Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
Sauter toute navigation -touch directe z Sauter au menu vertical -touch directe x Sauter au menu principal -touch directe m Sauter toute navigation -touch directe z
English Contactez-nous Aide Recherche Site du Canada
Accueil - ASPC Centres Publications Lignes directrices Index A-Z
Santé - enfants Santé - adultes Santé - aînés Surveillance Santé Canada



Volume 17, No 2- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés

1. Sex difference in high density lipoprotein cholesterol in six countries

C.E. Davis, D.H. Williams, R.G. Oganov, S.-C. Tao, S.L. Rywik, Y. Stein, J.A. Li ttle
Am J Epidemiol 1996;143(11):1100-6 [traduction]

Il est établi que les femmes ont des taux de cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL) plus élevés que les hommes. Les auteurs ont examiné le lien éventuel entre le cholestérol HDL et le sexe chez 8 631 femmes et 10 690 hommes âgés de 45 à 54 ans, de six pays, qui ont été suivis entre 1972 et 1989. La variation de la différence selon le sexe dans le taux de cholestérol HDL était significative; la différence la plus faible (0,06 mmol/L a été observée en Chine, et la plus importante (0,40 mmol/L), au Canada. Les auteurs ont procédé à un ajustement de manière à tenir compte des différences en ce qui concerne l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool et la fréquence cardiaque; la variabilité s'en est trouvée réduite, mais n'a pas été éliminée. La différence selon le sexe dans les taux de cholestérol HDL, qu'on croit généralement due à des facteurs biologiques, varie d'une culture à l'autre et pourrait être liée à des facteurs environnementaux.

2. Physical activity and cardiovascular risk factors among elderly men in Finland, Italy, and The Netherlands

Fransje C.H. Bijnen, Edith J.M. Feskens, Carl J. Caspersen, Si mona Giampaoli, Aulikki M. Nissinen, Alessandro Menotti, Willem L. Mosterd, Daan Kromhout
Am J Epidemiol 1996;143(6):553-61 [traduction]

Les auteurs ont étudié le profil d'activité physique et sa relation éventuelle avec les facteurs de risque cardio-vasculaire chez 1 402 hommes âgés de 69 à 90 ans. Ces sujets participaient à l'enquête de suivi de 30 ans menée auprès des cohortes finlandaises (est et ouest de la Finlande), italiennes (Montegiorgio et Crevalcore) et hollandaises (Zutphen) de la Seven Countries Study. Les auteurs ont évalué l'activité physique au moyen d'un questionnaire validé à remplir soi-même destiné aux hommes retraités. L'activité physique totale variait considérablement à l'intérieur des cohortes. L'activité physique médiane totale déclarée par les sujets s'échelonnait entre 50 minutes par jour à Montegiorgio et 89 minutes par jour à Crevalcore. La marche, le jardinage et la bicyclette étaient responsables de plus de 70 % de l'activité physique totale dans toutes les cohortes. Selon la définition qui était donnée de l'«inactivité physique», la prévalence estimée de l'inactivité oscillait entre 5 % et 33 % à Zutphen et entre 18 % et 68 % à Montegiorgio. Dans les données combinées, l'activité physique totale était inversement liée à la fréquence cardiaque au repos (r = -0,11, p < 0,001) et positivement liée au cholestérol à lipoprotéines de haute densité (HDL) (r = 0,08, p < 0,01). Ces relations demeuraient statistiquement significatives après ajustement pour l'âge, la cohorte, le tabagisme, l'indice de masse corporelle et la consommation d'alcool. L'activité totale n'était pas liée au cholestérol total, au cholestérol non-HDL, à la pression artérielle ni à l'indice de masse corporelle. Les auteurs concluent que l'activité physique pourrait avoir un effet positif sur les taux de cholestérol HDL chez les hommes âgés. La marche, le jardinage et la bicyclette étaient les principales activités physiques des sujets.

