Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
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Volume 16, No 2- 1995

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpressions de résumés


 

1. Blood lead levels in children aged 24 to 36 months in Vancouver

Andrew Jin, Clyde Hertzman, Shaun H.S. Peck, Gillian Lockitch Can Med Assoc J 1995;152(7):1077-86

Objectifs : Déterminer les taux de plombémie chez les enfants et identifier les facteurs qui risquent de causer des taux élevés.

Conception : Étude transversale.

Contexte : Vancouver.

Participants : Échantillon aléatoire d'enfants âgés de 24 à 36 mois nés à Vancouver et qui y résident encore. L'échantillon a été stratifié proportionnellement au revenu familial annuel médian du secteur de recensement où résidait chaque famille.

Mesures des résultats : Taux de plombémie et facteurs qui risquent de causer des taux de plombémie élevés, déterminés à la suite d'un questionnaire administré aux parents.

Résultats : Parmi les enfants de l'échantillon, 42 % (178/422) n'étaient pas admissibles ou n'ont pu être localisés. Des enfants restants, 73 % (177/244) ont participé et l'on a obtenu des spécimens de sang suffisants de 172 d'entre eux. Le taux de plombémie moyen était de 0,29 mmol/L (écart type de 0,13 mmol/L). (Un taux de plombémie de 1 mmol/L équivaut à 20,7 mg/dL.) Le taux le plus faible était de 0,06 mmol/L et le plus élevé, de 0,85 mmol/L. Parmi les enfants qui ont fourni des spécimens suffisants, 8,1 % (14/172) avaient des taux de plombémie de 0,48 mmol/L ou plus et 0,6 % (1/172) avait un taux de plus de 0,72 mmol/L. Les logarithmes des taux étaient distribués normalement, leur moyenne géométrique (MG) s'établissant à 0,26 mmol/L (écart type géométrique de 1,56). Sur quelque 70 prédicteurs possibles des taux de plombémie analysés, ceux qui ont montré un lien important sur le plan statistique (p < 0,05) avec des taux de plombémie élevés étaient des travaux de soudure exécutés au foyer dans le cadre d'un passe-temps en électronique (MG du taux de plombémie de 0,34 mmol/L, intervalle de confiance [IC] à 95 % de 0,27 à 0,39 mmol/L), l'ascendance autochtone (MG du taux de plombémie de 0,33 mmol/L, IC à 95 % de 0,28 à 0,39 mmol/L), les logements construits avant 1921 (MG du taux de plombémie de 0,32 mmol/L, IC à 95 % de 0,28 à 0,37 mmol/L), l'âge du raccordement du service d'aqueduc au logement (taux de plombémie prévu augmentant de 0,00087 mmol/L [IC à 95 % de 0,00005 à 0,00169 mmol/L] chaque année depuis le raccordement du service) et la petite taille (taux de plombémie prévu de 0,018 mmol/L [IC à 95 % IC de 0,0353 à 0,0015 mmol/L] plus élevé par écart type au-dessous de la taille moyenne selon l'âge).

Conclusions : Cette étude a révélé des taux de plombémie beaucoup plus faibles chez les enfants que ceux qu'ont révélés des études canadiennes antérieures. Les auteurs sont d'avis que ce résultat n'est pas un artefact attribuable à des différences au niveau de l'échantillonnage de la population ou des méthodes de collecte des spécimens de sang. L'étude n'a indiqué aucun facteur évident qui risque de hausser les taux de plombémie : même s'il y avait un lien important sur le plan statistique entre quelques facteurs et des taux de plombémie élevés, les écarts entre les taux étaient minces et sans importance.

2. Exposure to environmental lead and visual-motor integration at age 7 years: the Port Pirie cohort study

Peter A. Baghurst, Anthony J. McMichael, Shilu Tong, Neil R. Wigg, Graham V. Vimpani, Evelyn F. Robertson Epidemiology 1995;6:104-9 [traduction]

L'exposition au plomb présent dans l'environnement au cours de la première enfance risque d'entraîner de légers déficits du développement neuropsychologique. La plupart des études ont toutefois fait état de mesures globales du développement, et les résultats n'étaient pas concordants. Nous examinons ici l'association entre la plombémie et un élément précis du développement neuropsychologique, l'intégration perceptivo-motrice. L'étude a été réalisée auprès d'une cohorte de 494 enfants vivant à Port Pirie, en Australie Méridionale, ou aux environs de cette ville qui abrite une fonderie de plomb. Chaque enfant a fait l'objet d'un suivi pendant ses sept premières années de vie. Nous avons recueilli des échantillons sériés de sang à différents âges afin d'évaluer l'ampleur du problème au cours de la vie de chaque sujet. Lors de chaque prélèvement de sang, nous avons procédé à une collecte systématique de données sur une vaste gamme d'autres variables liées au développement de l'enfant. L'intégration perceptivo-motrice à l'âge de 7 ans a été évaluée au moyen du Beery Development Test of Visual-Motor Integration (résultat moyen : 13,4). La performance perceptivo-motrice était inversement corrélée à la plombémie. Après un rajustement pour tenir compte des facteurs confusionnels potentiels, nous avons observé une corrélation inverse liée à la dose entre les plombémies prénatale et postnatale et la performance perceptivo-motrice des enfants. Une augmentation de la plombémie moyenne à vie, qui passait de 10 mg par dL (0,48 mmol par litre) à 30 mg par dL (1,45 mmol par litre), se traduisait par une déficit estimatif de la performance perceptivo-motrice des enfants de 1,6 point (intervalle de confiance à 95 % = 0,3-2,9). Les résultats indiquent que l'intégration perceptivo-motrice pourrait constituer un indice plus sensible que les mesures globales du développement, comme le quotient intellectuel, pour évaluer les effets du plomb sur le développement de l'enfant.

3. Change in smoking prevalence among pregnant women 1982-93

Paula J. Stewart, Janice Potter, Corinne Dulberg, Patricia Niday, Carl Nimrod, George Tawagi Can J Public Health 1995; 86(1):37-41

En ce qui concerne la question du faible poids à la naissance, le tabagisme maternel est le facteur de risque le plus fréquent au Canada. L'étude avait pour but de comparer la fréquence du tabagisme chez la mère, avant et durant la grossesse, de 1983 à 1992. Des enquêtes statistiques ont été effectuées dans Ottawa-Carleton auprès de 3 296 femmes, au cours d'une période de six mois en 1983, et de 7 940 femmes, au cours d'une période de 12 mois en 1992, à l'aide d'un questionnaire à remplir soi-même pendant la période d'hospitalisation suivant la naissance. La proportion des femmes qui fumaient après le premier trimestre de la grossesse est passée de 28,5 % en 1983 à 18,7 % en 1992. Cette différence est attribuable principalement à la réduction du nombre de femmes qui fumaient avant la grossesse (de 37,4 % à 26,4 %). La hausse du nombre de femmes ayant cessé de fumer au début de la grossesse (de 23,9 % à 29,2 %) représente un deuxième facteur contributif. Il existe toujours des variations dans les niveaux de tabagisme selon l'âge, la scolarité, la situation de famille et le revenu. Cependant, les changements observés dans l'ensemble de la population se retrouvent dans toutes ces variables à un degré plus ou moins élevé. Les programmes ayant pour but de réduire le tabagisme durant la grossesse devraient continuer de viser la réduction du tabagisme chez les femmes en général. De plus, il faudrait des programmes particuliers pour aider un plus grand nombre de femmes à cesser de fumer pendant la période préalable à la conception ou au début de la grossesse.

