Déclaration sur le vaccin trivalent inactivé (VTI) contre la grippe pour la saison 2010-2011
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Le Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) donne à l'Agence de la santé publique du Canada des conseils constants et à jour liés à l'immunisation et à certains agents prophylactiques dans le domaine de la médecine, des sciences et de la santé publique. L'Agence de la santé publique du Canada reconnaît que les conseils et les recommandations figurant dans la présente déclaration reposent sur les connaissances scientifiques les plus récentes et diffuse ce document à des fins d'information. Les personnes qui administrent le vaccin doivent également connaître le contenu du ou des dépliants pertinents sur le produit. Les recommandations d'utilisation et les autres renseignements qui figurent dans le présent document peuvent différer du contenu des monographies de produit ou des dépliants établis par les fabricants du vaccin au Canada. Les fabricants ont fait approuver les vaccins et ont démontré leur innocuité et leur efficacité uniquement lorsqu'ils sont utilisés conformément à la monographie du produit. Les membres du CCNI et les agents de liaison doivent se conformer à la politique de l'Agence de la santé publique du Canada régissant les conflits d'intérêts, et notamment déclarer chaque année les conflits d'intérêts possibles.
Remarque IMPORTANTE au sujet des lignes directrices pour les antiviraux et des recommandations concernant le vaccin monovalent anti-pH1N1 :
En raison de la complexité croissante des enjeux liés aux antiviraux, les recommandations relatives aux antiviraux seront élaborées, mises à jour, approuvées et diffusées dans le cadre d'un processus national distinct.
La présente déclaration du CCNI ne contient pas de recommandations relatives à l'usage du vaccin monovalent contre le virus H1N1; celles-ci sont affichées à l'adresse : http://www.phac-aspc.gc.ca/alert-alerte/h1n1/vaccine_vaccin-fra.php .
La présente déclaration a pour objet d'examiner les recommandations du CCNI concernant l'immunisation au moyen du vaccin trivalent inactivé (VTI) contre la grippe saisonnière pour la saison 2010-2011 en tenant compte des données actuellement disponibles.
Le vaccin trivalent saisonnier pour 2010-2011 intègre la souche pandémique du virus de la grippe A (H1N1) (pH1N1) de 2009, une nouvelle souche de la grippe A (H3N2) et la même souche de la grippe B que celle de l'an dernier.
Les programmes de vaccination devraient cibler les personnes qui présentent un risque élevé de complications liées à la grippe, celles qui pourraient leur transmettre la grippe et celles qui fournissent des services communautaires essentiels. Comme on s'attend à ce que le virus pH1N1 circule durant la prochaine saison, certains pensent qu'on devrait offrir le vaccin (VTI 2010-2011 contenant la souche pH1N1) aux personnes en santé qui peuvent ne pas être visées par le programme provincial habituel tout en continuant de cibler les sujets considérés comme à risque élevé de complications graves d'une infection par le pH1N1. Pour 2010-2011 le CCNI recommande que trois groupes additionnels qui ont présenté des taux d'incidence plus élevés de complications graves durant les deux vagues de la pandémie de grippe due au virus pH1N1 soient considérés comme des candidats prioritaires pour recevoir le vaccin antigrippal. Ces nouveaux groupes sont constitués des personnes atteintes d'obésité morbide, les Autochtones et les enfants de 2 à 4 ans.
La déclaration pour 2010-2011 renferme également des données épidémiologiques plus à jour sur la pandémie de 2009 due au virus pH1N1. On y présente des renseignements à jour sur les formulations vaccinales disponibles, notamment AgrifluMD, qui a été approuvé récemment au Canada pour les personnes de 6 mois et plus. L'autre produit qui vient d'être autorisé, IntanzaMD, sera passé en revue ultérieurement par le CCNI. Ce dernier continue de recommander l'administration de deux doses du VTI aux enfants de moins de 9 ans qui n'ont jamais reçu de VTI ainsi que d'une dose de VTI par saison aux enfants qui ont déjà reçu une ou plusieurs doses de VTI. Cette recommandation s'applique que l'enfant ait reçu ou non le vaccin monovalent contre le pH1N1 en 2009-2010.
Il existe au Canada deux mesures qui permettent de réduire les effets de la grippe : l'immunoprophylaxie au moyen du vaccin trivalent inactivé (VTI) et la chimioprophylaxie, ou traitement par des médicaments antiviraux conçus expressément pour lutter contre la grippe. L'immunisation est la pierre angulaire de la prévention de la grippe et l'objet central de la présente déclaration du CCNI. Les recommandations relatives aux antiviraux ne sont plus du ressort du CCNI et seront élaborées dans le cadre d'un processus national distinct.
Les virus de la grippe A sont classés en sous-types d'après deux protéines de surface : l'hémagglutinine (H) et la neuraminidase (N). Trois sous-types d'hémagglutinine (H1, H2, et H3) et deux sous-types de neuraminidase (N1 et N2) ont été identifiés parmi les virus de la grippe A qui ont causé une morbidité à grande échelle chez les humains. Depuis 1977, les sous-types de la grippe A humaine H3N2 et H1N1 ont contribué à la morbidité grippale à divers degrés chaque année. On ignore encore si cette tendance sera altérée par l'émergence du virus pandémique de 2009 [A/California/7/2009 (H1N1)]. L'immunité à l'égard des antigènes H et N réduit le risque d'infection et atténue la gravité de la maladie en cas d'infection.
Depuis le milieu des années 1980, les virus grippaux de type B ont évolué en deux lignées antigéniques distinctes, représentées par les virus apparentés à B/Yamagata/16/88 et ceux apparentés à B/Victoria/2/87. La majorité des souches isolées dans la plupart des pays de 1990 à 2001 étaient des virus de la lignée B/Yamagata. Aucun virus appartenant à la lignée B/Victoria n'a été détecté à l'extérieur de l'Asie entre 1991 et 2001, mais en mars 2001, des souches de cette lignée ont refait surface pour la première fois en une décennie en Amérique du Nord(1). Depuis, des virus appartenant à la lignée B/Yamagata ou à la lignée B/Victoria ont contribué de façon plus ou moins importante à la survenue annuelle de la grippe.
Le VTI est reformulé chaque année de façon à renfermer des quantités standard de la protéine H des souches de semence représentatives des deux sous-types du virus grippal humain A (H3N2 et H1N1) et d'une des deux lignées du virus B (Yamagata ou Victoria). Les anticorps sériques anti-H produits contre un sous-type de virus A ne devraient conférer qu'une protection légère ou aucune protection contre les souches appartenant à l'autre sous-type. Il faut effectuer des études plus détaillées pour déterminer si le vaccin peut stimuler une protection immunitaire contre l'ensemble des lignées B; cette protection peut aussi dépendre de l'âge du sujet ou de son exposition antérieure aux antigènes des deux lignées B(2)-(6). Avec le temps, il se produit une variation antigénique (dérive antigénique) des souches à l'intérieur d'un sous-type de la grippe A ou d'une lignée B. Malgré cette dérive antigénique, une certaine protection croisée entre les souches appartenant au même sous-type A ou à la lignée B est probable, selon le degré de différence entre les souches. En raison de la dérive antigénique d'un ou de plusieurs composants du VTI, il faut élaborer une nouvelle formulation vaccinale chaque année.
Pour la saison 2010-2011 dans l'hémisphère Nord, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que le vaccin trivalent contienne une souche apparentée à A/California/7/2009(H1N1), une souche apparentée à A/Perth/16/2009(H3N2) et des antigènes apparentés à B/Brisbane/60/2008 (lignée Victoria)(7). Le composant B est le même que celui inclus dans le VTI pour la saison 2009-2010, le composant A (H1N1) est dérivé du virus pandémique H1N1 de 2009, et le composant A (H3N2) est nouveau.
Le Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses (CIMRI) de l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) coordonne la surveillance nationale de la grippe. Le programme Surveillance de l'influenza recueille des données et des éléments d'information de cinq sources différentes afin de brosser un tableau national de l'activité grippale. La méthodologie détaillée utilisée dans le système Surveillance de l'influenza a été décrite dans un autre article(8). L'information communiquée dans la présente déclaration pour la saison 2009-2010 repose principalement sur les données de surveillance pour la période allant du 30 août 2009 au 3 avril 2010, mais certains renseignements épidémiologiques provenant de la première vague de la pandémie due au H1N1 de 2009 sont également présentés ou des références sont fournies. Un résumé épidémiologique plus détaillé pour la première vague épidémique due au pH1N1 est présenté dans la déclaration du CCNI sur le vaccin contre la grippe pour la saison 2009-2010 (affiché à l'adresse : http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/09vol35/acs-dcc-6/index-fra.php)(9).