3. Sex and time trends in cardiovascular disease incidence and mortality: the Framingham Heart Study, 1950-1989

Pamela A. Sytkowski, Ralph B. D'Agostino, Albert Belanger, William B. Kannel
Am J Epidemiol 1996;143(4):338-50 [traduction]

Les variations de la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires entre les sexes, dans le temps et d'une région à l'autre, font ressortir des différences, selon la population, dans les facteurs biologiques, comportementaux et environnementaux qui influent sur la santé cardio-vasculaire. Les auteurs ont examiné les tendances sur une période de 20 ans dans les facteurs de risque, l'incidence et la mortalité chez les femmes et les hommes de Framingham (Massachusetts) qui participaient à l'étude coronarienne de Framingham et étaient âgés de 50 à 59 ans en 1950, 1960 et 1970. L'incidence chutait de 21 % entre les cohortes de femmes (p < 0,01 pour la tendance), et c'est entre les cohortes de 1950 et de 1960 que cette baisse était la plus importante. Entre les cohortes d'hommes, l'incidence ne diminuait que de 6 % en 20 ans, malgré une baisse de 18 % (p < 0,05 pour la tendance) au cours des 10 premières années du suivi. La mortalité due aux maladies cardio-vasculaires a chuté de 59 % entre les cohortes de femmes et de 53 % entre les cohortes d'hommes (dans les deux cas, p < 0,001 pour la tendance). Les plus importantes réductions de la mortalité ont été observées entre les cohortes de femmes de 1950 et de 1960 au cours de la deuxième décennie du suivi, et entre les cohortes d'hommes de 1960 et de 1970 au cours des deux périodes de suivi. L'obésité, l'hypercholestérolémie et l'hypertension artérielle étaient significativement plus faibles à la base et 10 ans plus tard dans la cohorte de femmes de 1970, comparativement à la cohorte de 1950 (tous les p < 0,001). Dans la cohorte d'hommes de 1970, le tabagisme et l'hypertension artérielle étaient significativement plus faibles à la base et 10 ans plus tard par rapport à la cohorte de 1950 (dans les deux cas, p < 0,001). Plus de la moitié de la baisse de 51 % de la mortalité par cardiopathie ischémique observée chez les femmes entre 1950 et 1989, et entre un tiers et la moitié de la baisse de 44 % observée chez les hommes pourraient être attribuables à la réduction des facteurs de risque dans les cohortes de 1970.

4. Socioeconomic inequalities in coronary heart disease and stroke mortality among Australian men, 1979-1993

Stan Bennett
Int J Epidemiol 1996;25(2):266-75 [traduction]

Contexte. Au cours des années 1970, en Australie, la mortalité par cardiopathie ischémique (CI) et accident vasculaire cérébral était plus élevée dans les groupes moins favorisés sur le plan socio-économique, et ces inégalités s'accentuaient. Les auteurs de cette étude examinent les tendances ultérieures des inégalités socio-économiques, en regard des caractéristiques socio-économics des principaux facteurs de risque cardio-vasculaire.

Méthodes. Les auteurs se sont fondés sur la profession pour définir la situation socio-économique. Les taux de mortalité normalisés selon l'âge ont été établis pour les hommes âgés de 25 à 64 ans, à partir des données du registre des décès et des estimations de la population active pour 1979-1993. Les données relatives aux facteurs de risque ont été extraites de trois enquêtes transversales sur la population effectuées en 1980, 1983 et 1989.

Résultats. Les hommes qui avaient un travail manuel étaient au moins 35 % plus nombreux à mourir d'une CI que ceux qui occupaient une profession libérale, et 60 % plus nombreux à mourir d'un accident vasculaire cérébral. Le risque de problème coronarien dans cette population, sur 5 ans, était supérieur de 30 %. Depuis 1979, on a observé des réductions du risque coronarien et de la mortalité dans les deux groupes.

Conclusions. Les inégalités socio-économiques dans la mortalité due aux CI ont continué de s'accentuer au début des années 1980, pour atteindre un palier par la suite et persister au cours des années 1990. C'est surtout la baisse de la prévalence de l'hypertension artérielle et du tabagisme qui est responsable de la diminution du risque coronarien et des différences selon la situation socio-économique.