4. Comparison of three methods for estimating environmental tobacco smoke exposure among children aged between 12 and 36 months

Per Nafstad, Grette Botten, Jørgen A. Hagen, Kolbjørn Zahlsen, Odd G. Nielsen, Terje Silsand, Johny Kongerud Int J Epidemiol 1995;24(1):88-94 [traduction]

Données de base. Les méthodes actuellement utilisées pour mesurer l'exposition à la fumée de tabac ambiante (FTA) chez les petits enfants présentent toutes des lacunes. La présente étude avait pour objet de comparer les résultats des évaluations par questionnaire de l'exposition des enfants à la FTA à ceux du dosage de la cotinine dans les urines et de la nicotine dans les cheveux (nouvelle méthode d'estimation de l'exposition moyenne à la FTA).

Méthodes. Des données ont été recueillies au moyen d'un questionnaire sur l'exposition à la FTA, et un échantillon de cheveux a été prélevé chez 94 enfants âgés de 12 à 36 mois. Nous avons obtenu un échantillon d'urine de 72 d'entre eux afin de procéder au dosage de la cotinine.

Résultats. De la nicotine a été mise en évidence dans tous les échantillons de cheveux, et de la cotinine dans tous les échantillons d'urine. Comparativement aux enfants qui, selon les réponses au questionnaire, n'étaient pas exposés, les enfants exposés à un nombre quotidien de cigarettes (NQC) supérieur à 10 avaient des taux de nicotine 12,4 fois plus élevés (p < 0,001), et ceux exposés à un NQC de 1 à 10, 3,6 fois plus élevés (p < 0,001). Chez les enfants exposés à un NQC supérieur à 10, le rapport cotinine-créatine (RCC) médian était 2,4 fois plus élevé que chez les enfants non exposés (p < 0,001). Nous n'avons pas observé de différence significative entre le RCC médian des enfants non exposés et celui des enfants exposés à un NQC de 1 à 10. Le coefficient de corrélation entre les taux de nicotine détectés dans les cheveux des enfants et le NQC s'établissait à 0,64; entre le RCC et le NQC, à 0,50; et entre les taux de nicotine détectés dans les cheveux des enfants et le RCC, à 0,56.

Conclusion. Le dosage de la nicotine dans les cheveux constitue une méthode commode et valide d'estimation de l'exposition moyenne à la fumée de tabac ambiante chez les enfants. Les résultats indiquent que l'exposition à la FTA fait l'objet d'une sous-déclaration.

5. Tobacco, alcohol, and colorectal tumors: a multistep process

Marie-Christine Boutron, Jean Faivre, Marie-Claude Dop, Valérie Quipourt, Pierre Senesse Am J Epidemiol 1995:141(11):1038-46 [traduction]

Une étude cas-témoins réalisée dans la région de la Côte d'Or, en France, a eu recours au concept de la carcinogenèse colo-rectale en plusieurs étapes pour comparer la consommation de tabac à vie et la consommation d'alcool actuelle chez des patients qui présentent des adénomes de petite taille (moins de 1 cm, n = 54) ou de grande taille (n = 208) et chez des témoins exempts de polypes (n = 427). Les patients atteints de cancer (n = 171) ont été comparés à des témoins issus de la population générale (n = 309). Chez les hommes, le tabagisme était associé au risque d'adénomes (rapport de cotes = 3,6, chez les fumeurs de plus de 20 paquets-années comparativement aux non-fumeurs, p < 0,001). L'alcool n'était un facteur de risque que pour les adénomes de grande taille; par rapport à une consommation inférieure à 10 g par jour, les risques relatifs s'établissaient à 4,2 (p < 0,05), 3,0 (p < 0,05) et 4,4 (p < 0,01), respectivement, pour des consommations de 20-39, 40-59 et 60 g par jour. Une comparaison entre les patients présentant des adénomes de grande taille et les témoins exempts de polypes a révélé que l'alcool et le tabac étaient liés de façon indépendante au risque de tumeur. Les quantités de tabac et d'alcool consommées n'étaient pas liées au risque de cancer. Chez les femmes, la consommation était de beaucoup inférieure dans tous les groupes, et aucun lien significatif avec l'un ou l'autre de ces facteurs de risque n'a été observé. C'est la première fois que des données indiquent que l'alcool et le tabac ont un effet indépendant chez les hommes à différents stades précoces de l'évolution adénome-carcinome. Ces résultats témoignent de l'utilité de ce modèle pour les études visant à déterminer les causes du cancer.

6. Cigarette smoking and alcohol consumption as risk factors for colorectal adenomatous polyps

María Elena Martínez, R. Sue McPherson, J. Fred Annegers, Bernard Levin J Natl Cancer Inst 1995;87(4):274-9 [traduction]

Données de base : Les résultats des études épidémiologiques indiquent qu'il existe peu de preuves selon lesquelles la consommation de cigarettes serait liée au risque de cancer colo-rectal. Il a été établi que la consommation de cigarettes augmentait le risque de polypes adénomateux colo-rectaux qui, comme on le sait, sont les précurseurs du cancer colo-rectal, mais peu d'études ont examiné l'association éventuelle entre la consommation d'alcool et l'apparition de polypes adénomateux.

Objet : Nous avons examiné l'association éventuelle entre la consommation de cigarettes, la consommation d'alcool et la présence de polypes adénomateux colo-rectaux.

Méthodes : Les analyses reposaient sur les données d'une étude cas-témoins portant sur l'influence de l'alimentation et d'autres habitudes de vie sur le risque de polypes adénomateux colo-rectaux. Nous avons évalué séparément, chez des fumeurs et d'ex-fumeurs, le risque de polypes adénomateux associé au nombre total d'années de tabagisme, au nombre de cigarettes consommées quotidiennement et au nombre de paquets-années de tabagisme. Nous avons aussi évalué l'association conjointe éventuelle de ces deux facteurs (tabagisme et consommation d'alcool) au risque de polypes adénomateux.

