, quelques membres des HELLS ANGELS ont des liens avec les groupes du crime organisé traditionnel (de souche italienne) de cette province et du Canada central. Les HELLS ANGELS de la C.-B. tentent également de légitimer leur image, car ils détiennent des intérêts dans plusieurs entreprises légitimes. En Alberta, les HELLS ANGELS comptent trois chapitres. Les NOMADS et les sections d’Edmonton sont particulièrement actifs dans le trafic de stupéfiants. Dans cette province, les HELLS ANGELS sont formés d’anciens membres de clubs de motards rivaux, et par conséquent d’anciennes allégeances et rivalités persistent, ce qui crée de la tension dans les chapitres. Les HELLS ANGELS de l’Alberta n’ont pas de liens importants avec d’autres organisations criminelles dans cette province. Les deux chapitres de HELLS ANGELS de la Saskatchewan continuent de fonctionner de façon interdépendantes, et aucune d’elle ne s’impose comme une entité dominante. Au Manitoba, on assiste à un accroissement de la violence liée aux bandes, car les groupes criminels se disputent le commerce des stupéfiants dans la province. Les HELLS ANGELS tentent d’élargir leur sphère d’influence dans cette province en faisant appel à la violence et à l’intimidation à l’endroit des trafiquants de stupéfiants locaux. Les données démographiques relatives aux BMC du Canada central et atlantique changent, car ces groupes ciblés par la police sont affaiblis ou désorganisés. En Ontario, le projet RETIRE, une opération policière conjointe menée sur trois ans, qui ciblait les OUTLAWS, a pris fin en septembre 2002 avec l’arrestation d’environ 60 personnes, dont 40 membres confirmés et deux membres basés aux États-Unis, soit le vice-président national et le président international des OUTLAWS. Le projet RETIRE a aussi permis de saisir cinq repaires de OUTLAWS en Ontario. Les procès découlant de ces opérations sont en cours. Les OUTLAWS de l’Ontario sont actuellement en déroute, et leur influence criminelle diminue. Les HELLS ANGELS de l’Ontario ont récemment été la cible de l’opération SHIRLEA, une opération policière conjointe menée dans la Région du Grand Toronto. En avril 2003, cette opération a permis l’arrestation de 42 personnes, y compris celle de 14 membres confirmés des HELLS ANGELS venant de cinq chapitres, de deux anciens membres, de trois membres du RED LIGNE CREW, un club école, et de 23 associés. Le projet AMIGOS, qui ciblait les BANDIDOS de l’Ontario et du Québec, a pris fin en juin 2002 et a mené à l’arrestation de deux membres basés en Ontario et de la majorité des BANDIDOS du Québec, ce qui a pratiquement réduit à néant l’influence criminelle de ce groupe dans les deux provinces. Les HELLS ANGELS continuent de sentir les effets de l’opération PRINTEMPS 2001. Des méga procès découlant de cette opération sont encore en cours, et on continue de procéder à des arrestations en relation avec cette opération d’envergure. Deux anciens membres de premier plan des HELLS ANGELS NOMAD, en fuite après avoir échappé à l’important ratissage du printemps 2001, ont été arrêtés en avril 2003. Ils font face actuellement à des accusations de meurtre, de trafic de stupéfiants et de banditisme. Les HELLS ANGELS du Québec ont connu des changements organisationnels considérables au cours des deux dernières années. En raison du succès remporté par les mesures d’application de la loi, des conflits internes et d’un manque de leadership, la plupart des six chapitres des HELLS ANGELS de cette province n’ont pas suffisamment de membres actifs ou de capacités organisationnelles pour maintenir l’étendue de leurs réseaux criminels. Au Nouveau-Brunswick, les BACCHUS sont actifs sur la scène criminelle et conservent une solide association avec les HELLS ANGELS. En Nouvelle-Écosse, la chapitre des HELLS ANGELS de Halifax a également été affaiblie, car sur ses sept membres, quatre ont été écroués et leur repaire a été saisi dans la foulée de l’opération HAMMER, en 2001. À Terre-Neuve et au Labrador, malgré leur faible présence physique, les HELLS ANGELS continuent d’exercer leur influence criminelle dans cette région par l’intermédiaire d’associés ou de criminels locaux.
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