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Mars/Avril 2003
Vol. 35, no 2
ISSN 1492-4684

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SAVOIR FAIRE
Les sapeurs d’Ottawa

Tom Tytor, Services de recherche et d'information

M. Bill Rawling, historien de la Défense nationale et auteur de l'ouvrage récemment publié Ottawa's Sappers : A History of the 3rd Field Engineer Squadron, a présenté le séminaire SAVOIR FAIRE du 19 novembre 2002. Sa présentation sur l'unité fut illustrée de diapositives représentant les sapeurs d'Ottawa impliqués dans diverses opérations et les résultats de certains de leurs projets.

Dans le passé lointain, les troupes de siège « sapaient », c'est-à-dire creusaient des tranchées pour se protéger du feu de l'ennemi. Dans l'usage courant, « sapeur », en tant que rang, fait référence à un soldat du génie. En termes plus généraux, il renvoie à tous les ingénieurs de campagne en plus des ingénieurs de la construction, pompiers, arpenteurs géomètres, cartographes et autres.

Le 3e Escadron du génie de campagne, formé le 1er juillet 1902, est l'un des nombreux escadrons d'ingénieurs assemblés depuis que la Loi de la milice [Canada (Province)] de 1855 est entrée en vigueur. Il fut créé pour assurer que les unités d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie puissent opérer sur des distances considérables avec les approvisionnements et l’équipement nécessaires. Depuis sa création jusqu'à la Première Guerre mondiale, il a fait partie d'un plan de mobilisation pour défendre le Canada contre une invasion par les États-Unis; il devait aussi faire partie d'un corps expéditionnaire pour servir en Europe.

Même s'il y eut des plans de mobilisation à divers moments durant le 20e siècle (1902-1914, 1922-1939 et durant une partie de l’époque d'après-guerre), l'unité a été mobilisée une seule fois dans son histoire centenaire (Seconde Guerre mondiale). Elle a aussi fourni du personnel à divers services lors de la Première Guerre mondiale. Avec la cessation des hostilités en 1918, le 3e escadron a aussi fait partie d'un plan de mobilisation en 1919, mais n'a pas repris l'entraînement en tant qu'unité avant 1921.

Durant les 37 premières années de son existence, les seules occasions pour l'unité de travailler ensemble dans des situations d'urgence furent au service des collectivités locales. Un exemple d'un tel appui à la collectivité est sa lutte contre l'incendie des Plaines Lebreton de septembre 1903, quand elle aida les pompiers et les résidants de l'endroit.

Les membres des sapeurs d’Ottawa ont servi dans presque chaque département des forces armées. La Seconde Guerre mondiale vit le 3e escadron de campagne incorporé à la 1ère Division de l'infanterie canadienne qui a servi à plusieurs endroits : Angleterre, 1940; Spitsbergen, 1941; et ensuite en Sicile, Italie et Hollande de juillet 1943 à mai 1945. Plusieurs membres furent décorés à maintes reprises pour bravoure dans leur soutien des unités de combat armées.

La Seconde Guerre mondiale : la mobilisation

En Angleterre, les sapeurs apprirent à construire des ponts à la fois à travées fixes (non flottants) et flottants. Ils mirent en place des obstacles sur les plages pour entraver le mouvement des chars d'assaut, tendirent des barbelés, établirent des blocages routiers et minèrent des champs. Ils se préparèrent aussi pour une retraite organisée qui aurait nécessité la démolition de routes et de ponts.

À Spitsbergen, ils furent appelés à détruire ou enlever toutes les installations d'extraction du charbon, les stocks de charbon extrait, les moyens de transport entre les mines, les installations portuaires et les ports, et les stations sans-fil et météo. De plus, on leur demanda de rapatrier deux mille Russes vivant sur l'île, pendant qu'ils acheminaient huit cent Norvégiens au Royaume-Uni.

En Sicile, les routes avaient besoin d'être dégagées; des ponts et des routes devaient être reconstruits. Ils se chargèrent des nids de poule et ornières, réparèrent les caniveaux brisés et désamorcèrent les mines et engins piégés.