Résultats : Les sujets qui fumaient au moment de l'étude et dont la consommation était supérieure à 20 paquets-années de tabagisme étaient beaucoup plus exposés aux polypes adénomateux que les personnes qui n'avaient jamais fumé (rapport de cotes [RC] = 2,56; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,28-5,14). Le risque de polypes adénomateux était également accru chez les ex-fumeurs, mais il a été impossible de dégager une tendance claire en ce qui concerne le nombre de paquets-années de tabagisme. La consommation d'alcool était corrélée positivement au risque de polypes adénomateux. Comparativement aux non-buveurs, c'est chez les personnes qui consommaient entre 2,31 et 9,46 g d'alcool par jour (RC = 2,23; IC à 95% = 1,29-3,83) que le risque était le plus élevé, alors qu'il diminuait chez les personnes qui consommaient entre 9,47 et 67,36 g d'alcool par jour (RC = 1,63; IC à 95 % = 0,92-2,88). Chez les fumeurs, nous avons observé un effet conjoint chez les sujets qui étaient à la fois des fumeurs et des buveurs, comparativement aux sujets qui n'avaient jamais fumé et ne buvaient pas au moment de l'étude (RC = 4,21; IC à 95 % = 1,88-9,41). Un effet conjoint important du tabagisme et de la consommation d'alcool au moment de l'étude a également été observé chez les ex-fumeurs, mais le risque n'était pas aussi important que chez les fumeurs (RC = 2,61; IC à 95 % = 1,40-4,87).

Conclusions : Ces données viennent corroborer l'existence d'une association positive entre la consommation de cigarettes et l'apparition de polypes adénomateux colo-rectaux. La consommation conjuguée de cigarettes et d'alcool augmentait le risque de polypes adénomateux.

Conséquences : Les recherches futures devraient tenter de préciser le rôle du tabagisme et de la consommation d'alcool, puisque ces deux facteurs sont liés à l'évolution des polypes adénomateux colo-rectaux et à la carcinogenèse ultérieure.

7. Role of smoking in the U-shaped relation of cholesterol to mortality in men: the Framingham Study

Ralph B. D'Agostino, Albert J. Belanger, William B. Kannel, Millicent Higgins Am J Epidemiol 1995;141(9):822-7 [traduction]

On a signalé une mortalité élevée aux valeurs extrêmes de la distribution du taux sérique de cholestérol total : une mortalité accrue par coronaropathie était associée aux taux élevés de cholestérol total, alors qu'une mortalité accrue attribuable au cancer et à d'autres causes que le cancer et les maladies cardio-vasculaires était associée aux faibles taux de cholestérol total. Les auteurs ont utilisé les données recueillies relativement à 1 959 hommes âgés de 35 à 69 ans dans le cadre de la quatrième étude Framingham. Ils ont analysé le lien éventuel entre les taux sériques de cholestérol total et 409 décès par coronaropathie, 325 décès par cancer et 534 autres décès survenus au cours d'une période de suivi de 32 ans. Des analyses de régression de Cox, rajustées pour tenir compte de l'âge et du facteur de risque, ont été effectuées par ordinateur. Les auteurs ont examiné les relations non linéaires (en U) au moyen d'analyses de régression quadratique et de variables fictives, en utilisant comme groupe témoin le groupe ayant des taux de 160 à 199 mg/dL. Des analyses de sous-ensembles ont examiné le lien entre les fumeurs et les hommes qui buvaient >=14 boissons alcoolisées par semaine. Toutes les analyses ont été répétées, et l'on a éliminé les sujets qui avaient déjà une maladie cardio-vasculaire et ceux qui étaient décédés au cours des 5 premières années du suivi. On a observé une relation en U significative avec la mortalité attribuable à toutes les causes, ainsi qu'une corrélation inverse avec la mortalité par cancer et une relation augmentant de façon monotone avec la mortalité due aux coronaropathies. Les analyses de sous-ensembles ont fait ressortir une association entre le faible taux sérique de cholestérol (<160 mg/dL) et la mortalité par cancer chez les hommes qui fumaient la cigarette. Comparativement au groupe ayant un taux de 160 à 199 mg/dL, le risque relatif s'établissait à 3,72 (p = 0,0001, intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,91-7,25). Il y a lieu de mener des études afin d'évaluer le lien éventuel entre les faibles taux sériques de cholestérol total, la consommation de cigarettes et le cancer.

8. Plasma lipid levels and psychologic characteristics in men

David S. Freedman, Tim Byers, Drue H. Barrett, Nancy E. Stroup, Elaine Eaker, Heather Monroe-Blum Am J Epidemiol 1995;141(6):507-17 [traduction]

Les résultats de plusieurs études donnent à penser qu'une réduction du taux sérique de cholestérol total ou le maintien constant d'un faible taux de cholestérol pourrait être associé à une augmentation des morts violentes. S'il existe plusieurs explications possibles de ce phénomène, on a avancé que le taux de cholestérol pourrait influencer divers comportements. Nous avons donc examiné le lien transversal éventuel entre plusieurs caractéristiques psychologiques, évaluées au moyen du Diagnostic Interview Schedule et du Minnesota Multiphasic Personality Inventory, et les taux de cholestérol total, de cholestérol HDL (lipoprotéines de forte densité) et de triglycérides chez 3 490 hommes âgés de 31 à 45 ans qui avaient été examinés en 1985-1986. (Tous les hommes avaient servi dans l'armée américaine entre 1965 et 1971). Comparativement au taux moyen des autres hommes, le taux moyen de cholestérol total était plus élevé de 5 mg/dL chez les 697 hommes souffrant d'un trouble anxieux généralisé (probablement en raison de l'élévation des taux de catécholamine) et moins élevé de 7 mg/dL chez les 325 hommes ayant une personnalité antisociale (p < 0,01 pour chaque association). Ces différences ne pouvaient être imputées à l'instruction, au poids relatif, à la consommation de cigarettes, à l'usage de divers médicaments ni à d'autres variables confusionnelles potentielles. En revanche, les taux de cholestérol n'étaient pas liés de façon significative à la dépression majeure ni à l'hostilité; les taux de cholestérol HDL et de triglycérides n'étaient associés à aucun diagnostic. Si des analyses longitudinales révèlent que le taux sérique de cholestérol total est une variable prédictive de la personnalité antisociale, une telle découverte pourrait avoir une incidence sur les recommandations visant à réduire le taux de cholestérol.

