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    Agence de santé publique du Canada
Relevé des maladies transmissibles au Canada
 

Volume : 28S5 • novembre 2002

Guide de prévention des infections

La maladie de Creutzfeldt-Jakob classique au Canada

Santé Canada
Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses
Bureau des maladies infectieuses*

* Présentement la Section des pathogènes à diffusion hématogène, de la
Division des infections acquises en milieu de soins de santé.

La maladie de Creutzfeldt-Jakob classique au Canada
119 pages -442 KB en format PDF PDF

 

Table des matières | Sommaire


Table des matières

Programme de guides de prévention des infections de Santé Canada
Liste des participants
Comité directeur chargé de l'élaboration des guides de prévention
des infections
  Comité consultatif spécial de Santé Canada sur la prévention et la
lutte contre la maladie de Creutzfeldt-Jakob
  Remerciements
Introduction
A. Comment utiliser ce document
B. Glossaire et abréviations (Voir l'annexe II pour les définitions
relatives à la surveillance de la MCJ)
C. Raison d'être du Guide de prévention des infections pour la MCJ
et d'autres EST humaines
D. Objectifs du Guide

Partie A. Aperçu de la MCJ et d'autres EST humaines

Renseignements de base

  A. Étiologie
B. Tableau clinique de la MCJ
C. Diagnostic de la MCJ
D. Épidémiologie et surveillance
E. Variante de la MCJ
Transmission de la MCJ
  A. Aperçu
B. Greffe de tissus du système nerveux central
C. Instruments utilisés durant des interventions neurologiques et
neurochirurgicales effractives
D. Administration périphérique d'extraits hypophysaires
d'origine humaine
E. Sang
F. Exposition professionnelle

Partie B. Évaluation et gestion du risque de
MCJ en pratique clinique

Évaluation du risque de MCJ
  A. Évaluation du risque de MCJ associé au patient
B. Évaluation du risque de MCJ associé aux tissus

Gestion du risque de MCJ

A. Gestion de la prévention et de la lutte contre l'infection en
fonction du risque de MCJ
B. Gestion de l'équipement et des surfaces de l'environnement
  Incinération ou décontamination
    Planification préliminaire
Mise en quarantaine des instruments
Matériel qui ne peut être immergé
  Décontamination
    Phase de nettoyage
Phase de décontamination chimique
Phase de traitement thermique/stérilisation
Méthodes combinées
  Méthodes de décontamination inefficaces ou partiellement
efficaces pour la MCJ

Partie C. Recommandations

Recommandations concernant les méthodes de décontamination
dans le cas de la MCJ
Recommandations pour la prise en charge des patients à risque
élevé ou à risque de MCJ dans les établissements de santé
  A. Administration
B. Notification
C. Soins courants
D. Interventions médicales
E. Interventions chirurgicales
    1. Patient à risque élevé (contact avec des tissus à fort ou faible
potentiel infectieux) OU patient à risque (contact avec des
tissus à fort potentiel infectieux, y compris le LCR)
2. Patient à risque élevé (contact avec des tissus sans potentiel
infectieux détectable) OU patient à risque (contact avec des
tissus à faible potentiel infectieux, à l'exclusion du LCR, ou
avec des tissus sans potentiel infectieux détectable)
  F. Grossesse/Accouchement
G. Processus de décontamination pour la MCJ applicable aux
instruments et au matériel
H. Surfaces de l'environnement
I. Élimination des déchets
J. Laboratoire
    1. Prélèvement et manipulation des échantillons
2. Examen pathologique
  K. Autopsie
    1. Considérations générales
2. Transport d'un cadavre à risque élevé ou à risque de MCJ
3. Exécution d'une autopsie sur un cadavre à risque élevé ou à
risque de MCJ
Recommandations pour la prise en charge d'un patient à risque élevé ou à risque de MCJ dans des milieux cliniques situés dans la collectivité
Recommandations pour la prestation de soins dentaires aux patients à risque élevé ou à risque de MCJ
Recommandations à l'intention des travailleurs des services de pompes funèbres concernant la manipulation des cadavres à risque élevé de MCJ
Recommandations relatives à la sécurité au travail
Recommandations en cas de non-respect du protocole
Annexe I : Système de classification des lignes directrices
Annexe II : Définitions de la MCJ classique aux fins de la surveillance
Annexe III : Fiches signalétiques (FS)
Annexe IV : Conception des instruments
Annexe V : Exemple d'évaluation du risque et de prise en charge de
la MCJ par un hôpital
Références
Liste des tableaux
Tableau 1 : Causes iatrogènes connues de la MCJ
Tableau 2 : Risque de MCJ associé au patient
Tableau 3 : Risque de MCJ associé aux tissus
Tableau 4 : Gestion de la prévention et de la lutte contre les infections
en fonction du risque de MCJ
Tableau 5 : Méthodes de traitement inefficaces ou partiellement
efficaces pour la MCJ
Tableau 6 : Méthodes de décontamination pour la MCJ
Liste des figures
Figure 1 : Algorithme de gestion des instruments et du matériel utilisés
pour le soin d'un patient à risque élevé de MCJ
Figure 2 : Algorithme de gestion des instruments et du matériel utilisés
pour le soin d'un patient à risque élevé de MCJ
Figure 3 : Algorithme de gestion des instruments et du matériel utilisés
pour le soin d'un patient à risque de MCJ