Les routes demeurèrent ouvertes en Italie alors que les ingénieurs ennemis en avaient fait sauter de larges sections. Des cratères furent comblés, les routes d'avance et de communication maintenues pendant que les sapeurs réglaient le problème des grosses pluies d'automne qui ravageaient les routes, voies ferrées et grands chemins, ainsi que les ponts, rives et embarcadères. Mines terrestres, engins piégés, bombes et mines non explosées qui s'étaient échoués sur la rive furent enlevés.

La période dans le nord-ouest de l'Europe fut passée à surveiller et escorter les prisonniers, enlever des milliers d'engins explosifs, et déblayer un grand nombre de barrages routiers.

Même si de nouveaux dispositifs anti-mines sont apparus durant la Seconde Guerre mondiale, il fallait procéder manuellement pour les enlever en silence. Les sapeurs devaient utiliser des détecteurs et des piques pour localiser les mines puis les sortir de terre, causant plus de morts que l'emploi des explosifs pour se débarrasser des mines.

Après l'expérience de Spitsbergen, l'offensive fut de plus en plus préférée à la défensive. Quand les troupes se préparaient à traverser une rivière bien défendue, des ingénieurs la traversaient rapidement en limitant les pertes au minimum et établissaient une tête de pont. Ils fournissaient des barges d'assaut à l'infanterie, préparaient les approches, nettoyaient les champs de mines et les barbelés, construisaient des ponts ou des radeaux et entretenaient les sites de passage jusqu'à ce que la division puisse traverser.

Après la Seconde Guerre mondiale

Après la Seconde Guerre mondiale, l'implication communautaire, y compris le travail sur les ponts et autres tâches, gardèrent l'unité occupée. Au début des années 1960, on n'insistait plus sur la survivance nationale, principal souci depuis la fin des années 1950. Le début de l'ère nucléaire, toutefois, signifiait que le 3e escadron de campagne ferait encore partie d'une stratégie de mobilisation.

Dans les années 1970, des membres de l'escadron se joignirent aux unités des forces régulières et, en certains cas, servirent temporairement dans des missions internationales de maintien de la paix. La collaboration avec la collectivité obligeait à bâtir des ponts et à effectuer des démolitions, entre autres choses, et continua de faire partie de l'entraînement jusque dans les années 1980. Dans les années 1990, des unités de la réserve comme le 3e escadron de campagne passèrent plus de temps à s'entraîner avec les forces régulières que précédemment. De plus, on vit une implication accrue dans le service à court terme, incluant la participation à la Guerre du Golfe en 1991. Un groupe de sept donna un coup de main durant les inondations de Winnipeg, au printemps 1997. Durant la tempête de verglas de janvier 1998, plus de 50 membres de l'unité aidèrent la collectivité, utilisant des scies à chaîne, vidant des sous-sols à l'aide de pompes, fournissant du bois de chauffage, de la nourriture et de l'eau, créant des abris, aidant les équipes d’hydroélectricité et enlevant les obstacles. Dix servirent en Bosnie cette même année en plus de s'acquitter de leurs fonctions régulières, participant à la disposition de l'artillerie et à l'enlèvement des mines; ils construisirent aussi une structure de jeu pour une école de Bajici. Les ingénieurs militaires construisirent ou réparèrent aussi plusieurs ponts pour le Sentier Trans-Canada durant leur année du centenaire.

La présentation instructive de M. Rawling a servi à illustrer l'utilité des unités du génie de l'armée. Il ne fait aucun doute que l'appréciation de ces unités a été partagée par tous ceux qui ont bénéficié de la multitude de services rendus à la fois dans les collectivités locales et à l'étranger. Leur participation à la collectivité, même sollicitée à la dernière minute, peut aider à réduire les effets des désastres, tels une tempête de verglas ou une conflagration majeure. Avec suffisamment de temps pour se préparer, une unité d'ingénieurs de l'armée peut construire des ponts ou des quais, et être entraînée à participer au travail de formations sur le champ de bataille.

Rawling, Bill. Ottawa's Sappers : A History of the 3rd Field Engineer Squadron. Ottawa : Musée du Génie militaire canadien, 2002.

Pour trouver les thèmes de présentations de SAVOIR FAIRE 2003 tenues à la Bibliothèque et aux Archives du Canada, au 395 Wellington, à Ottawa, consultez notre site Web à www.nlc-bnc.ca/1/9/index-f.html.