9. Injuries associated with in-line skating from the Canadian Hospitals Injury Reporting and Prevention Program database

Jaqueline A. Ellis, Jacqueline C. Kierulf, Terry P. Klassen Can J Public Health 1995;86(2):133-6

Le patinage à roues alignées est une activité de loisirs de plus en plus populaire qui présente un certain potentiel de blessures. Comme l'indique la base de données du Programme des hôpitaux canadiens pour la déclaration et la prévention des traumatismes, 194 enfants se sont blessés en faisant du patinage à roues alignées. Les blessures les plus courantes ont été les fractures du radius et du cubitus (57,5 %) suivies des lacérations et des exulcérations (14,9 %). Cinq enfants ont souffert de commotions et très peu d'enfants ont dit qu'ils portaient un équipement de protection comme un casque ou des protège-genoux, poignets ou coudes. En comparaison avec le reste des données dans la base, on a constaté que les adeptes du patinage à roues alignées souffraient de blessures plus graves et présentaient plus de probabilités d'avoir besoin d'un traitement de suivi. Cet article traite de ce que le port d'un équipement de protection et l'apprentissage du patinage à roues alignées signifient en terme de sécurité.

10. Correlates of body mass index in the 1990 Ontario Health Survey

Truls Østbye, Joceline Pomerleau, Mark Speechley, Linda L. Pederson, Kathy N. Speechley Can Med Assoc J 1995;152(11):1811-7

Objectifs : Déterminer l'indice de masse corporelle (IMC) moyen et la prévalence de l'excès de poids et de l'obésité chez les 20 à 64 ans, dégager les variables de la sociodémographie, du mode de vie et de la santé qui sont liées à l'excès de poids et à l'obésité et, en comparant les résultats à ceux d'une enquête antérieure, déterminer si la prévalence a changé avec le temps.

Conception : Enquête transversale.

Contexte : Ontario.

Participants : Dans le cadre de l'Enquête sur la santé en Ontario de 1990, on a sondé 61 239 personnes qui formaient un échantillon représentatif de la population de l'Ontario. Les auteurs ont limité leurs analyses aux 20 à 64 ans, à l'exclusion des femmes enceintes. Ils n'ont inclus dans les analyses multivariées que les personnes chez lesquelles il ne manquait aucune valeur à l'égard des variables des modèles (n = 26 306).

Mesures des résultats : On a utilisé l'IMC (poids en kilogrammes divisé par la taille en mètres au carré) pour mesurer le poids sain (IMC entre 20 et 25), l'excès de poids (IMC de plus de 25) et l'obésité (IMC de plus de 27).

Résultats : La prévalence de l'obésité chez les hommes et les femmes s'est établie à 33,6 % et 22,8 % respectivement (ratio des probabilités [RP] corrigé de 1,78, intervalle de confiance [IC] à 95 % de 1,63 à 1,95). On a constaté un lien positif avec l'âge (RP corrigé de 1,53 [IC à 95 % de 1,24 à 1,89] chez les 25 à 29 ans et de 2,78 [IC à 95 % de 2,20 à 3,51] chez les 50 à 54 ans comparativement aux 20 à 24 ans) et une relation inverse avec le niveau de scolarité (études postsecondaires c. études primaires : RP corrigé de 0,65 [IC à 95 % de 0,54 à 0,79]). L'analyse du lieu de naissance a démontré que la prévalence de l'obésité était la plus faible chez les sujets d'origine asiatique (comparativement à ceux d'origine canadienne : RP corrigé de 0,36 [IC à 95 % de 0,27 à 0,47]). La prévalence était plus élevée chez les anciens fumeurs que chez ceux qui n'avaient jamais fumé (RP corrigé de 1,20 [IC à 95 % de 1,18 à 1,22]). Les personnes qui avaient plus de problèmes de santé et celles qui jugeaient leur état de santé moyen ou médiocre étaient plus susceptibles d'être obèses. Les estimations de la prévalence de l'obésité étaient plus élevées que celles de l'Enquête promotion santé de 1985 pour les deux sexes dans les trois groupes d'âge analysés.

Conclusions : Ces données produites par les intéressés indiquent que l'excès de poids et l'obésité demeurent d'importants problèmes de santé en Ontario et la prévalence semble à la hausse.

11. Radon and cancers other than lung cancer in underground miners: a collaborative analysis of 11 studies

Sarah C. Darby, Elise Whitley, Geoffrey R. Howe, Sally J. Hutchings, Robert A. Kusiak, Jay H. Lubin, Howard I. Morrison, Margot Tirmarche, Ladislav Tomásek, Edward P. Radford, Robert J. Roscoe, Jonathan M. Samet, Shu Xiang Yao J Natl Cancer Inst 1995;87(5):378-84 [traduction]

Données de base : Des études de corrélation géographique sur l'exposition domestique au radon et des études de cohorte réalisées auprès de mineurs exposés au radon au travail ont récemment permis d'établir un lien entre l'exposition au radon (gaz radioactif) et à sa descendance radioactive (Rn 222 et les produits de sa désintégration radioactive) et une gamme de cancers autres que le cancer du poumon.

Objectif : La présente étude avait pour objet de mieux caractériser les risques de cancers autres que le cancer du poumon (c.-à-d. les cancers non pulmonaires) attribuables au radon présent dans l'atmosphère.

Méthodes : Nous avons examiné la mortalité par cancer non pulmonaire dans le cadre d'une analyse conjointe des données de 11 cohortes de mineurs de fond chez qui l'on avait observé une augmentation des cancers du poumon liés au radon. L'étude a été réalisée auprès de 64 209 hommes qui avaient travaillé dans les mines pendant en moyenne 6,4 ans et avaient subi des expositions cumulées moyennes de 155 niveaux opérationnels-mois (NOM). Ces hommes ont été suivis pendant en moyenne 16,9 années.

Résultats : Pour tous les cancers non pulmonaires combinés, la mortalité ne différait pas beaucoup de celle qui avait été prévue à partir des taux de mortalité enregistrés dans les régions voisines des mines (rapport entre les décès observés et les décès prévus [O/P] = 1,01; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,95-1,07, données reposant sur 1 179 décès), et la mortalité n'augmentait pas avec l'exposition cumulée. Parmi les 28 catégories distinctes de cancers, nous avons observé des augmentations statistiquement significatives de la mortalité pour les cancers de l'estomac (O/P = 1,33; IC à 95 % = 1,16-1,52) et du foie (O/P = 1,73; IC à 95 % = 1,29-2,28), et des diminutions statistiquement significatives pour les cancers de la langue et de la bouche (O/P = 0,52; IC à 95 % = 0,26-0,93), du pharynx (O/P = 0,35; IC à 95 % = 0,16-0,66) et du côlon (O/P = 0,77; IC à 95 % = 0,63-0,95). En ce qui concerne la leucémie, la mortalité était accrue au cours de la période inférieure à 10 ans suivant le début du travail (O/P = 1,93; IC à 95 % = 1,19-2,95), mais non par la suite. La mortalité n'était significativement liée aux expositions cumulées pour aucune de ces maladies. Parmi les autres catégories de cancers non pulmonaires, la mortalité n'était liée à l'exposition cumulée que pour le cancer du pancréas (risque relatif en excès par NOM = 0,07 %; IC à 95 % = 0,01-0,12) et, au cours de la période inférieure à 10 ans suivant le début du travail, pour d'autres cancers et cancers non précisés (risque relatif en excès par NOM = 0,22 %; IC à 95 % = 0,08-0,37).