La première vague de la pandémie de 2009 due au H1N1 au Canada a débuté à la mi-avril 2009. Elle se caractérisait par une augmentation de l'activité grippale (c.-à-d. syndromes grippaux, détections en laboratoire et éclosions) à un moment où cette activité devait normalement faiblir et où la saison grippale 2008-2009 devait prendre fin. L'activité grippale due au virus pH1N1 a continué de s'intensifier dans tout le pays et a atteint un point culminant dans les trois premières semaines de juin 2009. Elle s'est ensuite estompée tout au long de l'été 2009 et a commencé à reprendre de la vigueur dans tout le pays à partir de la mi-septembre, marquant ainsi le début de la seconde vague de la pandémie de 2009 due au H1N1. La seconde vague a atteint son sommet entre la fin d'octobre et la mi-novembre, puis une baisse abrupte a été observée à la mi-décembre. En général, l'activité grippale depuis le début de 2010 a été relativement faible et sporadique dans la plupart des régions du pays. L'ampleur de la seconde vague pandémique a été beaucoup plus importante, quatre à cinq fois plus d'hospitalisations et de cas mortels ont été enregistrés que durant la première vague (9a)
Les virus de la grippe A ont prédominé dans tout le pays durant la saison 2009-2010, représentant 99,95 % des 38 966 isolats pour la période s'étendant du 30 août 2009 au 19 mars 2010, seulement deux provinces (le Québec et l'Ontario) ayant détecté des cas de grippe B (0,05 % ou 19). Le sous-type était connu dans 86,2 % des 38 947 cas positifs de grippe A, et de ce nombre, 99,8 % (33 494) étaient des virus H1N1 de la pandémie de 2009 (pH1N1), 0,0 3% (11) étaient des virus saisonniers H1 et 0,15 % (52) étaient des virus H3. La majorité (84,6 % ou 44) des souches isolées de grippe A (H3) provenaient du Québec.
Le Laboratoire national de microbiologie (LNM) a effectué la caractérisation antigénique de 852 virus grippaux isolés entre le 30 août 2009 et le 19 mars 2010 qui ont été transmis par les laboratoires hospitaliers et de santé publique sentinelles : 98,1 % (836) étaient similaires sur le plan antigénique à la souche pandémique A/California/07/2009 (H1N1); 0,4 % (3) étaient analogues à A/Brisbane/59/2007 (H1N1) (provenant du Québec et de l'Alberta); 0,9 % (8) étaient apparentés à A/Perth/16/2009 (H3N2) (provenant du Québec, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique); 0,2 % (2) étaient apparentés à A/Brisbane/10/2007 (H3N2) (provenant du Québec et de la Colombie-Britannique); 0,2 % (2) étaient apparentés à B/Brisbane/60/2008 (lignée Victoria) (provenant de l'Ontario); et 0,1 % (1) étaient analogues à B/Florida/04/2006 (lignée Yamagata) (provenant du Québec). Le vaccin anti-pH1N1 était très bien assorti à presque tous les virus grippaux qui circulaient cette saison.
Du début de septembre à la fin de novembre 2009, les taux hebdomadaires de consultation pour un syndrome grippal (SG) étaient supérieurs aux niveaux de base pour cette période de l'année et ont atteint un taux maximal de 112 consultations pour 1 000 visites de patients à la semaine 43 (fin octobre). Durant les saisons non pandémiques, le pic hebdomadaire des consultations pour un SG variait entre 31 et 149 pour 1 000 visites de patients. Depuis la semaine 49 (début à la mi-décembre), les taux sont demeurés inférieurs aux niveaux de base (entre 10 et 21 pour 1 000), sauf à la semaine 51 (taux = 28 pour 1 000), où le taux se situait à l'intérieur des valeurs de base. Durant la plupart des semaines depuis le début de la saison, les taux de consultation pour un SG étaient les plus élevés dans le groupe des 5 à 19 ans et les plus faibles chez les 65 ans et plus.
Sur les 2 769 éclosions de grippe ou de SG qui ont été signalées, 31 (1,1 %) se sont déclarées dans des hôpitaux, 56 (2,0 %) dans des établissements de soins de longue durée, 2 641 (95,4 %) dans des écoles et 41 (1,5 %) dans d'autres établissements. (À noter que la saison 2009-2010 était la première durant laquelle des éclosions de SG en milieu scolaire ont été signalées par toutes les provinces et tous les territoires.) Cinquante-quatre pour cent (1 492/2 769) des éclosions se sont produites à l'intérieur d'une période de deux semaines entre la fin d'octobre et le début de novembre, alors que 87 % (2 422/2 769) des éclosions sont survenues dans un laps de cinq semaines entre la mi-octobre et la mi-novembre.
Pour des renseignements plus détaillés sur l'épidémiologie de la grippe, voir les rapports hebdomadaires Surveillance de l'influenza à l'adresse : http://www.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index-fra.php.
En plus de disposer des indicateurs habituels fournis par Surveillance de l'influenza, on a amélioré le système de surveillance durant la période pandémique. Une surveillance a été exercée en milieu hospitalier dans toutes les provinces et tous les territoires pour recueillir des renseignements personnels sur tous les cas hospitalisés, les cas admis dans une unité de soins intensifs (USI) et les cas mortels causés par le virus pH1N1. Les principales observations résumées ci-dessous sont tirées des données communiquées entre le 12 avril 2009 et le 3 avril 2010 et englobent l'information sur la première et la seconde vague d'épidémie due au pH1N1. Des renseignements détaillés sur le risque de complications graves au cours de la première vague ont déjà été publiés(10).
En tout, 8 678 cas confirmés en laboratoire d'infection à pH1N1 ont été hospitalisés, dont 1 473 (17,0 %) ont été admis dans une USI et 428 (4,9 %) sont décédés. Des renseignements plus détaillés sur l'âge, le sexe, l'origine ethnique, les affections sous-jacentes et la grossesse ont été recueillis pour 8 277 cas hospitalisés et sont résumés ci-dessous (9a)
Groupes d'âge (ans) | Première vague (du 12 avril au 29 août 2009) | Seconde vague et période après le pic (du 30 août 2009 au 3 avril 2010) | ||||
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Taux d'hospitalisation | Taux pour USI | Taux de mortalité | Taux d'hospitalisation | Taux pour USI | Taux de mortalité | |
<2 | 28, 9 | 2, 3 | 0, 1 | 110, 1 | 6, 3 | 0, 8 |
2-4 | 9, 5 | 1, 2 | 0, 0 | 55, 3 | 3, 4 | 0, 2 |
5-19 | 6, 1 | 0, 7 | 0, 1 | 22, 7 | 1, 9 | 0, 2 |
20-44 | 3, 2 | 0, 8 | 0, 2 | 13, 6 | 2, 8 | 0, 6 |
45-64 | 3, 3 | 1, 0 | 0, 3 | 21, 0 | 5, 4 | 1, 7 |
65+ | 2, 5 | 0, 6 | 0, 4 | 15, 2 | 3, 0 | 1, 9 |
Tous les âges : | 4, 4 | 0, 9 | 0, 2 | 21, 3 | 3, 5 | 1, 0 |
Entre le 26 avril 2009 et le 15 mai 2010, un total de 1 322 enfants ont été hospitalisés pour une grippe selon les données du Programme canadien de surveillance active de l'immunisation (IMPACT), dont 368 au cours de la première vague et 954 au cours de la deuxième. En tout, 96,9 % des hospitalisations ont été causées par le pH1N1. D'après les données disponibles recueillies sur 342 patients durant la première vague (du 1er avril 2009 au 29 août 2009), la durée médiane de séjour (DMS) chez les enfants de < 5 ans était de 3 jours comparativement à 4 jours chez ceux de ≥5 ans. Pendant la première vague, des antibiotiques ont été administrés à 290 patients (85 %) et des antiviraux à 163 patients (48 %). Un résumé des résultats chez les enfants a été publié pour la première vague(11). Des données préliminaires pour la seconde vague montrent que l'usage d'antiviraux était beaucoup plus fréquent (89 %) que pendant la première vague (48 %). La prise d'antibiotiques n'a pas varié d'une vague à l'autre (84 %).
Le Programme canadien de surveillance des infections nosocomiales (PCSIN) a exercé une surveillance en laboratoire des cas confirmés de grippe chez les patients de 16 ans et plus hospitalisés dans certains centres de soins tertiaires sentinelles disséminés au pays. Entre le 1er juin 2009 et le 5 février 2010, le PCSIN a recueilli de l'information sur 385 cas hospitalisés infectés par le pH1N1. Environ 75 % de tous les cas hospitalisés ont été traités par des antibiotiques et 88 % par des antiviraux. La durée moyenne de séjour (DMS) était de 9 jours pour tous les cas hospitalisés, de 16 jours pour ceux admis dans une USI et de 13 jours dans le cas des personnes qui sont décédées.
En résumé, bien que la plupart des maladies causées par le virus H1N1 de 2009 aient été aiguës et aient évolué spontanément vers la guérison, un certain nombre de complications graves ont été signalées. Les taux d'hospitalisation étaient le plus élevés chez les enfants de moins de 5 ans, mais le taux de mortalité a atteint un sommet chez les adultes de 45 ans et plus. La présence d'au moins une affection sous-jacente augmentait significativement le risque d'hospitalisation, d'admission dans une USI et de décès. La grossesse ou l'origine autochtone étaient associées à une augmentation du risque d'hospitalisation. Ces résultats sont conformes aux tendances et aux facteurs de risque de maladies graves observées dans d'autres pays(12).
Pour obtenir des renseignements plus détaillés sur l'épidémiologie de la grippe au Canada, prière de consulter le site http://www.phac-aspc.gc.ca/fluwatch/index-fra.php.
Écoles : taux d'absentéisme dû fort probablement à un SG qui est supérieur à 10 % n'importe quel jour de la semaine.
Hôpitaux et établissements résidentiels : deux cas ou plus de SG au cours d'une période de sept jours, notamment au moins un cas confirmé en laboratoire. Les éclosions en établissement devraient être signalées dans les 24 heures suivant la détection. Les établissements résidentiels incluent entre autres les établissements de soins de longue durée (ESLD), les prisons.
Autre : deux cas ou plus de SG à l'intérieur d'une période de sept jours, notamment au moins un cas confirmé en laboratoire; p. ex. milieu de travail, communautés fermées.
