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Volume 17, No 3- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Utilisation des données du recensement et de l'Enquête sur la population active afin d'obtenir des dénominateurs pour les taux d'accidents du travail : application et extension de la méthode de Haggar-Guénette
Elizabeth G.S. Rael, Elizabeth M. Badley, John W. Frank et Harry S. Shannon

Résumé

Pour identifier les groupes à haut risque, il est essentiel de calculer les taux d'accidents de travail, mais c'est une tâche souvent ardue en raison du manque de données sur les dénominateurs. Nous nous sommes servis de la méthode de Haggar-Guénette qui consiste à utiliser comme dénominateurs les données de l'Enquête sur la population active de Statistique Canada portant sur les travailleurs rémunérés et l'avons développée en incluant des renseignements tirés du recensement. À titre d'exemple d'application de cette méthode, nous avons calculé des dénominateurs pour les travailleurs de la construction de sexe masculin en Ontario. Les renseignements sur les travailleurs rémunérés oeuvrant dans les métiers de la construction ont été tirés de l'Enquête sur la population active et ont permis d'obtenir des dénominateurs pour les sujets de 15 à 64 ans, dans leur ensemble ou répartis par groupe d'âge de 10 ans. Nous avons utilisé les données du recensement sur la répartition des Canadiens dans les différents métiers de la construction pour obtenir des dénominateurs pour l'ensemble des sujets, puis simultanément selon l'âge et la profession. Nous avons également énuméré les avantages et les inconvénients de cette méthode, notamment les limites ou les biais associés à l'utilisation de sources différentes pour les dénominateurs et les numérateurs.

Mots clés :Canada; Census data; denominator calculation; Labour Force Survey; methods; occupational injury rates; Ontario



Introduction

Les analyses de statistiques sur les accidents du travail n'incluent pas souvent de renseignements sur la population à risque d'être victime de tels accidents; ce qui n'a rien de surprenant vu que l'emploi de dénominateurs peut être complexe et source de confusion. Il existe de nombreuses sources de données pour les dénominateurs, et divers systèmes de classification sont utilisés pour définir les catégories de travailleurs.

Le plus souvent, on utilise comme données pour les dénominateurs les renseignements fournis par les programmes de surveillance systématique des particuliers ou des employeurs, qui sont souvent tirés des registres de paie ou des dossiers des employés. Les ministères exigent que les entreprises fournissent ces renseignements afin de pouvoir produire des statistiques concernant les responsabilités de ces derniers. Par exemple, Travail Canada demande aux entreprises de 20 employés ou plus d'indiquer le nombre d'heures-personnes travaillées ou le nombre d'équivalents temps plein, de même que des renseignements sur les accidents, afin de pouvoir préparer des rapports statistiques annuels sur les accidents1 . Des enquêtes nationales périodiques, telles que le recensement quinquennal et l'Enquête sur la population active faite tous les mois, donnent respectivement un aperçu des changements de tendances dans la population et des caractéristiques de la population active. Chacune de ces sources de dénominateurs peut faire appel à différents systèmes de classification pour définir les catégories, bien que Statistique Canada essaie de garder une méthodologie uniforme d'une enquête à l'autre.

Les systèmes de classification utilisés pour définir les dénominateurs peuvent refléter les caractéristiques des travailleurs ainsi que la base de l'«exposition» à un risque professionnel : par exemple l'industrie, la profession et le «groupe de taux» (rate group) des commissions des accidents du travail. Le groupe de taux rend compte de l'évaluation du risque couru par l'entreprise; il correspond à la proportion de la paie versée par les employeurs pour payer les primes d'assurance contre les accidents du travail.

Lorsqu'on établit des dénominateurs à l'intérieur d'une entreprise, la base de l'exposition peut être le nombre total d'employés au travail, le nombre total d'heures travaillées ou le nombre d'équivalents temps plein-toutes ces données étant généralement tirées des estimations de coûts salariaux. Au nombre des autres dénominateurs possibles qu'on peut obtenir par le biais de Statistique Canada figurent l'ensemble de la population active (c.-à-d. toutes les personnes prêtes à travailler), les personnes détenant un emploi ou les «travailleurs rémunérés». Un travailleur rémunéré est un employé inscrit sur le registre de paie d'une entreprise; n'entrent donc pas dans cette catégorie les propriétaires d'entreprise non constituées en société et la main-d'oeuvre familiale non rémunérée.