Conclusions : Les hausses de la mortalité due aux cancers de l'estomac et du foie et à la leucémie ne sont vraisemblablement pas attribuables au radon, puisqu'elles ne sont pas liées à l'exposition cumulée. Il y a tout lieu de croire que le lien observé entre l'exposition cumulée et le cancer du pancréas est un résultat de hasard, alors que le lien entre l'exposition cumulée et les autres cancers et les cancers non précisés était imputable aux décès qui, selon le certificat, sont dus à la carcinomatose (cancer généralisé) vraisemblablement consécutive aux cancers du poumon. La présente étude fournit donc des preuves solides du fait que la présence de fortes concentrations de radon dans l'atmosphère n'engendre pas de risque important de mortalité due à des cancers autres que le cancer du poumon.

Conséquences : Les normes de protection applicables au radon devraient continuer de reposer exclusivement sur le risque de cancer du poumon.

12. Quantitative classification of mammographic densities and breast cancer risk: results from the Canadian National Breast Screening Study

N.F. Boyd, J.W. Byng, R.A. Jong, E.K. Fishell, L.E. Little, A.B. Miller, G.A. Lockwood, D.L. Tritchler, M.J. Yaffe J Natl Cancer Inst 1995;87(9):670-5 [traduction]

Données de base : L'aspect radiologique des seins varie d'une femme à l'autre, selon les quantités relatives de graisses et de tissus conjonctif et épithélial présents. On appelle trame parenchymateuse du sein ces particularités de la densité mammographique du tissu mammaire. À la radiologie, les graisses sont translucides ou claires (aspect plus foncé), et les tissus conjonctif et épithélial sont denses (aspect plus clair). Les études antérieures ont généralement fait ressortir une association entre la trame parenchymateuse et le risque de cancer du sein (le risque augmentant avec la densité), mais les risques estimatifs dont on a fait état sont extrêmement hétérogènes.

Objet : Nous voulions déterminer l'importance du risque de cancer du sein associé aux différentes densités mammographiques. À cette fin, nous avons classé de façon quantitative la densité des seins au moyen de méthodes radiologiques courantes et de nouvelles méthodes informatisées.

Méthodes : À partir des dossiers médicaux d'une cohorte de 45 000 femmes adressées pour une mammographie dans l'Étude nationale sur le dépistage du cancer du sein (NBSS), essai randomisé multicentrique réalisé au Canada, nous avons retenu les clichés mammaires de 354 cas et d'un nombre égal de témoins. Les cas ont été sélectionnés parmi les femmes chez qui un cancer invasif du sein, confirmé par l'examen histologique, s'était développé 12 mois ou plus après leur adhésion à l'essai. Les témoins ont été choisis parmi les femmes du même âge qui, après une période identique d'observation, n'avaient pas été atteintes de cancer du sein. Les mesures ont été établies à partir du cliché mammaire effectué au début de la NBSS. Les clichés mammaires ont été classés selon six niveaux de densité, par les radiologues ou au moyen de mesures informatisées. Toutes les mesures établies par classement radiologique ou par ordinateur ont été prises en utilisant une incidence cranio-caudale, du sein contralatéral au siège du cancer chez les cas, et du sein correspondant chez les témoins. Toutes les valeurs de p représentent les tests bilatéraux ayant une signification statistique.

Résultats : Chez tous les sujets, nous avons observé une augmentation de 43 % du risque relatif (RR) entre les catégories de densité inférieure et immédiatement supérieure, selon le classement des radiologues, et une augmentation de 32 % selon le classement informatisé. Chez tous les sujets également, le RR dans la plus vaste catégorie comparativement à la moins vaste s'établissait à 6,05 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 2,82-12,97), pour le classement par les radiologues, et à 4,04 (IC à 95 % = 2,12-7,69) pour le classement informatisé. Nous avons noté que le risque de cancer du sein augmentait de façon statistiquement significative avec la densité mammographique, tant lorsqu'on avait recours aux radiologues qu'aux méthodes informatisées, chez les femmes appartenant au groupe des 40-49 ans (p = 0,005 pour le recours aux radiologues, et p = 0,003 pour les mesures informatisées) et des 50-59 ans (p = 0,002 pour les radiologues, et p = 0,001 pour les mesures informatisées).

Conclusions : Ces résultats indiquent que le risque de cancer du sein augmente avec le niveau de densité des tissus mammaires, tel qu'évalué par la mammographie.

13. A review of physical activity and breast cancer

Christine M. Friedenreich, Thomas E. Rohan Epidemiology 1995;6:311-7 [traduction]

Les hormones endogènes ont une incidence sur le risque de cancer du sein. L'activité physique pourrait constituer une méthode de prévention primaire du cancer du sein, puisqu'elle influe sur les hormones ovariennes. Cette influence se manifeste par des modifications de l'âge au moment de la première apparition des règles et la nature des cycles menstruels ovariens, facteurs qui sont eux-mêmes liés au risque de cancer du sein. Des études expérimentales chez l'animal montrent que l'exercice contribue à réduire le risque de cancer du sein au moment de l'apparition de la tumeur, mais pas nécessairement au cours de l'évolution de celle-ci. Les études épidémiologiques mettent en évidence, dans l'ensemble, une diminution du risque de cancer du sein chez les femmes qui sont plus actives physiquement, alors que les études expérimentales portant sur les effets de l'activité physique chez les femmes ont montré que l'exercice peut influer sur les caractéristiques du cycle menstruel. Quoi qu'il en soit, les études expérimentales chez les femmes et les études épidémiologiques portant sur l'activité physique et le risque de cancer du sein sont grevées par un certain nombre de lacunes méthodologiques. Dans les études épidémiologiques, les principales lacunes sont notamment imputables aux mesures brutes et incomplètes de l'activité physique au cours de la vie d'une femme et à une pondération insuffisante qui ne permet pas de tenir compte des facteurs confusionnels potentiels. Les études expérimentales portant sur les effets de l'activité physique sur l'activité menstruelle des femmes n'ont pas suffisamment quantifié l'intensité de l'activité ni ses effets sur les modifications du cycle menstruel.