Sommaire

Problème
Les encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST), aussi connues sous le nom de maladies à prion, sont des maladies dégénératives mortelles du cerveau. Les agents des EST sont résistants, demeurent infectieux pendant des années à l'état sec et ne peuvent être détruits par aucune des techniques de stérilisation et de désinfection courantes utilisées par les établissements de santé. Bien que la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) et d'autres EST humaines soient rares, on s'intéresse de plus en plus à la prévention et à la lutte contre ces infections parce que les agents responsables des EST diffèrent des autres agents infectieux et que des cas de transmission iatrogène entre humains ont été signalés. La multiplication des interventions neurologiques et neurochirurgicales peut éventuellement accroître le risque de transmission iatrogène de l'agent de la MCJ, si des mesures adéquates de prévention et de lutte contre les infections ne sont pas prises.

Méthodologie
Le présent guide fournit un cadre pouvant aider les établissements et les organismes à élaborer des politiques et des procédures pour répondre à leurs besoins. Les guides de prévention des infections de Santé Canada présentent des recommandations fondées sur des preuves. Lorsqu'on ne dispose pas de données scientifiques, on se fonde sur l'opinion consensuelle d'experts pour formuler une recommandation. Le présent guide donne un aperçu de la MCJ et d'autres EST humaines, notamment des modes de transmission, pour étayer les
recommandations qui suivent.

Évaluation du risque
Les tableaux et algorithmes fournissent un outil d'évaluation du risque pour faciliter la prise de décisions. Les sources iatrogènes connues de MCJ sont les greffes de cornée et de dure-mère, les électrodes d'électroencéphalographie stéréotaxique et les instruments neurochirurgicaux ainsi que l'hormone de croissance humaine et la gonadotrophine hypophysaire humaine contaminés. Il
importe d'évaluer le risque de MCJ que présentent le patient et le tissu afin de déterminer les mesures de prévention et de lutte contre l'infection à prendre pour
prévenir la transmission de la MCJ d'un patient à l'autre ou d'un patient au personnel soignant. Les patients classés comme à risque élevé sont ceux qui souffrent d'une MCJ diagnostiquée et ceux chez qui l'on soupçonne l'existence d'une MCJ sur la foi de signes et de symptômes cliniques évoquant une maladie neurologique progressive. Les patients considérés à risque de MCJ ont reçu soit une greffe de dure-mère humaine, de cornée ou des hormones hypophysaires humaines. Les membres des familles qui comptent des personnes atteintes de la MCJ familiale, du syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker (SGSS) et d'insomnie fatale familiale (IFF) risquent également de souffrir d'une maladie à prion.

Les organes et tissus sont classés dans les catégories d'infectivité forte et faible d'après la fréquence avec laquelle un potentiel infectieux a été détecté dans des conditions expérimentales. Un certain nombre de tissus présentent un fort potentiel infectieux : le cerveau, la moelle épinière, la dure-mère, l'hypophyse et l'oeil (y compris le nerf optique et la rétine). Le liquide céphalo-rachidien (LCR), le rein, le foie, le poumon, les ganglions lymphatiques, la rate et le placenta ont un faible potentiel infectieux. On ne détecte aucune infectivité dans le tissu adipeux, la peau, les surrénales, le muscle cardiaque, l'intestin, les nerfs périphériques, la prostate, la musculature du squelette, les testicules, la glande thyroïde, les fèces, le lait, les sécrétions nasales, la salive, les épanchements séreux, la sueur, les larmes, l'urine, le sang, la moelle osseuse ni le sperme. Bien que le LCR soit classé parmi les tissus dont le potentiel infectieux est faible et qu'il comporte un degré d'infectivité moins élevé que les tissus à fort potentiel infectieux, on considère que les instruments contaminés par le LCR devraient être traités de la même manière que ceux qui sont venus en contact avec des tissus à fort potentiel infectieux de patients à risque élevé et à risque. Trois algorithmes ont été mis au point pour faciliter la prise de décisions concernant la gestion des instruments et du matériel utilisés chez un patient à risque élevé ou à risque, selon que les instruments sont entrés en contact avec des tissus dont le potentiel infectieux est fort, faible ou non détecté.