Bien qu'il existe divers dénominateurs, les chercheurs qui veulent élaborer des mesures du risque professionnel ne les connaissent pas toujours ou n'y ont pas toujours accès. Les études où l'on utilise des dénominateurs sont souvent d'une utilité limitée. Les recherches portant sur de petites entreprises, qui apportent une information cruciale aux employeurs pour comprendre la répartition et les facteurs déterminants des accidents chez leurs employés, peuvent ne pas être généralisables à l'ensemble de la population. Par ailleurs, les taux provinciaux et nationaux d'accidents peuvent utiliser comme dénominateurs de grandes catégories d'entreprises ou de professions.

Méthodes

Méthode de Haggar-Guénette

Une étude nationale portant sur les taux d'accidents du travail au Canada2 a utilisé comme dénominateurs pour les taux d'accidents au Canada les données de l'Enquête sur la population active de Statistique Canada et comme numérateurs les données du Programme national de statistiques sur les accidents du travail en plus des renseignements fournis par les commissions provinciales des accidents du travail. À partir de ces données, l'auteur a élaboré des taux nationaux d'accidents selon le sexe et soit selon la branche d'activité, la profession ou l'âge.

L'étude2 a montré que les taux d'accidents étaient les plus élevés dans les professions liées à l'exploitation forestière, à l'usinage et à la manutention ainsi que dans les branches d'activité comme l'exploitation forestière, la construction et les industries manufacturières. Les taux étaient supérieurs chez les hommes et diminuaient avec l'âge chez les travailleurs de plus de 20 ans, alors que les taux chez les femmes augmentaient légèrement avec l'âge. Haggar-Guénette a émis l'hypothèse que les différences dans les taux d'accidents selon l'âge et le sexe étaient peut-être attribuables à la distribution différentielle des travailleurs dans les diverses professions et branches d'activité, mais son analyse se limite aux grandes catégories décrites.

Amélioration de la méthode

Pour combler cette lacune, nous avons élaboré une méthode particulière que nous décrirons brièvement dans le présent article : nous avons utilisé comme dénominateurs les données de l'Enquête sur la population active touchant les travailleurs rémunérés2 , prises cette fois dans une perspective provinciale, et nous avons intégré les données du recensement sur la répartition des rôles professionnels3 . De cette façon, il est possible d'établir des dénominateurs plus fins, qui incluent des renseignements sur l'âge et sur le rôle professionnel.

On peut utiliser ces dénominateurs avec des numérateurs établis à partir des données des commissions des accidents du travail afin d'obtenir des taux d'accidents et de déterminer la contribution relative de l'âge et de la profession aux risques d'accidents du travail.

Nous présentons ici les étapes à suivre pour l'établissement de dénominateurs et illustrerons cette démarche par un exemple, soit celui des travailleurs de la construction de l'Ontario, qui est basé sur deux sources de données de Statistique Canada.

Résultats

Données de l'Enquête sur la population active servant de dénominateurs

L'Enquête sur la population active de Statistique Canada fournit des estimations nationales du nombre de travailleurs rémunérés, dont on peut se servir pour établir des dénominateurs. Chaque mois, on interroge environ 48 000 ménages dans tout le Canada, et chaque ménage demeure dans l'échantillon pendant six mois4 . La stratégie d'échantillonnage repose sur une série complexe de facteurs, qui trouve son expression dans un seul «poids» final calculé pour chaque répondant. Ce poids a une importance cruciale pour l'élaboration de dénominateurs parce qu'il indique le nombre de personnes représentées par chaque répondant : il est mémorisé avec les données électroniques brutes et fourni à tout utilisateur des données.

On recueille des renseignements sur les caractéristiques des ménages et sur l'activité sur le marché du travail des personnes de plus de 18 ans, notamment si la personne travaille, combien d'heures par semaine, quel type d'emploi et quel type d'entreprise.Comme source d'information sur l'Enquête sur la population active, nous avons utilisé les douze bandes de données pour 1989 que nous avons achetées de Statistique Canada. Nous avons extrait un sous-ensemble de données sur l'industrie de la construction en Ontario concernant les hommes de 15 à 64 ans qui déclaraient être des travailleurs rémunérés et occuper un emploi dans la construction. Comme l'a fait Haggar-Guénette à l'échelle nationale, nous avons produit des estimations ponctuelles mensuelles du nombre de travailleurs rémunérés pour différentes tranches d'âge de 10 ans, puis avons établi une moyenne pour les 12 estimations de l'effectif annuel de travailleurs rémunérés occupant un emploi (voir tableau 1). Ces étapes relativement simples permettent d'étendre la méthode de Haggar-Guénette et d'obtenir un dénominateur à l'échelle provinciale pour les métiers de la construction dans l'industrie de la construction. Dans la prochaine section, nous décrirons les autres améliorations apportées à la méthode, qui permettent d'établir des dénominateurs au moyen de catégories plus fines pour les diverses catégories professionnelles dans l'industrie de la construction.