5. Protein consumption and bone fractures in women

Diane Feskanich, Walter C. Willett, Meir J. Stampfer, Graham A. Colditz
Am J Epidemiol 1996;143(5):472-9 [traduction]

Les protéines alimentaires entraînent une augmentation des pertes de calcium dans les urines et ont été liées à des taux plus élevés de fracture de la hanche dans les études interculturelles. La relation éventuelle entre l'apport protéique et le risque de fractures osseuses ostéoporotiques n'a toutefois pas été examinée en profondeur. Dans cette étude prospective, l'apport alimentaire habituel a été mesuré en 1980 dans une cohorte de 85 900 femmes, âgées de 35 à 59 ans, qui participaient à la Nurses' Health Study. Les auteurs ont eu recours à un questionnaire postal sur la fréquence de consommation des aliments et ont consigné les fractures nouvelles de la hanche (n = 234) et de la partie distale de l'avant-bras (n = 1 628) déclarées par les sujets au cours des 12 années suivantes. Au moyen de questionnaires bisannuels, ils ont recueilli de l'information sur les autres facteurs liés à l'ostéoporose, notamment l'obésité, l'oestrogénothérapie après la ménopause, le tabagisme et l'activité physique. Les mesures de la consommation alimentaire ont été mises à jour en 1984 et 1986. L'apport protéique était lié à un risque accru de fracture de l'avant-bras (risque relatif [RR] = 1,22, intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,04-1,43, p pour la tendance = 0,01) chez les femmes qui consommaient plus de 95 g de protéines par jour comparativement à celles qui en consommaient moins de 68 g par jour. Une augmentation analogue du risque a été observée pour les protéines animales, mais aucun lien n'a été mis en évidence en ce qui concerne les protéines végétales. Chez les femmes qui avaient consommé cinq portions ou plus de viande rouge par semaine, on observait également une augmentation significative du risque de fracture de l'avant-bras (RR = 1,23, IC à 95 %, 1,01-1,50) comparativement aux femmes qui avaient mangé de la viande rouge moins d'une fois par semaine. Un rappel du régime alimentaire pendant l'adolescence n'a pas fait ressortir de risque accru de fracture de l'avant-bras chez les femmes qui avaient consommé davantage de protéines animales ou de viande rouge au cours de cette période de leur vie. Aucun lien n'a été observé entre l'apport protéique à l'âge adulte et l'incidence des fractures de la hanche, bien que la puissance en ce qui concerne l'évaluation de ce lien ait été faible.

6. Silica and aluminum in drinking water and cognitive impairment in the elderly

Hélène Jacqmin-Gadda, Daniel Commenges, Luc Letenneur, Jean-François Dartigues
Epidemiology 1996;7:281-5 [traduction]

Nous avons étudié la relation éventuelle entre les taux de silice et d'aluminium dans l'eau potable et le risque de déficience cognitive en nous fondant sur les données d'une enquête basée sur la population effectuée auprès de 3 777 sujets français âgés de 65 ans et plus. Nous avons également évalué l'effet du pH et des concentrations de calcium, de magnésium, de fluor, de zinc, de cuivre et de fer. Nous avons eu recours à une analyse de régression logistique des effets conjugués et procédé à un ajustement pour l'âge, le sexe, le niveau d'instruction et la profession des sujets. Notre étude a confirmé l'existence d'une relation inverse, mise en évidence dans le passé, entre la concentration de calcium et la déficience cognitive. Nous n'avons pas observé de relation importante entre la déficience cognitive et le fluor, le magnésium, le fer, le cuivre ni le zinc. La relation entre la déficience cognitive et l'aluminium était fonction du pH et de la concentration de silice : des concentrations élevées d'aluminium semblaient avoir un effet nocif lorsque la concentration de silice était faible, mais on observait un effet protecteur lorsque le pH et le taux de silice étaient élevés. Toutefois, le seuil à partir duquel on observait un effet de l'aluminium était très bas (3,5 mg par litre) et infirmait l'hypothèse voulant que l'aluminium ne soit nocif qu'à des concentrations élevées.