Entre septembre 2009 et janvier 2010, le virus grippal a été actif partout dans le monde. La principale souche en circulation était le virus pH1N1, qui a fait son apparition en mars 2009. Les virus saisonniers de la grippe A (H1N1), A (H3N2) et B ont circulé cependant à des niveaux très faibles dans bien des pays entre septembre 2009 et janvier 2010. Dans de nombreuses régions, une activité très étendue a été signalée en dehors de la saison grippale habituelle, la plupart des pays tempérés de l'hémisphère Nord faisant état d'une activité grippale pandémique qui a culminé entre la fin octobre et la fin novembre 2009. L'activité grippale a persisté dans plusieurs autres régions, en particulier l'Afrique du Nord, et des parties de l'Asie du Sud et de l'Est à la fin de janvier. Entre février et juin 2010, les zones où l'activité grippale était la plus intense se sont déplacées de l'Asie de l'Est à l'Afrique centrale et de l'Ouest et finalement à l'Amérique centrale, à la zone tropicale de l'Amérique du Sud et des Antilles. En date de juin 2010, le virus pH1N1 continuait également de circuler en Malaisie, à Singapour et, dans une moindre mesure, dans des parties de l'Inde, du Bangladesh et du Bhoutan.
Le virus grippal B a été peu actif dans différentes parties de l'Asie et de l'Europe et est maintenant présent en Amérique centrale; c'était par contre la souche prédominante cette saison en Asie de l'Est. En date de juin 2010, les virus grippaux saisonniers de type B continuaient d'être faiblement actifs dans toute l'Asie et, dans une moindre mesure, dans différentes parties de l'Afrique et de l'Amérique du Sud.
Des virus grippaux saisonniers H3N2 ont été détectés en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est et, de façon sporadique, dans certains pays de l'Afrique centrale et de l'Ouest et de l'Europe de l'Est. En juin 2010, ils continuaient de circuler en Afrique de l'Est(13).
Les pays tempérés de l'hémisphère Sud présentent un intérêt particulier, car ils seront les premiers à connaître une deuxième saison grippale hivernale après l'émergence du pH1N1. Les données de surveillance provenant de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Amérique du Sud aideront le Canada à se préparer à la saison grippale 2010-2011 qui vient. À la fin de juin 2010, les systèmes de surveillance en Australie et en Nouvelle-Zélande faisaient état de faibles niveaux d'activité grippale, des cas sporadiques de grippe pH1N1 continuant d'être signalés sans qu'il y ait cependant de transmission communautaire soutenue. Certains isolats de la grippe A/H3N2 et B ont également été recensés récemment en Australie(13)-(15). En Amérique du Sud, un certain nombre de pays, dont le Pérou, le Brésil et le Chili, ont signalé une activité grippale régionale à la fin juin, et un petit nombre de cas dus au pH1N1 ont été détectés au Chili et en Uruguay. D'autres pays ont indiqué que les maladies respiratoires aiguës étaient en hausse, mais d'autres virus respiratoires (surtout le IRA) circulent également dans certains pays(13),(16). Une surveillance continue de l'activité épidémiologique dans l'hémisphère Sud devrait être exercée à mesure que la saison grippale évolue.
En Europe, l'activité grippale (y compris les souches détectées en laboratoire et les taux de consultation pour un SG/une infection respiratoire aiguë (IRA) a culminé entre le milieu et la fin de novembre 2009 environ et est demeurée faible depuis février 2010. Durant la plupart des semaines depuis le début de la saison, les taux de consultation ont été les plus élevés dans le groupe des 0 à 14 ans. Plus de 99 % des virus grippaux isolés dans les cas d'infection respiratoire aiguë grave (IRAG) depuis le début de la saison étaient des souches de pH1N1. Le virus de la grippe A a dominé en Europe : 99,5 % des isolats appartenaient à ce type, et 0,5 % au type B. Parmi les isolats de la grippe A qui ont été caractérisés, 99,9 % appartenaient au sous-type pH1N1. Sur les 3 228 isolats grippaux qui avaient fait l'objet d'une caractérisation plus approfondie au 13 juin 2010, 3 172 (98,3 %) étaient apparentés à A/California/7/2009(H1N1), 26 (0,8 %) étaient apparentés à A/Perth/16/2009(H3N2), 6 (0,2 %) étaient analogues à A/Brisbane/10/2007(H3N2), 19 (0,6 %) étaient analogues à B/Brisbane/60/2008 (B/lignée Victoria) et 5 (0,1 %) étaient apparentés à B/Florida/4/2006 (B/lignée Yamagata)(17).
L'activité grippale aux États-Unis dépassait les niveaux de base au début de la saison (30 août 2009) et a continué de s'intensifier tout au long du mois de septembre, pour atteindre un sommet entre le milieu et la fin d'octobre, puis a diminué et est demeurée faible jusqu'à présent en 2010. Depuis le début de la saison, le virus pH1N1 a été la souche prédominante. Sur un échantillon de 1 895 isolats qui ont fait l'objet d'une caractérisation antigénique, 97,5 % étaient des virus pH1N1 (apparentés à A/California/07/2009), 0,1 % étaient des virus saisonniers de la grippe A (H1N1), 0,7 % étaient des virus grippaux A (H3N2) et 1,7 % étaient des virus grippaux de type B. Les deux virus saisonniers de la grippe A (H1) étaient apparentés au composant A (H1N1) du vaccin pour la saison 2009-2010 (A/Brisbane/59/2007) et tous les virus grippaux A (H3) étaient apparentés à la souche A (H3N2) incluse dans le vaccin pour la saison 2010-2011 (A/Perth/16/2009). Sur les 32 virus de la grippe B testés, 84,4 % appartenaient à la lignée B/Victoria et étaient apparentés à la souche vaccinale (B/Brisbane/60/2008) de 2009-2010 et de 2010-2011 et 15,6 % appartenaient à la lignée B/Yamagata(18).
Entre le 1er septembre 2009 et le 8 juin 2010, 59 cas humains de grippe A (H5N1) (dont 33 cas mortels) ont été confirmés en Égypte, en Indonésie, au Vietnam, au Cambodge et en Chine. C'est en Égypte et en Indonésie que le plus grand nombre de cas a été signalé (24 chacun). Bon nombre de ces cas avaient été exposés à des volailles malades ou mortes. Depuis 2003, 499 cas humains d'infection et 295 décès ont été confirmés dans 15 pays. Jusqu'à maintenant, aucune donnée ne permet de conclure à l'existence d'une transmission interhumaine de la grippe aviaire(19).
Les détails des profils de résistance aux antiviraux des souches grippales en circulation établis dans le cadre du programme de surveillance régulière du Laboratoire national de microbiologie (LNM) sont communiqués par le programme Surveillance de l'influenza. Nous fournissons ici un bref résumé des données sur la résistance aux antiviraux pour la saison 2009-2010.
Entre le 30 août 2009 et le 6 mai 2010, le LNM a testé 1 165 isolats du virus de la grippe A (24 H3N2 et 1 141 H1N1) pour déterminer la résistance à l'amantadine. Tous les isolats A (H3N2) et tous les isolats pH1N1 (n = 1 136) étaient résistants à l'amantadine. La plupart des isolats du virus saisonnier A (H1N1) (80 %, 4/5) étaient sensibles à l'amantadine.
Le LNM a analysé 1 087 isolats du virus grippal (6 virus saisonniers A (H1N1), 13 A (H3N2), 4 B et 1 079 pH1N1) pour détecter une résistance à l'oseltamivir (TamifluMD). Tous les isolats A (H3N2) et B étaient sensibles à l'oseltamivir. Tous les isolats du virus saisonnier A (H1N1) étaient résistants à l'oseltamivir. La majorité des isolats pH1N1 (98,9 %, 1 067/1 079) étaient sensibles à l'oseltamivir. Les 12 cas d'infection à pH1N1 résistant à l'oseltamivir provenaient de la Colombie-Britannique (1), de l'Alberta (3), du Manitoba (1), de l'Ontario (4), du Québec (2) et du Nouveau-Brunswick (1). Tous les isolats résistants étaient associés à un traitement ou à une prophylaxie par l'oseltamivir. Jusqu'à maintenant, les 1 076 isolats canadiens du virus de la grippe (1 057 pH1N1, 2 A (H1N1), 13 A (H3N2) et 4 B) qui ont été analysés pour détecter une résistance au zanamivir sont tous sensibles au zanamivir.
Aux États-Unis, la majorité des virus pH1N1 (98,7 %) testés étaient sensibles à l'oseltamivir, mais 67 cas de résistance à l'oseltamivir ont été confirmés(18). Dans le monde, 298 cas d'infection à pH1N1 résistant à l'oseltamivir ont été signalés à l'OMS, dont 12 cas en provenance du Canada. Tous les cas sauf un présentaient une substitution H275Y et on présume qu'ils demeurent sensibles au zanamivir(20).
Pour le moment, cinq vaccins trivalents contre la grippe ont été homologués au Canada. Dans la présente déclaration, nous décrirons les quatre vaccins qui sont formulés pour une injection intramusculaire. Un cinquième produit, IntanzaMD (sanofi pasteur), est une nouvelle préparation intradermique destinée aux adultes et aux personnes âgées; il sera examiné dans une déclaration supplémentaire ultérieure.
Pour obtenir plus de détails sur la composition de chaque vaccin et une brève description du processus de fabrication, le lecteur est prié de se reporter à la monographie du produit. Certains détails pertinents et certaines différences d'un produit à l'autre sont cependant mis en lumière ci-dessous. Dans chacun des produits intramusculaires décrits, une dose de 0,5 mL contient 15 µg d'hémagglutinine de chacune des trois souches du virus grippal (deux de type A et une de type B). Aucun des vaccins trivalents pour la saison 2010-2011 ne renferme d'adjuvant. Ils sont tous fabriqués à l'aide d'une méthode de culture dans des œufs embryonnés de poule et peuvent ainsi contenir une infime quantité de résidus de protéines d'œuf.