14. Cancer mortality in Italian migrants and their offspring in Canada

Daniela Balzi, Marco Geddes, Anna Brancker, Donald Max Parkin Cancer Causes Control 1995;6(1):68-74 [traduction]

Les études portant sur la descendance des migrants fournissent des données précieuses concernant l'incidence des facteurs environnementaux et des facteurs génétiques sur l'apparition de divers cancers. La présente étude a pour objet d'analyser le risque de cancer chez des migrants italiens (résidents canadiens nés en Italie) et leur descendance, comparativement à la population hôte. Les rapports de cotes (RC) et les intervalles de confiance (IC) à 95 %, selon un classement par siège et par lieu de naissance (migrants, Canadiens d'ascendance italienne pure et mixte) ont été établis au moyen d'une étude cas-témoins. Nous avons utilisé les «autres décès par cancer» comme témoins, et la population hôte a servi de catégorie de référence. L'étude a montré que les migrants italiens demeuraient nettement moins exposés à un certain nombre de cancers : cancer du côlon (RC = 0,9 chez les hommes et 0,7 chez les femmes); du poumon (RC = 0,8 chez les hommes et 0,5 chez les femmes); et du sein (RC = 0,9). Pour tous ces sièges de cancer, les risques parmi la descendance des migrants italiens n'étaient pas différents de ceux observés dans la population hôte; on observait toutefois certaines différences entre les sexes pour le cancer du côlon. Le taux de cancer de l'estomac était nettement plus élevé chez les migrants (RC = 1,9 chez les hommes et 2,4 chez les femmes), ce qui concorde avec la population de l'Italie; parmi leur descendance, les risques étaient analogues à ceux de la population hôte. Le risque de cancer parmi la descendance des migrants se situe, pour de nombreux sièges, entre celui de la population hôte et celui des résidents canadiens nés en Italie. Ce résultat est peut-être lié au fait que les enfants se sont beaucoup mieux intégrés que leurs parents au contexte culturel et social de la population hôte.

15. Cancer mortality among Chinese migrants: a review

Anthony J.G. Hanley, Bernard C.K. Choi, Eric J. Holowaty Int J Epidemiol 1995;24(2):255-65 [traduction]

Données de base : Les études épidémiologiques du cancer chez les groupes de migrants sont particulièrement utiles, car elles permettent d'évaluer l'influence des facteurs génétiques et environnementaux sur l'apparition des maladies. Dans la littérature épidémiologique, sept études ont examiné la mortalité par cancer chez les migrants originaires de Chine; nous examinons ci-après les caractéristiques méthodologiques et les résultats de ces études, qui concordent de façon remarquable.

Méthodes : Nous avons inclus des articles qui comparent les profils de mortalité selon le siège du cancer dans les première et deuxième générations de migrants à ceux des régions hôtes en ayant recours aux statistiques de l'état civil et aux données du recensement. Il a fallu normaliser les taux soit indirectement (en utilisant les taux selon l'âge des régions hôtes) ou directement (en utilisant une structure-type par âge), et nous avons calculé les rapports standardisés de mortalité (RSM) ou les rapports de taux (RT).

Résultats : Chez les migrants de sexe masculin, la mortalité globale par cancer était souvent nettement plus en excès que dans la population hôte; chez les femmes (pour l'ensemble des cancers) les résultats étaient ambigus. Chez les sujets des deux sexes, nous avons observé un excès important et significatif de la mortalité due au cancer rhino-pharyngien et au cancer du foie; le RSM et le RT demeuraient également élevés pour les cancers de l'estomac et de l'oesophage. Le risque élevé observé pour ces quatre sièges déclinait de façon notable à la deuxième génération. Toutes les études ont fait ressortir une diminution marquée et significative du risque de cancer de la prostate et de cancer du sein chez la femme, et aucune augmentation ou une faible augmentation de la mortalité à la deuxième génération. Le RSM et le RT étaient aussi généralement inférieurs à 1 pour les cancers du cerveau, de la vessie et du rein.

Conclusions : Les résultats du présent examen indiquent que le risque de cancer à divers sièges chez les migrants chinois semblent en évolution; ces résultats concordent d'une étude à l'autre.

16. Paternal age and the risk of birth defects in offspring

Gwen C. McIntosh, Andrew F. Olshan, Patricia A. Baird Epidemiology 1995;6:282-8 [traduction]

Les études antérieures ont révélé que les mutations nouvelles transmises selon le mode dominant qui risquent de provoquer certaines anomalies ou certains syndromes congénitaux rares chez la descendance augmentent avec l'âge du père. Néanmoins, peu d'études épidémiologiques ont évalué l'effet de l'âge du père sur le risque de malformations congénitales plus courantes. Nous avons examiné les données du British Columbia Health Surveillance Registry, qui font état de 9 660 cas de malformations congénitales (22 groupes distincts de malformations). À partir des registres des naissances de la Colombie-Britannique (1952-1973), nous avons sélectionné des témoins appariés. Exception faite d'un renversement inhabituel de la tendance dans le groupe d'âge des 45 à 49 ans, nous avons observé que les valeurs estimées du risque relatif (rajustées pour tenir compte de l'âge de la mère et d'autres facteurs) augmentaient avec l'âge du père pour les malformations du tube neural, les cataractes congénitales, les malformations réductionnelles des membres supérieurs et la trisomie 21. Ainsi, les valeurs estimées rajustées du risque relatif de malformations du tube neural chez les descendants s'établissaient à 1,2 (pour les pères âgés de 30 à 34 ans par rapport à ceux de 25 à 29 ans); 1,3 (35-39 ans); 1,6 (40-44 ans); 0,6 (45-49 ans); et 2,3 (50 ans et plus). Les hommes de moins de 20 ans couraient également un risque accru d'engendrer des enfants ayant des malformations congénitales comme les malformations du tube neural, l'hypospadias, le rein kystique et la trisomie 21. Nous avançons que parmi certaines malformations congénitales couramment observées, un sous-groupe de cas pourrait être attribuable à des mutations nouvelles, selon le mode dominant, qui ne sont pas reconnues.

17. The case-time-control design

Samy Suissa Epidemiology 1995;6:248-53 [traduction]

Il est souvent impossible d'évaluer les effets connus ou souhaités d'un médicament au moyen d'études épidémiologiques non expérimentales, en raison de l'absence de données précises sur une variable confusionnelle importante, soit la gravité de la maladie traitée au moyen de ce médicament. Afin de contourner ce problème, je propose d'utiliser un plan d'étude cas-temps-témoins, qui permet de ne pas mesurer cette variable confusionnelle. Ce plan choisit plutôt comme témoins les sujets d'un plan d'étude cas-témoins classique; il faut donc que l'exposition soit mesurable à deux moments précis ou plus. Je présente ici un modèle logistique afin d'évaluer les risques relatifs selon ce plan d'étude et d'illustrer la méthode utilisée au moyen des données d'une étude cas-témoins portant sur 129 cas d'asthme fatals ou quasi-fatals et 655 témoins. La présente étude porte sur l'importance de l'utilisation des substances bêta-agonistes, médicaments prescrits pour le traitement de l'asthme. J'ai observé qu'en ayant recours à l'approche cas-témoins classique, la «meilleure» estimation du risque relatif lié à une forte utilisation de bêta-agonistes par rapport à une faible utilisation s'établissait à 3,1 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,8-5,4), résultat qui comprend en soi l'effet confusionnel de la non-évaluation de la gravité de la maladie. L'estimation correspondante de l'effet du médicament, si l'on a recours à l'approche cas-temps-témoins proposée, s'établit à 1,2 (IC à 95 % = 0,5-3,0), chiffre qui exclut l'effet confusionnel imputable à la non-évaluation de la gravité de la maladie. Cet exemple indique que la classe de bêta-agonistes pourrait ne pas avoir une influence aussi déterminante qu'on le croyait sur le risque d'asthme fatal ou quasi fatal, sauf peut-être si ces substances sont administrées à des doses excessives, comme le révèlent les analyses dose-réponse.

