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Bibliothèque nationale du Canada
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Juillet / Août
2002
Vol. 34, no 4

Livres photographiques à la Bibliothèque nationale du Canada

Le texte qui suit fait partie de l’exposition de la Bibliothèque nationale du Canada intitulée Livres photographiques, qui est présentée dans la salle d’exposition D de la Bibliothèque nationale du Canada, au 395, rue Wellington, à Ottawa, tous les jours de 9 h à 22 h 30.

Illustrations photographiques dans les livres

La photographie telle que nous la connaissons, celle qui fonctionne selon le processus négatif-positif et celle qui permet la production d’épreuves sur papier, remonte au début des années 1840 en France et en Angleterre. Toutefois, la reproduction de photographies sur les pages imprimées, jumelées au texte typographique, représentait alors un rêve inaccessible et ce n’est que vers la fin des années 1880 qu’on est parvenu à élaborer une méthode pratique. Avant l’avènement de la commercialisation des techniques modernes d’impression photomécaniques, les photographies apparaissant dans les livres étaient des photographies originales collées individuellement à la main sur des pages blanches ou préimprimées. Vues ainsi, dans un contexte essentiellement littéraire, elles sont devenues une partie intégrante de la lecture, dotée d’images visuelles non seulement afin de présenter, mais aussi afin d’amplifier les descriptions, de conceptualiser la connaissance et de visualiser les endroits, les gens, les événements et les choses imaginaires.

Tirée des fonds de la Bibliothèque nationale du Canada, Livres photographiques représente une sélection de livres contenant des illustrations photographiques produits au Canada de 1858 à 1878 qui montre une vaste gamme de formats et de procédés. Tandis que de nombreuses publications illustrées grâce à des épreuves originales à l’albumine étaient volumineuses, somptueuses et dispendieuses, d’autres étaient simples, modestes et peu coûteuses. Certaines ne contenaient qu’un frontispice photographique tandis que d’autres étaient abondamment illustrées. Dans certains livres, les photographies étaient collées sur des pages blanches et insérées sans pagination dans l’ordre des pages; dans d’autres, elles étaient insérées à la main sur des pages numérotées avec des légendes imprimées en relief et, dans certains livres, les épreuves photographiques étaient collées directement sur les pages de texte. Le papier d’impression des photographies, en guise de support, variait en épaisseur et en qualité. Dans des cas spéciaux, la photographie était montée sur un fond couleur ou sur une cuvette de gravure simulée afin de ressembler à une reproduction d’œuvre d’art.

Tandis que les livres contenant des photographies insérées à la main faisaient partie de la culture de l’imprimerie vers la fin du XIXe siècle au Canada, de nombreux raffinements ont permis de reproduire des photographies à peu de frais et de manière précise dans une forme compatible au texte.

En Amérique du Nord britannique, les photographies originales dans les livres ont été remplacées par les reproductions photomécaniques de similigravures. L’arrivée des similigravures a ouvert la voie au photojournalisme et à l’illustration des journaux et des magazines. La publication du Dominion Illustrated, vol. 1, no 1, le 7 juillet 1888 à Montréal, par George Desbarats, a donné le coup d’envoi de la culture visuelle moderne au Canada et elle a nourri un nouvel esprit national.

Après la première parution du Dominion Illustrated, la perception des gens a quelque peu changé et nous avons désormais l’habitude de voir des illustrations en ton continu sur la même page que le texte imprimé. Cette habitude fait en sorte qu’il nous est particulièrement difficile d’apprécier et d’évaluer les répercussions du livre contenant des illustrations photographiques sur les lecteurs du XIXe siècle en Amérique du Nord britannique.

Livres photographiques se poursuit jusqu’au samedi 31 août 2002.