Deux des produits (FluviralMD, VaxigripMD) sont des vaccins à virion fragmenté dont la réactogénicité est réduite comparativement aux vaccins grippaux originaux à virus entier.
Deux produits (AgrifluMD, InfluvacMD) sont des vaccins sous-unitaires inactivés constitués d'antigènes de surface du virus de la grippe.
Les programmes publics utiliseront en 2010-2011 les vaccins FluviralMD et VaxigripMD.
L'administration intramusculaire du vaccin inactivé contre la grippe entraîne la production d'anticorps circulants de classe IgG dirigés contre l'hémagglutinine et la neuraminidase virales ainsi qu'une réponse plus limitée des lymphocytes T cytotoxiques. On croit que les réponses humorale et à médiation cellulaire jouent toutes deux un rôle dans l'immunité contre la grippe. La production des anticorps après la vaccination dépend de plusieurs facteurs, notamment l'âge de la personne vaccinée, son exposition antérieure et subséquente aux antigènes et la présence éventuelle d'une immunodéficience. Les titres d'anticorps humoraux, qui sont en corrélation avec la protection vaccinale, sont généralement atteints deux semaines après la vaccination, mais une certaine protection peut être acquise avant cette date.
Les personnes qui ont reçu le vaccin anti-pH1N1 avec adjuvant ont généralement produit des titres d'anticorps très élevés. On ne dispose pas encore de données complètes, cependant, sur la durée de la protection assurée par ce vaccin avec adjuvant.
Comme les virus de la grippe changent au fil du temps, on ne peut s'attendre à ce que l'immunité conférée au cours d'une saison protège contre une infection par une souche ayant subi une dérive antigénique. C'est pourquoi les composants antigéniques des vaccins changent d'une année à l'autre, d'où l'importance de la vaccination annuelle.
Rien n'indique que l'administration annuelle répétée du vaccin antigrippal nuise à la réponse immunitaire contre le virus de la grippe.
De multiples études montrent que le vaccin antigrippal est efficace, et l'est davantage contre la grippe confirmée en laboratoire que contre la maladie clinique non confirmée en laboratoire(21). Lorsque les composants du vaccin sont bien assortis, la vaccination antigrippale prévient la maladie chez environ 70 % à 90 % des enfants et des adultes en santé(22)-(26) et chez environ la moitié des personnes âgées(27)-(28). Une méta-analyse récente a permis de déterminer que le vaccin antigrippal était efficace à 50 % (IC à 95 % : 27 %-65 %) durant certaines saisons où il y avait un défaut de concordance entre le vaccin et les souches en circulation, bien que le terme défaut de concordance soit relatif et qu'on s'attende à ce que le degré de protection croisée varie(26),(29),(30).
Il ressort également de recensions systématiques que le vaccin antigrippal entraîne une baisse de l'incidence de la pneumonie, des hospitalisations et de la mortalité chez les personnes âgées(31)-(32) et qu'elle atténue les exacerbations de la maladie pulmonaire obstructive chronique chez les sujets qui en sont atteints(33). Selon des études d'observation, l'immunisation est associée à une diminution du nombre de consultations chez le médecin, d'hospitalisations et de décès chez les personnes à haut risque de < 65 ans(34), du nombre d'hospitalisations consécutives à une cardiopathie ou à un accident vasculaire cérébral chez les personnes âgées(35), et d'hospitalisations et de décès chez les personnes atteintes de diabète sucré(36). On souligne de plus en plus la nécessité d'user de prudence lorsqu'on interprète les résultats des études d'observation qui sont basées sur des résultats cliniques non spécifiques et qui ne tiennent pas compte des différences dans l'état fonctionnel ou les comportements liés à la santé(37)-(42). Il serait nécessaire de mener d'autres études pour évaluer la protection que confère le vaccin contre la grippe confirmée en laboratoire et ses complications graves.
Les enfants de < 9 ans qui n'ont jamais été vaccinés contre la grippe doivent recevoir deux doses du vaccin antigrippal pour être protégés(43)-(45). Plusieurs études ont examiné si ces deux doses initiales devraient ou non être administrées pendant la même saison.
Allison et coll.(46) ont évalué l'efficacité du vaccin eu égard aux consultations externes pour un SG en novembre et décembre 2003 chez les enfants âgés de 6 à 21 mois qui avaient reçu deux doses de VTI durant des saisons distinctes (automne 2002 et automne 2003) ou deux doses durant la même saison (automne 2003). Les composants vaccinaux n'avaient pas changé d'une année à l'autre. L'efficacité des vaccins contre le SG s'établissait à 62 % (IC à 95 % : 49 %-72 %) pour la vaccination au cours de deux saisons distinctes et à 82 % (IC à 95 % : 77 %-86 %) pour la vaccination durant la même saison, respectivement. Bien que la différence entre ces deux résultats soit significative, ces estimations de l'efficacité vaccinale sont élevées si l'on considère le résultat clinique non spécifique qui a été utilisé (syndrome grippal) et le fait que la concordance entre le vaccin et les virus circulant en 2003-2004 était sous-optimale. Les résultats de cette étude sur le calendrier de vaccination à deux doses sont donc difficiles à interpréter lorsqu'une même saison ou des saisons différentes sont en cause.
Englund et coll.(47) ont effectué une étude randomisée sur des enfants de 6 à 23 mois pour comparer le calendrier à deux doses de VTI administrées soit durant des saisons distinctes ou durant la même saison. Selon les auteurs, l'immunogénicité était comparable que les deux doses aient été administrées pendant la même saison ou deux saisons différentes lorsque la formulation n'avait pas changé d'une saison à l'autre. Dans un essai non randomisé(5), les mêmes chercheurs ont à nouveau comparé le calendrier à deux doses de VTI chez les enfants de 6 à 23 mois administrées durant des saisons différentes (groupe 1 : automne 2003 + automne 2004) avec la série de deux doses administrées durant la même saison (groupe 2 : automne 2004 + automne 2004). Les taux de séroprotection contre le composant H3N2 (modification mineure de la souche vaccinale) et le composant H1N1 (aucune modification du vaccin) n'étaient pas significativement différents d'un groupe à l'autre. Cependant, seulement 27 % des nourrissons et bambins en santé du groupe 1 avaient un taux d'anticorps qui assurait une séroprotection contre le composant B du vaccin de 2004-2005 comparativement à 86 % dans le groupe 2. Les formulations de VTI ont subi un changement antigénique majeur (lignée) au niveau du composant B entre 2003-2004 (B/Victoria) et 2004-2005 (B/Yamagata). Des résultats similaires ont été obtenus dans un essai randomisé portant sur des enfants de 6 à 23 mois qui a été mené par le même groupe de recherche à l'aide des mêmes préparations vaccinales pour 2003-2004 et 2004-2005(4).
On a interprété auparavant ces données sur l'immunogénicité selon que les doses étaient administrées durant la même saison ou durant des saisons différentes. Une autre interprétation est cependant possible : les enfants de 6 à 23 mois immunisés contre une lignée B pourraient ne pas être assez sensibilisés pour répondre à une seule dose de l'autre lignée B. Après avoir pris en considération l'ensemble des données, le CCNI penche en faveur de cette dernière interprétation, mais estime qu'une évaluation plus poussée est nécessaire.
Le vaccin peut être moins efficace dans certaines populations (p. ex. personnes immunodéprimées, personnes âgées) que chez les adultes bien portants. Toutefois, cette possibilité ne devrait pas empêcher la vaccination des personnes à risque élevé de morbidité associée à la grippe, puisqu'il est probable qu'elles seront tout de même protégées. La vaccination antigrippale peut induire la production d'anticorps à un taux protecteur chez une bonne partie des adultes et des enfants immunodéprimés, notamment chez les greffés, les personnes atteintes d'une maladie proliférative des systèmes hématopoïétique ou lymphatique et les personnes infectées par le VIH(48)-(52). Selon la plupart des études, l'administration d'une deuxième dose du vaccin antigrippal chez les personnes âgées ou d'autres personnes dont la réponse immunitaire est altérée ne stimule pas l'immunité de façon cliniquement significative(51),(53)-(56).
Comme nous l'avons indiqué précédemment, cette déclaration porte sur les quatre produits actuellement homologués qui sont administrés par voie IM. FluviralMD, VaxigripMD et AgrifluMD sont approuvés pour les adultes et les enfants de six mois ou plus alors qu'InfluvacMD est approuvé pour les personnes de ≥ 18 ans. Une dose de 0,5 mL de chaque vaccin renferme 15 µg d'hémagglutinine de chaque antigène. La posologie recommandée est présentée au tableau 2.
Il n'est pas recommandé d'administrer les vaccins antigrippaux actuellement disponibles aux nourrissons de < 6 mois.
Les enfants de < 9 ans qui n'ont jamais été vaccinés contre la grippe doivent recevoir deux doses du vaccin antigrippal. Cette recommandation s'applique que l'enfant ait reçu ou non le vaccin monovalent anti-pH1N1 en 2009-2010.
Comme il est moins probable que les enfants de 6 à 23 mois n'ayant jamais été vaccinés aient déjà été sensibilisés au virus de la grippe par suite d'une exposition et comme ils reçoivent une plus faible dose de VTI par injection, il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que deux doses leur sont administrées.