Recensement

Nous nous sommes inspirés des données du recensement national de 1986 de Statistique Canada pour répartir les rôles professionnels. Tous les ménages au Canada ont dû répondre à un questionnaire et un sur cinq ont reçu un questionnaire détaillé5 . Cet échantillon de 20 pour 100 a fourni des détails sur la profession de leurs membres; des données relatives à l'ensemble de la population active sont en outre publiées pour chaque province, sexe et groupe d'âge selon le type particulier de profession6 . Les codes complets de profession (à 4 chiffres) pour les travailleurs de sexe masculin âgés de 15 à 64 ans oeuvrant dans le domaine de la construction ont été transcrits sur une feuille de calcul électronique.

Regroupement des rôles professionnels

Il est possible de regrouper les rôles professionnels selon la question qui nous intéresse et en tenant compte de la taille. Dans le cas présent, nous voulions savoir comment la catégorie de travailleurs pouvait influer sur le risque d'accident du travail. Nous avons donc utilisé les codes de la Classification type des professions pour classer les travailleurs de la construction dans l'un des trois groupes professionnels suivants : contremaîtres et inspecteurs, hommes de métier et leurs apprentis, ou manoeuvres.

Nous nous sommes pris à plusieurs fois pour décider des regroupements permettant d'obtenir un échantillon adéquat dans chaque cellule, vu que Statistique Canada exige que chaque cellule compte au moins 4 000 sujets. Nous avons examiné la répartition des travailleurs dans les différents groupes professionnels afin de s'assurer que l'effectif soit suffisant dans chaque cellule. Lorsque des taux doivent être calculés à partir de ces dénominateurs, il faut également vérifier la répartition des accidents du travail (pour le numérateur) pour qu'il y ait un nombre suffisant dans chaque cellule afin que nos estimations ne soient pas instables. Dans la section sur les inconvénients, nous présenterons les limites qu'imposent de tels critères.

Nous avons utilisé des formules pour les feuilles de calcul électronique afin de totaliser le nombre de participants à la population active et de calculer leurs proportions. Le tableau 2 résume les données du recensement, illustrant les proportions de travailleurs dans chaque profession en général et par tranche d'âge de dix ans.

Combinaison des données

Enfin, nous avons appliqué les proportions tirées du recensement (tableau 2) à l'effectif moyen mensuel de travailleurs rémunérés faisant partie de la population active (tableau 1) en vue d'obtenir des dénominateurs qui n'existaient pas auparavant; ces derniers sont illustrés au tableau 3.





   

La colonne de droite du tableau 3 indique le nombre estimatif de travailleurs de la construction de sexe masculin en Ontario dans les trois professions choisies; cette information permet de calculer les taux par profession. La ligne du bas donne des estimations du nombre de travailleurs dans chaque groupe d'âge et les cellules à l'intérieur contiennent des nombres estimatifs pour l'âge et la profession simultanément. En appliquant ces dénominateurs possibles à des données stratifiées de façon comparable sur les accidents du travail, il est possible d'établir des taux d'accidents du travail qui indiquent bien si le risque réel d'accidents est associé à certains groupes d'âge ou professions. Ces deux étapes, soit l'application de la méthode à des données provinciales et la stratification simultanée des données sur l'âge et la profession, constituent une amélioration par rapport à la méthode de Haggar-Guénette pour le calcul des dénominateurs.

Discussion

Hypothèses

Cette méthode consistant à appliquer les données du recensement aux données de l'Enquête sur la population active portant sur les travailleurs rémunérés repose sur trois hypothèses. On présume que la répartition des professions est constante :

  • dans toutes les industries où l'on retrouve des travailleurs de la construction;
  • dans le temps, c'est-à-dire de 1986 à 1989;
  • pour ce qui est de la situation par rapport au marché du travail; autrement dit, on retrouve la même répartition des rôles professionnels chez les chômeurs.
Comme le recensement ne fournit qu'une estimation de la répartition des professions à un moment donné au cours d'une période de cinq ans, les secteurs qui sont instables sur le plan de l'emploi, tels que l'industrie de la construction,sont particulièrement susceptibles de contredire ces hypothèses. Malheureusement, il n'est pas possible de vérifier directement la validité de ces hypothèses à cause des limites inhérentes aux données accessibles au public.