18. Predictors of dietary intake in a functionally dependent elderly population in the community

Hélène Payette, Katherine Gray-Donald, Renée Cyr, Véronique Boutier Am J Public Health 1995;85(5):677-83 [traduction]

Objectifs. La présente étude a pour objet de décrire l'apport alimentaire et de reconnaître les prédicteurs de l'apport énergétique et protéique dans un groupe de personnes âgées à risque élevé.

Méthodes. Toutes les personnes âgées recevant des services de soins à domicile financés par les fonds publics dans la région de Sherbrooke, Québec (Canada) étaient admissibles à cette étude. Les sujets (n = 145), âgés de 60 à 94 ans, étaient bénéficiaires de trois programmes de soins à domicile; nous les avons interrogés afin d'évaluer les variables socio-démographiques et sanitaires ainsi que les variables liées au comportement alimentaire. Nous avons eu recours à trois évocations non consécutives d'une période de 24 heures pour décrire l'apport alimentaire habituel des sujets. Les prédicteurs indépendants de l'apport énergétique et protéique ont été établis à partir de nombreuses analyses de régression.

Résultats. Dans cette population non autonome sur le plan fonctionnel, nous avons observé de très faibles apports énergétiques moyens. Plus de 50 % des participants à l'étude ne respectaient pas l'apport protéique quotidien recommandé (0,8 g/kg de poids corporel). Voici quels étaient les déterminants indépendants significatifs de l'apport : la gravité de la maladie, le stress, le peu d'appétit et une déficience visuelle.

Conclusions. Les résultats indiquent que les personnes âgées en perte d'autonomie vivant dans la collectivité pourraient avoir davantage de problèmes nutritionnels que les personnes âgées en bonne santé. La surveillance des prédicteurs de l'apport alimentaire pourrait permettre de dépister et de prévenir précocement les carences nutritionnelles.

19. Bladder and kidney cancer following cyclophosphamide therapy for non-Hodgkin's lymphoma

Lois B. Travis, Rochelle E. Curtis, Bengt Glimelius, Eric J. Holowaty, Flora E. Van Leeuwen, Charles F. Lynch, Anton Hagenbeek, Marilyn Stovall, Peter M. Banks, Johanna Adami, Mary K. Gospodarowicz, Sholom Wacholder, Peter D. Inskip, Margaret A. Tucker, John D. Boice Jr. J Natl Cancer Inst 1995;87(7):524-30 [traduction]

Contexte : Il est établi que la cyclophosphamide est un carcinogène de la vessie, mais rares sont les études qui ont examiné la relation dose-effet de ce produit. La plus importante analyse réalisée à ce jour ne portait que sur sept cas de cancer de la vessie. Aucune étude n'a évalué le risque de cancer du rein.

Objet : La présente étude avait pour objet d'évaluer le risque de cancer de la vessie et du rein à la suite d'une thérapie à la cyclophosphamide.Méthodes : Parmi une cohorte de 6 171 sujets chez qui des lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) avaient été diagnostiqués deux ans auparavant, on a sélectionné 48 patients qui avaient par la suite été atteints d'un cancer des voies urinaires. Ces patients ont été appariés à 136 sujets témoins atteints de LMNH, mais qui n'avaient pas été atteints d'un deuxième cancer. Nous avons recueilli, pour tous les sujets, des données détaillées sur les substances chimiothérapeutiques administrées et les doses cumulées reçues. La dose de rayonnements administrée à l'organe cible a été évaluée à partir des dossiers de radiothérapie de chaque sujet. Nous avons procédé à des évaluations du risque d'un deuxième cancer à la suite d'un traitement à la cyclophosphamide seulement, de la radiothérapie seulement ou des deux thérapies conjuguées en regard du risque auquel sont exposés les patients qui ne suivent aucun de ces traitements.

Résultats : On a observé une augmentation significative du risque de cancer de la vessie, qui était 4,5 fois plus élevé (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,5-13,6) à la suite d'une thérapie à la cyclophosphamide; le risque était dépendant de la dose cumulée. Parmi les patients qui avaient reçu une dose cumulée de cyclophosphamide inférieure à 20 g, le risque de cancer de la vessie s'élevait de façon non significative (2,4 fois plus élevé). À la suite de doses cumulées de 20-49 g et de 50 g ou plus, les risques de tumeur de la vessie connaissaient une hausse significative et étaient, respectivement 6 fois (IC à 95 % = 1,3-29) et 14,5 fois (IC à 95 % = 2,3 - 94) supérieurs (valeur p pour la tendance = 0,004). La radiothérapie seule (sans cyclophosphamide) était liée à une augmentation non significative du risque de cancer de la vessie. Cet excès du risque de cancer de la vessie à la suite d'un traitement associant radiothérapie et cyclophosphamide était prévisible si l'on faisait la somme du risque lié à chaque traitement. Ni la radiothérapie ni la cyclophosphamide n'était liée aux excès de cancer du rein.

Conclusions : Le cancer de la vessie lié à la cyclophosphamide est fonction de la dose. Chez les patients qui ont reçu des doses cumulées oscillant entre 20 et 49 g, le risque absolu de cancer de la vessie après 15 ans de suivi est de l'ordre de trois cancers de plus pour 100 patients atteints de LMNH. À des doses cumulées de 50 g ou plus, le risque en excès passe à environ sept cancers supplémentaires de la vessie pour 100 patients atteints de LMNH.

Conséquences : La force de la relation dose-réponse et l'importance du risque absolu de cancer de la vessie font ressortir la nécessité de limiter la dose cumulée de cyclophosphamide, de façon qu'elle ne dépasse pas la dose requise pour atteindre l'effet thérapeutique recherché. Il y a lieu de peser soigneusement le risque d'un cancer ultérieur de la vessie et d'autres séquelles tardives de la thérapie en regard des bienfaits curatifs de la cyclophosphamide. En outre, peut-être devrait-on également se demander si les effets secondaires à long terme de la thérapie, qui sont acceptables dans le traitement du cancer, le sont également pour les patients atteints d'affections non cancéreuses.

