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Septembre/Octobre 2003
Vol. 35, no 5
ISSN 1492-4684

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Séance de lecture à la mémoire de Carol Shields

Trevor Clayton, Communications

Le 24 juillet 2003, Bibliothèque et Archives Canada (BAC) a été l’hôte d’une séance de lecture d’œuvres de Carol Shields, auteure canadienne lauréate du prix Pulitzer. Mme Shields est décédée du cancer le 16 juillet 2003, à l’âge de 68 ans.

L’hommage a attiré plus de 150 personnes, dont Molly Walsh, une amie de longue date de l’auteure, qui sont venues entendre les textes de l’une des écrivaines les plus talentueuses du Canada, et y réfléchir. Une photo encadrée de Mme Shields et des couvertures de plusieurs de ses œuvres ont été mises en évidence dans le foyer en contrebas de Bibliothèque et Archives Canada, et des documents choisis provenant du fonds Shields, que l’écrivaine avait généreusement déposés à BAC, étaient exposés dans des présentoirs.

L’animateur de la séance était Randall Ware, de la Direction des communications de BAC. Il a présenté chacun des lecteurs, dont le premier était Roch Carrier, administrateur général de la Bibliothèque nationale et contemporain de Carol Shields.

M. Carrier a fait l’éloge de la prose subtile et émouvante de l’auteure décédée. Il a ensuite lu des extraits du dernier roman de Mme Shields, Unless 1 (2002). Cet ouvrage a été en lice pour le prix Booker, le prix Giller, le Prix littéraire du Gouverneur général et le Commonwealth Writers Prize. Il figure en Grande-Bretagne sur la liste des dix romans les plus appréciés écrits par des femmes.

L’écrivaine Susan Lightstone a ensuite lu la postface que Mme Shields avait rédigée pour le livre à succès canadien Dropped Threads (2001), un recueil de récits intimes écrits par des femmes, coédité par Carol Shields et Marjorie Anderson et publié dans deux anthologies. Mme Lightstone a jeté une lumière nouvelle sur ce qu’elle considère comme le « côté inquiétant de certaines situations qu’on peut négliger ou écarter », présent dans l’écriture de Carol Shields.

Charles Gordon et Jenny Jackson, du Ottawa Citizen, ont lu des passages tirés de Happenstance (1980) et The Republic of Love 2 (1992); le professeur Gerald Lynch, de l’Université d’Ottawa, a lu quelques pages de Swann 3 (1987). La romancière Elizabeth Hay a lu des extraits de la biographie que Carol Shields avait rédigée sur Jane Austen (2001) et pour laquelle elle avait remporté, en avril 2002, le prix Charles Taylor, d’une valeur de 25 000 $, qui récompense l’auteur d’un ouvrage général.

Cependant, l’orateur le plus apprécié lors de la séance de lecture à la mémoire de Carol Shields a sans doute été l’écrivaine elle-même. En effet, on a retrouvé dans les archives sonores l’enregistrement de « The Subjunctive Self » [« Le moi émotif »], exposé qu’elle avait donné en 1998 à la Bibliothèque nationale. On l’a fait écouter pendant que la tribune, qu’elle connaissait si bien et où elle avait prononcé son allocution à l’époque, est demeurée vide. Comme ce fut le cas des années auparavant, il y avait ce jour-là tantôt des rires, tantôt un silence recueilli dans l’auditoire attentif à l’humour remarquable et au brio littéraire de l’écrivaine qui invitaient de nouveau chacun à mieux se connaître.

Née en 1935 dans l’État de l’Illinois, Mme Shields avait fait des études au Hanover College et à l’Université d’Exeter en Angleterre, avant d’obtenir une maîtrise à l’Université d’Ottawa. À 22 ans, elle a épousé Donald Hugh Shields et s’est installée en permanence au Canada, où elle a enseigné à l’Université d’Ottawa, à l’Université de la Colombie-Britannique et à l’Université du Manitoba. À la fin de sa vie, elle habitait Victoria (Colombie-Britannique).

Son ouvrage le plus connu demeure The Stone Diaries 4 (1993), qui lui a valu le prix Pulitzer et le Prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie romans et nouvelles. Il a également été en lice pour le prix Booker et le prix du National Book Critics Circle. Par ailleurs, Mme Shields a reçu, pour son roman Larry’s Party 5 (1997), le prix Orange du Royaume-Uni, qui récompense l’auteure d’une œuvre romanesque.

L’œuvre de Carol Shields lui a valu plusieurs autres prix et marques de reconnaissance : le prix de la Canadian Authors Association, le prix Arthur Ellis, celui du National Critics Circle ainsi qu’une bourse Guggenheim. De plus, Mme Shields a été en lice pour le IMPAC Dublin Literary Award (le prix littéraire le plus lucratif accordé à un romancier) et a été présélectionnée à deux reprises pour le prix Booker. Elle était compagnon de l’Ordre du Canada, membre de la Société royale du Canada et membre de l’Ordre du Manitoba.

Mme Shields laisse dans le deuil son époux, ses cinq enfants et onze petits-enfants.

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Titres en français de certains ouvrages cités :

1 Bonté (2003)
2 La République de l’amour (1993)
3 Swann (1992)
4 La Mémoire des pierres (1995)
5 Une soirée chez Larry (1997)