Les documents disponibles du recensement et de l'Enquête sur la population active (qui recueille des renseignements de ce type auprès d'un échantillon de la population) ne fournissent pas d'information au niveau de désagrégation dont nous aurions besoin. Les données du recensement sur la profession et la répartition selon l'âge qui sont publiées englobent toute la population active, dans une province donnée. Sur les bandes de données accessibles au public, Statistique Canada ne fournit pas de détails au-delà des données pour les grands groupes (c.-à-d. pas passé les deux premiers chiffres) de la Classification type des professions, arrondit toutes les données au millier le plus près et supprime toute estimation inférieure à 4 000.

Il n'est donc pas possible d'obtenir une ventilation par âge pour les différentes professions dans le cas des employés rémunérés de sexe masculin exerçant une profession dans le domaine de la construction et employés dans l'industrie de la construction. Il convient de noter que si l'on disposait d'un tel ensemble de données, il ne serait pas nécessaire d'utiliser la méthode exposée dans le présent article, parce qu'on aurait, par le fait même, les dénominateurs précis permettant d'identifier la population à risque d'être victime d'un accident du travail.

Avantages

Cette méthode comporte un certain nombre d'avantages pour les chercheurs. Les données coûtent relativement peu cher à obtenir et elles sont disponibles et accessibles. Statistique Canada fournit de la documentation technique et des services de renseignements par téléphone. En outre, Statistique Canada considère l'assurance de la qualité des données comme une priorité et ces deux enquêtes sont conçues de façon à être compatibles.

Inconvénients

Certains inconvénients peuvent être reprochés à cette méthode qui cherche à combiner les données du recensement et celles de l'Enquête sur la population active afin d'obtenir des dénominateurs plus détaillés pour la profession. Cette méthode ne peut s'appliquer qu'à des groupes professionnels assez vastes : Statistique Canada exige qu'on supprime les cellules qui comptent moins de 4 000 sujets et qu'on arrondisse au millier le plus près les effectifs dans chacune des cellules. De plus, même si le dépouillement des données du recensement sur le rôle professionnel n'est pas difficile, c'est une tâche fastidieuse qui prend beaucoup de temps. Les sources électroniques de données du recensement peuvent corriger ce problème; toutefois, les publications du recensement de 1991 ne fournissent pas de données sous une forme équivalente à celle des données de 1986 que nous avons utilisées ici.

Comme les bandes de données de l'Enquête sur la population active sont si volumineuses, l'extraction de données de ces grands ensembles doit se faire sur un gros ordinateur, soit par les chercheurs ou par Statistique Canada. On peut contourner le problème en demandant une extraction plus restreinte d'observations ou des totalisations sommaires de données. Il faut cependant planifier soigneusement de telles demandes de restriction de données et cela ne coûte pas nécessairement moins cher que de commander toute la bande.

Calcul des taux

En épidémiologie, l'établissement de dénominateurs plus fiables vise ultimement à produire des taux plus représentatifs pour les événements d'intérêt. Idéalement, il serait important de vérifier la présente méthode en comparant n'importe lequel des taux obtenus avec, par exemple, des dénombrements nationaux des équivalents temps plein dans le cas de personnes occupant un emploi. En l'absence d'un système établi de surveillance, deux mesures s'imposent. Il faut comparer les résultats pour tout nouveau taux avec les résultats d'autres études, même s'il s'agit d'études à petite échelle. Il convient également, lorsqu'on combine des dénominateurs avec des numérateurs d'autres sources pour obtenir des taux, de vérifier si les deux sont compatibles.

À titre d'exemple des différences que pourraient révéler de telles comparaisons, citons le cas d'une étude (non mentionnée ici) où nous avons combiné les dénominateurs élaborés ci-dessus à partir des données (nationales) de l'Enquête sur la population active et du recensement de Statistique Canada avec des numérateurs pour les accidents du travail (en l'occurrence, les données provinciales sur les travailleurs de la construction en Ontario employés dans les secteurs d'activité de la construction).

Dans cet exemple, le système de classification des professions utilisé par les organismes provincial et national différait : alors que Statistique Canada utilisait la Classification type des professions 19807 , la Commission des accidents du travail de l'Ontario se servait de la Classification canadienne descriptive des professions 8 . Une comparaison manuelle des catégories de codage a révélé des différences dans le codage dans le cas de certains manoeuvres. Nous avons décidé d'exclure certains accidents chez les manoeuvres pour le calcul des taux, ce qui a entraîné une sous-estimation de leur taux d'accidents. Cet exemple montre à quel point il est important de reconnaître les possibilités de biais qu'on peut créer en éliminant les différences entre des systèmes de classification.