Jusqu'à ce que d'autres données soient disponibles, les enfants admissibles de < 9 ans auxquels on a administré adéquatement une dose ou plus de VTI dans le passé devraient recevoir une dose par saison les années suivantes. Le CCNI encourage la recherche dans ce domaine, en particulier concernant la réponse au composant B.
Bien que les résultats doivent être corroborés, des études récentes laissent croire que lorsqu'un composant vaccinal fait l'objet d'une modification antigénique majeure (lignée B) entre des saisons successives (B/Victoria par rapport à B/Yamagata), il faudrait peut-être envisager d'administrer deux doses aux enfants de 6 à 23 mois la deuxième saison(4),(5). D'autres études seront nécessaires pour déterminer dans quelle mesure il y a lieu d'étendre cette mesure aux enfants plus vieux.
L'administration intramusculaire est privilégiée. On recommande de pratiquer l'injection dans le deltoïde chez les adultes et les enfants de ≥ 12 mois et dans la région antérolatérale de la cuisse chez les nourrissons de 6 à 12 mois.
Âge | Dose (mL) | Nombre de doses requises |
---|---|---|
6 à 35 mois | 0, 25 | 1 or 2* |
3 à 8 ans | 0, 5 | 1 or 2* |
≥ 9 ans | 0, 5 | 1 |
*Les enfants de < 9 ans qui n'ont jamais été vaccinés doivent recevoir deux doses de VTI, à un intervalle minimal de 4 semaines entre les doses. Les enfants admissibles de < 9 ans auxquels on a administré adéquatement une dose ou plus de VTI dans le passé devraient recevoir une dose par saison les années suivantes. Cette recommandation s'applique que l'enfant ait reçu ou non le vaccin monovalent anti-pH1N1 en 2009-2010.
Le vaccin contre la grippe doit être conservé à une température de +2 °C à +8 °C et ne doit pas être congelé.
Le vaccin contre la grippe peut être donné en même temps que d'autres vaccins, administrés de préférence dans des membres opposés. Si les injections sont administrées dans le même membre, il faut choisir des points différents. On doit utiliser des aiguilles et des seringues différentes.
Il y a un chevauchement considérable des groupes pour lesquels le vaccin contre la grippe et le vaccin polysaccharidique contre le pneumocoque sont recommandés. Lorsqu'ils administrent le vaccin antigrippal, les professionnels de la santé devraient en profiter pour vacciner contre le pneumocoque les personnes admissibles conformément au Guide canadien d'immunisation(57).
La vaccination contre la grippe ne peut causer la maladie parce que le vaccin ne contient pas de virus vivant. Une sensibilité au point d'injection, qui peut durer jusqu'à 2 jours, est fréquente chez les adultes mais nuit rarement aux activités quotidiennes. On n'a observé aucune augmentation de la fréquence de la fièvre ni d'autres symptômes généraux chez les adultes en santé ayant reçu le VTI comparativement à ceux ayant reçu un placebo.
Les vaccins contre la grippe sont sûrs et bien tolérés chez les enfants en santé. Des réactions locales bénignes, surtout une sensibilité au point d'injection, sont observées chez = 7 % des enfants en santé de < 3 ans. Une fièvre peut se produire après la vaccination chez = 12 % des enfants vaccinés âgés de 1 à 5 ans.
Plusieurs vaccins antigrippaux actuellement vendus au Canada contiennent d'infimes quantités de thimérosal, qui est utilisé comme agent de conservation(58),(59). Des études de cohortes de grande envergure dans des bases de données sur la santé ont montré qu'il n'existe aucune association entre l'administration durant l'enfance de vaccins contenant du thimérosal et des troubles neurodéveloppementaux, notamment les troubles du spectre autistique(60). D'importantes études similaires n'ont pas abordé en particulier la question de l'exposition prénatale à des vaccins contenant du thimérosal pendant la grossesse. Malgré l'absence de données à l'appui d'un risque quelconque associé à un tel vaccin, les fabricants de vaccins antigrippaux au Canada s'efforcent actuellement de produire et de commercialiser des vaccins antigrippaux sans thimérosal. Trois vaccins antigrippaux sans thimérosal sont maintenant vendus au Canada : AgrifluMD, InfluvacMD et la formulation monodose de VaxigripMD.
Les réactions allergiques au vaccin antigrippal sont rares et résultent d'une hypersensibilité à certains composants du vaccin, notamment aux infimes quantités de résidus de protéines d'œuf.
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) a été diagnostiqué chez des adultes à la suite de l'administration du vaccin contre la grippe porcine en 1976, et des données montrent l'existence d'une relation causale entre le vaccin et le SGB durant cette saison(61). Dans le cadre d'un vaste survol des études publiées depuis 1976, l'Institute of Medicine des États-Unis a conclu qu'on ne disposait pas de suffisamment de données pour confirmer ou infirmer l'existence d'une relation causale entre le syndrome de Guillain-Barré chez les adultes et les vaccins contre la grippe administrés après le programme de vaccination contre la grippe porcine en 1976(62).
Dans une étude canadienne, l'incidence de base du SGB attribuable à n'importe quelle cause a été estimée à 2,02 cas pour 100 000 personnes-années en Ontario et à 2,30 cas pour 100 000 personnes-années au Québec(63). Divers agents infectieux, dont Campylobacter jejuni, le cytomégalovirus, le virus Epstein-Barr, Mycoplasma pneumoniae(64) et, plus rarement, le virus grippal lui-même(65), ont été associés au SGB. Un constat ressort systématiquement des séries de cas, à savoir la survenue d'une infection dans les 6 semaines précédant le diagnostic de SGB chez environ les deux tiers des patients(64).
D'après une étude rétrospective des campagnes américaines de vaccination antigrippale en 1992-1993 et 1993-1994, le risque relatif ajusté de SGB associé à la vaccination était de 1,7 (IC à 95 % : 1,0-2,8, p = 0,04)(66). Ce constat rejoint les conclusions d'une étude plus récente réalisée au Canada sur une série de cas auto-appariés tirés de la base de données sur les soins de santé de l'Ontario pour la période 1992-2004. Selon cette étude, le risque relatif estimatif d'hospitalisation consécutive à un syndrome de Guillain-Barré dans les 2 à 7 semaines par rapport à une période de 20 à 43 semaines suivant la vaccination antigrippale était de 1,45 (IC à 95 % : 1,05-1,99, p = 0,02)(67). D'après ces études, le risque absolu de syndrome de Guillain-Barré au cours de la période suivant la vaccination contre la grippe saisonnière serait d'environ 1 cas pour 1 million de sujets vaccinés de plus que le taux de syndrome de Guillain-Barré de base. Une analyse préliminaire des données de surveillance du SGB après la vaccination anti-pH1N1 aux États-Unis a produit une estimation similaire : excédent de 0,8 cas de SGB par million de doses administrées(68). Il faut soupeser les avantages potentiels de la vaccination antigrippale par rapport à ce très faible risque.
L'étude ontarienne a également évalué l'incidence du syndrome de Guillain-Barré dans l'ensemble de la population ontarienne depuis 2000, année où un programme universel d'immunisation antigrippale a été mis en place dans cette province : aucune hausse statistiquement significative des hospitalisations consécutives à un syndrome de Guillain-Barré n'a été observée. Deux études semblent indiquer que le vaccin antigrippal peut exercer un effet protecteur contre le SGB. Tam et coll.(69) ont effectué une étude cas/témoins nichée dans une cohorte en utilisant les données de la United Kingdom General Practice Research Database pour la période 1991-2001. Les auteurs ont relevé des associations positives entre le SGB et l'infection par Campylobacter, le virus Epstein-Barr et le syndrome grippal au cours des deux mois précédents, de même que des preuves d'un effet protecteur de la vaccination antigrippale. Stowe et coll.(70) ont utilisé une méthode de série de cas auto-contrôlés pour examiner la relation entre le SGB et le vaccin antigrippal et le syndrome grippal à l'aide de cas enregistrés dans la United Kingdom General Practice Research Database entre 1990 et 2005. Les auteurs ont observé une réduction du risque (non significative) de SGB après l'administration du vaccin saisonnier contre la grippe plutôt qu'une augmentation du risque, mais le risque était grandement accru après un syndrome grippal, ce qui donne à penser qu'une infection respiratoire antérieure pourrait agir comme déclencheur.
Durant la saison grippale 2000-2001, l'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a reçu un nombre accru de rapports de cas de symptômes et de signes associés au vaccin, qui ont par la suite été décrits comme un syndrome oculo-respiratoire (SOR)(71). La définition de cas est la suivante : apparition d'une rougeur oculaire bilatérale et/ou de symptômes respiratoires (toux, respiration sifflante, oppression thoracique, difficulté à respirer ou à avaler, voix rauque ou mal de gorge) et/ou œdème facial survenant dans les 24 heures qui suivent la vaccination contre la grippe. Le mécanisme physiopathologique qui sous-tend le SOR n'a pas été élucidé, mais est considéré comme distinct de l'allergie médiée par les IgE.
De 5 % à 34 %, environ, des patients qui ont déjà présenté un SOR peuvent connaître une récidive à la suite de la vaccination. La plupart des épisodes sont toutefois moins graves que l'épisode initial, et les vaccinés disent être prêts à se faire revacciner les années suivantes(72),(73). Les personnes revaccinées chez lesquelles il y a récidive du SOR ne connaîtront pas nécessairement d'autres épisodes de SOR lors d'une vaccination ultérieure. Rien dans les données sur les effets secondaires importants sur le plan clinique n'indique qu'il faille accorder la préférence à un vaccin plutôt qu'à un autre lorsqu'on revaccine une personne qui a déjà présenté un SOR.