7. Aspirin use and cognitive function in the elderly

Til Stürmer, Robert J. Glynn, Terry S. Field, James O. Taylor, Charles H. Hennekens
Am J Epidemiol 1996;143(7):683-91 [traduction]

Le déclin de la fonction cognitive chez les personnes âgées est courant et constitue un problème important sur le plan clinique et sur le plan de la santé publique. L'aspirine peut ralentir le déclin de la fonction cognitive en influant sur la démence par infarctus multiples, mais les données à ce sujet sont rares. Dans le cadre du East Boston Senior Health Project, une étude de cohortes basée sur la population, 3 809 sujets de 65 ans et plus résidant dans la communauté ont été recrutés en 1982-1983 et suivis au moyen de visites à domicile effectuées tous les trois ans jusqu'en 1988-1989. Des intervieweurs spécialement formés ont évalué la fonction cognitive des sujets au moyen du Short Portable Mental Status Questionnaire et ont évalué leur consommation de médicaments, notamment de médicaments en vente libre. Les réponses au questionnaire ont été cotées en fonction de trois catégories : élevée, moyenne ou faible; un passage à une catégorie inférieure était considéré comme un déclin de la fonction cognitive. Les participants qui avaient consommé des médicaments contenant de l'aspirine dans les deux semaines précédant l'entrevue étaient considérés comme des consommateurs d'aspirines. Nous avons eu recours à une analyse de régression logistique multiple afin d'établir les rapports de cotes ajustés et leurs intervalles de confiance à 95 % pour le déclin des fonctions cognitives. L'équation d'estimation a permis d'ajuster les erreurs-types pour les mesures répétées. Les consommateurs d'aspirines obtenaient un rapport de cotes de 0,97 (intervalle de confiance à 95 % = 0,82-1,15) pour le déclin cognitif. La faible fréquence de la consommation d'aspirines (moins d'une fois par jour) était liée à un rapport de cotes de 0,87 (intervalle de confiance à 95 % = 0,69-1,09). Si aucun effet important n'a été observé, les données pourraient également évoquer un effet positif modeste de la consommation d'aspirines, en particulier de la consommation intermittente, sur le déclin de la fonction cognitive. Vu la possibilité de biais résiduels dus à l'autosélection ou à des variables confusionnelles, il faudra réaliser des essais randomisés pour fournir des données probantes sur la question.

8. Income class and pharmaceutical expenditure in Canada: 1964-1990

Joel Lexchin
Can J Public Health 1996;87(1):46-50

Dans les années 1970, presque toutes les provinces canadiennes out introduit des programmes de subventions à l'achat des médicaments pour venir en aide aux familles à faibles revenus. Cette étude a été réalisée pour voir si ces programmes sont parvenus à réduire le montant des dépenses en médicaments par les familles et les individus à faibles revenus et également pour comparer les dépenses de ce groupe avec celles des familles à hauts revenus. Les dépenses ont été calculées à partir des enquêtes menées par Statistique Canada sur les groupes à faibles et à hauts revenus, entre 1964 et 1990. Pour le groupe à faibles revenus, on a constaté une diminution de 40 % des dépenses par rapport au pourcentage global des dépenses familiales, laquelle est apparue simultanément à l'introduction des programmes de subventions provinciaux. Toutefois, pour le groupe à hauts revenus, on a constaté une diminution encore plus importante des dépenses en médicaments. Exprimées en pourcentage total des dépenses des familles, les dépenses par habitant dans le groupe à faibles revenus était sept fois supérieures à celles du groupe à hauts revenus, et aucun changement n'a été constaté dans ce ratio après introduction des plans de subventions.

9. A survey of population-based drug databases in Canada

Elizabeth Miller, Brian Blatman, Thomas R. Einarson
Can Med Assoc J 1996;154(12):1855-64

Objectif : Identifier les bases de données démographiques sur les médicaments qui existent au Canada et déterminer dans quelle mesure elles sont suffisamment complètes et accessibles pour permettre d'effectuer des recherches sur la pharmaco-épidémiologie et sur les résultats.

Concept : Sondage (questionnaire postal en quatre parties).