Gestion du risque

Les résultats de l'évaluation du risque de MCJ devraient servir à déterminer lesmesures adéquates de prévention et de lutte contre l'infection qui s'imposent. Le tableau qui suit résume les procédés de décontamination pour la MCJ qui doivent être entrepris lorsqu'on prévoit une exposition à des tissus à fort ou faible potentiel infectieux d'un patient à risque élevé ou une exposition à des tissus à fort potentiel infectieux (dont le LCR) d'un patient à risque.


Tableau 6 : Méthodes de décontamination pour la MCJ(1)
Ces recommandations sont fondées sur les meilleures données disponibles actuellement et sont présentées par ordre décroissant d'efficacité. Elles doivent être suivies, sans exception, en cas d'exposition à des tissus à fort et à faible potentiel infectieux provenant d'un patient à risque élevé et à des tissus à fort potentiel infectieux et au LCR provenant d'un patient à risque (voir les tableaux 2 et 3). NOTA : Si l'instrument ou la surface ne peuvent être immergés ou recouverts totalement de désinfectant chimique, il faut incinérer l'article.
1. Incinération : Utiliser pour tous les instruments, les effluents et les déchets solides.
2. Décontamination des instruments pour les instruments réutilisables résistants à la chaleur qu'un établissement ne veut pas ou ne peut pas incinérer.
2.1 Nettoyage : Il faut éliminer les particules adhérentes par un nettoyage mécanique ou manuel avant la désinfection chimique ou à l'autoclave des instruments. Il faut empêcher les instruments et les autres articles réutilisables qui doivent être décontaminés de sécher entre le moment où ils sont exposés à des matières infectieuses et leur décontamination subséquente.
2.2 Immerger ensuite les instruments dans une solution de hydroxyde de sodium (NaOH)1N ou d'hypochlorite de sodium* pendant 1 heure, les retirer de la solution chimique, bien les rincer, puis les immerger dans l'eau, les placer dans un autoclave en choisissant le cycle liquide et chauffer à 121°C pendant 1 heure.
2.3 Ou encore il faut immerger les instruments dans une solution de NaOH 1N ou d'hypochlorite de sodium* pendant 1 heure, les retirer de la solution chimique, les rincer à fond dans l'eau, puis les transférer dans un bac ouvert, les placer dans un autoclave à vide partiel et les chauffer à 134°C pendant 1 heure ou à 121°C dans un autoclave à déplacement par gravité pendant 1 heure.
3. Décontamination des surfaces dures
3.1 Enlever la saleté visible.  
3.2 Recouvrir d'une solution de NaOH 2N ou d'hypochlorite de sodium non dilué, laisser reposer pendant 1 heure, puis éponger et rincer à l'eau.
3.3 Ou si les surfaces ne peuvent tolérer la solution de NaOH ou d'hypochlorite de sodium non dilué, un nettoyage à fond permettra d'enlever par dilution la plupart du potentiel infectieux et l'utilisation de l'une ou l'autre des méthodes partiellement efficaces énumérées au tableau 5 peut également aider.
4. Décontamination chimique ou à l'autoclave des articles secs
4.1 Les petits articles secs qui peuvent résister à une exposition à du NaOH ou à de l'hypochlorite de sodium devraient d'abord être immergés dans l'une ou l'autre solution (décrite en 2.3 ci-dessus) puis être chauffés dans un autoclave à vide partiel à une température de 134°C pendant 1 heure.
4.2 Les articles secs volumineux ou de toute taille qui ne peuvent résister à une exposition à du NaOH ou à de l'hypochlorite de sodium devraient être chauffés dans un autoclave à vide partiel à une température de 134°C pendant 1 heure.
*20 000 ppm de chlore disponible.

Recommandations
Les recommandations présentées dans le présent guide procèdent d'une approche prudente de la prise en charge de la MCJ classique dans les milieux de soins et les services publics au Canada. Les recommandations relatives à la prise en charge des patients à risque élevé ou à risque de MCJ en milieu clinique concernent entre autres les interventions médicales et chirurgicales et, dans le cas des patients à risque élevé, les précautions à prendre durant l'accouchement et les soins dentaires. Les recommandations précisent le procédé de décontamination des instruments et du matériel pour la MCJ. Le recours à des instruments et à du matériel jetables est recommandé dans la mesure du possible pour le tissu à fort potentiel infectieux et le LCR lorsqu'on craint une exposition à la MCJ. D'autres recommandations traitent du prélèvement et de la manipulation des échantillons en laboratoire et de l'examen pathologique, des autopsies et de la préparation des corps ainsi que de la sécurité au travail.


La maladie de Creutzfeldt-Jakob classique au Canada

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Dernière mise à jour : 2003-01-15 début