Les personnes qui ont reçu le vaccin anti-pH1N1 avec adjuvant ont produit en général des titres d'anticorps très élevés. Des études sont prévues sur l'immunogénicité et l'innocuité du VTI 2010-2011 chez les adultes et les enfants ayant reçu une dose antérieure du vaccin anti-pH1N1 avec adjuvant, mais les résultats ne devraient pas être disponibles à temps pour qu'on puisse modifier le programme de vaccination à l'automne 2010-2011. Le CCNI surveillera les résultats de ces études et des premiers rapports de pharmacovigilance de façon à pouvoir formuler au besoin des recommandations additionnelles.
Veuillez consulter le Guide canadien d'immunisation(57) pour obtenir d'autres renseignements sur la vaccination et la prise en charge des effets secondaires.
Le vaccin contre la grippe ne devrait pas être administré aux personnes qui ont déjà présenté une réaction anaphylactique à une dose antérieure ou à l'un ou l'autre des composants vaccinaux. Pour obtenir plus de renseignements sur l'innocuité des vaccins et l'anaphylaxie, consulter le Guide canadien d'immunisation.
Les personnes qui présentent une hypersensibilité connue aux œufs médiée par les IgE (se manifestant par de l'urticaire, un œdème de la bouche et de la gorge, une difficulté à respirer, de l'hypotension ou un état de choc) ne devraient pas se faire vacciner chaque année contre la grippe. Les personnes allergiques aux œufs qui présentent un risque de complications grippales devraient être évaluées par un allergologue, car la vaccination pourrait être possible après une évaluation soignée, des tests cutanés et une provocation par doses progressives ou une désensibilisation. Si une telle évaluation est impossible, il faut soupeser le risque de réaction allergique au vaccin par rapport au risque associé à la grippe. Les recommandations pour les personnes qui ont une hypersensibilité aux œufs se retrouvent dans le Guide canadien d'immunisation à l'adresse suivante : http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/cig-gci/p02-04-fra.php. L'importance de pouvoir vacciner les personnes allergiques aux œufs a été mise en lumière durant la pandémie de 2009 due au H1N1, et des protocoles modifiés en vue de pouvoir immuniser ces personnes ont été examinés(74),(75). Des études portant sur le vaccin monovalent anti-H1N1 avec adjuvant ont montré que la plupart des personnes allergiques aux œufs pourraient recevoir ce vaccin en toute sécurité, mais la quantité d'antigène (3,8 µg) dans ce vaccin était beaucoup plus faible que les 45 µg d'antigène dans une dose de VTI. D'autres évaluations du VTI sont en cours. La Société canadienne d'allergie et d'immunologie clinique a publié à l'automne 2009 une méthode révisée d'administration du vaccin anti-H1N1 et saisonnier contre la grippe aux personnes allergies aux œufs pour appuyer les efforts de vaccination durant la pandémie(76).
Il faudrait demander à un expert d'évaluer les risques et les avantages de la vaccination dans le cas des personnes qui ont déjà manifesté des symptômes graves des voies respiratoires inférieures (respiration sifflante, oppression thoracique, difficulté à respirer) dans les 24 heures suivant la vaccination antigrippale, une réaction allergique apparente au vaccin ou tout autre symptôme (p. ex. constriction de la gorge, dysphagie) suscitant des craintes quant aux dangers de la revaccination. Ces conseils peuvent être fournis par les médecins hygiénistes locaux ou d'autres experts en maladies infectieuses, en allergologie/immunologie ou en santé publique.
Les sujets qui ont souffert d'un syndrome oculo-respiratoire (SOR), notamment ceux qui ont présenté des symptômes graves (rougeur bilatérale des yeux, toux, mal de gorge, voix rauque, œdème facial), mais sans symptômes des voies respiratoires inférieures, peuvent être revaccinés sans danger. Les personnes atteintes d'un SOR accompagné de symptômes des voies respiratoires inférieures devraient être évaluées par un expert, tel que décrit dans le paragraphe précédent. Les professionnels de la santé qui ne sont pas sûrs si une personne a déjà présenté un SOR ou a eu une réaction d'hypersensibilité médiée par les IgE devraient demander conseil. Compte tenu de la morbidité et de la mortalité considérables associées à la grippe, un diagnostic d'allergie au vaccin contre la grippe ne devrait être posé qu'après confirmation (possiblement au moyen d'un test cutané) par un spécialiste en allergologie ou en immunologie.
En général, les patients atteints d'une maladie fébrile aiguë grave ne devraient pas être vaccinés tant que leurs symptômes ne se sont pas atténués. Ceux qui souffrent d'une maladie fébrile bénigne (p. ex. une infection bénigne des voies respiratoires supérieures) peuvent recevoir le vaccin. On ne devrait pas perdre l'occasion d'immuniser une personne à cause du report indu de la vaccination.
On ignore s'il existe une association causale entre la vaccination antigrippale et le risque accru de récidive du SGB chez les personnes ayant des antécédents de cette maladie, quelle qu'en soit la cause. Il semble prudent pour le moment d'éviter de vacciner contre la grippe les personnes qui ont déjà présenté un SGB dans les 8 semaines suivant une vaccination antérieure.
Bien que le vaccin contre la grippe puisse inhiber la clairance de la warfarine et de la théophylline, des études cliniques n'ont pas révélé l'existence d'un quelconque effet secondaire attribuable à ces médicaments chez les personnes qui reçoivent le vaccin antigrippal.
Le traitement par un bêtabloquant n'est pas une contre-indication de la vaccination antigrippale. Les sujets allergiques à des substances qui n'entrent pas dans la composition du vaccin ne présentent pas de risque accru d'allergie au vaccin contre la grippe.
Le but national du programme de vaccination contre la grippe au Canada est de prévenir les infections grippales graves et leurs complications, y compris le décès(77). Par conséquent, le CCNI recommande que, pour le VTI contre la grippe saisonnière, la priorité soit accordée aux personnes qui présentent un risque élevé de complications liées à la grippe, à celles qui pourraient leur transmettre la grippe et à celles qui fournissent des services communautaires essentiels. Il encourage néanmoins tous les Canadiens pour lesquels il n'existe aucune contre-indication à se faire vacciner chaque année.
Le choix des souches virales à inclure dans le vaccin élaboré annuellement se fonde sur les caractéristiques antigéniques des souches actuelles et des souches émergentes du virus grippal. L'OMS recommande que le vaccin trivalent pour la saison 2010-2011 dans l'hémisphère Nord contienne des virus apparentés, sur le plan antigénique, à A/California/7/2009 (H1N1), à A/Perth/16/2009 (H3N2) et à B/Brisbane/60/2008 (lignée Victoria)(7). Les fabricants de vaccins peuvent préférer utiliser des souches équivalentes sur le plan antigénique en raison de leurs propriétés de croissance.
Tous les fabricants de vaccins antigrippaux au Canada ont confirmé à la Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques de Santé Canada que les vaccins qui seront commercialisés au Canada pendant la saison grippale 2010-2011 contiendront les trois souches antigéniques recommandées par l'OMS.
Plusieurs caractéristiques du vaccin trivalent contre la grippe recommandé pour 2010-2011 doivent être notées. La souche B est le seul composant vaccinal qui est demeuré inchangé par rapport au VTI saisonnier de 2009-2010. Le composant A (H1N1) est dérivé du virus pandémique H1N1 de 2009 et le composant A (H3N2) est nouveau.
Le vaccin contre la grippe doit être administré chaque année pour offrir une protection optimale. En raison de la dérive antigénique continuelle d'un ou de plusieurs virus grippaux prédominants, une nouvelle formulation du VTI – modifiée chaque année en fonction des souches les plus courantes en circulation – permet d'offrir une protection optimale contre de nouvelles infections. Des titres d'anticorps protecteurs sont généralement atteints deux semaines après la vaccination. Bien que la production initiale d'anticorps contre certains composants du vaccin antigrippal puisse être plus faible chez les personnes âgées, une recension récente des écrits n'a pas permis d'établir que le déclin des titres d'anticorps était plus rapide chez les personnes âgées que dans les groupes plus jeunes(78).
Il faut aussi prendre en considération pour la saison 2010-2011 que le virus pH1N1 continuera de circuler(79) et que ses caractéristiques épidémiologiques particulières pourraient perdurer. Des études de pandémies antérieures ont montré que le déplacement de la mortalité des personnes âgées aux adultes plus jeunes, l'une des caractéristiques d'une pandémie, a persisté pendant plusieurs années après l'introduction initiale de la nouvelle souche(80). Il s'ensuit qu'on devrait envisager d'offrir le vaccin (VTI de 2010-2011 contenant la souche pH1N1) aux personnes en santé qui peuvent ne pas être visées par le programme provincial habituel, tout en continuant de cibler celles qui sont considérées à risque élevé de complications graves dues au pH1N1. La modélisation indique que grâce aux taux élevés d'immunité obtenus par l'infection naturelle et les programmes de vaccination de masse, le retour à des tendances saisonnières normales peut se faire de façon plus rapide que dans le passé, en l'espace de 12 à 24 mois(81). Les autorités sanitaires devraient consulter les résultats de l'enquête sérologique canadienne sur le pH1N1 dès qu'ils seront connus en vue d'identifier les groupes d'âge qui peuvent devoir faire l'objet d'efforts promotionnels spéciaux visant à les protéger contre le pH1N1, si celui-ci revient en force.