Contexte : Régimes publics et privés d'assurance-médicaments de tiers au Canada.

Participants : Tous les régimes provinciaux et territoriaux d'assurance-médicaments ou les gestionnaires de régimes d'assurance-médicaments, ainsi que des gestionnaires de régimes privés choisis, y compris des consultants en services de santé, des fournisseurs de régimes collectifs et des arbitres ou gestionnaires des services pharmaceutiques.

Mesure des résultats : Renseignements sur les patients, les médicaments et les pharmacies; possibilité d'établir des liens électroniques avec d'autres bases de données provinciales (p. ex.,médecins, hôpitaux, statistiques démographiques); accessibilité de l'information; profil démographique.

Résultats : Sur les 32 destinataires du questionnaire, 29 (91 %) ont répondu et 18 (56 %) l'ont rempli. On a signalé que la plupart des bases de données contenaient des renseignements sur les patients (p. ex., numéro d'identification du patient, âge, sexe et antécédents pharmaceutiques), et sur les médicaments prescrits (p. ex., numéro d'identification du médicament, posologie, quantité et coût). Six provinces et un territoire ont déclaré pouvoir établir des liens avec d'autres bases de données (p. ex., bases de données sur les hôpitaux et sur les médecins). Un arbitre/gestionnaire de services pharmaceutiques a fait état de liens avec des bases de données choisies sur l'invalidité de longue durée. Toutes les bases de données gouvernementales à l'exception de celles de la Colombie-Britannique et du Yukon permettaient d'utiliser les données aux fins de recherches. Le Manitoba et la Saskatchewan incluaient tous les résidents de la province dans leur base de données. Les autres incluaient des groupes choisis (p. ex., résidents de 65 ans ou plus, bénéficiers d'aide sociale ou bénéficiers de régimes privés d'assurance collective).

Conclusion : Il existe un certain nombre de bases de données démographiques publiques et privées qui peuvent servir en recherche sur la pharmacoépidémiologie et sur les résultats.

10. Direct and indirect costs of asthma in Canada, 1990

Murray D. Krahn, Catherine Berka, Peter Langlois, Allan S. Detsky
Can Med Assoc J 1996;154(6):821-31

Objectif : Calculer les coûts directs et indirects de l'asthme au Canada.

Conception : Étude sure le coût de la maladie.

Contexte : Canada.

Patients : Tous les Canadiens qui ont reçu des soins contre l'asthme en service externe et interne en 1990.

Mesures des résultats : Coûts directs entraînés par les soins hospitaliers, les services d'urgence, les services médicaux et infirmiers, l'utilisation d'ambulances, les médicaments et les instruments, les tests de diagnostic chez les patients externes, la recherche et l'éducation. Coûts indirects causés par la perte de productivité découlant de l'absentéisme, l'incapacité d'exécuter des tâches ménagères, l'obligation de s'occuper d'enfants asthmatiques absents de l'école, le temps consacré aux déplacements et à l'attente de soins médicaux et les décès prématurés causés par l'asthme. Tous les coûts sont en dollars canadiens de 1990.

Résultats : Selon les hypothèses, le coût total de l'asthme est estimé entre 504 et 648 millions de dollars. Les coûts directs se sont établis à 306 millions de dollars. L'élément le plus important des coûts directs était le coût des médicaments (124 millions de dollars). Celui des coûts indirects était l'incapacité liée à la maladie (76 millions de dollars).

Conclusions : Les coûts annuels du traitement de l'asthme sont comparables au coût individuel des maladies transmissibles, des maladies hématologiques, des malformations congénitales, des maladies périnatales, des soins à domicile et des services ambulanciers. Les coûts de l'asthme pourraient augmenter à l'avenir compte tenu des tendances actuelles de la morbidité et de la mortalité. Une évaluation plus poussée de l'efficacité et du rapport coût-efficacité des interventions anti-asthmatiques disponibles, outre les données globales sur le coût, s'impose pour déterminer s'il est possible d'améliorer l'affectation des ressources consacrées au traitement de l'asthme.