20. Incidence of second cancers in patients treated for Hodgkin's disease

Jean-François Boivin, George B. Hutchison, Ann G. Zauber, Leslie Bernstein, Faith G. Davis, René P. Michel, Brent Zanke, Charlotte T.C. Tan, Lillian M. Fuller, Peter Mauch, John E. Ultmann J Natl Cancer Inst 1995;87(10):732-41 [traduction]

Données de base : De nombreuses études portant sur le traitement de la maladie de Hodgkin ont mis en évidence des augmentations importantes de l'incidence de la leucémie au cours des premières années suivant la chimiothérapie, même si l'on connaît mal les agents spécifiques en cause et la durée de l'effet du traitement. En outre, certaines études, mais pas toutes, ont indiqué une augmentation de l'incidence de certaines tumeurs solides à la suite du traitement de la maladie de Hodgkin.

Objet : Nous avons étudié l'association entre le traitement de la maladie de Hodgkin et l'incidence des deuxièmes cancers.

Méthodes : Notre étude a porté sur une cohorte composée de 10 472 patients de 14 centres d'oncologie des États-Unis et du Canada, chez qui la maladie de Hodgkin avait été diagnostiquée pour la première fois entre 1940 et 1987. Si l'on ne tenait pas compte de l'année suivant immédiatement le diagnostic, le durée moyenne du suivi s'établissait à 7,1 ans par sujet.

Résultats : Nous avons recensé 122 leucémies et 438 tumeurs solides. Comparativement aux sujets qui n'avaient pas subi de chimiothérapie, le risque relatif (RR) de leucémie après une chimiothérapie s'établissait à 14 (intervalle de confiance [IC] à 95 % = 5,6-35). Nous avons observé des risques accrus de leucémie après un traitement faisant appel au chlorambucil (RR = 2,0; IC à 95 % = 1,1-3,6), à la procarbazine (RR = 4,9; IC à 95 % = 2,6-9,1), à la vinblastine (RR = 1,7; IC à 95 % = 1,1-2,8) et à un groupe de médicaments rarement utilisés comprenant le méthotrexate, la vindésine, l'étoposide et 22 autres produits (RR = 3,8; IC à 95 % = 1,9-7,4). Les RR ont également été évalués pour diverses combinaisons de médicaments, dont le protocole MOPP (méchloréthamine, vincristine, procarbazine et prednisone) [RR = 5,9; IC à 95 % = 2,9-12] et l'ABVD (adryamicine, bléomycine, vinblastine et dacarbazine) (RR = 1,5; IC à 95 % = 0,7-3,4). Le RR de leucémie associé à la splénectomie était de 1,6 (IC à 95 % = 1,0-2,5). Le RR de tumeurs solides à la suite de la chimiothérapie s'établissait à 1,4 (IC à 95 % = 1,1-1,8). Dans le groupe des médicaments rarement utilisés, le RR de tumeurs solides atteignait 3,1 (IC à 95 % = 1,7-5,8). La chimiothérapie était associée à un risque accru de cancers des os, des articulations, du cartilage articulaire et des tissus mous (RR = 6,0; IC à 95 % = 1,7-20) et de cancers de l'appareil génito-urinaire féminin (RR = 1,8; IC à 95 % = 1,1-3,2). Chez les patients suivis pendant 10 ans ou plus après la radiothérapie, on a observé des risques accrus de cancers de l'appareil respiratoire et des organes intrathoraciques (RR = 2,7; IC à 95 % = 1,1-6,8) et de cancers de l'appareil génito-urinaire féminin (RR = 2,4; IC à 95 % = 1,1-5,4).

Conclusions : La procarbazine, le chlorambucil et la vinblastine sont associés à un risque accru de leucémie. Les combinaisons médicamenteuses ont des effets leucémigènes qui, estime-t-on, sont le produit des RR de chaque médicament. La chimiothérapie et la radiothérapie augmentent le risque de certaines tumeurs solides, et les personnes qui ont subi une chimiothérapie courent moins de risque d'être atteintes de tumeurs solides que de leucémie.

Conséquences : De toute évidence, les bienfaits du traitement de la maladie de Hodgkin surpassent le risque de cancers ultérieurs, mais les données sur les effets carcinogènes de la radiothérapie et des médicaments plus de 10 ans après le traitement demeurent rares; il y a lieu de faire porter les recherches futures sur les personnes qui ont survécu pendant une longue période.

21. Can safety risks of blue-collar jobs be compared by gender?

Karen Messing, Julie Courville, Micheline Boucher, Lucie Dumais, Ana Maria Seifert Safety Science 1994;18:95-112 [traduction de la version anglaise réimprimée avec la permission d'Elsevier Science B.V., Amsterdam (Pays-Bas)]

Les études portant sur les taux d'accidents reposent sur des dénominateurs dont l'exactitude et la précision sont variables. Ces imprécisions peuvent être responsables des disparités observées dans les taux d'accidents chez les hommes et les femmes, étant donné la répartition des sujets des deux sexes sur le marché du travail. Une étude des accidents et des symptômes signalés par des travailleurs manuels témoigne de la difficulté de comparer les hommes et les femmes. Nous avons examiné les demandes d'indemnités présentées à la Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec par des travailleurs municipaux des deux sexes, en 1989-1990. Nous avons en outre interrogé 55 travailleurs et 58 travailleuses concernant les symptômes qu'ils avaient ressentis et les difficultés qu'ils avaient rencontrées au travail. Nous n'avons pas observé d'augmentation des accidents chez les travailleuses permanentes comparativement à leurs homologues de sexe masculin, et les événements déclenchants ainsi que les sièges des blessures étaient analogues. Toutefois, les statistiques n'étaient pas absolument comparables. Quatre facteurs rendaient difficiles la comparaison des taux d'accidents chez les hommes et les femmes : 1) les différences liées au sexe sur le plan des heures travaillées, 2) l'attribution des tâches à l'intérieur des classifications industrielles, les emplois et les appellations d'emploi liés au sexe, 3) les différences entre les hommes et les femmes sur le plan de l'âge et des années de service, et 4) les différences liées au sexe en ce qui concerne l'interaction entre les dimensions de l'équipement et des outils et l'activité professionnelle. Les femmes avaient moins d'années de service, travaillaient un moins grand nombre d'heures et étaient cantonnées dans un nombre restreint d'appellations d'emploi. Les entrevues ont mis en évidence une division du travail selon le sexe au sein de nombreux emplois qui étaient censés intégrer les deux sexes, et l'utilisation de méthodes différentes pour accomplir les mêmes tâches. Les hommes et les femmes présentaient des symptômes musculo-squelettiques différents, qui pourraient être attribuables aux disparités sur le plan des tâches, de la biologie ou des méthodes de travail. À la lumière de ces résultats, nous concluons qu'il y a lieu de faire preuve de grande circonspection lorsqu'on compare les taux d'accidents chez les hommes et les femmes, étant donné la situation particulière de ces deux groupes sur le marché du travail.

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début