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Juillet / Août
2001
Vol. 33, no 4
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Au revoir, Mordecai Richler
Les Canadiens ont perdu un écrivain de grande importance le 3 juillet 2001. Mordecai Richler était d'abord un mari et un père. Au nom des membres du personnel de la Bibliothèque nationale du Canada, je désire exprimer nos plus sincères condoléances à cette famille.
Mordecai Richler a donné une grande visibilité à la profession d'écrivain. À l'auteur, il a enseigné trois leçons fondamentales :
1. Travail, travail, travail : c'est ce qui constitue l'inspiration.
2. Courage : un écrivain doit avoir le courage de dire ce qu'il pense. Le devoir d'un écrivain est de contribuer à la pensée pluraliste plutôt qu'à la pensée monolithique qui l'entoure.
3. Observation bien avisée : M. Richler n'exploitait jamais une idée sans la mettre à l'épreuve de sa critique aiguë, de sa satire et de son humour.
Mordecai Richler n'a jamais pensé qu'il devait être la personne la plus aimable du pays et il a suivi son chemin à titre d'homme libre et de penseur libre. Il croyait certainement à sa liberté d'expression et était frustré lorsque d'autres choisissaient de ne pas exercer ce droit.
Nous attendrons avec impatience ses chroniques sur la vie au Paradis - elles devraient être épicées et drôles. Et si jamais il rencontre un nationaliste québécois là-haut, bien - il peut tout aussi bien penser qu'il est en Enfer !
L'Administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada,

Roch Carrier
4 juillet 2001
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