Les dispensateurs de soins de santé pourront offrir le VTI contre la grippe saisonnière dès qu'il sera disponible, étant donné que l'activité grippale saisonnière peut commencer dès le début de novembre dans l'hémisphère Nord. La décision concernant le moment exact de la vaccination dans un endroit ou une région géographique donnés devrait être prise en fonction des facteurs épidémiologiques locaux (activité grippale, moment et intensité), des moments opportuns pour la vaccination ainsi que des considérations liées aux programmes. Pour obtenir d'autres conseils concernant le moment indiqué pour les programmes de vaccination antigrippale, on peut consulter les médecins hygiénistes locaux. Même s'il est préférable de donner le vaccin avant le début de la saison grippale, on peut quand même administrer ce vaccin jusqu'à la fin de la saison. Les travailleurs de la santé (TS) doivent profiter de toutes les occasions qui se présentent pour administrer le vaccin aux personnes à risque qui n'ont pas été vaccinées pendant la saison en cours, même après l'observation d'une activité grippale dans la collectivité.
Les risques et avantages de la vaccination antigrippale devraient être abordés avant la vaccination, de même que les risques associés au fait de ne pas se faire vacciner.
Les vaccins antigrippaux actuels homologués au Canada sont immunogènes, sûrs et comportent des effets secondaires minimaux. Le vaccin contre la grippe peut être administré à toute personne de ≥ 6 mois pour laquelle il n'existe aucune contre-indication.
Pour que les programmes de vaccination puissent réduire la morbidité et la mortalité associées à la grippe, ils doivent cibler les personnes qui présentent un risque élevé de complications grippales, celles qui pourraient leur transmettre la grippe et celles qui fournissent des services communautaires essentiels (voir le tableau 3).
Ces personnes demeurent la cible prioritaire des programmes de vaccination antigrippale au Canada. Toutefois, la grippe saisonnière qui frappe les personnes qui ne sont pas nécessairement considérées comme à risque élevé de complications (personnes en bonne santé âgées de 2 à 64 ans) entraîne également une morbidité et des coûts sociétaux importants. Le CCNI encourage donc également tous les Canadiens à se faire vacciner contre la grippe.
On a jugé que plusieurs catégories additionnelles de personnes méritaient une attention spéciale cette année. Les personnes atteintes d'obésité morbide et les Autochtones ont présenté des taux plus élevés d'hospitalisation liée au pH1N1 et des complications graves durant la pandémie de 2009. Les risques qu'ils courent en rapport avec la grippe saisonnière sont moins évidents; la crainte que le virus pH1N1 continue de circuler durant la saison 2010-2011 nous incite à les inclure dans les groupes ciblés cette année. Les enfants de 2 à 4 ans ont également affiché des taux élevés d'hospitalisation liée au pH1N1 et méritent de même une attention spéciale.
Personnes à risque élevé de complications liées à la grippe ou plus susceptibles de devoir être hospitalisées :
Personnes qui pourraient transmettre la grippe à des sujets à risque élevé
Autres
Personnes qui méritent une attention spéciale en 2010-2011
Remarque : On encourage aussi les personnes en bonne santé de 5 à 64 ans pour lesquelles il n'existe aucune contre-indication à se faire vacciner contre la grippe, même si elles n'appartiennent pas à l'un des groupes prioritaires susmentionnés.
Les personnes qui pourraient transmettre la grippe à des sujets à risque élevé devraient être vaccinées tous les ans, que ces sujets aient été vaccinés ou non. La vaccination des dispensateurs de soins diminue leur propre risque de maladie ainsi que le risque de décès ou d'autres conséquences graves de la grippe chez leurs patients(120)-(126). L'immunisation des dispensateurs de soins et des résidents est liée à une diminution du risque d'éclosions de syndrome grippal (127). Les personnes suivantes sont plus susceptibles de transmettre la grippe à un sujet à risque de complications médicales ou d'hospitalisation :
Nous avons jugé que les groupes suivants méritaient une attention spéciale cette année parce qu'ils ont présenté des taux plus élevés d'hospitalisation et de complications graves liées au pH1N1 (cas d'obésité morbide et Autochtones) durant la pandémie de 2009. Ces observations alliées aux inquiétudes actuelles concernant la circulation continue du pH1N1 durant la saison 2010-2011 nous incitent à inclure ces personnes dans les groupes ciblés cette année.
La vaccination est reconnue comme la pierre angulaire de la prévention et de l'atténuation de la grippe chez les personnes qui courent un grand risque de maladie grave ou de décès dus à une infection par le virus grippal ou à ses complications. De plus en plus de données montrent qu'en plus de protéger directement les vaccinés, la vaccination protège indirectement d'autres membres du ménage ou de la collectivité. Un essai randomisé récent portant sur des grappes de cas dans des communautés huttérites au Canada a comparé les cas confirmés en laboratoire de grippe chez les membres non vaccinés de communautés huttérites où les enfants avaient reçu le vaccin antigrippal (couverture = 83 % chez les enfants de 3 à 15 ans) avec les communautés où les enfants avaient reçu le vaccin contre l'hépatite A. Le niveau d'efficacité du vaccin antigrippal pour prévenir la grippe chez les personnes non vaccinées s'élevait à 61 % (IC à 95 % : 8-81 %)(161). Des essais en milieu scolaire et des études d'observation semblent indiquer que la vaccination d'enfants en santé peut réduire la transmission de la grippe(162)–(168), et une recension systématique a conclu qu'il y avait des preuves que la vaccination des enfants et des adolescents en santé pouvait réduire l'impact de l'épidémie de grippe, bien qu'il soit difficile de quantifier les avantages pour la collectivité à cause des limites méthodologiques ou logistiques des études(169). Des études qui ont examiné la protection indirecte conférée aux patients lorsque les travailleurs de la santé sont vaccinés sont décrites à la section
Malgré les avantages connus de la vaccination, les taux de vaccination antigrippale chez les personnes pour qui le vaccin est recommandé sont sous-optimaux. D'après l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2005, le taux de couverture vaccinale contre la grippe au cours de l'année précédente chez les adultes de 18 à 64 ans atteints d'une affection chronique n'était que de 30,3 % (IC à 95 % : 29,7-30,9, n = 22 693)(170). L'Enquête nationale sur la vaccination des adultes de 2006 indiquait aussi que le taux de couverture vaccinale parmi les adultes de 18 à 64 ans atteints d'une affection chronique était également faible, soit 38,2 % (IC à 95 % : 33,3-43,1, n = 395) (données non publiées, Division de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses, ASPC). Selon les résultats de cette dernière enquête, le taux de couverture vaccinale chez les personnes âgées (≥ 65 ans) qui ne vivent pas en établissement est plus élevé, la proportion de sujets ayant reçu le vaccin l'année précédente étant de 69,9 % (IC à 95 % : 64,1-75,7, n = 287). Les chiffres applicables à ce groupe n'ont pas changé depuis 2001 (69,1 %).
Kwong et coll. ont comparé les taux de vaccination contre la grippe en Ontario et dans les autres provinces en tenant compte de la mise sur pied du Programme universel de vaccination contre l'influenza (PUVI) en Ontario en 2000(171). Les données sur les taux de vaccination ont été obtenues pour le cycle 1996-1997 de l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) et des cycles 2000-2001, 2003, et 2005 de l'ESCC. Entre les taux estimés avant la création du PUVI en 1996-1997 et le taux moyen de vaccination après la création du PUVI, on a observé chez des membres des familles âgés de ≥ 12 ans une augmentation de 20 points de pourcentage (taux passant de 18 % à 38 %) en Ontario, comparativement à 11 points de pourcentage (taux passant de 13 % à 24 %) dans les autres provinces (p = 0,001). Pour les personnes de < 65 ans, l'augmentation des taux de vaccination était plus forte en Ontario que dans les autres provinces, alors que pour les personnes de ≥ 75 ans, l'augmentation était plus faible en Ontario.
Kwong et coll. ont également étudié les effets sur la santé en Ontario par rapport à d'autres provinces qui ne disposaient pas d'un programme de vaccination universelle(171). Les auteurs ont constaté que la mortalité, les hospitalisations et les consultations au cabinet d'un médecin associées à la grippe avaient davantage diminué en Ontario que dans d'autres provinces. Le programme universel était également associé à une réduction supérieure à 64 % des prescriptions d'antibiotiques associés à la grippe que dans d'autres provinces qui ont conservé des programmes ciblés(172). Une évaluation économique du programme ontarien a établi le rapport coût-efficacité différentiel à 10 797 $ par année de survie ajustée pour la qualité de vie gagnée et a conclu que la vaccination universelle contre la grippe saisonnière était une intervention intéressante sur le plan économique(173).
En février 2010, l'ACIP a décidé de recommander une politique de vaccination universelle contre la grippe saisonnière pour tous les Américains de 6 mois et plus, qui sera mise en œuvre pour la saison 2011-2012(174),(175). Parmi les raisons invoquées pour étendre le programme, citons : les données montrant que la vaccination annuelle contre la grippe est une mesure de prévention sûre et efficace pouvant comporter des avantages pour tous les groupes d'âge, les recommandations existantes qui visent déjà 85 % de la population, le fait que de nombreuses personnes à risque élevé ne connaissent pas leur facteur de risque et la survenue de complications chez certains adultes dont les facteurs de risque n'avaient pas été reconnus précédemment. On craint également que le virus pH1N1 continue de circuler durant la saison 2010-2011 et qu'une proportion substantielle des jeunes adultes ne possèdent pas encore d'immunité contre ce virus qui est associé à un risque plus élevé de complications dans ce groupe d'âge que ce qu'on observe normalement dans le cas de la grippe saisonnière.