11. Cancer incidence and mortality trends in Northeastern Ontario

Nancy E. Lightfoot, Gordon M. Fehringer, Randy J. Bissett, D. Claire McChesney, Jason J. White
Can J Public Health 1996;87(1):17-24

À l'heure actuelle, on compte environ 629 000 personnes dans la région desservie par le Centre régional de cancérologie du Nord-Est de l'Ontario. Les principales sources d'emploi dans cette région ont toujours été l'industrie minière et forestière, l'agriculture, les chemins de fer et les pâtes et papiers. À l'heure actuelle, l'industrie minière, le secteur communautaire, les affaires, les services personnels, le commerce, la fabrication et la construction y jouent un rôle prédominant. L'examen des tendances sur la morbidité et la mortalité reliées au cancer pendant deux décennies (1971-1980 et 1981-1990), par rapport à la province de l'Ontario, a révélé un excédent significatif au plan statistique, de l'ordre de 5 % ou plus, des cas de cancer de la trachée, des bronches et des poumons (RIS = 123 pour la période 1971-1980, et 125 pour la période de 1981-1990) et de décès chez les hommes (RMS = 116 et 125, respectivement); chez les femmes, on a observé des excès des cas de cancer de la trachée, des bronches et des poumons (RIS = 114 et 118) et de décès par suite d'un cancer de l'utérus (RIS = 142 et 115) et de décès par suite d'un cancer du col de l'utérus (RMS = 133 et 128). De meilleures méthodes de recrutement et des interventions précoces de formation sont jugées prioritaires.

12. Occupational risk factors for prostate cancer: results from a case-control study in Montréal, Québec, Canada

Kristan J. Aronson, Jack Siemiatycki, Ronald Dewar, Michel Gérin
Am J Epidemiol 1996;143(4):363-73 [traduction]

Une étude cas-témoins basée sur la population portant sur le cancer et la profession a été effectuée à Montréal (Canada). Entre 1979 et 1986, on a interviewé 449 sujets atteints de cancer de la prostate confirmé sur le plan pathologique ainsi que 1 550 témoins atteints de cancer et 533 témoins recrutés dans la population. Une équipe de chimistes/hygiénistes a analysé les antécédents professionnels des sujets au moyen d'une liste de vérification comportant 294 produits chimiques utilisés au travail. Après une première évaluation, les auteurs ont sélectionné 17 professions, 11 industries et 27 substances, qui ont fait l'objet d'analyses de régression logistique multivariée visant à estimer les rapports de cotes entre chaque situation professionnelle et le cancer de la prostate; ils ont procédé à un ajustement pour les variables confusionnelles potentielles. Les données étaient modérément en faveur d'un risque chez les sujets suivants : les travailleurs de l'électricité, les travailleurs du transport par eau, les constructeurs d'aéronefs, les constructeurs de produits métallurgiques, les monteurs de charpentes métalliques et les travailleurs du transport ferroviaire. Des relations modérément fortes ont été observées pour les substances suivantes : la poussière de métal, les produits de combustion des combustibles liquides, les huiles et les graisses lubrifiantes et les hydrocarbures aromatiques polycycliques du charbon. La fraction étiologique du risque, qui s'établissait approximativement entre 12 % et 21 % pour ces expositions professionnelles, pourrait être surestimée en raison de la méthode d'analyse utilisée par les auteurs, mais même si la fraction étiologique vraie se situait entre 5 % et 10 %, ce chiffre mettrait en évidence un problème de santé publique important.