Application de la méthode à d'autres sources de données

Cette méthode ou une adaptation de celle-ci pourrait être appliquée à d'autres sources de données provinciales ou nationales qui fournissent des renseignements sur l'activité sur le marché du travail. Il pourrait s'agir de sources de données secondaires sur la morbidité, la mortalité ou l'utilisation des soins de santé, ou encore d'enquêtes sur les attitudes ou les comportements. Il n'est pas nécessaire d'avoir des renseignements permettant d'identifier les sujets vu qu'il ne s'agit pas d'un couplage en règle de données. Les renseignements pour les numérateurs pourraient être sous la forme d'observations individuelles (avec une information sur la pondération si les répondants n'ont pas été choisis au hasard), ou ils peuvent être stratifiés pour des groupes d'intérêt (p. ex. par âge, sexe et groupe professionnel).

Conclusion

Cette méthode nous a permis de combiner les données de deux sources distinctes pour obtenir des regroupements par profession à l'intérieur d'une branche d'activité, pour l'ensemble des sujets et par groupe d'âge de dix ans. Ces dénominateurs possibles ont été établis à partir de renseignements sur les travailleurs rémunérés tirés de l'Enquête sur la population active, qui ont été complétés par des renseignements sur la répartition des rôles professionnels fournis par le recensement. La méthode illustrée ici pourrait être appliquée à des numérateurs dérivés de données sur les demandes d'indemnisation des commissions des accidents du travail ou de toute autre mesure provinciale ou nationale de la morbidité ou de la mortalité professionnelles.

Ce recours à deux sources de données pour établir des dénominateurs nous permet de mieux comprendre la répartition du risque selon la profession. Comme les ressources sont de plus en plus limitées, cette méthode pourrait aider d'autres à mieux utiliser les données disponibles.

Remerciements

Cette recherche a bénéficié d'une aide de l'Institut du travail et de la santé. Nous remercions Cynthia Haggar-Guénette d'avoir clarifié et confirmé les détails de sa méthode.



Références

  1. Travail Canada. Les accidents du travail et leurs coûts au Canada. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1991; Cat L151-2238/91B.
  2. Haggar-Guénette C. Les accidents du travail au Canada, 1982 à 1986. Dans: Statistique Canada. Emploi, gains et durée du travail, données préliminaires : janvier 1988. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1988; Cat 72-002.
  3. Rael EGS. An epidemiological study of the incidence and duration of compensated lost time occupational injury for construction workmen, Ontario, 1989: an assessment and application of Workers' Compensation Board and Labour Force data [dissertation]. Toronto (Ont): University of Toronto, 1992.
  4. Singh MP, Drew JD, Gambino JG, Mayda F. Méthodologie de l'Enquête sur la population active du Canada, 1984-1990. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1990; Statistique Canada Cat 71-526.
  5. Statistique Canada. Guide à l'intention des utilisateurs : données du recensement de 1986 sur l'activité. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1990; Cat 99-111F.
  6. Statistique Canada. Recensement de 1986. Série le pays. Caractéristiques de la population et des logements : profession. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1989; Cat 93-112: Tableau 2.
  7. Statistique Canada (Division des normes). Classification type des professions 1980. Ottawa: Approvisionnements et Services Canada, 1981; Cat 93-565F.
  8. Emploi et Immigration Canada. Classification canadienne descriptive des professions. Ottawa, 1971.


Références des auteurs

Elizabeth G.S. Rael, Institute for Work and Health, 250 Bloor Street East, Suite 702, Toronto (Ontario) M4W 1E6; et Department of Preventive Medicine and Biostatistics, University of Toronto, Toronto (Ontario)
Elizabeth M. Badley, Arthritis Community Research and Evaluation Unit, Wellesley Hospital, Toronto (Ontario); et Wellesley Research Institute, Clinical Epidemiology Division, Wellesley Hospital
John W. Frank, Institute for Work and Health, Toronto; et Department of Preventive Medicine and Biostatistics, University of Toronto, Toronto (Ontario)
Harry S Shannon, Institute for Work and Health, Toronto; et Department of Clinical Epidemiology and Biostatistics, McMaster University, Hamilton (Ontario)

 


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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début