Avant de formuler des recommandations qui pourraient modifier les programmes d'immunisation à l'échelle nationale, le CCNI souhaite procéder à un examen systématique soigneux des données requises et des données disponibles et les interpréter à la lumière des buts et des objectifs déjà établis au Canada par voie de consensus(77). Comme c'est le cas pour d'autres nouveaux vaccins, ce processus consensuel sera suivi pour déterminer s'il y a lieu d'étendre les programmes de vaccination antigrippale à d'autres groupes dans la population. Le résumé final de cette analyse concernant l'extension des programmes de vaccination des enfants ou d'autres groupes sera rendu public dès que possible. D'ici là, le CCNI continue d'encourager la vaccination antigrippale chez tous les Canadiens.
Peut-être que les faibles taux d'utilisation tiennent au fait que le système de santé n'offre pas le vaccin et que les sujets qui devraient être vaccinés refusent de l'être parce qu'ils craignent les effets secondaires de cette mesure ou ils croient à tort que le vaccin est inefficace ou inutile. Les TS et leurs employeurs ont le devoir de promouvoir activement, de mettre en œuvre et de respecter les recommandations relatives à la vaccination contre la grippe afin de réduire le risque d'infection et de complications au sein des populations vulnérables dont ils s'occupent. Les programmes d'éducation à l'intention des TS et de la population devraient traiter des doutes qui circulent concernant le risque de maladie chez les TS, leur famille et les patients, l'efficacité du vaccin et ses effets secondaires.
La recommandation faite par un professionnel de la santé joue un rôle majeur dans la décision de se faire vacciner. La plupart des sujets à risque élevé sont déjà suivis par un médecin et devraient être vaccinés à l'automne, lors d'une consultation régulière. Au nombre des stratégies qui permettent d'accroître la couverture vaccinale de la population, mentionnons les suivantes :
La vaccination contre la grippe apporte des bienfaits tant aux travailleurs de la santé (TS) qu'aux patients dont ils prennent soin. Malheureusement, le nombre de TS qui se font vacciner est souvent bien inférieur au nombre attendu. Les taux de couverture chez les résidents d'établissements de soins de longue durée (ESLD) varient entre 70 % et 91 %(176)-(178). Des études portant sur les TS en milieu hospitalier et dans les ESLD montrent que les taux de couverture vaccinale contre la grippe se situent entre 26 % et 61 %. Selon l'Enquête nationale sur la vaccination des adultes de 2006, les taux de couverture sont supérieurs chez ceux qui travaillent en contact direct avec les patients (69,7 %, IC à 95 % : 66,8-72,6, n = 727) (données non publiées, Division de l'immunisation et des infections respiratoires, ASPC).
La transmission de la grippe entre des TS infectés et leurs patients vulnérables est à l'origine d'une morbidité et d'une mortalité importantes. Des études ont démontré que les TS atteints de la grippe continuent souvent à travailler et peuvent ainsi transmettre le virus de la grippe aux patients comme à leurs collègues. Dans une étude, 59 % des TS dont les résultats aux tests sérologiques indiquaient une grippe récente ne se rappelaient pas avoir été malades, ce qui donne à penser que nombre d'entre eux avaient eu une infection subclinique(179). Ces personnes ont continué à travailler, risquant ainsi de transmettre l'infection à leurs patients. Dans deux autres études, les TS ont signalé 4 à 10 fois plus de journées de maladie respiratoire que de journées d'absence du travail en raison d'une maladie respiratoire, ce qui donne à penser que de nombreux TS avaient travaillé alors qu'ils étaient malades et pouvaient potentiellement transmettre l'infection(126),(180). De plus, l'absentéisme des TS atteints de la grippe entraîne des coûts économiques supplémentaires et, dans certains cas, pourrait compromettre la prestation de soins de santé en raison de la pénurie de travailleurs de remplacement.
Quatre essais comparatifs randomisés effectués dans des établissements de soins de longue durée ont révélé que la vaccination des TS est associée à des baisses importantes de la mortalité chez les résidents. Potter et coll.(121) ont constaté que la vaccination des TS dans des centres de soins gériatriques de longue durée était associée à des réductions de la mortalité totale chez les patients, qui est passée de 17 % à 10 % (RC 0,56, IC à 95 % : 0,40-0,80), et des taux de syndrome grippal (RC 0,57 %, IC à 95 % : 0,34-0,94). La vaccination des patients n'était pas associée à des effets significatifs sur la mortalité. Carman et coll.(123) ont étudié 20 hôpitaux de soins de longue durée pour personnes âgées et ont obtenu des taux de mortalité de 13,6 % chez les patients d'hôpitaux où le vaccin contre la grippe avait été administré au personnel comparativement à 22,4 % dans les hôpitaux où il n'y avait pas eu de vaccination (RC 0,58, IC à 95 % : 0,40-0,84, p = 0,014). Hayward et coll.(120) ont observé des diminutions importantes de la mortalité chez les résidents durant la première année de leur étude dans des maisons de soins du R.-U. où le vaccin contre la grippe avait été offert aux employés comparativement au taux dans les maisons où le personnel n'avait pas été immunisé (différence dans les taux : -5,0 pour 100 résidents, IC à 95 % : -7,0 à -2,0) ainsi qu'une baisse significative des taux de syndrome grippal (SG) (p = 0,004), des consultations chez un omnipraticien pour un SG (p = 0,008) et d'hospitalisation pour un SG (P = 0,009). Aucune différence n'a été relevée durant les périodes d'absence d'activité grippale ou durant la deuxième année d'étude. Lemaitre et coll.(124) ont examiné 40 maisons de soins infirmiers et constaté que les taux de mortalité chez les résidents étaient 20 % inférieurs (p = 0,02) dans les maisons où le personnel avait été vacciné que dans les maisons-témoins, et qu'il existait une corrélation étroite entre la couverture vaccinale des employés et la mortalité toutes causes confondues chez les résidents (coefficient de corrélation = 0,42, p = 0,007). Dans les centres où le personnel avait été vacciné, le taux de SG chez les résidents était 31 % plus faible (p = 0,007) et le personnel avait pris 42 % moins de congés de maladie (p = 0,03). Une recension des études dans les établissements de longue durée effectuée par la Cochrane Collaboration a indiqué que les données regroupées de trois essais comparatifs randomisés portant sur des grappes de cas démontraient que la vaccination des travailleurs de la santé dans les établissements de soins de longue durée pour personnes âgées réduisait le taux de syndrome grippal (RC 0,71, IC à 95 % : 0,55-0,90, p = 0,005) et la mortalité toutes causes confondues (RC 0,68, IC à 95 % : 0,55-0,84, p < 0,001)(181). La revue indique également qu'aucun effet n'a été démontré chez les personnes âgées en ce qui concerne d'autre résultats, tels que les cas d'influenza confirmés en laboratoire ou les décès dus aux pneumonies.
Pour les besoins du présent document, un TS est une personne qui dispense des soins directs aux patients ou des services de santé indirects. Le terme « soins directs aux patients » renvoie aux activités au cours desquelles la transmission de la grippe entre les TS et les patients est possible.
Le CCNI estime que l'administration du vaccin antigrippal aux TS qui ont des contacts directs avec les patients constitue un élément essentiel des normes de conduite pour la protection des patients. Les TS ayant des contacts directs avec les patients doivent considérer qu'ils ont la responsabilité de fournir des soins de la meilleure qualité possible et, par conséquent, de se faire vacciner chaque année contre la grippe. En l'absence de contre-indications, leur refus de se faire vacciner peut être assimilé à un manquement à leur obligation de diligence envers leurs patients.
Pour protéger les patients vulnérables durant une éclosion, il est raisonnable de les empêcher d'avoir des contacts directs avec les TS qui développent une grippe confirmée ou présumée et avec les TS qui ne sont pas vaccinés et ne reçoivent pas de traitement prophylactique antiviral. Les organisations de soins de santé devraient avoir en place des politiques à cet égard.
† La présente déclaration a été rédigée et approuvée par le CCNI.
‡ Membres : Dre J. Langley (présidente), Dre B. Warshawsky (vice-présidente), Dre S. Ismail (secrétaire exécutive), Dre N. Crowcroft, Mme A. Hanrahan, Dre B. Henry, Dre D. Kumar, Dre S. McNeil, Dre C. Quach-Thanh, Dr B. Seifert, Dre D. Skowronski, Dr C. Cooper
Représentants de liaison : Dre B. Bell (U.S. Center for Disease Control and Prevention), Mme K. Pielak (Coalition canadienne des infirmières et infirmiers du Canada pour l'immunisation), Dre S. Rechner (Collège des médecins de famille du Canada), Dre M. Salvadori (Société canadienne de pédiatrie), Mme S. Pelletier (Association pour la prévention des infections à l'hôpital et dans la communauté-Canada), Dre N. Sicard (Association canadienne de santé publique), Dr V. Senikas (Société des obstétriciens et gynécologues du Canada), Dr P. Plourde (Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages), Dr P. Van Buynder (Conseil des médecins hygiénistes en chef)
Représentants d'office : Mme M. FarhangMehr (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses), Dre S. Desai (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses), Dre B. Law (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses), lcol (Dr) James Anderson (ministère de la Défense nationale), Dre Ezzat Farzad (Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits – Bureau de la médecine communautaire), Dr J. Xiong (Direction des produits biologiques et des thérapies génétiques), Dre D. Elliott (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses), Dr P. Varughese (Centre de l'immunisation et des maladies respiratoires infectieuses)
Autres membres du groupe de travail sur la grippe : Dr G. DeSerres, Dr I. Gemmill, Dre S. Halperin, Dre B. Cholin, Dre L. Pelletier