13. Cervical cancer screening: are the 1989 recommendations still valid?

E. Jean Parboosingh, George Anderson, E. Aileen Clarke, Suzanne Inhaber, Elizabeth Kaegi, Christina Mills, Yang Mao, Lorie Root, Gavin Stuart, Sylvie Stachenko
Can Med Assoc J 1996;154(12):1847-53

Même s'il a été démontré que le dépistage du cancer du col aide à réduire la morbidité et la mortalité causées par cette maladie, et en dépit de nombreux efforts afin d'encourager l'élaboration de programmes provinciaux, aucune province n'avait de programme complet de dépistage du cancer du col en 1995. Les participants à l'atelier Interchange '95 qui a eu lieu à Ottawa en novembre 1995 ont passé en revue les recommandations de l'atelier national tenu en 1989 sur le dépistage du cancer du col et défini les facteurs qui ont nui à leur mise en oeuvre. Les participants ont discuté du besoin de systèmes d'information complets, de contrôle de la qualité et de stratégies afin de recruter davantage de femmes non-examinées ou examinées insuffisamment. Ils ont conclu que la création d'un réseau de prevention du cancer du col réunissant des intervenants clés facilitera l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes provinciaux afin d'assurer un dépistage optimal. Ils ont convenu qu'entre-temps, les recommandations destinées aux médecins actifs devraient demeurer les mêmes qu'à la suite de l'atelier de 1989.

14. Dietary assessment in epidemiology: comparison of a food frequency and a diet history questionnaire with a 7-day food record

Meera Jain, Geoffrey R. Howe, Thomas Rohan
Am J Epidemiol 1996;143(9):953-60 [traduction]

Nous avons évalué la validité de deux méthodes d'évaluation du régime alimentaire, un questionnaire auto-administré sur la fréquence de consommation et une anamnèse alimentaire détaillée effectuée par un intervieweur, en utilisant comme point de comparaison un registre des aliments consommés pendant une période de sept jours. Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon basé sur une population composé de 95 hommes et 108 femmes de Toronto (Canada), entre mai 1989 et juillet 1990. Dans le cadre de cette étude transversale, chaque participant a répondu aux deux questionnaires (questionnaire sur la fréquence de consommation et anamnèse alimentaire effectuée par un intervieweur) et a tenu un registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours. Nous avons analysé les données à la fois pour les nutriments non ajustés et ajustés pour leur valeur énergétique afin d'estimer les corrélations de Pearson et les corrélations intraclasses et la concordance à l'intérieur des catégories. Les valeurs moyennes pour la consommation de la majorité des nutriments évaluées au moyen des deux questionnaires étaient analogues. Chez les hommes, les coefficients de corrélation de Pearson moyens ajustés pour l'énergie entre le questionnaire sur la fréquence de consommation et le registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours s'établissaient à 0,55 pour les macronutriments et à 0,48 pour les micronutriments, comparativement à 0,47 et 0,48, respectivement, entre l'anamnèse alimentaire effectuée par un intervieweur et le registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours. Chez les femmes, les coefficients de corrélation entre le questionnaire sur la fréquence de consommation et le registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours s'établissaient à 0,48 pour les macronutriments et 0,54 pour les micronutriments, comparativement à 0,46 et 0,49, respectivement, entre l'anamnèse alimentaire effectuée par un intervieweur et le registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours. Les coefficients de corrélation de Pearson ajustés pour l'énergie étaient généralement plus élevés que les coefficients de corrélation de Pearson non ajustés pour l'énergie et que les corrélations intraclasses. La présente étude indique qu'un questionnaire sur la fréquence de consommation et une anamnèse alimentaire effectuée par un intervieweur ont une valeur comparable en tant que méthode prédictive de la consommation de nutriments, évaluée au moyen d'un registre des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours.

15. Determinants of mortality from cystic fibrosis in Canada, 1970-1989

Mary Corey, Vernon Farewell
Am J Epidemiol 1996;143(10):1007-17 [traduction]

La fréquence et la prévalence de la mucoviscidose et les courbes de mortalité due à cette maladie ont été analysées chez 3 795 personnes inscrites dans le registre canadien des données sur les patients entre 1970 et 1989. Dans la cohorte de naissance de 1970-1989, la fréquence de la mucoviscidose était à peu près identique à celle couramment citée, à savoir 1 cas pour 2 500 naissances. Au cours de la période 1985-1989, la survie médiane s'établissait à 36,7 années chez les hommes et à 27,8 années chez les femmes, comparativement à 26,6 et 19,7 années, respectivement, au cours de la période 1970-1974. On observait toutefois des différences régionales significatives lorsque le Canada était divisé en quatre régions : l'Est, le Québec, l'Ontario et l'Ouest. Au Québec, les patients étaient plus jeunes au moment du diagnostic et, jusqu'à récemment, avaient des taux de mortalité plus élevés que les patients des autres régions, ce qui donne à penser que leur maladie était plus grave; l'amélioration importante de la survie dans les années 1980 a coïncidé avec le passage d'une diète à teneur réduite en matières grasses à une diète à forte teneur en matières grasses. Dans les années 1970, on a observé une amélioration de la survie parallèlement à cette modification du traitement alimentaire, qui pourrait également être responsable de l'amélioration de la survie dans l'Est pendant toute la période d'étude. La survie s'est accrue progressivement dans l'Ouest, amélioration analogue à celle signalée dans les autres régions du monde. L'analyse des hasards proportionnels révèle que la fonction pulmonaire est le meilleur prédicteur de la survie. Chez les femmes, un moins bon résultat sur le plan de la survie était lié à un poids insatisfaisant, mais il y a lieu de réaliser de plus amples recherches afin d'évaluer le lien éventuel entre la fonction pulmonaire, le maintien du poids, le sexe et la mortalité. L'effet de la colonisation pulmonaire par Pseudomonas aeruginosa était confondu avec le degré de dysfonction pulmonaire, mais la colonisation par Burkholderia cepacia (auparavant Pseudomonas cepacia) était liée à un accroissement de la mortalité pour tous les niveaux de fonction pulmonaire.

16. Influence of gender on susceptibility to multiple sclerosis and age of onset in concordant sibships

Sharon A. Warren, K.G. Warren
Int J Epidemiol 1996;25(1):142-5 [traduction]

Contexte. Les recherches visant à déterminer s'il y avait davantage de paires de même sexe parmi les fratries concordantes composées de personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) ont donné des résultats contradictoires. Bien qu'on ait signalé une corrélation positive en ce qui concerne l'âge au moment de l'apparition de la maladie dans les paires de frères et soeurs, aucune étude publiée ne décrit les corrélations en ce qui concerne l'âge au moment de l'apparition de la maladie selon que les paires de frères et soeurs sont ou non de même sexe. Nous nous proposons dans la présente étude de fournir des données additionnelles sur des deux questions.

Méthodes. On a recherché, dans les dossiers de la clinique de traitement de la SEP de l'Université de l'Alberta (Edmonton, Canada), les patients ayant un frère ou une soeur atteint de SEP. Le neurologue clinicien a examiné les données cliniques ou les données de l'autopsie ou a examiné les parents des cas index afin d'acquérir la certitude que le parent était atteint de SEP. Les paires de frères et soeurs (à l'exclusion des jumeaux) ont été divisées en trois catégories : (1) paires homme-homme, (2) paires femme-femme (3) et paires femme-homme.

Résultats. Nous avons relevé en tout 62 paires concordantes de frères et soeurs. De ce nombre, 33 étaient des paires composées de sujets de même sexe (6 homme-homme/27 femme-femme) et 29 étaient composées de sujets de sexe différent). Le nombre observé de paires composées de sujets de même sexe ne différait pas de façon significative de la fréquence prévue au moyen d'une analyse 2 x 2x² , lorsque les valeurs prévues représentaient la distribution binomiale prévue à partir de la fréquence de chaque sexe déterminée d'après le nombre total d'hommes et de femmes. Le coefficient de corrélation intraclasse pour l'âge au moment de l'apparition de la maladie s'établissait à -0,09 pour l'ensemble des paires de frères et soeurs, -0,22 pour les paires composées de sujet de même sexe et +0,02 pour les paires composées de sujets de sexe différent.

Conclusions. La présente étude ne permet pas de conclure à l'existence d'un lien entre la susceptibilité à la maladie et le sexe dans les fratries concordantes pour la SEP; elle n'indique pas non plus que les facteurs génétiques influent sur l'âge au moment de l'apparition de la maladie.

  • [Précédente] [Table des matières] [Prochaine]

  • Dernière mise à jour : 2002-10-29 début